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fenter au même Concile; & le tint quelque AN. 585. tems arrêté : mais il ne lui fit point de mal, à la priere du Roi Childebert à qui la ville appartenoit.

L.

Mâcon

Enfin le jour étant venu, lc Concile s'affemSecond bla à Mâcon le vingt-troifiéme d'Octobre 585. concile de Il s'y trouva quarante-trois Evêques, dont le to.5.p 979. premier eft Prifque de Lion, & il eft nommé V. Coint. Patriarche, tître qui fe donnoit alors aux prin585. n. 60. cipaux Métropolitains. Or Lion étoit la métroThomaf. difcipl.. pole la plus confiderable du roiaume de Gonpart liv., tran, & il y faifoit fouvent fa refidence. Il y 4.4. n. 10. avoit cinq autres Archevêques en ce Concile :

fçavoir, Evantius de Vienne, Pretextat de Rouen, Bertran de Bourdeaux, Artemius de Sens, Sulpice de Bourges. Les plus connus d'entre les Evêques font, Syagrius d'Autun, Oreste de Bafas, Aunacaire d'Auxerre, Hefychius de Grenoble, Theodore de Marfeille, Pallade de Saintes, Pappolus de Chartres, Ragnemode de Paris, Marius d'Aventique ou de Laufane, dont nous avons une chronique abregée depuis l'an 455. où finit celle de faint Profper, jufques à l'an 581. Elle contient principalement ce qui s'eft paffé Martyr. R. dans le roiaume de Bourgogne, & vers le lac 19. Octob. de Geneve. Au fecond concile de Mâcon, affifterent encore faint Veran de Cavaillon, que l'Eglife honore le dix-neuvième d'Octobre : Úrficin de Cahors & Aredius de Gap, fucceffeur de Sagittaire. Il y avoit des députez de quinze Evêques abfens, dont le premier étoit pour Sapaudus d'Arles. Enfin il y avoit trois Evêques fans Siege fçavoir, Fronimius d'Agde, Pro motus de Château-dun, Fauftien de Dax.

Greg. IX. hift.. 24.

Fronimius encourut la difgrace de Levigilde Roi des Vifigots, à qui Agde appartenoit : parce que l'on rapporta à ce Roi, que lorfqu'Ingonde paffoit en Espagne pour époufer Hermenigilde.

cet

Pr

cet Evêque l'avoit exhorté à ne jamais fe lafffer
infecter de l'herefie. Levigilde lui tendit donc AN. 585.
plufieurs pieges qu'il évita: mais enfin il envoia
pour le tuer. De quoi Fronimius étant averti
il quitta la ville d'Agde, & paffa dans la domi-
nation des Francs. Plufieurs Evêques le reçurent,
& lui firent des prefens; & il s'attacha au Roi
Childebert, qui le fit élire Evêque de Vence
la neuvième année depuis qu'il fut chaffe d'Agde:
c'est-à-dire, en 588. Promotus étoit le pretendu Sep. 2.158°
Evêque de Château-dun, depofé au concile de Greg. VII,
Paris en 573. Il fit de vains efforts auprès de
Gontran pour être rétabli, & rentra feulement
dans la poffeffion des biens qu'il avoit dans le
territoire de cette ville.

c. 17.

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Greg. V.

43.

Quant à Fauftien, qui avoit été ordonné Evêque de Dax par l'autorité de Gondebaud, il fut déposé dans ce même concile de Mâcon: à con- Greg.VIII, dition que les trois Evêques, qui avoient eu part 20. à fon ordination, Bertran, Pallade & Orefte, le nourriroient tour à tour, & lui donneroient cent fous d'or par an. On ordonna Evêque de Dax un Laïque nommé Nicetius, qui avoit obtenu auparavant un ordre du Roi Chilperic pour cet effet. Urficin Evêque de Cahors avoit été Referendaire de la Reine Ultrogotthe. L'Evêque Maurillon fon prédeceffeur fe fentant malade à l'extrémité, le choifit pour remplir fa place, & le fit ordonner de fon vivant, la cinquiéme année de Childebert, qui étoit l'an 580. Urficin fut excommunié pour avoir reçu Gondebaud, comme il avoua publiquement. On lui impofa trois ans de penitence, pendant laquelle il ne couperoit point fa barbe ni fes cheveux, s'abftiendroit de vin & de chair, feroit interdit de fes fonctions fçavoir, de celebrer la Meffe, d'ordonner les Clercs, de bénir les Eglifes, ou le faint Chrême, de donner des eulogies con

fervant

fervant toutefois le gouvernement de fon Eglife: AN. 585. Urficin ne laiffa pas de foufcrire au Concile auffi-bien que Theodore de Marfeille, chaffé deux Greg. VI. fois de fa ville par ordre du Roi Gontran. Pre6.11.VIII. textat Evêque de Rouen, qui affiftoit au Con

6. 12.

cile, y lut devant les Evêques des oraifons. qu'il avoit compofées pendant fon éxil, & qui ne furent pas également approuvées de tous.

