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le précédent, & qui paroît de la même fabrique. Il étoit fans doute destiné à mettre le lait ou le vin que l'on offroit aux manes de la perfonne morte. Il a fept pouces de hauteur, & deux pouces cinq lignes fur fon plan quarré, qui s'élève dans cette même forme à la hauteur de trois pouces trois lignes jufqu'à la naissance du goulot. Non-feulement celui-ci n'a pas plus de ponty que tous les autres, mais fon fond eft orné de quatre cercles faillans, & d'autres qui font creux. J'ai rendu compte de cette opération au commencement de cet article. On voit encore dans l'équipage de ce mort un petit plat de terre cuite recouverte d'un vernis rouge. Il a fix pouces trois lignes de diamétre. Il eft creux & rond. Le rebord plat dont il eft orné, eft large d'un pouce, & laisse une espèce de conduit pour les fluides qu'il contenoit. Il étoit fans doute destiné pour les vivres dont on avoit eu foin de fournir le mort. Enfin, je n'ai voulu négliger aucune des attentions que l'on avoit eu pour défunt, & je rapporte jusqu'aux restes de la petite urne qui renfermoit les larmes que l'on avoit répandues pour lui. Elle ne m'eft pas venue en meilleur état : elle eft ronde par fon extrémité, & ne pouvoit être pofée droite, mais feulement couchée. Ce qui m'étonne, c'eft que fon épaiffeur eft plus forte que celle des autres vases : la matiére paroît cependant de la même qualité.

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Je vois toûjours avec un nouveau plaifir les vafes antiques, à caufe de la noble fimplicité de leur trait; & j'avoue que j'ai une fécrette joie,quand le hazard m'en procure. Celui-ci eft de verre, & me paroît devoir être mis dans la claffe de ceux que les Romains qui habitoient les parties méridionales de la France, plaçoient dans leurs tombeaux. Ce vase est affez mal confervé; mais toutes les piéces ayant été remises

à leur place, on peut juger de fa forme. La fingularité de fes anfes, la folidité qu'elles indiquent, & enfin le bon goût qui y regne, m'ont engagé à en rapporter une féparément. Elle fert à faire connoître ce vase fous fes deux afpects. Sa hauteur totale eft de huit pouces deux lignes, & fa longueur de fept pouces & demi. L'anfe marquée au N°. II. a trois pouces quatre lignes de hauteur: fa largeur la plus élevée eft de deux pouces onze lignes, & la plus inférieure de trois pouces fept lignes. C'eft feu M. Geoffroi, de l'Académie Royale des Sciences, qui m'a donné ce monument.

No. III.

LES Connoiffeurs ne manqueront pas d'admirer l'efprit de la touche, & la jufteffe des mouvemens de ce cheval, qui n'a d'ailleurs rien de curieux, ni d'hiftorique. Ce petit bronze est fondu massif. Sa plus grande longueur eft de six pouces, & fa hauteur de trois pouces neuf lignes.

N. IV. & V.

Ces deux verres font ornés de têtes en relief qui me paroiffent avoir quelque mérite: auffi les ai-je rapportées de face & de profil. Celle qui eft au N°. IV. eft de la plus belle couleur verte, imitant l'émeraude. La tête eft trèsbien deffinée, & tout auffi agréable dans fon trait que dans l'agencement de fa coëffure & de fa compofition. Celle que l'on voit au N°. V. imite encore plus parfaitement la turquoise. Il fe pourroit même qu'elle ne fût point Romaine. La fingularité de fon travail eft ce qu'il faut fur-tout remarquer. Ces deux petits morceaux n'ont qu'un peu plus de neuf lignes de diamétre, & je crois qu'ils ont fervi de parures dans les divers habillemens.

p. 105.

PLANCHE CV.
N. I.

EN travaillant à la fontaine de Nîmes, on découvrit il y a quelques années deux coins de médailles de l'Empereur Augufte, tous deux de bronze, de figure conique, & tous Tom.XIV. Hift. deux gravés quelque temps après dans les Mémoires de l'Académie. L'un de ces coins ayant été mis fous le balancier par ordre de M. de Bernage, qui étoit alors Intendant de Languedoc, ne put résister à la force de cette machine; il fe caffa, & les morceaux en ont été négligés & perdus. L'autre dont je donne ici le deffein, & qu'on pourroit prendre plûtôt pour un fceau que pour un coin de médaille, avoit paffé par différentes mains qui n'en connoiffoient pas le prix, & étoit fur le point d'éprouver un fort plus funefte, si le hazard ne me l'eût fait tomber entre les mains. Il a quatorze lignes de haut, & onze lignes de diamètre, de façon qu'il a une ligne de plus en hauteur que le coin du cabinet de fainte Geneviéve, déja publié Cab. de fainte par le P. du Moulinet, qui paroît ne l'avoir pas bien lû. Car au lieu de ces mots CAESAR AVGVSTVS DIVI F. PATER PATRIAE, qu'on diftingue encore dans l'original, il a mis dans fa copie IMP. CAESAR AVGVSTVS PATER PATRIAE.

