Imágenes de páginas
PDF
EPUB

montée fur un âne, elle rencontra David avec fes gens. Auffi-tôt qu'elle l'eut apperçu, elle defcendit de deffus fon âne, & le falua en fe profternant le vifage contre terre. S'étant jettée à fes pieds, elle lui addressa un long difcours pour calmer fa colère, & l'engager à ne pas faire tomber fur fa maifon tous les maux dont elle étoit menacée. David se laissa fléchir, & répondit à Abigail: » Que » le Seigneur, le roi d'Ifraël foit » béni de vous avoir envoyée » aujourd'hui au-devant de moi: » foyez bénie vous-même de ce » que vous m'avez empêché de » répandre le fang, & de me ven» ger de ma propre main. » Il reçut enfuite d'Abigail tout ce qu'elle avoit apporté, & lui dit de s'en aller en paix dans fa maifon.

De retour chez elle, Abigail trouva Nabal plongé dans le vin; c'eft pourquoi elle attendit au lendemain, pour lui faire part de ce qui étoit arrivé. Les vapeurs du vin étant diffipées, elle lui raconta la chofe. Cet homme en fut frappé, & demeura auffi infenfible qu'une pierre. Dix jours après il mourut; & David envoya demander en mariage fa veuve qui y confentit. Il en eut un fils nommé Chéléab, au deuxième livre des Rois, & Daniël, au premier des Paralipoménes. Il y en a qui prétendent que Daniël n'eft pas le même que Chéléab & donnent par conféquent deux fils à

(a) Reg. L. II. c. 17. V. 25. (b) Num. c. 3. v. 35. & feq.

2

Abigail, depuis fon mariage avec David. Je ne crois pas que ce fentiment foit fondé. Pour en être convaincu, il fuffit de lire les deux endroits indiqués. L'histoire d'Abigail & de Nabal arriva l'année de la mort de Samuël, & du monde 2947, 1053 ans avant J. C.

Il y eut un autre Abigail, (4) fille de Naas, & fœur de Sarvia, mere de Joab. Elle avoit épousé un homme de Jefraël, nommé Jetra, de qui elle eut un fils, qui prit le nom d'Amasa.

ABIGEIUS, Abigeius, nom d'un des chevaux du Cirque. Voyez chevaux du Cirque.

[ocr errors]

ABIHAIEL Abihaiel A'Cixa, étoit pere de Suriel, (b) qui fut le chef des enfans de la branche de Mérari, divisée en fes familles.. Ils campoient au côté feptentrional du Tabernacle, & avoient en leur charge les ais du Tabernacle & leurs barres, les colomnes & leurs bases, les vases avec tout ce qui fervoit au Tabernacle, les colomnes enfin du parvis tout au tour avec leurs bafes > leurs pieux & leurs cordages. Les deux familles des Moholites & des Mufites étoient forties de la race de Mérari.

ABIHAIL, Abihail, A'Cıxala, (c) fils d'Huri, eut plufieurs enfans, Michel, Mofollam, Sébé, Joraï, Jacham, Zié & Héber, qui font fept en tout, & qui eurent chacun leur maison & leur poftérité. Ils étoient de la tribu de Gad, &

[merged small][ocr errors]

s'établirent dans le païs de Galaad, dans Bafan, & dans les bourgades qui en dépendoient, ainfi que dans les villages de Saran, depuis une extrémité jufqu'à l'autre."

ABIHAIL, Abihail, A'rafal, (a) oncle, ou felon la Vulgate & les Septante, frere de Mardochée, étoit pere d'Efther qui fut adoptée par fon oncle. Voyez Efther.

ABIHAIL, Abihail, A'biyala, A’Cıyala, (b) fille d'Éliab, fils d'Ifaï, & parconféquent nièce du prophéte David, époufa Roboam, qui avoit déjà été marié à une petite fille du même Prophéte, nommée Mahalath. Abihail eut de Roboam Jéhus, Somoria & Zoom.

ABÍHAIL, Abihail, Ayala, (c) étoit femme d'Abifur, qui eut d'elle deux enfans, Ahobbam & Molid.

