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L'ANNÉE

FRANÇOISE.

TOME PREMIER.

Je prie Meffieurs les Journalistes, dont je ne redoute point les lumières, parce que j'eftime leurs confeils, de ne point, en relevant mes fautes, m'imputer des méprifes typographiques; mes Errata font des regrets & des excufes.

Il m'eft échappé fur le président de Lamoignon, dont le nom étoit fi cher à la France fous Louis XIV, un contrefens que corrigera facilement l'intelligence de mes lecteurs. Je n'ai pas pu dire d'un Magißrat-citoyen que fa fanté & fa vie étoient à lui & non pas au public.

FRANÇOISE,

OU

VIES des Hommes qui ont honoré
la France, ou par leurs talens, ou
par leurs fervices, & fur-tout par
leurs vertus.

Pour tous les jours de l'année.

Par M. MANUEL.

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Chez NYON l'aîné & Fils, Libraires, rue du
Jardinet.

M. DCC. LXXXI X.

Avec Approbation & Privilege du Roi.

1:

Evoe VOQUE devant moi les grands hommes, je veux les voir & converfer avec eux difoit un jeune Prince plein d'imagination & d'enthoufiafme à une pythoniffe célebre qui paffoit dans l'Orient pour évoquer les morts. Un fage approche & lui dit Tiens, prends ce livre ; c'étoit Plutarque.

Or quels font les grands hommes de Plutarque? C'eft un Agéfilas à cheval fur un bâton; c'eft un Ariftide qui écrit lui-même fon nom sur une coquille; c'est un Philopemene qui, le manteau bas, coupe du bois dans la cuifine de fon hôte. Plutarque fe méfioit de ces acteurs en habit de parade qui fe font arrangés pour être vus, & Alexandre lui paroiffoit moins grand quand il paffe le Granique, que quand il avale fa médecine fans dire un mot.

1

Comme le peintre des grecs, des

romains, j'ai voulu peindre des fran

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