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corps l'Hiftoire de toutes les Nations. Photius (1) à qui nous devons une affez longue fuite de Fragmens que nous placerons après les dix autres Livres qui nous reftent de Diodore, parle de lui encore plus avantageufement & plus au long. » Il trouve qu'il a pris » un juste milieu entre l'affectation » de quelques Hiftoriens & la négli» gençe de quelques-autres. Sa phra» se est claire, dit-il, mais fans or» nemens surperflus, & telle précisé»ment qu'elle convient à l'Histoire. En effet felon ce que je crois en ap percevoir par moi-même, il trouve moyen d'arrondir fa période, fans y faire entrer rien d'inutile à fon fujet. Les principes qu'il s'étoit faits à luimême fur la manière d'écrire l'Hiftoire paroiffent affez dans le préambule de fon vingtiéme Livre (2). "Là il blâme ceux qui interrompent » le fil des événemens qu'ils racontent

(1) Cod. 70..p. 103.
82) Page 780, de Kho.

doman & 755 do Henry Etienne &

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» par de longues & fréquentes dé» clamations mifes dans la bouche: » des perfonnages qu'ils nous préfen» tent. Ces Hiftoriens femblent n'a>> voir pour but que de prouver qu'ils » ont eux-mêmes le talent de la paro»le; & par cette méthode ils ne font » de leur hiftoire qu'un recueil de Harangues. » Les Anciens donnoient plus que nous dans cette pratique ; & fans faire aucun parallele à d'autres égards,il eft conftant que com. me les Harangues directes ne partent, du moins pour le tour & pour les termes, que de l'imagination de l'Ecri vain, nous les trouvons aujourd'hui. plus convenables aux ouvrages de fiction qu'à l'Hiftoire proprement dite. » Il faut avouer néanmoins que Dio» dore n'exclut en ce genre que le » trop grand nombre ou la longueur ; » & qu'il permet un usage modéré des harangues, qui en ce cas deviennent

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» même une reffource de variété de: l'Hiftorien. Il avoue en

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" fin que le projet d'une Histoire générale dont il s'eft chargé le jette » pour paffer d'un lieu à un autre en » une même année, dans une interruption qui peut être quelquefois. défagréable. "La néceffité de fon fujet est une réponse valable à cette difficulté. Mais nous verrons dans les dix autres Livres, que les Grecs, habitans de la Sicile fa patrie, les Perfes & les Carthaginois occupent tellement la fcene, que les autres peuples & les Romains mêmes de ce tems-là ne rempliffent que des parentheses fort courtes & qui ne laiffent pas perdre de vûe des objets plus importans. Il eft à croire & il paroît par les Fragmens qui nous restent des vingt derniers Livres qui fe font perdus, que les Romains y dominoient à leur tour, ou que les autres Nations ne s'y montroient que pour être l'objet de leurs conquêtes & de leurs triomphes. Ainfi elles entroient encore alors, quoique fous.un

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aspect bien différent, 'dans le fujer* même & n'y faifoient pas d'interru ption hiftorique.

Mais ce qu'on ne peut affez louer dans Diodore & ce qui répare amplement les défauts réels auxquels tous les Ecrivains font fujets, & que la condition humaine les réduit en quelque forte à partager entr'eux, c'est le zéle qui l'anime pour la vertu & contre le vice. Il remplit parfaitement dans le cours de fon Ou

vrage le projet que fa Préface expofe au long, & dans lequel même il fait confifter le devoir de l'Hiftorien & l'autorité de l'Hiftoire; qui eft de donner aux bons & aux méchans les qualifications qui leur font propres. Sa narration feule femble respirer ce Fouable penchant; auquel néanmoins il ne permet des digreffions particuliéres qu'en certaines circonftances rares, & avec une fobriété dont les Lecteurs moins curieux de réflexions que de faits doivent lui tenir compte,

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Les réproches légitimes que l'on peur faire à Diodore font d'un ordre inférieur par lui-même à ceux qui concerneroient la vertu & les bonnes mœurs, Les fçavans hommes de ces derniers tems, qui ont porté fi loin des difcuffions chronologiques, après avoir loué notre Auteur en général de l'intention qu'il a eu de distribuer fon Hiftoire en maniére d'annales, f'ont accufé de beaucoup de négligence dans la détermination des années particuliéres des Olympiades; & furtout des Confuls Romains, dont il nomme mal les uns, dont il déplace les autres, & dont même il oublie quelques-uns. Au fujet des Olympiades, par exemple, Diodore vers la fin deffa Préface que l'on va fire; dit que le commencement de guerre de Jules-Céfar dans les Gaules tombe en la première année de la cent quatre-vingtiéme Olympiade, Gerard Voffius dans son traité

la

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