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Après J. C.

Lie-tai-ki

Su.
Kam-mo.
Ven-bien-
tum-kao.

leKhan, fe retira du côté de l'orient, & de-là vint faire des courses dans le Petcheli. Les troupes Chinoifes furent obligées de marcher contre lui: dans fa retraite il fut fait prifonle Khan, & enfuite mis à mort. Ce Prince renier par demanda enfuite Ou-mo-fu & tous les autres fugitifs qui l'avoient suivi. Les Chinois ne voulurent pas les rendre; ce fut le prétexte qu'il prit pour entrer auffi-tôt dans le Chanfi vers Ta-tong-fou, où il enleva un butin immense. Toutes les prieres & les ménaces de l'Empereur furent inutiles: on écrivit à la Princeffe Tai-ho qui étoit dans l'armée du Khan, afin qu'elle engageât ce Prince à fe retirer; mais il fallut envoyer des troupes. Alors les Hoeike s'en retournerent; mais ils rentrerent l'année fuivante, & L'an 843. vinrent piller les environs de Tchin-vou (a). Le Général Licou-mien envoya Che-hiong à la tête de trois Hordes des Turcs Cha-to pour s'emparer du campement des Hoei-ke,& fuivitlui-même de près cette armée. Che-hiong s'avança jufqu'à Tchin-vou, & vit de deffus les murailles de cette ville tout le camp des Hoei-ke; il fit reconnoître la tente de la Princeffe, afin qu'elle ne fût pas expofée; ensuite par des fouterrains qu'il avoit fait creufer, il conduifit des foldats qui allerent attaquer pendant la nuit la tente du Khan. Ce Prince qui ne s'attendoit pas à cette furprise, se fauva promptement, & abandonna tous fes bagages. Les Chinois le pourfuivirent & le battirent à la montagne Chahou-chan proche le lac Kir-nor. Il fut bleffé dans fa retraite, on reprit la Princeffe Chinoife, on coupa la tête à dix mille prifonniers, vingt mille hommes fe foumirent & un plus grand nombre vinrent fe rendre dans la fuite au Gouverneur du Petcheli. A l'égard du Khan il fe reL'an 846. tira dans la Horde des He-tche-tfe: beaucoup d'Hoei - ke dans cette déroute périrent de mifére. Le grand Khan fut tué enfuite par un de fes Miniftres, & on mit à fa place fon frere O-nie. Ce Prince n'avoit plus qu'un petit nombre de fujets. Il avoit fait alliance avec les Tartares Ki; mais ceux-ci ayant été défaits par les Chinois, il voulut

O-nie khan

(a) C'est Kouei-hoa-tching.

fe retirer chez les Che-goei ou les Tongoufes dans la SiAprès J. C. berie; il ne resta pas long-tems dans cet afile. Les Chegoei furent vaincus par les Kie-kia-fu, & les Hoei-ke fu- L'an 848. rent faits prifonniers & placés au 'nord du défert. Alors Long-te-le (a) chef de quelques Hordes des Hoei-ke qui demeuroient depuis long-tems aux environs de Gan-fi, se fit appeller Khan, & vint demeurer à l'occident de Kan- L'an 856. tcheou & de Cha-tcheou. Il avoit fous fa domination toutes les villes qui font à l'occident du défert. Ce Prince envoya des tributs aux Chinois, qui, en confidération des fervices qu'ils avoient reçus autrefois des Hoci - ke, lui donnerent le titre de Pi-kia-hoai-kien-khan.

L'Empire des Hoei ke finit à cette époque dans l'orient. Lie-tai-ki Les Kie-kia-fu étoient maîtres alors de toutes ces con- Su. trées orientales. La plupart des Hordes des Hoei-ke furent foumises ou détruites, & il n'y eut que celles qui s'étoient retirées du côté de l'occident qui fubfifterent encore pendant long-tems; mais comme elles étoient affez éloignées de la Chine, les Chinois ont negligé d'en conferver l'hiftoire. Ces Hoei-ke,gouvernés par différens Khans, s'étendoient alors depuis Cha-tcheou & Kua- tcheou jufqu'aux frontiéres de l'Empire des Mahometans; c'est-àdire jufqu'au Maouarennahar. Ce voisinage & les liaifons qu'ils avoient eu de tout tems avec les Mahometans leur avoient fait connoître la Religion de Mahomet. Ces Tartares font ceux que le Géographe de Nubie appelle Geogr. da Odhkos. Sous le regne du Khalif Ouatheq-billah, vers l'an Nubie. 842 de J. C. Salam fit un voyage dans leur pays, y trouva des Mahometans, & apprit de ces peuples qu'ils avoient toujours obfervé la Religion de Mahomet, depuis qu'un Mufulman étoit venu anciennement la leur faire connoître ; mais ils n'étoient pas tous Mahométans, plusieurs adoroient le feu, ce qu'ils avoient apparemment pris des

Perfes.