Genev. p. 117.

Ces trois coins d'Augufte étoient d'une forme avantageufe pour réfifter au marteau. Car étant placés dans un mandrin de métal & de même forme, ils fe trouvoient exactement & également foûtenus dans toutes leurs parties, & l'on fent bien que le cuivre dont ils étoient compofés n'étant point trempé, avoit befoin d'un pareil fecours pour résister au grand effort qu'il devoit éprouver. Je ne puis rien dire de celui qui a été caffé mais la pefanteur des deux autres comparée à leur volume, m'ayant étonné, je les ai limés légérement à leur extrémité; & par le moyen de l'analyse, j'ai vû clairement qu'ils étoient compofés

l'un & l'autre de cuivre, de zinck, d'étain, & de plomb calciné, en portions égales. Mais ce qui me perfuade encore plus que cet alliage eft celui de ces morceaux antiques, c'eft que la même matiére fondue dans des moules que j'en avois tirés, m'a donné un poids égal. Voilà donc un examen qui favorise ce que j'ai dit plus haut fur le cuivre, car ce métal se trouve ici employé à une des chofes qui exigent le plus de réfiftance : & je conclus de-là que du temps d'Augufte, & dans un fiécle où les Arts étoient dans une grande perfection, l'on préféroit fouvent le cuivre au fer. Il paroît que dans la fuite on fit plus ufage de ce dernier métal, foit qu'il fût devenu plus commun, foit qu'on eût appris à le travailler avec plus de facilité : car l'on conferve dans le cabinet de fainte Geneviève deux coins de fer qui font véritablement antiques, & que le P. du Moulinet a auffi fait graver, mais fans nous apprendre de quel métal ils font. L'un représente, suivant cet Antiquaire, la tête de Conftantius Chlorus avec ces mots autour FL. VAL. CONSTANTIVS NOB. C. & l'autre un revers de médaille, fur lequel on voit un Empereur couronné par la Victoire dans un char à quatre chevaux, avec ces mots : PONTIF. MAX. TR. P. II. COS. II. P. P. légende & type qui paroiffent fur une médaille d'or de l'Empereur Macrin. Le premier de ces coins n'eft pas parfaitement rond. Il a quinze lignes de large dans un fens, & dix-fept lignes dans un autre. Le fecond a neuf lignes de diamétre. Leur forme n'eft point conique, mais ils font coupés à plat ; celui qui représente une tête, a trois lignes de hauteur, & l'autre en a quatre. Ils n'avoient par conféquent l'un & l'autre que l'épaiffeur néceffaire pour être retenus dans un mandrin d'une forme pareille, & fans lequel il n'auroit pas été trop facile de frapper les médailles au marteau. Cette précaution les empêchoit de gliffer, & l'on fçait qu'il n'y a guère plus de deux cents ans que l'usage du balancier eft introduit.

N°. II.

Au commencement de ce fiécle il fe fit à Lyon des 'découvertes confidérables, dont le P. Meneftrier, Jéfuite, 1704. page 1213. fait mention dans une Lettre inférée dans les Mémoires de Trévoux. Mais elles n'ont été ni deffinées ni décrites exactement, peut-être même en a-t-on diffipé la plus grande partie. Quoiqu'on dife à tout propos, dans un fiécle auffi éclairé que le nôtre, on peut affûrer que la race des Barbares n'est pas encore éteinte. Parmi ces reftes d'antiquité étoient les moules repréfentés fous ce numéro. Je vais tâcher d'en donner une légère idée.

Si l'on paîtrit deux morceaux de terre, fi on leur donne à chacun la forme d'une tablette applatie de chaque côté, épaiffe de quelques lignes & arrondie par les bords; fi l'on applique enfuite fur l'une & fur l'autre une pièce de monnoie il est visible que chacune de ces tablettes repréfentera en creux fur une de fes faces, un des deux types que la piéce de monnoie repréfentoit en relief. Qu'on joigne les deux tablettes en les luttant par les bords, & en ménageant fur ces bords rapprochés un trou, une entaille par où quelque matiére fufible puiffe s'introduire, on aura un vrai moule qu'on fera cuire, & dans lequel on jettera en fonte des monnoies en quelque métal que ce foit. Dans l'opération que je viens de décrire, chaque tablette n'eft imprimée que d'un côté, mais fi fur l'autre côté on avoit appliqué d'autres piéces de monnoie, & qu'on eût fait correfpondre ces nouveaux types gravés en creux à d'autres tablettes également imprimées, on auroit une fuite & un rouleau de moules liés ensemble, dans lefquels on couleroit à la fois plufieurs médailles; & tel eft celui qui eft gravé dans cette Planche. C'est un cylindre dont la hauteur eft d'un pouce & demi, & la largeur d'environ un demi-pouce. Il n'eft pas entier, car le côté fupérieur offre un revers de médaille qui eft développé au No. 8. &

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