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Je n'entreprendrai pas cependant de donner une explication des parties de chaque Art. Cela ne peut, ni ne doit entrer dans mon plan, parce qu'il n'appartient qu'à un Architecte, qu'à un Sculpteur, qu'à un Géométre &c. de defcendre dans de pareils détails. J'en excepterai, feulement, les parties de ces Arts, qu'un Homme de lettres doit, ou eft du moins cenfé ne pas ignorer. On fent bien que je veux parler de la Grammaire, de la Poëfie, de la Rhétorique, &c. Le Dictionnaire raifonné des Arts m'est ici d'un grand fecours. Ces parties, fur tout, m'ont paru y être expliquées d'une manière, à la fois, claire, nette, judicieuse, profonde.

C'est

par

que

à

peu

Quoique je n'aie pas compté la Chronologie pour une cinquième Partie, elle n'en entre pas moins dans le plan de cet Ouvrage. Elle eft jointe naturellement à l'Hiftoire. elle l'on connoît dans quel tems, près, fe font paffés les événemens que l'on lit. C'eft elle qui fert à fixer les époques, qui contribuent fi fort à faciliter l'étude de l'Hiftoire ; car, les époques font comme autant de points de repos. Quand vous y êtes arrivé, femblable à un homme qui voyage, vous pouvez vous arrêter, & vous délaffer tranquillement, jufqu'à ce qu'il vous prenne envie de vous rendre au point fuivant.

.M. Rollin, au fujet de la Chronologie, dit qu'il ne faut pas manquer à faire connoître, en gros, aux jeunes Gens, l'Auteur qu'on leur explique, les principales circonftances de fa vie & le tems où il vécut. Un jour, continue le même Écrivain, que j'expliquois, au Col

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,, lége royal, l'endroit où Quintilien parle des Historiens Grecs, un jeune homme me demanda, pourquoi il n'y étoit point fait mention de Plutarque. On lui en avoit expliqué plufieurs vies; mais on avoit omis de lui ,, apprendre dans quels tems & fous quels Empereurs il avoit vécu. "

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En un mot, je n'ai pas cru devoir féparer l'Histoire Sacrée, de l'Hiftoire profane, quoique d'habiles Gens aient donné de bons Dictionnaires fur l'Écriture fainte. Mon deffein étant de donner un Ouvrage qui pût, s'il étoit poffible, ne laiffer rien à defirer, il m'a femblé qu'il convenoit, pour cela, d'y faire entrer ce qui regarde l'ancien & le nouveau Teftament.

On pourra être furpris qu'une feule perfonne ait entrepris de rédiger un Ouvrage, qui embraffe tant de matières différentes. Mais toute furprise doit ceffer, quand on fera attention à ce que j'ai déclaré ci-deffus, que je n'ai d'autre mérite que celui de raffembler, & de préfenter, avec un certain ordre, aux yeux des Lecteurs, des chofes, répandues dans les Écrits d'un nombre d'Auteurs. J'ai nommé une bonne partie de ceux dont je me fers. Sans ces fecours, j'avoue qu'il m'eût été impoffible d'exécuter mon projet. Et quoique je n'écrive pas pour Sçavans, je cite, pour l'ordinaire, les autorités que j'emploie. Il n'y a que quelques Traductions, fort eftimées, dont je fais quelquefois ufage, fans l'indiquer. De ce nombre font la traduction de Q. Curse, par M. de Vaugelas, celle de Paufanias, par M. l'abbé Gédoyn, celle

les

de Diodore de Sicile, par M. l'abbé Terraffon; mais comme cela ne m'empêche pas de confulter les Originaux, ceux-ci font alors cités.

Je remarquerai, avant de terminer ce discours, que la déclaration de quelques Auteurs, que leurs Ouvrages étoient moins le résultat d'une occupation férieufe, que d'un tems qu'on appelle tems perdu, ou d'amufement, a donné lieu quelquefois à des murmures. Je puis affurer que celui-ci eft le fruit d'une application très-férieufe. Je fuis, cependant, bien éloigné de penfer que j'aie évité toute forte d'erreurs. Quand on en appercevera quelqu'une, je prie qu'on ait égard à la fragilité humaine, & qu'en conféquence on me traite avec quelque indulgence.

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AP PROBATION

DU CENSEUR ROYAL.

J'AI lu, par ordre de Monseigneur le Vice

Chancelier, le Tome premier d'un Manuscrit, qui a pour titre : Dictionnaire pour l'intelligence des Auteurs Claffiques, Grecs & Latins, tant Sacrés que Profanes; & il m'a paru que cet Ouvrage méritoit d'être accueilli favorablement du Public. DONNÉ à Paris, le fix Mars, mil fept cent foixante-fix.

PHILIPPE DE PRÉTOT•

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DICTIONNAIRE

POUR L'INTELLIGENCE

DES AUTEURS CLASSIQUES, GRECS ET LATINS,

TANT SACRÉS QUE PROFANES,

CONTENANT

LA GEOGRAPHIE, L'HISTOIRE, LA FABLE ET LES ANTIQUITÉS.

A

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A

L'A, comme fon, ne vient que de la conformation des organes de la parole ; & comme caractére, ou figure dont nous nous fervons, pour repréfenter ce fon, il vient de l'Alpha des Grecs ou felon d'autres, de l'Aleph des Hébreux. Les Romains, pour marquer l'A long, 1 , l'écrivirent d'abord double, aala pour ala. Enfuite ils inférérent une h entre les deux ahala. Quelquefois ils mettoient le figne de la fyllabe longue ala. L'A, chez les mêmes Peuples, étoit regardé comme une lettre

Tome I

a

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A

de fuffrage ou comme une let tre falutaire, parce qu'on l'employoit, lorfqu'il étoit queftion d'abfoudre ou de condamner un accufé. Les Juges, portant avec eux trois tablettes, écrivoient fur l'une l'A, première lettre d'abfolvo, & fur une autre le C, auffi première lettre de condemno. Si le nombre des lettres A l'emportoit fur le nombre des lettres C, l'accufé étoit renvoyé abfous, finon, il étoit condamné. Lorfque l'affaire n'étoit pas fuffifamment inftruite, les Juges écrivoient N. L. fur la troisième tablette; ce qui s'interpréte de cette manière, non

A

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