Les Hoei-ke depuis leur défaite avoient envoyé plu- Lie-tai-ki

(a) Il eut le titre de Vou-lou-teng-li-lo mi-mo-mi-chi-ho-kiu-lou-pi-kıa-hoaikien-khan.

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fieurs fois des ambassadeurs à la Chine. Leur chef nomAprès J. C. mé Pou-kou-tfun défiroit avoir de l'Empereur l'investiture de fes Etats & le titre de Khan, L'Empereur Hi-tçong, L'an 874. dans le deffein de lui donner cette fatisfaction, fit partir un de fes Officiers; mais les Hoei-ke ayant été battus de de nouveau par les Toufans ou Tibetans, ils furent obligés fe retirer encore plus vers l'occident, & l'envoyé Chinois, qui ignoroit le lieu de leur retraite, s'en revint à la Chine fans les avoir vus. Ils fe rapprocherent cependant l'année fuivante, & envoyerent des tributs à l'Empereur; mais comme ces peuples s'étendoient alors beaucoup plus du côté de l'occident, ils commençerent à être plus en liaison avec les Mahometans.

L'an 875.

L'an 893.

L'an 903.

Aboulfaradge.

L'an 913.

Depuis quelque-tems les Khalifs de Bagdad n'étoient plus maîtres abfolus de ces vaftes pays qui les rendoient voifins de l'Empire des Tibetans. Les Samanides s'étoient emparés du Maouarennahar;les états de ceux-ci étoient contigus à ceux des Hoei-ke. La guerre ne tarda pas à fe mettre entre les deux nations. Ifmail II, Prince de la Dynaftie des Samanides entra dans leur pays, s'empara de la ville où le Khan faisoit sa réfidence, le fit prifonnier avec la Khatoun & environ dix mille Turcs ou Hoei-ke. Les Hiftoriens Chinois & Arabes nous inftruisent peu du fort de ces peuples. Les Chinois font mention des tributs qu'ils leur ont apportés en différens tems; mais nous croyons devoir les paffer fous filence. Il y a beaucoup d'apparence que ce font ces peuples qui firent une grande irruption dans le Maouarennahar où ils furent battus par les armées Mufulmanes.

Les Hoei-ke prirent part dans la fuite aux guerres civiles que les Princes de la Dynaftie des Samanides fe firent entre eux. Après la mort d'Ahmed, About Haffan Nafr étoit monté fur le thrône, fon frere Ishac gouverneur de Samarcande, & Elias fils d'Ishac prirent les armes & marcherent vers Bokhara ; ils furent vaincus en plufieus rencontres. Elias fe retira à Ferghana : les Hoei - ke étoient L'an 923. alors gouvernés par un Prince nommé Gin- moei, à qui Gin-moei, l'Empereur de la Chine donna le titre de Ing-y-khan. Il

portoit en Tartarie celui de Kuen-tchi-khan. Il mourut cette année, & fon frere Tcieou-in lui fucceda fous le titre de Après J.C. Gin-yu-khan. Il obtint des Chinois en différens tems les titres de Chun-hoa-khan & de Fong-hoa-khan. C'est à ce Prince probablement qu'Elias s'adreffa pour avoir des fe- L'an 928cours, qui le mirent en état de foutenir fa revolte. Une troupe de Turcs prit. les armes en fa faveur ; mais toute L'an 943. l'armée d'Elias qui montoit environ à trente mille hommes fut mife en déroute. Elias fe fauva de rechef à Ferghana, & après une feconde déroute, à Kafchgar qui appartenoit aux Hoei-ke. Le Khan de ces Turcs étoit prêt à prendre part encore dans une revolte contre les Samanides. Abdallah fils d'Afchkam qui en étoit le chef, implora son secours; mais Nouh Sulthan des Samanides qui retenoit à Bokhara un fils de ce Khan, le lui renvoya fur le champ. Il fçut engager par-là ce Khan à ne point prendre les armes & le rebelle abbandonné, fut obligé de quitter le Kharifme, & de fe rendre. Fong-hoa-khan eut pour fuccef- L'an 961. feur fon fils King-kiong qui envoya cette année des préfens aux Chinois. Il en renvoya dans la fuite en même- L'an969. tems que les peuples de Khoten.

