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nat. l. 7. c.

56.

cente, & a fervi beaucoup à perfec-
tionner dans le dernier fiécle les
recherches d'aftronomie. Quelles
qu'elles aient été, elles ne font point
parvenues jufqu'à nous. Epigéne,
auteur grave & digne de foi felon
Pline parle d'observations faites Plin. hift.
pendant 720 ans, & qui étoient em-
preintes fur des carreaux de brique
ce qui marqueroit une antiquité fort
reculée. Celles dont Callifthéne,phi- Porphyr. apud
lofophe de la fuite d'Aléxandre, faits. de cale.
mention, & dont il rendit compte à
Ariftote,embraffent 1903 ans, & par
conféquent remontent affez près du
déluge, & du tems où Nemrod bâtit
Babylone.

On doit certainement favoir bon
gré & rendre juftice au travail & aux
recherches curieufes de ceux qui ont
contribué à inventer ou à perfection-
ner une science fi utile, non seule-
ment pour l'agriculture & la naviga-
tion par la connoiffance qu'elle don-
ne du cours réglé des aftres, & de la
proportion merveilleufe & toujours
uniforme des jours, des mois, des
faifons, & des années; mais pour la
religion même, avec laquelle Platon In Epinom.
montre que
l'étude de cette fciencePag.989-992,

a une liaison étroite & néceffaire; puifqu'elle tend directement à infpirer un grand refpect pour la divinité, qui préfide avec une sagesse infinie au gouvernement de l'univers & qui eft préfente & attentive à toutes nos actions. Mais on ne peut affez plaindre ces mêmes Philofophes, qui étant arrivés par leur heureux travail & par leurs recherches aftronomiques tout près du Créateur, ont eu le malheur de ne le point trouver, parce qu'ils ne l'ont point fervi ni adoré, & qu'ils n'ont pas conformé leurs actions aux régles de ce divin mo

déle.

6. Aftrologie Judiciaire.

POUR CEUX de Babylone & de l'orient, l'étude des afties, loin de les conduire, comme elle auroit dû, à la connoiffance de celui qui en est le Créateur & le Maître, les jetta pour la plupart dans l'impiété & dans les folies de l'Aftrologie judiciaire. On appelle ainfi cette science

a Magna induftria, magna folertia: fed ibi Creatorem fcrutati funt pofitum non longè à fe, & non invenerunt.

quia quærere neglexerunt. S. Auguft. de verb. Evang. Matth. Serm. 68. cap. 1.

fauffe

Fauffe & téméraire, qui enfeigne à juger de l'avenir par la connoiffance des aftres, & à prédire les événemens par la fituation des planétes, & par leurs différens afpects: fcience traitée avec raifon de réverie & d'extravagance par ce qu'il y a eu d'Ecrivains plus fenfés dans le paga

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Divin. n. 99.

87

nifme même. O delirationem incredi- Cic. lib. z. da bilem, s'écrie Cicéron, en réfutant la folle pensée de ces Aftrologues, appellés fouvent Caldéens, du pays où cette science avoit pris fon origine; qui en conféquence des obfervations faites, difoient-ils, par leurs prédéceffeurs fur tous les événemens paffés pendant l'espace seulement de quatre cens foixante & dix mille ans, prétendoient connoître fûrement par l'afpect & la combinaison des aftres & des planétes dans le moment de la naiffance d'un enfant, quels feroient fon génie, fon caractére, fes mœurs, la conftitution de fon corps, fes actions, en un mot tous les événemens & la durée de fa vie. Il releve mille abfurdités d'un fentiment, dont le ridicule feul doit infpirer du mépris, & demande pourquoi d'une infinité d'enfans qui naiffent dans Tome II. T

Plin. Protem. lib. 30.

Gaffendi

le même moment, & fans doute fous l'afpect précisément des mêmes aftres, il n'y en a pas deux dont le fort & la vie fe reffemblent. Il demande encore fi de ce grand nombre d'hommes qui périrent à la bataille de Cannes d'un même genre de mort, tous étoient nés fous les mêmes conftellations.

On ne croiroit pas qu'un art fi abfurde, uniquement fondé fur l'impofture & l'artifice, fraudulentiffima artium, dit Pline, eût pu acquérir tant de crédit dans tout l'univers & dans tous les fiécles. Ce qui lui a donné un fi grand cours, continue cet Auteur,eft la curiofité naturelle à l'homme de percer dans l'avenir, & de connoître par avance ce qui doit lui arriver: nullo non avido futura de fe fciendis jointe à une fuperftitieufe crédulité, qui fe trouve agréablement flatée par les magnifiques promeffes, dont ces difeurs de bonne avanture ne font pas avares. Ita blandiffimis defideratiffimifque promiffis addidit vires religionis, ad quas maximè etiamnum caligat humanum genus.

Les Ecrivains modernes, & enPhyffect, tr'autres deux de nos plus grands phi

lib. 6..

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Phal. part.

lofophes, Gatfendi & Rohault, le Rhauls font déclarés avec la même force con-ch.17. tre la folie de cette prétendue fcience, & ont démontré qu'elle étoit également deftituée & de principes, & d'expériences.

De principes. Le ciel, felon les Aftrologues, eft divifé en douze parts égales: elles font prifes, non felon les poles du monde, mais felon ceux du zodiaque les douze portions du ciel ont chacune un attribut; comme les richeffes, la fcience, les parens, & ainfi du refte: la portion la plus importante & la plus décifive, eft celle qui eft prochainement fous l'horizon, & qui eft appellée l'afcendant, parce qu'elle eft prête à monter & à paroître fur l'horizon lorfqu'un homme -vient au monde : les planétes font divifées en favorables, nuifibles, & mixtes les afpects de ces planétes, qui ne font que certaines diftances entr'elles, font auffi ou heureux, ou funeftes. Je paffe plufieurs autres hypothefes, toutes également arbitraires, & je demande fi un homme de bon fens peut les admettre fur la fimple parole de ces impofteurs, fans aucunes preuves, fans même la moin

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