général aux Romains , qui ont été long-temps les maîtres je n'ignore point que sous les premiers Empereurs les Liv. XXXIV. C. 7. Gaulois aimoient les Arts. Pline parle d'un Zénodore qui avoit fait en Auvergne une statue de Mercure, & que les Gaulois étoient assez connoisseurs, pour No. I. appuyée appuyée sur une haste : elle est couverte d'une tunique ou veste qui a des manches , & qui est attachée autour des reins par une ceinture ou courroie. C'est le véritable sagum des Gaulois. La chaussure ne caractérise pas moins ce peuple ; on la voit ici telle que les Auteurs l'ont décrite, c'est-à-dire, comme une espèce de chausson qui vraisemblablement étoit de cuir. Il me semble qu'on n'en trouve point de cette même espéce sur les monumens des autres peuples. J'avoue que la chaussure des Etrusques en approche ; mais si l'on examine l'une & l'autre avec attention, il est certain qu'on y remarquera des différences notables. Je prévois qu'il se trouvera des gens qui traiteront de vaine, & peut-être de ridicule mon application à chercher les rapports qu'il peut y avoir entre des choses que le climat ou l'intempérie des saisons inspirent naturellement à tous les hommes. Cependant je n'aurai point égard à de pareilles critiques , parce que la discussion où je suis entré ne sçauroit qu'être très-utile, soit pour donner une plus parfaite connoissance des usages des Anciens , soit pour l'éclaircissement de leurs Auteurs. Malgré les rapports de cette figure avec Esculape , à qui le vase semble convenir, je crois que ce monument représente Jupiter. Je n'ignore pas que les têtes de ces deux Divinités sont faciles à confondre ; mais ce que j'avance n'est pas seulement fondé sur l'attitude de la figure qui paroît avoir tenu une haste, mais principalement sur le caractère de la tête dans lequel je reconnois les traits de Jupiter , marqués sur plusieurs monumens Grecs. Seroit-ce d'après ces modéles que les Gaulois auroient appris des Grecs à représenter Jupiter avec cet air majestueux & divin? ou faudra-t-il dire que cette petite statue a été fondue & travaillée dans quelque ville de la Gréce, & qu'on l'avoit revêtue d'un habillement Gaulois , parce qu'elle devoit être transportée dans les Gaules ? Je me déterminerois d'autant plus volontiers pour ce dernier sentiment, que la tête est du meilleur Z travail ; que l'idée en est grande ; que les cheveux & la barbe en sont bien touchés ; & qu'enfin le caractère en est Antiq. expl. tom. majestueux. Le P. de Montfaucon a déja publié une figure 2. pl. CXCII. qui ne diffère de celle-ci que par le manteau qu'elle a par- Outre celle que j'ai fait graver , il m'en étoit tombé l'on commence à former dans l'Abbaye de S. Germain des Prés. . No. II. P L A N CHE LIX. No. I. Les têtes de Jupiter sont fi communes, que sans les raisons suivantes , je me serois peut-être dispensé de rapporter celle-ci. Elle est de terre cuite , mais d'une terre brune. Le goût du travail en est bon. Elle est assez bien conservée ; & ce que j'y vois de plus remarquable, c'est qu'elle a été dorée , & que la plus grande partie de fa dorure subliste. Elle a été trouvée en Egypte, & me paroît un ouvrage Romain , que l'on a copié d'après celui d'un Artiste Grec. Sa hauteur est de seize lignes. No. II. La tête de ce Faune, de pareille grandeur que la précédente, & de la même matiére , dont la couleur est naturelle, a été trouvée dans le même pays. On ne peut que louer le goût de l'Artiste, & le caractère du dessein. C'est ce qui m'a engagé à la faire graver. No. III. Cette Bellone représentée avec des aîles, selon l'usage des Etrusques qui en donnoient à plusieurs de leurs Divinités, est gravée en relief fur une fardoine-onyce de trois couleurs. Le champ est d'un brun très-foncé. La figure est blanche, d'une bonne pâte ; & le Graveur a profité d'une tache noire transparente qui s'est trouvée dans la pierre, & dont il a tiré un parti avantageux, puisqu'il en a formé le corps du casque. Cette pierre est de la plus belle conservation, & se trouve aujourd'hui dans le cabinet de M. Pélerin. N°. IV. Ce camée parfaitement conservé est d'un travail admirable , & par plusieurs autres raisons il mérite toute l'attention des Connoisseurs. L'étendue de la composition, l'élégance du dessein & la variété des attitudes dans les six figures de femmes qui sacrifient à Vesta , leurs airs de tête qui donnent une idée de mouvement, enfin l'autel & la forme du temple, toutes ces choses rendent ce monument précieux ; & je le rapporte avec d'autant plus de plaisir, que ce camée, qui représente exactement le revers d'un médaillon de Faustine, m'a conduit à quelques réflexions. Il n'est pas le seul ouvrage en ce genre qui soit renfermé dans ce Recueil, & qui ait été copié : on en verra plus bas un autre d'après un médaillon contorniate. J'ai d'abord conjecturé que les Monétaires devant présenter des modéles en cire pour sçavoir si les Princes qui les avoient ordonnés étoient contens de la pensée & de la composition, il s'en étoit trouvé qui, pour faire leur cour, ou par magnificence, avoient fait ces modéles sur des matières plus rares & plus précieuses. Mais cette idée n'a aucun fondement; le travail sur l'agathe exigeant un temps considérable , il n'est pas douteux que celui-ci n'ait occupé l'Artiste plus d'une année, quelque habile qu'il ait été. Il faut donc croire ou que les compositions ayant été du goût des Princes, ils ont voulu les voir exécutées sur une matiére plus rare , & qui rendoit la distribution du sujet plus agréable; ou bien que les Artistes, sensibles aux applaudissemens qu'avoit reçû quelqu'un de leurs ouvrages, l'exécutoient pour leur compte sur une pierre fine, bien affûrés de s'en défaire avec avantage ; peut-être encore que n'étant pas capables de le composer eux-mêmes, ils profitoient du génie d'un autre, & le renfermoient dans une exécution précise & délicate. |