ge, faux Patriarche d'Alexandrie.. La lettre de Fel.epift. Flavita fut portée à Rome avec une lettre de 13.4.108.9. l'Empereur Zenon par des Moines catholiques; : D. F. & le Pape voulant les recevoir à fa communion, leur demanda, fi eux & Flavita, qui les avoit AN. 490. envoyez, ne promettoient pas de rejetter les noms de Pierre d'Alexandrie & d'Acace de C, P. Les Députez de C. P. dirent qu'ils n'avoient paint cet ordre de quoi le Pape étant furpris, differa de les admettre à fa communion; & écrivit à Flavita & à l'Empereur, pour rendre raifon de fa conduite. Il écrivit auffi à un Evêque nom- Ep. 12. 13. mé Vetranion, le conjurant de profiter de la Epiß. 15. confiance que l'Empereur avoit en lui, pour procurer la paix de l'Eglife, & à Thalafius Abbé d'un Monaftere de C. P. pour l'exhorter à te- Epift.14. nir ferme, & à ne point communiquer avec leur Evêque, qu'il ne foit en communion avec le Pape; quand même on auroit ôté des dyptiques les noms de Pierre & d'Acace. Cette lettre eft du premier de Mai, fous le Confulat de Faufte, c'est-à-dire, en 470. Cependant quelques gens de bien apporterent à Rome copie de la lettre Theop que Flavita avoit écrite à Pierre Monge; ainfi le Pape voiant fa mauvaise foi, chaffa honteufement fes Députez. Pierre Monge fit réponse à la lettre fynodale de Flavita mais avant qu'elle fût arrivée à C. P. Flavita mourut fubitement, n'ayant tenu le fiege que quatre mois. On élut à fa place Euphemius Prêtre catholique très-favant & très-vertueux. Il reçut la lettre de Pierre Monge à Flavita, où voyant qu'il anathematifoit le Concile de Calcedoine, il en fut fort irrité, & fe fepara de la communion de Pierre. La chofe auroit été plus loin, & ils auroient affemblé des Conciles l'un contre l'autre, fi Pierre Monge eût vêcu; mais il mourut la même année 490. & eut pour Suc ceffeur Evag. 11. 23. ceffeur un nommé Athanafe, heretique comme lui, & furnommé Celetes, parce qu'il étoit incommodé d'une defcente. Donc Euphemius de C. P. dès le commencement de fon Pontificat effaça de fa main le nom de Pierre Monge des faciez dyptiques, & y mit celui du Pape Felix: à qui il envoia auffi-tôt des lettres fynodales, fuivant la coutume. Le Pape les reçut, mais il n'accorda pas à Euphemius fa communion, parce qu'il n'avoit pas effacé des dyptiques les noms d'Acace & de Flavita. Le Patriarche Euphemius Martzr. affista à la mort de faint Daniël Stylite qui mourut fur fa colomne, après avoir celebré les faints Sur.11.De- myfteres, âgé de So. ans; l'Eglife honore fa memoire l'onzième de Decembre. R. Dec. Tita ap. cem. Zenon. p. 116. fur L'Empereur Zenon mourut l'année suivante AN. 491. 491. fous le confulat d'Olybrius, le fixiéme d'Avril, âgé de foixante & cinq ans, après en avoir XXII, regné dix-fept. Son Succeffeur fut Anaftafe, Mort de nommé Dicorus de Dyrrachium en Epire, aupa-, Anaftafe ravant filentiaire. Il avoit déja plus de foixante Empereur. ans, & toutefois il en regná vingt-fept. Il avoit Chr.p.328. accoutumé d'aller à l'Eglife avant le jour, & d'y Theoph. demeurer en priere jusques à la fin de l'Office: Evag. III. jeûnant fouvent, & donnant beaucoup aux pau6.29. vres. Toutefois il paffoit pour heretique, & les Marcell. Manichéens & les Ariens fe réjouirent de fon élection car fa mere étoit Manichéenne, & Cedr avoit un frere nommé Clearque qui étoit Arien. Theod left. Anaftafe lui-même tint quelque tems des affem 11.p. 558. blées à part, & en fut repris par le Patriarcho Euphemius. Auffi s'oppofa-t-il à fon élection difant qu'il étoit heretique & indigne de comman→ der à des Chrêtiens. Mais l'Imperatrice Arianne, fille de Leon & veuve de Zenon, vouloit l'Ele ction d'Anaftafe, qui l'époufa enfuite ainfi elle & le fenat prefferent tellement le Patriarche qu'il promit de le couronner; mais à condition chr. Victor.chr. r p.357. Suid. in Phatr. Cod p.157. qu'il donneroit fa confeffion de foi par écrit, portant qu'il recevoit la définition du concile de AN. 491, Calcedoine; & qu'il n'innoveroit rien dans la Religion. Anastase donna cet écrit à Euphemius, qui le couronna Empereur le Jeudi faint onziéme d'Avril 491. & la même année Euphemius affembla un Concile des Evêques qui fe