L'an 992.

Les Hiftoriens Arabes donnent alors aux Turcs un Khan appellé Schehab-eddoulet, Bogra-khan-illik furnommé Haroun; ils nous apprennent que ce Prince s'approcha de Bokhara dans le deffein de s'en emparer. Nouh Sulthan des Samanides fut vaincu, mais dans une feconde action il battit le Khan & l'obligea de s'en retourner à Balafgoun Capitale de fon Empire. L'année fuivante Bogra - khan L'an 993. rentra dans les Etats des Samanides, & prit Bokhara. On remarque qu'il poffedoit alors Kafchgar, Balafgoun, Khoten, Tharas, & que fes Etats s'étendoient jufqu'aux frontiéres de la Chine, ce qui ne convient qu'au Khan des Hoei-ke. Quoiqu'il en foit Bogra - khan, à l'inftigation de Semjour gouverneur du Khorafan pour les Semanides, s'avança, dans cette expédition, jufques dans le Giorgian ; mais peu de tems après qu'il eut été maître de Bokhara, il tomba malade, & voulut reprendre la route de fes Etats. Les habitans de Bokhara pillerent toute l'arriére-garde de

Après J. C.

L'an 997.

fon armée, & il mourut presqu'auffi-tôt, laiffant fon Empire à Illik-il-khan, furnommé Schams-eddoulet Abou-nafrahmed.

Lorfque ce nouveau Khan eut appris la mort de Nouh Novairi. Prince des Samanides, il accourut à Samarcande où il fut joint par le rebelle Phaiq qu'il envoya à Bokhara. Mais la mort de Phaiq qui arriva peu de tems après, obligea L'an 999. Illik-il-khan d'aller lui-même à Bokhara avec tous les Turcs. Plufieurs Emirs, entre autres Bactouroun fe rendirent à lui,& il entra dans cette ville (a). Alors la Dynastie des Samanides qui avoit regné pendant 129 ans fut détruite. Abd-ol-melek qui en étoit le dernier Prince fut fait prisonnier. Un refte du parti des Samanides commandé par AbouIbrahim Prince de la même famille, qui avoit trouvé le moyen de s'échapper de la prifon, entreprit de fe foutenir dans le Kharifme; il envoya des troupes contre les Turcs, & reprit Bokhara ; mais Illik-il-khan les enchassa une feconde fois & les obligea de fe retirer à Nisabour. Ces Samanides fe joignirent enfuite aux Uzes, autre race de Turcs; ils attaquerent ensemble Illik-il-khan dans les enviLie-tai-ki- rons de la ville de Samarcande; tous ces combats ne ferviSu.

L'an 1002.

L'an 1010. Ven-bientum-kao.

rent qu'à retarder la ruine des Samanides. L'année d'auparavant un Khan des Hoei-ke que les Chinois nomment Vam-lou-ching,& qui doit être le même qu'Illik-il-khan envoya des tributs à l'Empereur des Song. Les Chinois remarquent que fes Etats s'étendoient depuis les frontieres de la Chine jufqu'au Maouarennahar.

Un autre Khan des Hoei-ke nommé Ye-la-li, qui résidoit à Kan-tcheou fut battu par les Tartares Khitans, qui lui enleverent So-tcheou. Depuis environ l'an 907 ces Tartares avoient établi un puiffant Empire dans le nord de la Chine. Ils tiroient leur origine de ces anciens Sienpi que les Huns avoient vaincus autrefois. Ils étoient gouvernés par des chefs, & demeuroient au nord du Leaotong & du Petcheli. A-pao-ki les fit fortir de l'oubli dans lequel ils avoient été jufqu'alors. Il devint puissant &

(4) Le to ded Zoulcada de l'an 389 de l'Hegire.

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