Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Un coulant de verre percé & godronné, tel qu'il eft représenté dans la Planche, N°. I.

La maffe, la hache d'armes & l'efpéce d'aiguille de même grandeur que leur gravûre, toutes au N°. I. ces derniéres piéces font de bronze.

Les deux petites figures de bois & de même grandeur que la représentation que je donne, ont été fort embellies par le deffein. Elles font fi groffiérement travaillées, qu'à peine y trouve-t-on les traits d'un vifage. Mon Deffinateur a cru y voir une tête de femme, & une autre d'enfant. En les examinant de plus près, j'ai cru diftinguer dans une de ces deux têtes celle d'un homme fait; mais la chose eft fi peu importante, que je n'ai pas jugé à propos de faire recommencer cette tête, pour la rendre plus reffemblante.

Il y avoit encore dans ce tombeau un petit plat de terre, qui fans doute avoit fervi à mettre les vivres avec lefquels on enfermoit les morts, mais je n'ai pû l'avoir, il a été perdu ou caffé.

Il n'eft pas douteux que ce ne fût le tombeau d'un enfant, & ceux que l'on a trouvés deux ans auparavant, étoient peut-être ceux du pere & de la mere. La mefure du tombeau & les deux petites bagues qui n'ont pas tout-à-fait cinq lignes de diamétre, prouvent fon jeune âge, plus encore que les bagatelles que je viens de décrire. Quelques-unes auroient pû y être introduites, comme des fymboles de l'état militaire auquel cet enfant étoit appa→ remment deftiné. Cette conjecture eft d'autant plus vraifemblable, que cet état a été confidéré dans les Gaules, dont les Romains étoient fans doute encore les maîtres dans le temps de la mort de cet enfant. On en juge par le genre & la nature des chofes dont on vient de voir le détail, M. De Boze qui fut confulté par ordre du Roi dans le temps de cette petite découverte, fut persuadé que tout groffier que pouvoit être le travail des deux buftes de bois, il ne laiffe pas d'indiquer le fiécle de l'Empereur Gallien,

Dd üj

1

contre lequel s'élevérent jufqu'à trente Généraux, que les Hiftoriens ont nommé les trente Tyrans.

No. II.

La petite urne de verre blanc, & dont les cannelures en spirale ne font formées que par un verre plus blanc, & fans aucune différence dans l'épaiffeur, eft haute de cinq pouces deux lignes. La forme & le travail du verre le rendent estimable. Cette petite urne fut trouvée au milieu de beaucoup d'offemens dans le même temps, & tout auprès du tombeau dont je viens de parler. Ĉe vase a dû fervir à mettre du lait ou des libations. On voit encore au fond les impreffions d'une liqueur, dont il eft impoffible de dire précisément la nature.

N°. III.

CE vase de terre eft affez groffier, mais, pour avoir été fait en ce pays-ci, & dans le temps de la plus grande ignorance, la forme n'en eft pas mauvaise. Il a été trouvé en 1746. dans un tombeau de pierre, long de cinq pieds, & dont la largeur étoit fort médiocre. Quand on en fit l'ouverture, il n'y avoit plus la moindre apparence d'offemens: tout étoit converti en terre. Ce petit monument, haut¦de trois pouces une ligne, & large de quatre pouces, fut trouvé dans la Paroiffe de Vigneux, fur les bords de la Seine, à une petite lieue de Villeneuve S. George, & prefqu'à la même distance de Draveil & de Mongeron. Ce lieu autrefois plus confidérable qu'il ne l'eft aujourd'hui, ne se trouve point dans la Notice des Gaules de Valois. Il eft pourtant appellé Vicus novus dans des titres anciens que le Curé m'a dit avoir confultés.

Il n'eft pas étonnant que les bords de la Seine fournissent de ce côté-là de petites découvertes en ce genre. Le féjour en a dû être agréable dans tous les temps, à caufe de la beauté de la riviére, & de la commodité qu'elle procure.

Les deux bords fervoient également de chemin pour venir de Lyon, & par conféquent de Rome; & l'on fçait combien les Romains, dont on fuivoit les ufages dans les Gaules, aimoient à placer leurs tombeaux dans les lieux les plus fréquentés, qu'ils croyoient propres à les faire vivre long-temps dans la mémoire des hommes.

N. IV.

CETTE petite bouteille de verre eft haute de trois pouces une ligne. Elle a fervi au même usage que celle du N°. II. de cette Planche, & a été trouvée, il y a quelques années, par M. le Comte de Beuvron, aujourd'hui Duc d'Harcourt, dans une petite Terre nommée Tourneville, qu'il avoit en Normandie. Ce petit verre étoit à quatorze pieds en terre, auprès d'un fquéléte fans cercueil. Elle eft du plus beau bleu & de la plus grande conservation. La beauté de fa forme & le bon goût de ses anses accollées contre le gouleau, prouvent que , prouvent que l'on faifoit venir ces vases avec foin pour le culte des morts; car dans le temps que la Gaule étoit fous la domination des Romains, on n'y voyoit point d'Artistes affez habiles pour produire des ouvrages d'un goût auffi exquis que celui qu'on remarque dans ce petit vafe, qu'une noble fimplicité fait aller de pair avec ce qu'il y a de plus parfait en ce genre.

