vit, fe faifit de fa perfonne & le fit étrangler (a). Arslan- Après J. C. fchah étoit âgé de vingt-fept ans. Il fut porté dans le tom- L'an 18. beau de fon pere à Ghazna. Bahram-fchah, maître de l'Empire, réfolut à l'imitation Bahram de fes ancêtres, de porter la guerre dans l'Inde, il y rem- fchah. porta de grands avantages, mais il fut bien - tôt obligé d'interrompre fes conquêtes pour fonger à défendre fes propres Etats que les Ghourides étoient près d'envahir.Cette Aboulfedha famille jettoit les fondemens d'un nouvel Empire, & s'éta- D'Herbelas bliffoit infenfiblement aux dépens des Ghaznevides. Houffain leur fondateur prétendoit être defcendu des anciens Rois de Perfe. Malgré cette origine illuftre, il s'étoit vû réduit dans une grande mifere. Dans un voyage qu'il fit aux, Indes, le vaiffeau qu'il montoit fit naufrage. Houffain eut le bonheur de gagner une ville voifine; mais s'y trouvant fans fecours & fans connoiffances, il fut obligé de paffer la nuit dans les rues. Il y fut arrêté comme voleur, & conduit dans une prifon où il refta fept mois. Il n'en fut délivré qu'à l'occafion d'une maladie, dont le Prince du pays fut attaqué, & pour la guerifon de laquelle on donna la liberté aux prifonniers. Houffaïn encore plus malheureux tomba entre les mains d'une troupe de voleurs qui l'obligerent à les fuivre. Il courut les mêmes dangers que ces bandits, il fut arrêté & conduit au fupplice. Il alloit être puni, lorfqu'il s'écria, Seigneur, qui ne faites jamais d'injuftice, & qui ne tombez jamais dans l'erreur, permettrez-vous qu'un innocent foit veloppé dans le crime des coupables ! Ces paroles occafionnerent un nouvel examen. Houffain fut relâché & conduit à la Cour de Ghazna. Le Sulthan Ibrahim qui avoit voulu le voir, & lui fit beaucoup de bien, lui donna fa confiance & de grandes charges. Mafoud fucceffeur d'Ibrahim le fit gouverneur de la province de Ghour ou Gor, fituée au midi de Balkh. Mohammed fils & héritier d'Houffain étoit devenu affez puiffant pour faire alliance avec Bahramchah. Il vint à Ghazna, mais toute la foumiffion & le ref (4) De l'an 512 de l'Hegire Aboulfedha Bahram fchah. L'an 1152. Après J.C. pect qu'il y faifoit paroître n'étoient qu'imposture. Il haïffoit le Sulthan, & cherchoit à le tromper. Ses menées furent connues, & il fut mis à mort (a). Le petit Royaume des Ghourides paffa alors à fon frere Souri qui fe rendit à Ghazna pour y fuivre & exécuter les projets de Mohammed. Il fe mit en état de les faire réuffir par la force; il en vint aux mains avec le Sulthan qui remporta une plaine victoire; Souri fut tué & fes troupes difperfées. Un troifiéme frere nommé Alaeddin-el-Houffain, devenu par-là Roi de Ghour, marcha avec une armée confidérable vers Ghazna ; il battit à fon tour le Sulthan, & s'empara de la capitale des Ghaznevides. Il en donna le gouvernement à fon frere Seifeddinfam. Ce dernier ne s'y maintint pas long-tems. Les habitans de Ghazna, attachés à Bahram-fchah l'engagerent à révenir. Ce Prince rentra dans cette ville & tua Seifeddinfam, après l'avoir fait promener par toute la ville monté fur un boeuf & expofé aux infultes de la populace. Le Roi de Ghour indigné de cette infulte fe disposoit à venir en tirer vangeance; mais il aprit en chemin la mort (a) de BahramAboulfedha fchah. Ce Prince avoit regné trente-fix ans avec beaucoup L'an 1153. de fageffe & de conduite. Il aimoit les fciences, & avoit toujours protégé les fçavans. C'eft lui qui a fait traduire en langue Perfienne un petit ouvrage Indien, que nous connoiffons fous le nom de Pilpai. Son fils Nedhameddin-khosroufchah lui fuccéda. D'Herbelos Khofronfchah. L'an 1155 Alaeddin-el-houffaïn, Roi des Ghourides, qui en vouloit à Ghazna, ne laiffa pas de continuer fa route; il vint deD'Herbelor vant cette ville (e); mais Khofrou-schah qui avoit craint d'y être affiégé s'étoit retiré en toute diligence à Lahor dans les Indes. Ghazna fut prife & mife au pillage pendant trois jours. Le vainqueur s'y fit proclamer Sulthan, & prit tou tes les marques de cette dignité. Il laiffa dans cette ville fes deux neveux Gaïatheddin-mohammed & Schehabeddin-mohammed. Il eut dans la fuite quelques démêlés avec eux & ils furent affez puiffans pour le défaire en bataille ran (a) L'an 547. de l'Hegire, L'an 1160. pour l gée. Cependant cet oncle fait prisonnier fut remis fur le Les Ghourides après s'être ainfi établis fur les ruines de la famille de Mahmoud, fe rendirent maîtres de plufieurs places importantes du Khorafan. Schehabeddin porta la guerre dans l'Inde, dont il soumit une grande partie ; mais (a) L'an 555. de l'Hegire (6) L'an 578 de l'Hégire. Après J. C. fchah. il fut battu à Agra, enfuite il remporta une grande victoire Khofrou fur les Indiens. Ce Prince qui mourut fans enfants, s'étoit attaché à élever un grand nombre d'efclaves Turcs qui lui fuccéderent, & formerent une nouvelle domination dans l'Inde. Les trois principaux font, Tadgeildiz quí regna à Ghazna, Nafereddin dans la province de Moultan, Aboulfedha & Cothbeddin-ibek à Dehli. Celui-ci fit la conquête des Indes en entier jufqu'aux frontieres de la Chine. Il eut une longue poftérité qui fut dépouillée des vaftes Etats qu'elle poffédoit par Tamerlan. J'ai rapporté dans les tables la lifte de ces Princes; c'est à quoi le bornent toutes nos connoissances, & on ne trouve point de monumens capables de former l'hiftoire de cette nouvelle espèce d'efclaves Turcs devenus Souverains. HISTOIRE GÉNÉRALE DES HUN S LIVRE DIXIÉM E. LES SELJOUCIDES DE PERSE. ES Turcs qui jufqu'alors s'étoient établis dans l'Empire des Khalifs n'étoient que de fimples efclaves tirés du Turkeftan & conduits à Bagdad où ils étoient parvenus aux premieres dignités : ils ne formoient point alors un corps de Nation comme ceux dont je vais faire connoître l'histoire. Les Sel joucides qui renverferent les puiffantes Dynafties des Bouides & des Ghaznevides, qui firent du Pontife des Mufulmans leur esclave & qui foumirent une grande partie de l'Afie depuis Kaschgar & l'Indus jufqu'au Bosphore, fortirent en corps du Turkeftan & compoferent une Colonie confidérable, qui fe repandit dans l'Asie occidentale où elle Tome II A a |