circonfpect & plus réfervé, dans les endroits même qui paroiffent n'être fufceptibles que d'un fens hiftorique & purement littéral, que de voir plu fieurs endroits femblables, pleins de richeffes & de myfteres, lorfque faint Paul les explique par une lumiere divine, quoiqu'ils paruffent fort fimples avant que cet apôtre en eut découvert les profondeurs. Exemples Qui de nous, par exemple, d'endroits eût fongé qu'il y eût autant de fort fimples, où faint Paul myfteres dans le filence de découvre de Moyfe fur la généalogie de grandes pro- Melchifedech, & fur la mafondeurs. niere imprévue dont il l'introduit dans l'hiftoire d'Abraham, Gen. 14. v. & le fait enfuite difparoître 18. 19. 20. que faint Paul en a remarqué dans l'Epitre aux Hébreux? Mais rien n'étoit plus propre à fervir de figure au Fils éternel 1. Melchi fédech. Heb. 7. v. 3. du Pere, qui n'a ni commencement, ni fin, & dont on ne peut marquer ni ce qui le précede, ni ce qui le fuit; dont le 28. facerdoce eft unique, perpétuel, Ibid. 7. v. immuable, fans fucceffeurs, in- 23. 24. dépendant de la loi de Moyfe, 1b. 7. v.9. fupérieur au miniftere de Lévi; 1b. 7. v, 6. qui benit le fidele Abraham, le dépofitaire des promeffes, & én qui toutes les nations devoient être benies; qui eft en' même tems prêtre du Très fon Haut, & le roi de juftice & de 1b. 7. v. su paix ; qui ne regne que par facerdoce, & qui n'eft prêtre que pour regner. Selon notre fageffe, c'étoit une faute contre l'hiftoire, d'avoir omis des circonftances qui paroiffoient effentielles : mais notre fageffe comparée à celle de Dieu, n'eft qu'une folie; & fes penfées font plus éloignées des nôtres, que le ciel ne l'eft de la térre. 2. Moyfe cour de Pha Sans le fecours de faint Paul, qui fe fût imaginé fur ce peu de quittant la paroles que l'Exode dit de Moy- raon. fe: Lorfqu'il fut devenu grand, Exod.2.v.11. il fortit pour aller voir ses fre- Att. 7. 7.2 3. res, qu'il avoit quitté le palais 24. 25. nacle. du roi d'Egypte, & renoncé à la qualité de fon fils & de fon héritier, pour avoir part aux opprobres de JESUS-CHRIST Heb. 11.v. plus précieux à fon égard, que tous les tréfors de l'Egypte ? Qui auroit découvert dans la difpofition du Tabernacle, dans la défenfe d'y entrer,excepté une feule fois l'année, dans le com→ mandement exprés d'y porter le fang d'une hottie immolée pour tous les péchés anciens du peuple qui de nous, dis-je, y auroit découvert ce que l'Esprit de Dieu en a manifefté à faint Paul? On en verra une partie dans la Regle IX. Voile de Moyfe. Nous nous ferions contentés de la raifon que l'hiftoire nous Exod. c. 34. rend du voile que Moyfe met v.29.35. toit fur fon vilage en parlant aux Juifs, pour tempérer l'éclat qu'y laiffoient les entretiens familiers qu'il avoit avec Dieu, & qu'il étoit en parlant au Seigneur, fi faint Paul ne nous en avoit appris une autre 16. infiniment plus fublime & plus prophétique. Cet Apôtre nous montre dans l'Epitre aux Co- 2. Cor. c. 3. rinthiens , que ce voile étoit v. 13. 14.15. une image de l'aveuglement des Juifs, qui refufoient opiniâtrement de reconnoître le Meffie & fes myfteres dans la lecture de l'ancien Teftament; & fur le cœur defquels ce voile devoit toûjours demeurer, jufqu'à ce qu'ils fe tournaffent vers JE SUS-CHRIST, par qui feul il peut être levé. Il faut avoir fes yeux, pour difcerner ce que l'hiftoire nous cache fous fa furface;& ce n'eft pas à des hommes environnés de ténebres, à décider ce que l'Esprit de Dieu a renfermé dans fes Ecritures; & à oppofer à fon apôtre élevé jufqu'au troifieme ciel, des raifonnemens humains comme plus fürs, & plus juftes que fa révé lation. Mais fi cela eft, dira-t-on, OBJECTION. le fens littéral doit être compté Le fens im mediat ne fe- pour rien; tous les fens où l'on ra donc com- croira voir JESUS-CHRIST doipté pour rien; vent être reçûs, quoiqu'ils paroiffent fouvent forcés & étrangers au fujet, il faudra écou & il faudra recevoir toutes fortes d'allégories. ter avec refpect des conjectures REPONSE. néceffaires pour détermi froides, mal concertées, com- norance. Ce font là des conféquences Précautions fauffes, & injuftement tirées d'un principe qui ne peut être ner les fens. contredit fans impieté. Il y a une grande différence entre cette vérité effentielle à la religion: JESUS-CHRIST eft la fin de |