foit expiée par le fang? Je ne vous défens pas le fang abfolument: mais je ne veux pas qu'il vous ferve de nourriture. Le corps des animaux fera pour votre corps: mais leur ame sera pour votre ame. Vous vivrez de leur chair; & vous expierez vos péchés par leur fang. Mon autel le recevra, & non pas vous. Il m'est dû, & il vous eft néceffaire pour me flechir. Et tant que vous ne m'aurez point appaifé par une victime digne de moi, je l'éxigerai toujours, & vous ne le boirez jamais. Vous connoîtrez à cette marque que vos péchés font retenus, tant que les facrifices, où le fang me fera réservé, dureVoici le ront. Mais lorfque le grand & fang de la nou- unique facrifice aura aboli tous velle alliance, les autres vous boirez avec qui fera répan- fruit le fang* que vos crimes du pour la ré. miffion de vos auront répandu. Je ne l'éxigepechés; buvez- rai plus, parce que je ne ferai en tous. Matt. plus irrité contre vous: mais 26. V. 27 & vous le recevrez comme la 28. * Si vous fource d'une vie * nouvelle ; & ne buvez le la vie de l'Agneau immortel 'fang du Fils de qui accompagnera fon fang, l'homme, vous paffera avec lui & par lui dans n'aurez point vos cœurs, & vous rendra la vie en vous. Joan. 6. 54. éternels en vous rendant ju ftes. X. REG LE. C'est un préjugé favorable pour N n'eft pas toujours obligé d'adopter les interprétations, qui font données par des perfonnes qui ont de la lumiere & de la pieté, & qui obfervent autant qu'elles le peuvent l'analogie de la foi, dont parle faint Paul, c'eft-à-dire Rom. 12.0.5. une proportion entre les découvertes qu'ils font, & les vérités révélées. Mais c'est un favora ble préjugé pour ces interprétations, lorfqu'elles expliquent quelques endroits de l'hiftoire fainte, ou quelque prophétie par rapport à JESUS-CHRIST, d'une maniere fimple, naturelle, aifée, où tout s'entre-tient & fe lie; ou tout dépend d'un feul dénouement; & ou tout fe démêle fans peine, & fans avoir befoin de recourir pour chaque incident à une nouvelle réponfe. Cette fimplicité, & cette liaifon, font les grands carac teres de la vérité. On doit refpecter les explications où elles fe trouvent. Et l'on peut, fans témérité, établir cette regle,. qu'elles font ordinairement vraies, quand elles font très vrai femblables. Le fondement de cette regle eft d'un côté la révélation, qui nous apprend que JESUSCHRIST eft la fin de la loi, & qu'il y eft figuré en mille manieres: & de l'autre ce principe de la raifon & du bon fens, que ce qui découvre parfaite ment les rapports entre JESUSCHRIST, & ce qui le figure, eft l'interprétation de ce que la figure cachoit. L'ARCHE DE Nos', FIGURE EXEMPLE, DE L'EGLISE. 8. 1. Il eft aifé d'appercevoir Gen. c. 6. v. dans l'arche de Noé, tous les 7. caracteres & tous les privileges de l'Eglife chrétienne. La néceffité d'y entrer, & d'y demeurer jufqu'à ce que le monde foit jugé, eft non seulement claire, mais fenfible. Quiconque n'y entre pas, eft noie. Qui conque en fortiroit avant l'écoulement des eaux c'est-àdire du fiecle, le feroit auffi. Lorfque Noé en fort, tous les hommes font morts & jugés. 2. L'arche eft unique, com me l'Eglife. Il n'y eut au tems de Noé que ce feul vaiffeau qui ne fit pas naufrage. Il n'y eut que celui-là où l'on vécût. Ni barque, ni efquif, ni planche: nul autre moien ne fut falutaire. L'addreffe, la force, l'expérience, tout fut inutile. Les plus hautes montagnes eurent le même fort que les vallons ; & la figure fut fi complette pour ôter aux hérétiques & aux fchifmatiques toute efpérance de falut hors de l'arche véritable, qu'il eft étonnant que leur témérité n'ait pas été arrêtée par cet éxemple, & par cette redoutable leçon. 3. L'unité intérieure de l'Eglife ne pouvoit être mieux repréfentée, que par la paix profonde où vécurent les hommes & les animaux par la fubordination de tous fous un premier pafteur; par la correfpondance des pafteurs du fecond ordre avec leur chef; par l'exclufion de toute diftinction, les bêtes étant affociées au privilege des |