ABILA, Abila, A'bv'xvě, (d) montagne fort haute d'Afrique, fituée, felon Strabon, au païs des Métagoniens, fur-le détroit de Gibraltar, vis-à-vis le mont Calpé, qui eft en Espagne. Ces deux montagnes connues fous le nom de colomnes d'Hercule, font célébres par la fable de ce héros. On raconte qu'étant arrivé aux deux extrémités de l'Afrique & de l'Europe fur l'Océan, il voulut y pofer un monument immortel de fon expédition. Selon quelques-uns, les deux continens étoient autrefois très-éloignés l'un de l'autre. Hercule réfolut de les rapprocher jufqu'à ne laiffer en

(a) Elth. c. 2. v. 15.

(b) Paral. L. II. c. 11. v. 18, 19.
(c) Paral. L. I. c. 2. V. 29.
(d) Strab. p. 170. Plin. in præf, L, III.

[ocr errors]

tre eux, qu'un paffage étroit qui ne permit plus aux monftres de l'Océan d'entrer dans la Méditerranée : Ouvrage mémorable par les terres dont il fallut combler un grand espace de mer. D'autres difent au contraire, que les deux continens étant joints, il coupa l'Ifthme & forma la communication qui eft aujourd'hui entre les deux mers.

Au refte, on dit que ces deux montagnes paroiffent, en effet, comme deux colomnes à ceux qui font voile vers le détroit. Le mont Abila fe voit aujourd'hui au royaume de Fez dans la Barbarie. Les Efpagnols l'appellent Sierra, Xixiera, ou Sierra de las Monas, c'est-à-dire, la montagne des finges, à caufe qu'on y trouve une grande quantité de ces ani

[blocks in formation]
[ocr errors]

Hombre de peuple qu'il avoit af femblé en fa ville c'est-à-dire dans Rome, dont il eft regardé, ainfi que tout le monde fçait, comme le fondateur. Dans la fuite on le furnomina Abillius. Il avoit une fœur, à qui on donna le nom de Premiere, parce qu'elle fut, en effet, le premier enfant que Romulus eut d'Herfilia.

ABIMAEL, Abimael, (a) fut fils de Jectan, qui étoit lui-même fils de Héber, de la race de Sem. Abimael eut douze freres & un oncle nommé Phaleg, parce que la terre avoit été divifée de fon

tems.

ABISME, Aby us, Alvoro. Α' Εύσσος. (b) Ce mot fe prend en différens fens dans l'Écriture. Tantôt c'est le chaos qui étoit couvert de ténébres au commencement du monde. (M. de la Barre croit reconnoître, dans ces paroles, le tartare d'Héfiode, parce qu'il eft certain, felon cet Académicien, qu'Héfiode regardoit le tartare comme un lieu ténébreux, autour duquel les racines de la terre & de la mer avoient crû.) Tantôt c'est la mer; & c'eften ce fens, qu'il eft dit dans la Généfe au fujet du Déluge, que les fources du grand Abîme des eaux furent rompues, & les cataractes du ciel ouverts; dans l'Exode, que les Égyptiens, pourfuivant les Ifraëlites, furent enfevelis dans les Abîmes; & dans S. Luc, que les démons' fupplioient J. C. qu'il ne leur commandât point de

(a) Paral. L. I. c. 1. v. 22. & feq. (6) Genef. c. 1. V. 2. c. 7. v. 11. Exod. c. 15. v. 5. Luc. c. 8. v. 31. & feq. ad Rom. Epift. c.10.v.7, Apoc. c.9. Tom. I

s'en aller dans l'Abîme, mais qu'ils entrassent dans un grand troupeau de pourceaux qui paiffoient fur la montagne, & qui coururent euxmêmes s'y précipiter, auffi-tôt que les démons furent entrés dans leurs corps.

