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compléte des quinze Livres de Diodore à Bale 1559. Les cinq premiers

Livres portent le nom du Pogge. Ils font fuivis des ouvrages fuppofez de Dictys de Créte, & de Darès de Phrygie fur la guerre de Troye. Les Livres 11. 12. 13. 14. font traduits par un Auteur qu'on ne connoit pas : leis par Marcus Hopperus, le 16 & le 17. par Angelus Cofpus, & les trois derniers par Sebastien Cafteillon (en latin Caftellio) quoiqu'il fe nomme auffi Caftalion. Mais pour abreger un détail fuperflu je viens tout d'un coup à l'excellente édition greque de H. Eftienne en 1559. Outre quinze Livres complets de Diodore tirez d'un manufcrit du célébre Huldric Fugger dont il fe fait gloire de fe dire l'Imprimeur en cette occafion comme en quelques autres, on y trouve uue differtation latine fur Diodore; un affez grand nombre de Fragmens qu'il avoit découverts à Rome; & enfin quelques remar

ques fur le texte de fon Auteur.

Ce n'eft pas là le feul present dont nous foyons redevables à H. Etienne à l'égard de Diodore; car ce fut luimême qui invita Rhodoman nommé dans la fuite Profeffeur d'Histoire à Wirtemberg, de traduire en latin tout ce qui nous refte de cet Hiftorien. Il n'y a peut-être aucune traduction latine d'Auteur grec qui foit en même tems auffi élégante & auffi fidelle que celle-ci. Outre les Fragmens déja recueillis par H. Etienne il en a tiré deux autres du Moine George, Syncelle de conftantinople; Il a fait ufage de tous ceux que lui avoit fournis Hochelius pour l'inter valle du vingtiéme au trentiéme Livre, & il y a joint tous ceux de Photius qui ne font pas en petit nombre, Le texte grec de Diodore est par tout à côté de fa Verfion, Mais comme Rhodoman n'avoit point eu de manufcrit à confulter, ce texte grec n'eft que celui de Henri Etienne, à cela près qu'il n'eft pas tout-à-fait auffi cor

red: ce qu'il ne faut attendre d'aucune édition greque comparée à celle de ce fçavant Imprimeur. Rhodoman a ajouté les notes particuliéres à celles de Henri Etienne, & y a joint un lexicon très-complet des expreffions greques propres à Diodore; trois tables alphabétiques, l'une pour les cinq premiers Livres, la feconde les dix autres, & la pour

troisième pour les Fragmens; & enfin deux tables de chronologie qui fervent a rectifier les dates de Diodore: Cette édition eft de l'Imprimerie de Wechel à Hanau. 1604. in fol.

Les Lecteurs curieux trouveroient mauvais que j'oubliaffe les traductions françoises qui ont precedé la mienne. La plus ancienne de toutes eft celle d'Antoine Macaut Valet de chambre, fuivant la premiére édition 1535. ou Secretaire & Gentilhomme ordinaire de François premier, fuivant l'édition in folio qui eft à la Bibliothéque du Roi, & qui con-

tient dans le même volume les Livres

traduits par Amyot & par Seyffel. La traduction de Macaut ne va pas au-de-là des trois premiers Livres, & il déclare ( premiere édition) qu'elle n'eft faite que fur le latin qui ne pouvoit être que celui qu'on attribue au Pogge. Les deux Livres fuivans qui contiennent la Mythologie greque voyent ici le jour en françois pour la première fois. En *554. Amyot donna la traduction de fept Livres depuis le 11. jufqu'au 17. C'eft proprement l'Hiftoire de la Gréce depuis la guerre de Xerxès jufqu'à la fin du régne d'Alexandre. Cet ouvrage ne fut qu'un effai du talent du Traducteur, bien plus déclaré dans les œuvres de Plutarque dont la traduction a prefque fait oublier la précédente. Claude Seyffet d'abord Maître des Requêtes fous Louis XII. enfuite Evêque de Marfeille & enfin Archevêque de Turin, avoit déja publié en 1545 une Hil

toire françoise en quatre Livres, intitulée des Succeffeurs d' Alexandre; plû~ tôt tirée que traduite des trois derniers Livres qui nous reftent de Dicdore. L'ouvrage eft écrit d'une maniére à ne pouvoir pas dire même qu'il eft bien écrit en vieux françois ; & quand la langue ne feroit pas changée, il faudroit encore changer le ftile. Il parut enfin en 1705 à Luxembourg chez Chevalier une hiftoire des Succeffeurs d'Alexandre qui n'eft qu'une traduction du vieux françois de Seyffel. Elle eft divifée comme celle de Seyffel en quatre Livres ; l'Auteur qui fçait écrire en françois ne fe nomme point.

Nous voici enfin arrivez au der. nier article de cette Préface: Il doit être le plus court puifqu'il ne s'agit que de ma traduction que le Lecteur a dans la main & fur laquelle je n'ai pas dessein de le prévenir. Je dirai feulement que j'ai toujours eu devant les yeux en y travaillant le texte

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