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ligne de hauteur. Je ne trouve aucun attribut de Divinité dans cette figure; je ne fuis frappé que de fa coëffure qui pouvoit être une marque de dignité dont j'ignore le titre & la qualité.

No. II.

CE fragment d'une figure de bronze jettée avec très-peu d'épaiffeur, m'a été apporté d'Egypte, où il a été trouvé depuis quelques années; mais il n'en eft pas moins Romain: fes attributs, fa disposition, sa nudité, fon bracelet au haut du bras, tout me paroît convenir à Vénus. J'avoue pourtant que fa coëffure formée par un diadême n'a d'abord fait naître quelque doute contre cette opinion. Ce n'eft pas tout, fon collier qui tient beaucoup de celui que l'on voit à la Proferpine de M. Gori, citée dans l'article précédent, mérite attention, & femble établir un affez grand rapport entre cette figure & celle de Rhodope, rapportée par Expl. de divers Dom Martin. La hauteur de ce fragment eft de fix pouces huit lignes. Les yeux qu'on lui a ôté étoient d'or ou d'argent. On voit avec plaisir le tour & l'exécution de la figure.

monum, p. 319.

No. III.

CETTE Minerve, qui fans doute étoit appuyée fur la hafte, tenoit vraisemblablement un bouclier fur le bras qui ne fubfifte plus. La figure eft d'ailleurs bien confervée, le tour en eft bon & affez simple, le travail n'en eft pas mauvais. Ce bronze a huit pouces deux lignes de hauteur.

N. IV.

Je ne vois aucune raison qui puiffe faire regarder cette figure comme une Divinité. Elle n'a donc d'autre mérite que celui des détails de fa drapperie, dans laquelle on trouve des parties fort agréablement distribuées. Elle est fondue maffif, & fa hauteur eft de fix pouces & demi.

N°. V.

CETTE petite figure affife n'a que deux pouces deux lignes de hauteur. Le bras qui lui manque nous auroit peut-être donné les moyens de reconnoître plus précifément l'allégorie fous laquelle on a voulu la représenter; cependant elle me paroît difpofée de la même façon que l'on représentoit la ville de Rome : mais comme la tête me paroît un portrait, & qu'elle eft coëffée d'un diadême, c'est peut-être une Impératrice. Je crois d'ailleurs la tête trop petite pour que l'on puiffe retrouver fon nom par le fecours des médailles. Quoi qu'il en foit, dans le grand nombre de bronzes que les Romains nous ont laiffés, je n'en ai point vû de plus joli ni de mieux réparé que ce morceau, qui eft fondu creux & avec beaucoup de légéreté, c'est-à-dire, avec très-peu d'épaiffeur.

PLANCHE LXIV.

N. I.

Ce petit Faune de bronze, ou plûtôt ce fuivant de Bacchus, car il n'a rien qui le caractérise, a quatre pouces deux lignes depuis le bas de la figure jufqu'à l'extrémité du bras gauche qu'il tient élevé. On voit dans la main de ce même bras un fruit; & fi le Lecteur aime l'allégorie, ce fera la boule, fymbole de la fortune, comme si l'intention de l'Artiste avoit été de faire entendre qu'il en est le maître. La tête du bélier qu'il porte fufpendue dans l'autre main, & qui eft encore aujourd'hui mobile dans fon anneau, ou dans fon anfe, étoit vraisemblablement la forme d'un vase, d'autant plus en ufage, que l'on facrifioit un bélier à Bacchus ce qui confirme ma premiére idée au point de regarder cette figure comme celle d'un Sacrificateur de Bacchus. Ce petit monument gravé fous deux aspects, est de la plus parfaite conservation.

A a iij

No. II.

CE taureau représenté à mi-corps eft de bronze, & n'a jamais été plus complet, ni fait autrement qu'on le voit ici. Il avoit fans doute été confacré dans quelque temple ou dans quelque laraire; car on diftingue encore à fon extrémité les trous qui fervoient à l'attacher fur un plan; & l'on voit entre fes épaules une espèce d'anneau destiné à le fufpendre. Il ne fçauroit être mieux confervé. Ses yeux font d'argent, & le travail en eft bon. Il a quatre pouces de longueur, & un peu plus de cinq pouces depuis le bout de fes pieds jufqu'à l'extrémité de fes cornes.

