comme elle en doit faire à un Torquatus, dites - leur que votre utilité fera toujours la regle inviolable de vos jugemens; ou, fi l'accufation d'intérêt vous paroît encore plus à craindre pour un Magiftrat, ditesleur que, dans toutes vos décifions, yous ne chercherez que la gloire d'être applaudi par les perfonnes dont la faveur pourra vous conduire à l'honneur du Confulat; ou, fi vous craignez encore que les Cenfeurs ne vous accufent de vouloir déja briguer les fuffrages par cette ambitieufe déclaration, dites-leur fimplement que l'amour de vous-même fera toujours le motif & la mesure de votre amour pour la République. Non; je fuis sûr, Torquatus, que ces fentimens Epicuriens n'oferont jamais paroître dans aucune de vos harangues: vous nous y étalez tous les jours des maximes toutes contraires. A l'exemple des Héros de votre nom, vous avez fans ceffe à la bouche la loi & le devoir, la justice l'équité, la bonne-foi, la dignité de l'Empire, la majefté du peuple Ro main, l'amour de la Patrie, la gloire de mourir pour elle tout ce que l'honneur le plus pur & le plus défintéreffé peut dicter à une grande ame Quand nous vous entendons parler d'une maniere fi digne de vos ancêtres. nous admirons votre vertu ; mais, fi vous êtes bon Epicurien vous devez rire au fond du cœur de notre fimplicité. Où eft donc la bonne foi que vous venez de nous promettre? Vous nous parlez en Caton, & vous penfez en Catilina; & comme nous avons deux fortes d'habillemens, l'un pour le barreau, & l'autre pour la maifon; vous avez auffi deux fortes de fentimens, ou plutôt deux fortes de langages, l'un pour le public, & l'autre pour le particulier; l'un pour la falle d'audience, & l'autre pour le cabinet. Cela eft-il bien conforme à la droite raifon ? Comment pouvez-vous fouffrir dans votre cœur des fentimens qui n'oferoient fortir de votre bouche dans un difcours férieux? La vérité peutelle fe trouver où la fincérité ne fe trouve pas ? Pour moi, je vous le dé 462 clare, conclut l'Orateur Philofophe, la bonne-foi eft ma regle : je ne tiens pour vrai, dans la Morale, que les fentimens honnêtes, nobles, généreux, qui ne craignent de fe produire ni devant le Peuple, ni devant le Sénat, ni devant les Cenfeurs; & j'au rois honte de penfer dans mon cabinet, ce que j'aurois honte de dire à la face de tout l'univers. ESSAI SUR LE BEAU. C'eft auffi, Meffieurs, ma conclufion. Je ne puis recevoir un fyftême qui entraîne dans la Morale tant de conféquences odieufes, & dans la vie tant d'inconféquences ridicules. Fin de l'Effai fur le Beau. A Académicien. On exige qu'un Académicien porte, dans fes Ouvrages, le bon jusqu'à Académie Royale des Sciences. Voyez Hu- Acteur. Premiere leçon qu'on donne à un Affaires. Voyez Moeurs, Pilote. a deux prétendans au trône, Page 345 Amitié. Pourquoi une amitié entre les proches nous offre-t-elle une idée fi agréable? 76. A quoi fe réduiroit l'amitié dans le fyftême d'Epicure? 443 & fuiv. Voyez Morale. Amour. L'amour de la Patrie, de nousmêmes & de nos parens, naît en nous par un inftinct, & fe confirme par la raifon, 66. Preuve, ibid. Ce que c'eft que le véritable amour, felon Corneille, 400. Ne peut-on rien aimer que par le motif de notre bonheur, de notre plaifir, de notre intérêt propre & perfonnel : 409 & fuiv. Voyez Volonté. Nous avons, dans le cœur, deux amours effentiels qui ont chacun leurs motifs, comme leurs actes à part, 413 V. Honnête. Amour de Dieu. Dieu doit avoir le rang fuprême dans notre amour & notre attachement, 47 Traité de l'amour de Dieu, par le Pere Mallebranche, 405 Amour de nous-mêmes (l') est-il la fource unique de celui que nous avons pour les autres? 395. Voyez Amour-propre. Amour défintéreffé. Ce que c'eft, 397 & fuiv. Voyez Amitié, Amour, Amour de Dieu, Amour intéressé, Amour-propre, Honnète, Libéralité; Plaire, Vertu, Vie myftique, Volonté. Amour du beau. Ce que c'eft que l'amour du beau, 339. & fuiv. 341 & suiv. Quelle eft fon origine ou le tems de fa naissance dans notre cœur, 344 & fuiv. Exemple |