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Bom. 2. p. 522.

N°. II.

CETTE autre Isis a deux lignes de moins que la précédente. Elles font affifes l'une & l'autre ; c'eft une attitude affez ordinaire à cette Divinité Egyptienne. Le derriére de leurs chaises, qui font de même matiére que la figure, & qui font corps avec elle, eft orné d'hiéroglyphes, ce qui fe rencontre fort souvent.

N°. III.

CE Nain a trois pouces quatre lignes de hauteur. J'ent ai un autre abfolument femblable pour la forme & pour la Oedip. Egypt. matiére, mais qui n'a que huit lignes de hauteur. Le P. Kirker qui a rapporté cette figure, la regarde comme une espéce d'amulette, & je ferois affez de fon avis; car ce morceau, ainfi que les deux Ifis dont il eft précédé dans cet article, ont chacun leur attache ou leur trou fait dès temps de leur fabrique, pour être fufpendus foit au cou d'une perfonne, foit dans les temples en Ex-voto.

Tom. z. pag.159.

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No. IV.

Le Docteur Schaw rapporte que l'on trouve au fond des puits creufés dans la plaine de Saccara, de petites images de terre cuite, femblables pour la forme aux caiffes des mumies. « Il y en a, dit-il, de bleues, de blanches, de bigarrées, ou en habit de Religieufe. Ces figures font rangées tout autour du piedestal de chaque caiffe de » mumie, comme fi c'étoit autant de Génies gardiens ou » de fuivans. Les différens attributs de ces figures, comme le fouet, la houlette, le filet, l'alpha facré, &c. tout cela, dis-je, pourroit faire croire que c'eft l'Ifis Averrunca, ou l'Ifis qui chaffe les mauvais Génies. »

La figure qui fait le fujet de cet article, eft femblable à celle qu'a décrit le Voyageur Anglois. Les attributs qui devroient la caractériser, ne font qu'indiqués; mais ils

fe trouvent fur quantité de figures pareilles, qui m'ont paffé par les mains, & en particulier fur celle du No. I. de la Planche fuivante. J'en parlerai plus au long en la décrivant, & je paffe à la fabrique des quatre morceaux gravés dans cette Planche.

Ces morceaux font de terre, en quoi ils n'auroient rien d'extraordinaire, & ne vaudroient pas trop la peine d'être examinés car nous en avons un nombre prodigieux de ce genre; mais cette terre eft couverte d'un émail qu'on appelle couverte dans nos Fabriques de fayance & de porcelaine: cet émail eft, tout-à-fait pareil à celui que nous employons aujourd'hui au même ufage, & n'a pas moins de dureté que le nôtre; il est d'ailleurs bien confervé, & présente le plus beau bleu que l'on puisse imaginer, plus pâle ou plus foncé dans une figure que dans une autre : ce qui prouve que les Egyptiens obfervoient des dégrés dans leurs couleurs, & qu'ils fçavoient conduire la porcelaine & donner le feu avec certitude. Toutes ces opérations ferviroient à prouver, prouver, fi l'on fi l'on pou voit l'ignorer, que les Egyptiens connoiffoient & pratiquoient avec fuccès la Chymie, dont quelques Auteurs les regardent même comme les inventeurs.

PLANCHE VI.

No. I. II. III.

CETTE figure de terre, parfaitement semblable pour la forme à la derniére de la Planche précédente, eft remarquable par la fineffe avec laquelle elle a été travaillée. On en trouve bien peu qui marquent tant de délicatesse & une fi grande précision d'ébauchoir. Elle a fix pouces & demi de hauteur, & n'a jamais été chargée d'aucun hiéroglyphe. J'ai promis dans l'article précédent, d'examiner les attributs dont elle eft ornée.

Ses mains font croifées. De la droite elle tient une

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tom. 3. p. 490.

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efpéce de triangle & un cordon, que le Docteur Schaw a pris mal-à-propos pour un fouet. C'est la corde d'un filet fufpendu derriére l'épaule : elle tient de la gauche un bâton, reffemblant, fuivant Schaw, à une houlette, ou Ocdip. Egypt. plûtôt à un harpon, comme l'a cru le P. Kirker. Plutarque rapporte en effet le corps d'Ofiris ayant été jetté dans la mer, Ifis l'en retira par le moyen d'un harpon & d'un filet. Il est naturel que d'après une pareille tradition, on ait représenté cette Déeffe avec ces deux inftrumens. C'est le fentiment du P. Kirker, qui remarque dans plufieurs endroits de fon ouvrage, que cette espèce de triangle que la figure tient de la main droite, eft un monogramme compofé des initiales de deux mots Grecs, qui fignifient le bon Génie. C'eft donc fous ce point de vue, qu'on peut envisager toutes les petites figures de terre cuite, répandues dans les différens Cabinets d'antiquités. Elles repréfentent cette Divinité puiffante, qui, fuivant Metam. l. x1, l'expreffion d'Apulée, fouloit aux pieds le tartare, & qui, placée auprès des corps, étoit cenfée en écarter les Génies mal-faifans. Une feule de ces figures auroit dû fuffire pour produire cet effet; mais la fuperftition en les multipliant, croyoit augmenter leur vertu.