PLANCHE LXXXI.

[blocks in formation]

CE bufte de bronze eft haut de dix pouces. La fabrique générale & la touche des cheveux en particulier, apprennent qu'il eft antique & Romain. C'est le portrait fidéle d'une jeune fille, qui n'étoit affûrément pas belle, & dont l'Artiste a traité la laideur avec une vérité trop scrupuleufe pour le plaifir de la poftérité. Enfin cette figure pas favorable à l'idée qui s'est établie, je ne fçais fur

n'eft

quel fondement, de la grandeur & de la beauté des traits dont la nature avoit orné les Dames Romaines.

Perfonne n'ignore que les Romains conservoient les images de leurs parens, & qu'ils les plaçoient, par gloire & par vanité autant que par refpe&t & par amour, dans le veftibule de leurs maisons, nommé atrium. Ces buftes s'y trouvoient rangés felon la date de la mort ; & vraisemblablement ils étoient pofés fur des gaînes, des piedeftaux, ou des plintes qui faifoient le tour de la piéce. Les Romains, en les parant, ou en les privant de leurs ornemens, les faifoient en quelque forte participer aux événemens heureux ou malheureux de leur famille ; & l'on ne les tiroit de l'atrium qu'à la mort des poffeffeurs, pour rehauffer la pompe de leurs funérailles. Il faut convenir que ces portraits font rares en bronze, foit que dans la fuite on les ait détruits, pour se fervir utilement de la matiére dont ils étoient compofés, foit qu'ils fuffent plus communément de marbre ou de cire. Mais Cicéron & plufieurs autres Auteurs confirment ce que je viens de dire fur la deftination de ce bufte, en nous affûrant que les Romains en admettoient fouvent de bronze à cet usage. Ce point ne mérite pas qu'on s'y arrête plus long-temps. Paffons à la fingularité de ce monument: on a dû la fentir au feul afpect de la Planche. Elle confifte en la maniére dont les cheveux font coupés. On fçait que par un ufage tranfmis des Grecs aux Romains, il y avoit jufqu'à cinq façons de les couper pour honorer la mémoire des morts. Cependant aucune des defcriptions que Claude Guichard a raffemblées, n'a Guichard, p. 318. rapport à l'arrangement des cheveux que ce bufte nous préfente. Mais ne pourroit-on pas fuppofer que cette jeune perfonne, morte la derniére de fa famille, ou du moins après un grand nombre de fes parens, avoit envoyé à plufieurs reprises fur leurs tombeaux ce qui lui manque de cheveux? car elle femble les avoir coupés de toutes les

façons

façons énoncées dans les Auteurs. A cette conjecture je vais en ajoûter une autre dont j'espère que l'on fera plus fatisfait. Hérodote nous apprend que les Maxyens avoient Lib. IV. n. 191; l'habitude de porter leurs cheveux difpofés comme ils le font dans ce bufte, c'est-à-dire, qu'ils ne confervoient que le côté droit. Peut-être voyons-nous ici la tête d'une jeune esclave de cette nation, morte à Rome, d'autant plus aimée qu'elle n'étoit point jolie, & à qui fon maître ou même sa maîtresse a bien voulu donner des marques d'une estime particuliére, en faisant jetter fon bufte en bronze. C'eft ce que j'imagine de plus vraisemblable, & j'ajoûterai, comme Horace: Si quid novifti rectius iftis, candidus imperti.

Ce bronze n'est pas d'une belle confervation; le temps a détruit une partie du derriére de la tête : mais tout ce qui peut piquer la curiofité, y eft heureusement confervé. Je acheté à l'inventaire de M. le Comte de Pontchartrain.

[ocr errors]

No. II.

CE cercle de bronze a fept pouces deux lignes de diamétre. Son épaiffeur, moins grande vers les bords que dans le milieu, eft de fix lignes, & dans fa circonférence roulent avec facilité huit anneaux d'un pouce d'ouverture formés de même maniére que le grand cercle.

&

Cet inftrument eft fans doute le cerceau que les Grecs & les Romains employoient dans leurs jeux & dans leurs exercices. Mercurialis qui en a parlé, avoue qu'il eft- trèsdifficile de s'en former une idée bien claire. Il croit qu'il y en avoit de deux efpéces ; l'une en ufage pour les Grecs & l'autre pour les Romains. Il feroit à fouhaiter que M. Burette eût traité en particulier ce point d'antiquité, dans fes recherches fur la Gymnastique, comme il l'avoit fait efpérer. Je vais hazarder quelques réflexions, dans la vûe d'éclaircir le monument dont il s'agit, & non pas dans celle de fuppléer à ce que cet Académicien avoit promis d'écrire fur cette matiére.

Ee

De Arte Ggmné 1. III. c. 8.

Mém. de l'Acad. des Belles-Lettres,

tom. I. p. 95.

« AnteriorContinuar »