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à Rome ils y reçurent le droit de An de Ro Citoyens, & même les principaux furent admis dans le Sénat, tels fu

me 87.

rent les Juliens, les Serviliens, les D. H. 1. 3. Quintiens, les Geganiens, les Curiaces, & les Cléliens, dont les defcendans remplirent depuis les principales dignités de l'Etat, & rendirent de très grands fervices à la République, comme nous le verrons dans la fuite. Tullus Hoftilius ayant fortifié Rome par cette augmentation d'habitans, tourna fes armes contre les Sabins.

An de Ro

me 113.

Le détail de cette guerre n'eft point de mon fujet, je me contenterai de dire que ce Prince, après avoir remporté différens avantages contre les ennemis de Rome, mourut dans la trente-deuxieme année de fon régne; qu'Ancus Martius, petit-fils de Numa, fut élu en la place d'HoftiAn de Ro- lius par l'Affemblée du Peuple, & que le Sénat confirma enfuite cette nouvelle élection.

me 114.

Comme ce Prince tiroit toute fa gloire de fon ayeul, il s'appliqua à imiter fes vertus paifibles, & fon attachement à la Religion. Il inftitua des cérémonies facrées, qui devoient

Tit. Liv. 1. 1d

précéder les déclarations de
guerre :
mais ces pieufes inftitutions, plus
propres à faire connoître fa juftice
que fon courage, le rendirent mé- D. H. 1. 3.
prifable aux peuples voifins. Rome
vit bien-tôt les frontieres ravagées
par les incurfions des Latins, & An-
cus reconnut par fa propre expérien-
ce que le Trône exige encore d'au-
tres vertus que la piété. Cependant
pour foutenir toujours fon caractere,
avant que de prendre les armes, il
envoya aux ennemis un Heraut que
les Romains appelloient Fecialien: ce
Heraut portoit une javeline ferrée,
comme la preuve de fa commiffion.
Etant arrivé fur la frontiere, il cria
à haute voix: » Ecoutez, Jupiter, &
» vous, Junon, écoutez Quirinus, 24. Cic. 1. 2.
écoutez, Dieux du Ciel, de la de Leg. Aul.
» Terre & des Enfers, je vous prens 4.
» à témoin que le Peuple Latin eft
injufte; & comme ce Peuple a ou-
tragé le Peuple Romain, le Peu-
ple Romain & moi, du consente-
» ment du Sénat, lui déclarons la
» guerre «.

دو

دو

رو

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On voit par cette formule, que nous a confervée Tite - Live, qu'il n'eft fait aucune mention du Roi, &

Tit. Liv. 1.

D. 1. l. 1. c.

Gel. c. 16. C.

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An de Ro

me 138.

que tout fe fait au nom & par l'au torité du Peuple, c'est-à-dire, de tout le Corps de la Nation.

Cette guerre fut auffi heureufe qu'elle étoit jufte. Ancus battit les ennemis, ruina leurs villes, en tranf porta les habitans à Rome, & réu nit leur territoire à celui de cette Ca-pitale.

pas

Tarquin, premier premier ou l'ancien D. H. 1. 2. quoiqu'étranger, parvint à la Couronne après la mort d'Ancus, & il l'acheta par des fecours gratuits qu'il avoit donnés auparavant aux principaux du Peuple. Ce fut pour conferver leur affection, & récompenfer fes créatures, qu'il en fit entrer cent dans le Sénat; mais, pour ne confondre les différens Ordres de l'Etat, il les fit Patriciens, au D. H. 1. s. rapport de Denys d'Halicarnaffe avant que de les élever à la dignitéde Sénateurs, qui fe trouverent jufqu'au qu'au nombre de trois cens, où il demeura fixé pendant plufieurs fiécles. On fera peut-être étonné que dans un Etat gouverné par un Roi, & affifté du Sénat, les Loix les Ordonnances & le réfultat de toutes les délibérations, fe fiffent toujours

199.

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au nom du Peuple, fans faire mention du Prince qui regnoit : mais on doit fe fouvenir que ce Peuple généreux s'étoit réservé la meilleure part dans le Gouvernement. Il ne fe prenoit aucune réfolution, foit pour la guerre ou pour la paix, que dans fes Affemblées on les appelloit en ce tems-là affemblées par Curies; parcequ'elles ne devoient être compofées que des feuls habitans de Rome divifés en trente Curies. C'est - là * qu'on créoit les Rois, qu'on élifoit les Magiftrats & les Prêtres, qu'on faifoit des loix, & qu'on adminiftroit la Juftice. C'étoit le Roi, qui, de concert avec le Sénat, convoquoit ces Affemblées, & décidoit par un Senatus-confulte du jour qu'on devoit les tenir, & des matières qu'on y devoit traiter. Il falloit un fecond Senatus - confulte pour confirmer ce qui y avoit été arrêté; le Prince ou premier Magiftrat préfidoit à ces affemblées, qui étoient toujours précédées par des aufpices & par des facrifices dont les Patriciens étoient les. feuls Miniftres.

Mais cependant comme tout fe dé cidoit dans ces affemblées à la plu

An de Ro

me 175.
D. H. 1. 4.

Dec. 1. 1. 1.

C. 43.

ralité des voix, & que les fuffrages fe comptoient par tête, les Plébéiens l'emportoient toujours fur le Sénat & les Patriciens, enforte qu'ils formoient ordinairement le résultat des délibérations, par préférence au Sénat & aux Nobles.

Servius Tullius, fixieme Roi de Rome, Prince tout républicain, malTit. Liv. gré fa dignité, mais qui ne pouvoit pourtant fouffrir que le Gouvernement dépendît fouvent de la plus vile populace, réfolut de faire paffer toute l'autorité dans le Corps de la Nobleffe & des Patriciens, où il efpéroit trouver des vues plus juftes, & moins d'entêtement. L'entreprise n'étoit pas fans de grandes difficul. tés. Ce Prince avoit affaire au peuple de toute la terre, le plus fier & le plus jaloux de fes droits : & pour l'obliger à en relâcher une partie, il falloit le favoir tromper par l'appas d'un bien plus confidérable. Les Romains payoient en ce tems - là par tête un tribut au profit du tréfor public; & comme dans leur origine la fortune des Particuliers étoit à peu près égale, on les avoit affu. jettis au même tribut, qu'ils conti

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