DE SAINT PAUL AUX CORINTHIENS, TRADUITES EN FRANÇOIS: AVEC L'EXPLICATION Tirée des Saints Peres & des Auteurs TOME SECOND, Chez EUGENE HENRY FRICX, Imprimeur du Avec Approbations & Privilege de Sa Majesté. ARGUMENT DE LA II. EPISTRE DE SAINT PAUL AUX CORINTHIENS. Aint Paul ayant appris en Macedoine, par le retour de Timothée fon difciple qu'il avoit envoyé à Corinthe, le fruit qu'il y avoit fait par fes Prédications, le defir que les peuples avoient de le revoir, la foumiffion avec laquelle ils avoient féparé de leurs affemblées celui qui les avoit fcandalifés par fon incefte; qu'ils étoient Tome II. dans dans la difpofition de contribuer à foulager les Eglifes de Jerufalem par leurs aumônes; que cependant fa premiere lettre en avoit attrifté & refroidi plufieurs ; que d'autres méprifoient la fimplicité de fes difcours, & élevoient beaucoup le merite, l'éloquence, le defintereffement & les dons des faux-apôtres; qu'ils fe plaignoient de ce qu'il n'étoit pas venu les voir comme il le leur avoit promis; que ces faux-apôtres en prenoient occafion de le décrier & de le méprifer; qu'ils répandoient par-tout que s'il paroifsoit de la hauteur & de la fermeté dans fes lettres, fa préfence le rendoit vil, foible, & méprifable; qu'ils fe vantoient de leurs revelations, & de l'éclat de leur vocation au miniftere apoftolique. L'Apôtre se crut obligé d'écrire cette feconde lettre, non feulement aux Corinthiens & à tous les Fidéles de l'Achaïe, en fon nom, mais auffi au nom de Timothée, par laquelle defirant fe concilier leur amitié, il les remercie d'abord du defir qu'ils avoient de le revoir, & de l'attache particuliere qu'ils avoient à fa doctrine; enfuite il s'excufe de leur avoir écrit une lettre pleine d'amertume, & de ce qu'il étoit venu en Macedoine préferablement à Co rinthe, rinthe, & il leur dit, qu'une des prin cipales raifons étoit, qu'il craignoit de leur caufer de la trifteffe par fa présence & par les reprimandes qu'il auroit été obligé de faire à quelques-uns d'eux; mais il leur promet qu'il les ira voir inceffamment, & les affûre de fon amitié : Il leur fait part de la perfecution qu'il avoit foufferte en Afie; il loue la foumiffion & le zele qu'ils avoient fait paroître, en retranchant de leur affemblée & de leur focieté l'inceftueux qui étoit parmi eux; mais il les exhorte à user envers lui d'indulgence, & à le reconcilier, de crainte que le démon ne fe fervît de fon humi liation pour le jetter dans une entiere apoftafie. Enfuite il fait fon apologie, & refute les calomnies que les faux-Apôtres avoient répandues contre lui; il oppofe fa vocation, fes dons, fes revelations fes travaux, fes fouffrances, fon defintereffement aux fauffes vertus de ces prétendus Apôtres, & aux vaines louanges qu'ils fe donnoient; & il avoue en même temps qu'il n'y a que la feule neceffité de fe défendre qui lui ait pu permettre de parler avec tant d'avantage des dons & des graces dont Dieu avoit honoré fon miniftere; & de crainte de s'être trop Z 2 élevé, |