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d'Ifis & d'O

d'Ofiris ou à Memphis ou aux Ro- l'honneur chers de Phyles, je n'ignore pas que iris. quelques-uns mettent leurs tombeaux à Nyle ville de l'Arabie, d'où Bacchus eft fouvent appellé Nyfeus. On voit encore dans cette ville deux grandes colonnes chargées chacune d'une infcription en caractéres facrez. La colonne d'Ifis porte ces mots.

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Je fuis flis Reine de tout ce pays: j'ai été inftruite par Mercure: nul » ne peut abolir mes loix. Je suis la fille aînée de Saturne le plus jeune » des Dieux. Je fuis fœur & femme » du Roi Ofiris : j'ai donné la pre» miere aux hommes l'usage des fruits. » Je fuis Mere du Roi Horus : je me » leve avec l'étoile de la canicule » c'est moi qui ai bâti la ville de Bubafte. Réjouiffez-vous Egypte qui » m'avez nourrie.

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دو

ces mots.

J'ai pour pere le plus jeune de » tous les Dieux; je fuis le fils aîné de » Saturne, formé de fon plus pur fang » & frere du jour. Je fuis le Roi Off» ris, qui fuivi d'une armée nombreu » fe ai parcouru la Terre entiére de

XVI. Colonies des Egyptiens

dont les

Athéniens prétendent

cipale,

دو

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» puis les fables inhabitez de l'Inde »jufqu'aux glaces de l'Ourfe; & depuis les fources de l'Ifter (1)jufqu'aux rivages de l'Ocean; & j'ai porté "partout mes découvertes & mes >> biensfaits.

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Voilà ce qu'on peut lire encore de ces infcriptions, car le tems a effacé le refte. C'est ainfi que les opinions fur la fépulture de ces Divinitez font. différentes; parce que les Prêtres qui en fçavent la verité, ne veulent pas la répandre, de crainte d'encourir les peines dont font menacez ceux qui revélent les fecrets des Dieux.

LES Egyptiens fe vantent auffi d'avoir envoyé des Colonies par toute la terre. Belus qu'on croit fils de Neptune & de Libye en mena une à Baêtre la prin- bylone. On dit qu'ayant fixé fon féjour fur les rives de l'Euphrate, il institua des Prêtres fur le modèle de ceux d'Egypte, qu'il exemta de tous impôts & de toutes charges publiques : & que les Babyloniens les appellent Chaldéens. Ceux-ci s'adonnérent à l'étude des Aftres, à l'imitation des Prêtres, des Naturalistes, & des Aftrologues Egyptiens. On ajoûte que Danaus ori

(1) Le Danube.

ginaire auffi de l'Egypte alla bâtir Argos une des plus anciennes villes de la Gréce; & que d'autres chefs tous fortis du même lieu, conduifirent les uns les peuples qui habitent maintenant la Colchide & le Royaume de Pont, les autres le peuple Juif qui occupe le pays fitué entre l'Arabie & la Syrie: Delà vient que toutes ces nations font circoncire leurs enfans, coutume qu'elles ont tirée des Egyptiens. On affure encore que les Athéniens font une colonie des Saïtes peuples de l'Egypte; & les Egyptiens prouvent cette origine en faifant remarquer que de toutes les villes Grecques Athénes eft la feule qui porte le nom d'Aftu,pris de la ville d'Aftu en Egypte: Ils ont d'ailleurs emprunté des Egypptiens la divifion qu'ils font de la République en trois claffes. La premiére eft de ceux qui ont eu une éducation distinguée & qui peuvent être admis aux dignitez: cette claffe répond. à celle des Prêtres Egyptiens. La feconde comprend les habitans de l'Attique, qui font obligez de porter les armes pour la défenfe de la ville, à l'imitation des laboureurs de PEgypte, d'entre lefquels on prend les

foldats. Dans la troifiéme enfin font les ouvriers & tous les hommes de travail qui font auffi dans l'Egypte un ordre particulier. Ils ajoûtent que les Athéniens ont eu des Egyptiens pour Capitaines ou pour Rois. Petès par exemple, pere de Menesthée qui fe trouva au fiége de Troye, & qui étoit certainement Egyptien, conduifoit les troupes d'Athénes, & fur enfuite Roi de cette ville. On a dit que ce Petès (1) étoit de deux natures, moitié homme & moitié bête : les Athéniens font femblant d'ignorer le fondement de cette fable; quoiqu'il foit clair qu'on a voulu marquer par

là que ce Héros, moitié Barbare & moitié Grec, étoit de deux natures. Les Egyptiens foutiennent auffi qu'Erectée Roi d'Athénes étoit Egyptien d'origine, & voici ce qu'ils en racontent. Ils disent qu'une grande famine défolant toute la terre excepté

(r) Marsham, chron. ean. in-folio, p. 108. & Palmerius, Exerc. p. 96. foutiennent que le nom de Cecrops a été omis ici entre les Egyptiens qui ont gouverné Athénes; & que ce n'eft qu'à lui que convient l'épithète de diquùs de deux natures,

Ils remarquent même que les copiftes, outre cette omiffion ont interverti l'ordre des noms; puif qu'Erectée que l'Auteur va nommer étoit pere d'Oinée & grand-pere de Petès dont il vient de parler.

P'Egypte, qui du confentement de Tout le monde en fut exempte par la bonté de fon terroir; Erectée qui avoit déja quelque alliance avec les Athéniens leur porta des Blez & que les Athéniens le firent Roi en reconnoiffance de ce bienfait. Ayant accepté ce titre, il leur enfeigna les facrifices de Cerès & établit à Eleufine les mystères de cette Déeffe, tels qu'ils fe pratiquoient en Egypte : C'eft ce qui a donné lieu de dire que Cerès étoit venue elle-même à Athénes, & de placer en ce tems-là la découverté des Blez, qui leur furent feulement apportez d'ailleurs fous le nom & fous les aufpices de cette Déeffe. Les Athéniens conviennent eux-mêmes du régne d'Erectée, de cette famine, dé la venue de Cerès & du prefent qu'elle leur fit; mais de plus ils avoüent que les facrifices, les myftéres & toutes les cérémonies d'Eleufine font parfaitement imitez de ce qui s'obferve en Egypte. En effet leurs Eumolpides ou chantres tiennent la place des Prêtres & leurs hérauts celle des Paftophores. Ils font les feuls de tous les Grecs qui jurent par le nom d'Ifis, & leurs mœurs font très-conformes à

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