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nôtre très-cher & feal Chevalier Chancelier de France le Sieur Phelipeaux, Comte de Pontchartrain, Commandeur de nos Ordres ; le tout à peine de nullité des Prefentes. Du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir lefdits Expofans ou leurs aians caufe, pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie defdites Prefentes, qui fera imprimée au commencement ou à la fin dudit Livre, foit tenue pour duement fignifiée; & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amez & feaux Confeillers & Secretaires, foi foit ajoûtée comme à l'Original. Commandons au premier nôtre Huiffier ou Sergent, de faire pour l'execution d'icelles, tous actes requis & neceflaires, fans demander autre permiffion; & nonobftant Clameur de Haro, Charte Normande & Lettres à ce contraires. Car tel eft nôtre plaifir: DONNE' à Paris le vingt-fixiéme jour de Janvier, l'an de grace mil fept cens cinq, & de nôtre Regne le foixante-deuxieme. Par le Roi en fon Confeil, LE COMTE.

Regiftré fur le Livre de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris, No. 308. page 412. conformément aux Reglemens, & notamment à l'Arrêt du Confeil du 13. Août 1703. A Paris le 27. Janvier 1705.Signé, P. EMERT, Syndic

EXTRAIT

EXTRAIT

DU

PRIVILEGE.

HARLES, par la grace de Dieu, Empereur des Romains, toûjours Augufte, Roi de Caftille, de Leon, &c. a octroié à EUGENE HENRY FRICX, de pouvoir lui feul imprimer, vendre & diftribuer ce Livre, intitulé: Hiftoire Ecclefiaftique, par Mr. Fleury, &c. Défendant bien expreffément à tous autres Imprimeurs & Libraires, de contrefaire ou imprimer ledit Livre, ou ailleurs imprimé ou contrefait, porter ou vendre en ce Païs, pendant le terme de neuf ans, à commencer de la date de cette, à peine de perdre lefdits Livres, & d'encourir l'amende de trente florins pour chaque exemplaire; comme il fe void plus amplement és Lettres Patentes, données à Bruxelles le 13. Novembre 1713.

Signé

LOYENS.

HISTOIRE

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HISTOIRE

ECCLESIASTIQUE.

LIVRE TRENTIEME.

I.

Saint Eus gene Evê

lib. 11. n. 1.

ENSERIC Roi des Vandales en AfriG que, étoit mort dès le commencement de l'année 477. & Huneric fon que de Carfils aîné lui avoit fuccedé. Il fe mon- thage. tra d'abord affez moderé, principalement envers Vict. vits les Catholiques: en forte qu'ils recommencerent Ruin. Hift. à s'affembler dans les lieux où Genferic l'avoit part.2. défendu. Huneric rechercha foigneufement les c.7. Manichéens; il en fit brûler plufieurs, & en en- Sup. voia plufieurs par mer hors de l'Afrique ; & comme il trouva que prefque tous, principalement leurs Prêtres & leurs Diacres, tenoient l'herefie Ariene comme lui, la honte qu'il en eut l'anima encore plus contre eux. Un de ces Tome VII. Mani

A

XXVII.

n.58.

8.3.

Manichéens nommé Clementien & Moine de profeffion, avoit en écrit fur fa cuiffe: Manés difciple de JESUS-CHRIST.

L'Eglife de Carthage étoit fans Evêque depuis vingt-quatre ans : mais enfin à la priere de l'Empereur Zenon & de la Princeffe Placidie, dont Huneric avoit époufé la fœur, il permit aux Catholiques d'y ordonner un Evêque. Pour affifter à l'élection Huneric envoia à l'Eglife, Alexandre, Ambaffadeur de l'Empereur Zenon, & avec lui un de fes notaires nommé Vitarit, portant un edit qu'il fit lire publiquement en ces termes: Nôtre maître à la priere de l'Empereur Zenon & de la très-noble Placidie, vous accorde d'ordonner un Evêque tel qu'il vous plaira : à condition que les Évêques de nôtre Religion, qui font à C. P. & dans les autres provinces d'Orient, aient la liberté de prêcher dans leurs Eglifes, en telle langue qu'ils voudront, & d'exercer la Religion chrétienne : comme vous avez la liberté ici & dans vos autres Eglifes d'Afrique de celebrer les Meffes, de prêcher & d'exercer vôtre Religion. Car fi cela n'eft pas obfervé, l'Evêque qui fera ordonné ici & les autres Evêques d'Afrique avec leur Clergé, feront envoiez chez les Maures. Cet édit aiant été lû dans l'Eglife de Carthage le dix-huitiéme de Juin 481. les Evêques catholiques qui étoient prefens en gemirent, voiant l'artifice avec lequel on preparoit la perfecution. Ils dirent au Commiffaire du Roi : A des conditions fi dangereufes cette Eglife aime mieux n'avoir point d'Evêque, JESUS-CHRIST la gouvernera comme il a fait jufqu'ici; mais le Commiffaire ne voulut point recevoir cette proteftation, quoi que le peuple le demandât, par des cris qu'on ne pouvoit appaifer.

Eugene fut donc ordonné Evêque de Carthage avec une joie incroiable du peuple. Car il y

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avoit un grand nombre de jeunes gens qui n'avoient jamais vû d'Evêques affis dans la Chaire de cette Eglife. Il s'attira bien-tôt par fes vertus le refpect & l'affection, non-feulement des Catholiques, mais de tout le monde; car il étoit humble, charitable, plein de compaffion, & faifoit des aumônes incroiables. Il eft vrai que les barbares poffedoient tous les biens de l'Eglife mais on apportoit tous les jours de grandes fommes au faint Evêque, & il diftribuoit tout fidelement, fans en rien referver que pour les befoins de chaque jour car il ne gardoit jamais d'argent au lendemain, à moins qu'on ne lui eût appotté trop tard, pour le donner avant la nuit. Sa reputation lui attira bien-tôt l'envie des Evêques Ariens & principalement de Cirila, le plus puiffant de tous. Ils representerent au Roi qu'il étoit dangereux de fouffrir qu'Eugene continuât de prêcher. Ils vouloient qu'Eugene lui-même empêchât que perfonne, ni homme ni femme, ne parût dans l'Eglife en habit de barbare; mais il répondit que la maifon de Dieu étoit ouverte à tout le monde. Ce qu'il difoit principalement à caufe des Catholiques, qui fervant dans la maifon du Roi, étoient obligez à porter l'habit des Vandales.

II.

naires de la

perfecu

Après cette réponse de l'Evêque, Huneric fit mettre à la porte de l'Eglife des bourreaux, qui Prélimivoiant un homme ou une femme y entrer avec l'habit de leur nation, leur jettoient fur la tête tion. de petits bâtons dentelez, dont ils leur entortil- 8.4 loient les cheveux: & les tirant avec force arrachoient la chevelure avec la peau de la tête. Quelques-uns en perdirent les yeux, d'autres moururent de douleurs : plufieurs furvécurent longtems. On menoit par la ville des femmes avec leur tête ainfi écorchée, precedées d'un crieur, pour les montrer à tout le peuple; mais cette cruauté

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