Tantôt, enfin, c'eft l'Enfer qui eft défigné par l'Abîme. C'eft pourquoi S. Paul dit, parlant aux Romains » Ne dites pas dans » votre cœur, qui defcendra dans » l'Abîme pour ramener J. C. » d'entre les morts? » Et S. Jean, dans fon Apocalypfe, s'exprime ainfi, au chapitre neuvième: » Je » vis une étoile qui tomba du ciel " » fur la terre, & la clef du puits » de l'Abîme lui fut donnée. Elle » ouvrit le puits de l'Abîme, & il » en fortit une fumée femblable à » celle d'une grande fournaife. Et' » ailleurs, après que mes deux té» moins auront achevé de rendre » leur témoignage, la bête qui » monte de l'Abîme, leur fera la » guerre, les vaincra & les tuera.<<<

ABIMELECH Abimelech A'Cimexx, (c) étoit roi de Gérare, lorfqu'Abraham alla demeurer dans ce païs. Comme il difoit de Sara fa femme, qu'elle étoit fa four, Abimélech la fit enlever. Mais Dieu apparut en fonge, à ce prince, durant la nuit, & le menaça de le punir de mort,à caufe de la femme qu'il avoit enlevée, quoiqu'elle eût un mari. Abimélech, qui ne s'étoit pas encore approché d'elle, s'excufa auprès du

V. I, 2. C. 11. v. 7. Mém. de l'Acad. des
Infcrip. & Bell. Lett. T. XVIII. p. 13.
(c) Genef. c. 20. v. 2. & seq.
D

Seigneur, en alléguant fon ignorance. Alors Dieu lui dit que c'étoit auffi , parce qu'il avoit agi avec un cœur fimple, qu'il l'avoit préfervé de commettre le crime; qu'il rendit donc cette femme à fon mari, qui étoit un Prophéte; que ce prophéte prieroit pour lui, & qu'il vivroit.

Abimélech fe leva, en effet, dès le point du jour; & ayant fait venir Abraham, il lui fit des reproches de ce qu'il avoit agi ainfi à fon égard. Abraham lui répondit que, dans l'incertitude s'il y avoit quelque crainte de Dieu dans ce canton, & dans l'appréhenfion qu'on ne le tuât, à caufe de Sara, fa femme, il avoit pris le parti de dire qu'elle étoit fa four; que, d'ailleurs, elle l'étoit effectivement, étant fille de fon pere; & que, depuis qu'il étoit parti de chez fa famille, il l'avoit priée en grace de dire dans tous les lieux où ils iroient, qu'il étoit fon frere.,

Abimélech, ayant rendu en conféquence à Abraham Sara fa femme, lui fit des préfens de brebis, de bœufs, de ferviteurs & de fervantes, & lui dit que tout le pais qu'il voyoit, étoit à fa difpofition, & qu'il pouvoit demeurer où il lui plairoit. A dreffant enfuite la parole à Sara, il lui déclara qu'il avoit donné mille piéces d'argent à fon frere, afin qu'en quelque lieu qu'elle allât, elle eût toujours un voile fous les yeux devant ceux qui feroient avec elle, & devant les étrangers. Abimélech lui recom

(a) Genef. c. 26. v. 1. & feq.

manda, fur tout, de fuivre cet avis & de ne pas oublier ce qui lui étoit arrivé. Après cela Abraham pria Dieu pour Abimélech, & Dieu le guérit, ainsi que fa femme & fes fervantes qu'il avoit frappées de stérilité en punition de l'enlevement de Sara. Cet événement eft placé vers l'an du monde 2107, & avant J. C. 1893 ans.

ABIMÉLECH, Abimelech, (a) Aune autre Roi de Gérare. Il y a des Interprétes, qui croyent que c'eft le même que le précédent. Dom Calmet dit, à cette occafion, que la chofe n'est pas abfolument impoffible, mais qu'il eft plus probable que c'eft fon fils. Quoiqu'il en foit, il arriva de fon tems une famine au païs où demeuroit Ifaac; ce qui l'obligea de fe retirer à Gérare. Pendant qu'il y demeuroit, les Philiftins, ou les habitans du lieu, demandérent qui étoit Rebecca; & Ifaac leur rédondit qu'elle étoit fa fœur, pour les mêmes raifons qu'Abraham l'avoit dit de Sara quelques années auparavant. Cependant, un jour qu'Abimélech regardoit par une fenêtre, il vit Ifaac, qui badinoit avec Rebecca; l'ayant fait venir, il lui dit qu'il étoit vifible que Rebecca étoit fa femme. Isaac le lui avoua, ajoûtant qu'il avoit craint qu'on ne le tuât, à caufe d'elle. Le Roi lui fit des plaintes très- vives, de ce qu'en cachant la vérité, il avoit expofé fa femme à être déshonorée. Il publia donc une ordonnance pour tout fon peuple, que qui

