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gnages de l'Ecriture Sainte même; la précaution que Diodore a eue de ne point déterminer le tems des événemens qui les regardent, a été justifiée par les embarras où font tombez les plus Sçavans hommes qui ont tenté cette détermination.

pas

Enfin Diodore arrive à la Mythologie Greque: Ce terme qu'il employe lui-même souvent exclut jufqu'à l'apparence de chronologie : & il feroit ridicule d'affigner des dates à des faits imaginaires. Ces mêmes. faits entroient néanmoins dans le plan d'une Hiftoire générale comme la fienne. Je ne dirai feulement que les fables tiennent lieu d'histoire à l'égard des tems dont nous parlons. Je n'ajoûterai point que la fuite des opinions des hommes est un objet réel de la curiofité publique & l'un des plus importans pour un lecteur Philofophe, par la connoiffance qu'elJe lui donne, du génie des différens fiécles & des progrès de l'efprit hu

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main. Mais je foutiendrai avec un grand nombre d'habiles gens, que fous cet afpect fabuleux il y a réellement moins de fables que de faits vrais; qu'il n'y a peut-être pas un feul nom de Dieu ou de Déeffe qui n'ait été porté par quelque homme ou par quelque femme; & que les actions mêmes les plus incroyables peuvent être ramenées au vrai & au fimple,

par

le retranchement ou par la feule interprétation de quelque image poétique. Cette opinion qui a été admise par les anciens mêmes, ainfi qu'on le voit dans les explications de Palæphate, a été portée encore plus loin en ces derniers tems par les recherches de Bochart, & des autres Sçavans qui fe font appliquez à ce genre de littérature..

Les deux derniers Livres de ceux que nous donnons aujourd'hui, fçavoir le quatre & le cinq enferment donc l'hiftoire de Bacchus felon la mythologie ou les traditions greques;

car ce Dieu a déja paru dans les Livres précédens fuivant les traditions. barbares. Les unes & les autres reconnoiffent plusieurs Bacchus, que le goût du merveilleux a porté les peuples à réunir en un feul, pour avoir en lui un plus grand objet d'admiration. Il en eft de même d'Hercule. On trouvera ici une longue fuite de fes travaux, de ses voyages, & des bienfaits mémorables dont il a laiflé destraces en divers lieux de la terre. Ce détail fait juger que les plus anciens poétes dans les éloges qu'ils ont faits de ce Héros, ou dans les actions merveilleufes qu'ils lui ont prêtées, ont mieux connu que leurs fucceffeurs que le véritable Héroisme consistoir à fe rendre utile aux autres hommes, & non à fatisfaire par des exploits meurtriers fon ambition ou fa vengeance. Hercule a eu part à l'entreprife des Argonautes dont on verra ici les principales circonftances. L'infidélité de Jason & le defespoir de

Médée, nous apprennent que les plus grands vices & les crimes les plus énormes ont été de tous les tems. Il femble même que la fimplicité des premiers fiécles leur permit de se montrer plus à découvert. Je ne déciderai point comme quelques. Auteurs de morale que le déguisement dont on a depuis couvert les paffions, les rendent plus odieufes & plus dangereufes je crois au contraire que la contrainte où l'on les tient chez les Nations vraiment polies, non-feulement retranchent une grande partie de leurs mauvais effets ; mais don; nent même lieu à ceux qui les ont de les calmer avec le tems & de fe féliciter eux-mêmes de n'avoir pû en fatisfaire quelques-unes. Théfée est un autre Héros que Diodore n'avoit garde d'oublier. On trouve enfin ici l'origine de la plupart des guerriers. qui ont paru dans la fuite au fiége de Troye; & des Rois. mêmes de la. Troade, dont la chûte a rendu fi cé

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Tebres les noms de leurs vainqueurs, &a formé l'époque la plus fameufe de l'antiquité profane.

De cette Mythologie qu'on peut appeller générale, & qui regarde en quelque forte toute la Grèce, l'Auteur' vient dans fon cinquiéme Livre à 'Hiftoire particulière des Ifles, dont la plupart n'étoient habitées que par des colonies Greques. Chacune de ces Illes avoit pour ainfi dire fa fable particulière, dont on fent bien, comme à l'égard de toutes les autres, que le vrai étoit le fondement: La Sicile, Crete, Rhodes, & une autre Ifle moins connue aujourd'hui & què l'on nommoit Panchaïe, vis-à-vis des côtes Méridionales ou Occidentales de l'Arabie, fourniffent des digreffions agréables & curieufes. Mais l'Angleterre, Ifle qui paroît hors du reffort de la Mythologie Greque, donne lieu à l'Auteur de faire une defcription affez ample des Gaules & de l'Espagne qui ne tiennent guéres da

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