Ayato's Aai. Agathodæmon.

Metam. 1. XI.

N°. II.

CE Prêtre Egyptien eft de bronze. Il a cinq pouces quatre lignes de hauteur, & deux pouces neuf lignes depuis fon à-plomb jufqu'à l'extrémité des pieds. Il tient un rouleau chargé d'hieroglyphes, qui feront développés fur la même Planche, fous le N°. III. Ce rouleau peut être regardé comme un de ces Livres facrés ou Rituels, dont les Prêtres d'Ifis fe fervoient pour initier quelqu'un aux mystères de cette Déesse. Voici la description qu'en fait Apulée.

« Le Prêtre tire du fond du Sanctuaire, certains livres » écrits en caractères inconnus. Ces livres exprimoient en

abbrégé les pensées, par les diverses figures d'animaux qu'ils offroient aux yeux; & de plus, ils fe déroboient à » la curiofité des prophanes, par des traits femblables à des nœuds, à des roues, ou à ces filamens avec lefquels » les branches de vigne s'accrochent & s'entrelacent.

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Il me femble que par ces expreffions, Apulée a voulu défigner les hiéroglyphes tels qu'on les rencontre communément fur les monumens Egyptiens, & qu'ils font tracés fur ce rouleau. On y voit un animal* dans la bande supé- *Un Epervier rieure, & vers le milieu de la bande inférieure, un caractère, peut-être. ou un trait, qui après avoir formé deux replis ou deux nœuds, fe termine en autant de pointes. Cet hieroglyphe a quelquefois un plus grand nombre de nœuds; & comme on en faifoit grand ufage dans l'écriture fymbolique, il a pû fixer l'attention d'Apulée. Les roues dont il parle, font de même un hieroglyphe ufité parmi les Egyptiens: on le trouve fur plufieurs monumens produits par le P. Kirker. A l'égard de ces entortillemens, qui, fuivant Apulée, ressemblent aux mains ou liens de la vigne, peut-être que ce Philofophe a voulu défigner ces lignes remplies de finuofités, qui reviennent affez souvent fur les obelifques. Suivant cette explication, la figure gravée dans cette Planche, représenteroit le Chef des Prêtres d'Ifis, tenant en main le rouleau facré dont il fe fervoit dans les initiations aux mystères. M. Warburton n'a pas entendu le paffage d'Apulée dans le même fens : il prétend qu'il n'eft pas queftion dans cet endroit d'hieroglyphes proprement dits, mais d'une écriture courante, connue fous le nom d'hiérographique, & formée par les hiéroglyphes fimplifiés & réduits à de fimples traits. Je fuis perfuadé que ce sçavant Anglois n'a pas fondé fon opinion fur le mot caractères ou lettres, dont Apulée s'eft fervi. Ce mot eft générique, & fignifie non-feulement les lettres d'un alphabet, mais encore les hiéroglyphes. Je pourrois en citer plufieurs exemples, que je me contente d'indiquer à ofirid.

Miff. de Moyse. liv.sect. 4.

Macrob.
Plut. de Ifid.&

Strom. I. VI. P.633.

tiq. tab. XVI.

Metam. l. XI.

la marge. Cependant fi l'on veut préférer l'explication de Warburton à celle que je viens de propofer, je dirai fimplement que la figure dont il s'agit eft celle d'un Scribe facré, étudiant les livres d'Hermès. Ces livres, au nombre de quarante-deux, étoient écrits en différens caractères, au rapport de S. Clément d'Alexandrie. Ceux qui traitoient des Sciences prophanes, telles que la Cofmographie, la Géographie, les élémens d'Aftronomie, &c. étoient écrits en hieroglyphes, & faifoient l'occupation du Scribe facré, N. IV.

CETTE pierre gravée représente un Prêtre. Ma conjecture eft fondée fur un bas-relief, qu'on voit à Rome Admir. Rom. An- dans le Palais Matei, & qui a été publié par Pietro Santo Bartoli; mais au lieu que ce dernier tient un rouleau, l'autre femble porter une fleur de lotus avec fa tige. Apulée nous apprend que dans une de ces cérémonies, où les Miniftres d'Ifis paroiffoient avec les symboles des Divinités les plus puissantes, le Prêtre portoit la fleur de lotus, plante particuliérement confacrée à Ofiris; & fi le Lecteur n'eft pas fatisfait de cette conjecture, j'ajoûterai que Tom. I. pag. 109. Pocock rapporte dans l'élévation du tombeau d'Ofymanduas à Thèbes, onze figures affifes, formant un demicercle, & qué celle du milieu tient un symbole tout-à-fait femblable à celui qui eft représenté fur cette pierre. La figure eft gravée fur une belle prime d'émeraude, d'une couleur très-foncée, & la beauté de fon travail eft remarquable par rapport au peuple à qui nous la devons. Cette réflexion me conduit à une autre, dont je ne puis m'empêcher de faire part au Public. Quoique nous connoiffions un grand nombre de pierres Egyptiennes gravées en creux,. nous n'en avons prefque point de gravées en relief, que nous appellons camées. Cependant, par plufieurs raifons que fourniffent les principes de l'art, ces deux fortes de gravures ont toûjours marché d'un pas égal, & auroient

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