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Lauvée mais quoiqu'elle chan te le cantique de fa délivrance fur le bord de la mer rouge, elle n'eft point encore arrivée au terme ; & il lui refte encore une longue carriere à fournir & bien des épreuves à fouffrir.

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Elle eft ici errante, cherchant à travers mille dangers & mille ennemis une demeure fixe & permanente, que Dieu lui a promife. Mais toutes les nations qui l'environnent, s'op pofent à fon repos éternel. Elle campe fous des pavillons, dans un païs aride & brûlant, où au cune plante utile ne croît; où l'on n'eft nourri que par un pain defcendu du ciel, & defaltéré que par les eaux miracu leufes du roc mystérieux; ou l'on vit au milieu des ferpens & des bêtes empoisonnées, qui font les habitans naturels de l'affreufe folitude où elle eft contrainte de faire un long séjour. Aucun nuage, aucune rofée, ne modere l'ardeur du so

N

leil; aucune habitation n'offre une retraite ; aucun fentier marqué ne montre le chemin qu'il faut tenir. Tout lui manque du côté de la terre: mais du côté du ciel, tout lui eft rendu ; & Dieu feul lui tient lieu de toutes chofes. Il la conduit le jour par un nuage, & la nuit par une grande lumiere. Il modere fes perfécutions, & diffipe fes doutes. Il eft fon guide, fon défenfeur, & fon roi. Il marque fes campemens, fes voiages, fes demeures ; & il la guérit des morfures enflammées des ferpens, par celui qui en a la figure, fans en avoir le venin. Les Ifraëlites trouvent dans le defert le Dieu qu'ils y avoient cherché, & ils y apprennent fa loi. Ils ne s'occupent que de fa religion, & du culte qu'elle prefcrit; ils vivent fans autres foins & fans autres affaires; & ils ne bâtiffent que le Tabernacle, , que l'Autel, & que che. C'est l'unique objet de tou

l'Ar

tes leurs dépenfes, & le feul emploi de leurs richeffes.

Ils font redevables de leurs victoires à la priere de Moyfe, qui étend fes bras en forme de Croix, & les appuie fur la pierre. On ne voit briller d'autre étendart, à la tête de leurs trou pes, dans toutes leurs marches, & dans toutes leurs ftations, que le fymbole de la croix dans le ferpent d'airain; & ils ne font introduits dans la terre promise, que par un libé rateur qui porte le nom de JEsus, qui en partagera l'héritage par fort, à ceux qui ont fidelement combatu fous fa conduite; & qui n'auront plus alors befoin de la manne, parce la nouvelle terre fournira que une nouvelle nourriture. Il faudroit être bien dépour vú, non feulement de foi, mais de bon fens, pour ne pas reconnoître le doigt de Dieu dans ces merveilles, dont les unes font les images des autres : &

l'on ne doit pas héfiter à faire ici l'application de cette maxime générale de faint Paul, que les chrétiens font peints dans l'hiftoire des Juifs ; & que c'est plus notre inftruction, que le récit de ce qui leur est arrivé, que nous lifons dans les ancien

1. Cor. c. 10. nes Ecritures: Toutes ces chofes

V. 11.

qui leur arrivoient, étoient des figures; elles ont été écrites pour nous fervir d'inftruction.

IX. RE GLE.

La loi, le tabernacle, les facrifices, le facerdoce, les cérémonies judaïques, figuroient Féfus-Chrift.

UTRE Ce principe général qui fert de lumiere aux fideles dans la lecture de l'ancien ̧ Testament, il eft remarqué en particulier que la ftructure du

tabernacle, & que tout ce qui fervoit à fon miniftere, étoient

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Exod. 25

'des ébauches & des copies d'un
original plus excellent; & qu'
on ne les doit par conféquent
confidérer que par rapport à ce
fublime modele, que Moyle vit
fur la montagne, qui n'étoit au-
tre chofe que JESUS-CHRIST, v. 40.
comme pontife des biens fu-
turs, feul médiateur entre Dieu
& les hommes, feul digne d'ef-
facer les péchés par l'effufion
de fon fang, feul capable d'en-
trer dans le fanctuaire qui eft
le ciel, & d'y introduire ceux
qui efperent en lui.

Saint Paul dans l'Epître aux
Hébreux a tiré le voile qui nous
cachoit une partie de ces rap-
ports, mais il l'a laiffé fur une
partie du tableau : & ceux qui
ont profité de ce qu'il leur en a
découvert, tâchent, en fuivant
fes principes, de découvrir le
refte. Ils y réuffiffent, felon
Y
qu'il plaît à Dieu de les éclai
rer. Les uns voient une chose;
les autres en voient une autre,
Mais le principe établi par saint

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