Imágenes de páginas
PDF
EPUB

des Hiftoriens Grecs (1) remarque là-deffus que cette guerre ne commença qu'en la troifiéme année de la même Olympiade: & il allégue à cette occafion les Chronologistes célébres tels que Pighius, Sigonius, Scaliger qui fe font plaints du peu d'exactitude de notre Auteur: Le trèsdocte Fabricius dans l'article de Diodore (2) foufcrit à la même accufation. Les erreurs fur les Confuls Romains ne regardent en aucune forte les Livres que nous donnons actuellement. Mais dans la traduction des dix autres Livres, nous tâcherons de remédier à ces erreurs par les mêmes voyes à peu-près que Rhodoman traducteur latin de Diodore, qui croit que notre Hiftorien étoit tombé sur de mauvaises copies des faftes confulaires dont il juge qu'il y avoit à Rome un assez grand nombre.

[ocr errors]

(1) L. 2. c. 2.

(2) Vol. 2. I. 3. c. 32.

Comme Diodore n'eft point au rang de ces Hiftoriens qui ayant exercé des fonctions civiles ou militaires font devenus eux-mêmes des objets de l'Histoire; nous ne fçavons de ce qui le concerne perfonnellement que ce qui lui a plû de nous en dire. Il nous apprend qu'il étoit d'Agyre (1) ville de Sicile, que quelques Anciens ont nommée auffi Argyre, & qui en effet s'appelle aujourd'hui S. Filippo d'Argirone. Il ne parle même de lui que pour rendre compte des foins qu'il a pris de confulter, & dans fes voyages & dans fon fejour à Rome, tous les monumens & tous les mémoires qui pou voient le guider dans fon entreprise. Les trente ans qu'il a employez à composer son Hiftoire, les quarante Livres dans lesquels il l'avoit diftribuée, les Epoques qu'il s'étoit faites & l'étendue qu'il avoit donnée a chacune dans ces quarante Livres, font

(1) Dans la Préface de l'Auteur.

un détail qu'on lira plus agréablement dans fa préface, que dans la répétition d'ailleurs inutile que nous en ferions ici.

Nous remarquerons feulement qu'il a vécu fous Jules-César & qu'il a écrit fous Augufte. Il a vécu fous JulesCéfar puisqu'il dit lui-même (1) qu'il étoit en Egypte du vivant de Ptolemée Auletès dont Céfar a vu le fucceffeur; & il n'a écrit que fous Augufte, puifqu'il ne parle de Céfar dans fa Préface & ailleurs, que comme d'un Personnage à qui fes grandes actions ont déja procuré l'Apotheofe. Mais quand Scaliger (2) veut prouver que Diodore a vécu au moins 36 ans fous Augufte; parce que notre Auteur compare les Olympiades avec l'intervalle de 4 ans entre deux années Biffextiles; dont le nom du moins ne fut établi que par Augufte 36 ans après la mort de Céfar : cette preuve

F (1) Liv. 2. Sect. 2. Vol. feb.

1. p. 178.

(2) Page 156. ad Eu

tombe

tombe & n'a plus de force; s'il eft vrai, comme l'ont crû Henri Estienne & Rhodoman, que cette comparaifon des Olympiades avec les Biffextiles ne foit qu'ane mauvaise intercalation des Copiftes que Rhodoman même n'a pas daigné traduire. J'en ai averti par une note dans l'endroit même (1).

Après ce que l'on fçait de la vie de l'Auteur il s'agiroit de raconter la fortune de ses ouvrages, ouvrages, depuis l'invention de l'Imprimerie ou la renaillance des Lettres ; & comment les quinze Livres que nous avons aujourd'hui ont été fauvez du naufrage qui a emporté les vingt-cinq autres. Le Docte Fabricius nous apprend que Vincent Obfopous publia le premier en grec les cinq livres qui font les 16, 17, 18, 19 & 20 à Bâle 1539. in 4°. Ils avoient été trouvez par Janus Pannonius Evêque des cinq Eglifes. Cependant on avoit déja vû

(1) Liv. 1. Sec. 2. Vol. I. pag. 148.
Tome I,

b

une Verfion latine des cinq premiers de tout l'ouvrage imprimé à Venise 1493 fous le nom du fameux Pogge Florentin. Opfopous qui ne l'aimoit pas foutient que le Pogge ne fçachant pas le grec & fçachant même peu de latin quoiqu'il s'en piquât extrêmement, étoit incapable d'un ouvrage qui demandoit qu'on sçût beaucoup de l'un & de l'autre. Il est vrai du moins qu'ayant fait fix Livres, des cinq premiers, fous pretexte que Diodore a divifé le premier en deux fections, le Pogge a donné lieu à de. faufles citations du fixiéme Livre qui eft réellement perdu. Il n'eft pas moins vrai que quelques-uns attribuent cette même Verfion du Pogge à Jean Phréas fçavant Anglois qui enfeignoit les Belles-Lettres à Rome, & qui mourut en 1465 venant d'être nommé à l'Evêché de Baths en Angleterre.

J'ai vu en plus d'une Bibliothèque une édition purement latine mais

« AnteriorContinuar »