trouverent à C. P. où il confirma le concile de Calcedoine. L'Empereur Anastase chaffa de C. P. les délateurs; & à la priere des Moines de Palestine, il abolit un tribut très-odieux, nommé chryfargire, & en fit brûler publiquement les registres. Comme il faifoit profeffion d'aimer la paix, & de hair les nouveautez, principalement dans la Religion, il laiffa toutes les Eglifes en l'état où il les trouva: chaque Evêque en ufoit comme il vouloit à l'égard du concile de Calcedoine : les uns le recevoient, d'autres l'anathematifoient, d'autres ne fè declaroient point. Ce qui loin de procurer la paix, remplit l'Eglife de divifion : car les Orientaux ne communiquoient point avec les Occidentaux, & étoient divifez eux-mê mes. Commen ment de La premiere année du regne d'Anaftafe, Salu- XXIII. fte Patriarche de Jerufalem ordonna Prêtre faint Sabas, qui fut le plus ferme appui de la foi ca- s. Sabas. tholique en Paleftine. Mais pour mieux entendre Vita. Cotel. le fujet de fon ordination, il faut reprendre le Mon. Gr.to 3. p. 2211; commencement de fa vie. Il nâquit l'an 439. fous le dix-feptiéme Confulat de Theodofe le jeune fa patrie étoit Mutalafque, bourgade obfcure du territoire de Cefarée en Capadoce. Dès *. 4. l'âge de huit ans il entra dans un Monastere voifin, où il furpaffa en humilité & en obé ffance ». 5. tous les Moines, qui étoient plus de foixante & n.5.p.226 dix. Dix ans après il lui vint en penfée d'aller à ́ Jerufalem, & de se retirer dans le desert voisin. Il en obtint la permiffion de fon Abbé, & y vint du tems du Patriarche Juvenal, & fur la fin du regne de Marcien, l'an 457. Il paffa l'hiver 3.7. dans le Monaftere de faint Paffarion, alors gouverné par l'Abbé Elpide. Enfuite attiré par la reputation de faint Euthymius, il l'alla trouver & fe mit fous fa conduite; mais ce Saint le jugeant trop jeune pour demeurer dans la Laure avec les Anacoretes, l'envoya au Monaftere d'enbas fous 8. la conduite de faint Theoctifte, Comme Sabas étoit grand & fort, il portoit trois fois la charge des autres, & rendoit beaucoup de service. Etant allé à Alexandrie pour accompagner un Moine qui y avoit des affaires : il fut reconnu par fon Pere & par fa Mere, qui y étoient établis depuis plufieurs années. Son Pere commandoit la compagnie des Ifaures & voulut l'engager dans le fervice; mais Sabas demeura fidele à fa profeffion; & comme fes parens le preffoient, de prendre au moins vingt pieces d'or pour fon voiage, il en prit feulement trois pour les contenter; mais à fon_retour il les mit entre les mains de l'Abbé Theoctifte. A l'âge de n. 10. trente ans faint Euthymius le trouva fi avancé dans la vertu, qu'il lui permit de demeurer feul dans une caverne, c'eft-à-dire, d'y paffer cinq jours de la femaine. Le dimanche au foir il fortoit du Monaftere, portant des branches de palmes pour fon travail. Il paffoit les cinq jours fuivans, fans prendre aucune nourriture. Le famedi matin il venoit au Monaftere, apportant fon ouvrage, qui étoit cinquante corbeilles : & il vécut cinq ans de la forte. Saint Euthymius le nommoit le jeune vieillard, & le prenoit tous les ans avec faint Domitien, pour aller dans le defert de Rouba: où ils paffoient depuis le quatorze de Janvier jufqu'au dimanche des Ramaux dans une entiere folitude. Sup. 1. n. 48. 5oi 1. 16. voiant de faint Sa Le nombre de fes difciples s'étant multiplié XXIV. jufques à cent cinquante, il y eut quelques faux Ordination freres qui voulurent fe retirer de fa dépendance. bas. Ils allerent à Jerufalem trouver le Patriarche Sal- n. 19. lufte, qui avoit fuccedé à Martyrius, & lui de- p. 145. manderent un Abbé. Le Patriarche leur dit : De quel lieu êtes-vous? Ils répondirent: Nous habitons dans un torrent defert. En quel torrent, dit le Patriarche? Etant preffez, ils dirent: Celui que quelques-uns nomment de l'Abbé Sabas. Le Patriarche leur dit : Et l'Abbé Sabas où est-il? Ils répondirent Il n'eft pas propre à conduire ce Monaftere, il eft trop ruftique; & pour vous dire tout, il n'a point reçu les ordres, & n'a AN. 491. pas permis qu'on en ordonnât d'autres : comment pourroit-il gouverner une communauté de cent cinquante perfonnes? Quirice Prêtre & Gar |