conque toucheroit à cet homme ou à fa femme, feroit puni de mort. Ceci fe paffoit fous l'an du monde 2200, 1800 avant J. C.

[ocr errors]

Ifaac s'étant mis à cultiver des terres en ce païs-là, recueillit cette même année le centuple. Comme il s'enrichiffoit de plus en plus, & qu'il devenoit extrêmement puiffant, les Philiftins en conçurent de l'envie, & Abimélech lui dit de fe retirer Ifaac obéit, & alla s'établir dans la plaine de Gérare. Quelque tems après, Abimélech vint le trouver en ce lieu-là, accompagné d'Ochozath, fon favori, & de Phicol, général de fon armée. Ifaac lui ayant demandé pourquoi il venoit à lui, après l'avoir chaffé; Abimélech lui déclara qu'il avoit reconnu clairement, que le Seigneur étoit avec lui, & qu'il venoit lui pofer de faire alliance avec lui. Ifaac le traita avec magnificence, ainfi que tous ceux de fa fuite. Le lendemain l'alliance fut jurée de part & d'autre ; après quoi ils fe féparérent en bonne intelligence. Un puits qu'on trouva le même jour dans les environs, fut appellé le puits du jurement, en mémoire de ce qui s'étoit paffé.

pro

ABIMÉLECH, Abimelech, A'Guinex, (a) étoit fils de Gédéon, furnommé Jérobaal, & d'une concubine, que cet ancien juge d'Ifraël avoit à Sichem. Abimělech, après la mort de fon pere, alla dans cette ville, où il vint à bout de fe faire reconnoître Juge d'Ifraël, vers l'an du monde 2768, & avant J. C. 1232 ans. Il fut

redevable de cette dignité aux parens de fa mere, qui parlérent de lui aux Sichimites, d'une manière avantageufe, & lui gagnérent par ce moyen leur coeur & leur affection. On lui donna foixante-dix piéces d'argent, qui furent tirées du temple de Baalbérith. Abimélech, avec cet argent, leva une troupe de gens miférables & vagabons, qui le fuivirent. Étant venu en la maison de fon pere, à Éphra, il tua, fur une même pierre, les foixante-dix fils de Jérobaal, fes freres, de manière qu'il ne refta que Joatham, le plus jeune de tous, parce qu'on le cacha.

وو

[ocr errors]
[ocr errors]

Alors tous les habitans de Sichem s'étant affemblés, avec toutes les familles de la ville de Mello, allérent établir roi, Abimélech, près du chêne fitué aux environs de Sichem. Joatham, en ayant reçu la nouvelle, s'en alla au haut de la montagne de Garizim, où fe tenant debout, il cria à haute voix, & parla de cette forte : ,, Écoutez-moi, habitans de Sichem, comme vous voulez que Dien vous écoute. Les arbres s'affemblérent un jour pour s'éli re un Roi;& ils dirent à l'olivier: foyez notre Roi. L'olivier leur répondit: Puis-je abandonner mon fuc & mon huile, qui fert au culte de Dieu & à l'usage des hommes, pour m'embarraffer du gouvernement des arbres. Les arbres dirent enfuite au figuier venez régner fur nous. Le figuier leur répondit: Puisje abandonner la douceur de mon fuc, & l'excellence de mes

[ocr errors]
[ocr errors]

22

وو

[ocr errors]

وو

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

دو

(4) Judic. c. 8. v. 31. c. 9. v. 1. & feq,

Dij

« AnteriorContinuar »