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Jeu

CE bufte de bronze de la plus belle confervation, me paroît représenter Claude fucceffeur de Tibère, & ce portrait doit avoir précédé le temps où il eft parvenu à l'Empire, car il n'a point de couronne. La tête eft un peu tournée, comme fi elle vouloit regarder fur la gauche, & ne fuit pas tout-à-fait le mouvement du corps indiqué par le peu que l'on voit de la poitrine; ce qui donne du à cette tête, & un air animé. Quand je me tromperois fur la destination de ce monument, la beauté de fon travail fuffiroit pour le rendre précieux ; fa plus grande fingularité eft d'avoir fervi d'Ex-voto. On voit encore fur le haut de fa tête les racines de deux tenons avec lefquels il étoit suspendu, & qui font placés à près d'un pouce l'un de l'autre. Quelque Moderne a pris foin de les abattre, dans l'efpérance de rendre ce morceau plus agréable à la vûe. Il a quatre pouces dans toute fa hauteur.

No. II.

CE bronze eft précisément de la même hauteur que celui du numéro précédent. Il eft inconteftablement antique, & excellent dans toutes fes parties. L'ensemble en eft beau, le caractère admirable, & ce qui fubfifte des détails prouve qu'ils étoient précieux. Le bronze a jetté une espéce de rouille ou de verd-de-gris, qui a fait difparoître la plus grande partie de ces détails. Voilà tout ce qu'on peut reprocher à ce petit bronze; & dans un fens cet air de vétufté ne lui meffied pas, il conftate fon antiquité. Au refte le front chauve, la barbe, la peau de bouc dont il est ceint, la bandelette qui relie les pampres autour de la tête, enfin l'air joyeux & content répandu fur la phyfionomie ne permettent pas de douter que ce ne foit un Silène avec tous les attributs qui fervent à le caractériser. Il est déja gravé dans le cabinet de Girardon à qui il a appartenu avant que de paffer dans le cabinet de M. Crozat, de qui je l'ai acheté; & il eft aujourd'hui conservé chez M. Mariette, ainsi que le bufte du numéro précédent. No. III.

LE camée que l'on voit au bas de cette Planche est travaillé fur une des plus belles agathes de deux couleurs, & la confervation en eft parfaite. L'Amour eft la figure dominante de cette compofition; cependant le Graveur l'a très-mal dessiné. Les gryphons qui traînent le char font au contraire fi bien exécutés, qu'on a peine à fe perfuader qu'ils foient de la même main. Perfonne n'ignore que parmi les Etrufques, les gryphons étoient confacrés à Apollon. Ils ont été regardés dans la fuite comme l'image de la Poëfie elle-même. Ce fait nous donne naturellement l'explication de ce beau camée, & préfente en même temps des idées agréables. Je crois qu'il faut toujours préférer celles de ce genre ; & c'eft ce qui m'empêche d'attribuer

ces animaux imaginaires à Néméfis, quoiqu'ils lui étoient auffi confacrés. Si l'on admettoit ce dernier fentiment, le sujet du camée deviendroit moral & des plus férieux : on pourroit l'expliquer en difant qu'il représente les fureurs & les malheurs où l'amour expofe ordinairement. Le Lecteur peut choifir de la galanterie ou de la morale, felon l'humeur où il fe trouvera. Je fçai que la Poëfie peut autoriser toutes les licences de l'imagination; mais ces fortes de fujets font d'une fi médiocre importance, qu'on peut les expliquer à fon choix; pour moi je ne regarde ici que la main de l'Artiste, & je trouve dans ce morceau des parties qui m'étonnent, parce que je le soupçonne Romain.

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Tout le monde fçait que Télefphore eft fils d'Esculape, & le Dieu de la convalefcence. Le manteau, le capuchon, la petite taille, font les attributs de cette Divinité. Elle eft d'ailleurs connue par des médailles, fur lefquelles elle est très-exactement repréfentée. Les Auteurs anciens en Tom. 1, pl. cxcI. ont laiffé de fidéles descriptions, & le P. de Montfaucon a fait fuffisamment connoître ce petit Dieu, à l'occasion du Télefphore de marbre blanc qui eft au cabinet des antiques du Roi; afin donc d'éviter les mêmes détails, je me renfermerai dans ce qui concerne l'art, & je dirai du Télefphore que je préfente qu'il eft de bronze, & que fon principal mérite confifte dans la finesse de son travail, & dans fa parfaite confervation. Sa hauteur n'est que de deux pouces ; & parce qu'il eft complet en fon genre, j'ai jugé à propos de le faire graver fous deux afpects.

N°.II.

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