Ce concile de Mâcon fit vingt canons. Le premier commande l'observation du Dimanche, qui étoit fort negligée, défendant ce jour-là de plaider, fous peine de perdre fa caufe; & de fe mettre en neceffité d'atteler des boeufs, fous peine aux païfans & aux efclaves de coups de bâton aux Clercs & aux Moines, de fix mois e. 1. d'excommunication. On doit fêter à Paque pen.3. dant fix jours; & on ne doit baptifer qu'à cette fête au lieu que l'on le faifoit prefque à toutes les fêtes des Martyrs, & qu'à peine trouvoit-on deux ou trois perfonnes pour être baptifées à Pâque. Le Concile ordonne en même tems à tous les fidéles, de prefenter leurs enfans à l'Eglife pendant le Carême: afin qu'ils reçoivent à certains jours l'impreffion des mains, & l'onction de l'huile facrée. Car les examens ou fcrun. 39. tins pour preparer au baptême, fe faifoient fur V. Coint. les enfans comme fur les adultes. Il eft ordonné à tous les fidéles, tant hommes que femmes, de faire tous les Dimanches leur offrande de pain & de vin à l'autel. Ordonné de paier les dixmes aux Miniftres de l'Eglife, fuivant la Loi de Dieu & la coûtume immemoriale des Chrétiens, fous peine d'excommunication: c'est la premiere loi penale pour la dixme que j'aie remarquée.

Sup.liv. XXX.

an. 585,

∙13.25. 6.4.

-6.5.

On voit dans Gregoire de Tours plusieurs exemples d'Evêques & de Prêtres tirez "de leurs Eglifes, chargez de chaînes, battus & outragez

en

en diverfes manieres. C'étoit un effet des mœurs barbares, & pour y remedier, ce Concile re- AN. 585. commande l'obfervation dés afiles. Il défend aux c.8. Juges feculiers de tirer un Evêque par force de l'enceinte de fon Eglife. Mais fi on a un differend .9, avec lui, on s'adreffera au Métropolitain, qui jugera feul ou avec un ou deux Evêques ou en plein Concile, fuivant l'importance de l'affaire. De même les Prêtres, & les Clercs feront jugez par leur Evêque. Avant que de pourfuivre les . 10. veuves & les orphelins, les Juges s'adrefferont c. 12. à l'Evêque, & en fon abfence, à l'Archidiacre, ou à un Prêtre, pour regler leurs affaires. Les c. 11. Evêques exhorteront tout le monde à l'hofpita- c.13. lité; & pour la mieux pratiquer eux-mêmes, ils n'auront point de chiens dans leurs maifons, de peur que l'accès en fot foit moins libre aux pauvres. On défend auffi aux Evêques les oifeaux c. 14. de proje, Les Laïques honoreront tous les Clercs c. 15. majeurs quand ils fe rencontrent, fi l'un & l'autre eft à cheval, le Laïque ôtera fon chapeau : file Clerc eft à pied, le Laïque defcendra de cheval pour le faluer. Défenfe aux veuves, même des moindres Clercs, de fe remarier; & c. 16.18, aux Clercs d'affifter aux jugemens de mort, & aux executions.

251

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Te. 5. cont

Le Roi Gontran confirma les canons de ce Concile par, une ordonnance, qui enjoint de ce- p. 991.. lebrer les dimanches & les fêtes en s'abstenant de tout travail corporet, hors d'apprêter à manger; & en general il eft ordonné aux Evêques & aux Juges feculiers de corriger ceux qui n'obferveront pas ces reglemens. L'ordonnance eft datée du dixiéme de Novembre la vingt-quaannée de Gontran: c'eft-à-dire, en 585. Il obfervoit lui-même religieulement le droit des afiles confirmé en ce Concile comme il fit voir deux ans après à cette occafion. Il celebroit Tome VII. Bb

trié

à Challon la fête de faint Marcel; & lorfqu'il AN. 585 s'approchoit de l'autel pour communier, un homme s'avança comme pour lui parler : mais dans l'empreffement un coûteau lui tomba de la main. On l'arrêta auffi-tôt, & on trouva qu'il en tenoit encore un autre. On le tira hors de l'Eglife, & il confeffa dans les tourmens, qu'il avoit été envoié pour tuer le Roi; & que l'on avoit choifi l'Eglife pour cet attentat, parce qu'il étoit trop bien gardé par tout ailleurs. Ce qui montre que les Rois n'avoient point de gardes dans les Eglifes. Les complices furent punis de mort mais parce que l'affaffin avoit été pris dans l'Eglife, le Roi lui donna la vie.

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LI.

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Aunacaire Evêque d'Auxerre, tint un Synode Synode particulier dans fon diocefe, dont les canons d'Auxer- femblent n'être que l'exécution de ce concile de Mâcon, où il avoit affifté : tant ils Y font conformes. Il y en a quarante-cinq, dont voici les To: 5. conc. plus remarquables. On défend diverfes fuperftiP.956. tions, la plupart reftes de paganifme: fçavoir, Can. d'obferver le premier jour de Janvier, fe déguifant en vaches ou en cerfs, & fe donnant des étrennes. On permet de donner, mais comme 6,3. on feroit un autre jour. Il eft défendu d'aquit

1.8.

ter des vœux à des buiffons, des arbres ou des V. Coint. fontaines ni de faire des pieds de bois ou des an. 586. figures entieres d'hommes, pour mettre dans les chemins. Défendu de s'affembler dans les maifons particulieres, pour celebrer les veilles des fêtes. C'eft dans l'Eglife qu'il faut veiller & accomplir fes vœux en donnant aux pauvres, écrits fur la matricule ou catalogue de l'Eglife. c. 5. On défend en particulier les veilles en l'honneur de faint Martin: fans doute parce qu'elles tour44. noient en abus. Il n'eft pas permis de confulter des forciers où des devins : ni de s'arrêter aux

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augures, ou aux forts du bois ou du pain, ou

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