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'd'or qui fert de cul-de-lampe à la premiére Part. page 76. Elle a dix lignes de hauteur. La confervation, la pureté & l'attitude de cette petite figure méritent toute l'attention des Connoiffeurs.

La compofition qui fert de vignette pag. 77. ainfi que l'ornement placé en cul-de-lampe pag. 115. font copiés fidélement d'après des morceaux Etrusques deffinés dans le Recueil de M. de Peiresc.

La vignette de la p. 117. représente un monument qui a été trouvé dans les ruines de l'ancienne ville d'Athènes. Il paroît avoir été élevé à l'honneur de quelques (a) Lampadiftes qui étoient nommés, & qui avoient remporté le prix dans les jeux appellés (b) la Courfe du flambeau,forte de fpectacle ou de jeux qui fe célébroient à Athènes, & dont je vais donner une légère defcription. A l'extrémité du fauxbourg d'Athènes, où étoit fitué le Céramique & l'Académie, s'élevoit une tour, auprès de laquelle étoit un autel confacré à Prométhée, & fur lequel dans la fuite Pisistrate, amoureux de Charmès, fit placer une ftatue de Cupidon. La jeuneffe Athénienne qui vouloit difputer le prix de la course du flambeau, s'assembloit fur le foir, trois fois l'an, c'est-à-dire, aux fêtes Panathéniennes, à celles de Vulcain, & à celles de Prométhée, autour de l'autel, & à la clarté du feu qui brûloit deffus; & lorfque les Spectateurs par un cri général avoient ordonné de commencer les jeux, on allumoit un flambeau, que ceux qui prétendoient au prix devoient porter tout allumé, jufqu'à un terme marqué

la

porte de la ville, ou dans la ville même, en traverfant le Céramique, & courant à toutes jambes, fi la course se faifoit à pied, comme c'étoit l'ufage; ou en courant à toutes brides, fi la course se faifoit à cheval, comme on voit dans Platon que cela s'eft quelquefois pratiqué : si lẹ

(α) Λαμπαδισαίς λαμπαδηφόροι, πυρσοφόροιο

le

(6) Λαμπαδηδρομίας, λαμπαδηφορία, λαμπαδἔχω ἀγῶν, λαμπαδικῆς ἀγανα

C

flambeau venoit à s'éteindre entre les mains de celui qui en avoit été faifi le premier, celui-ci déchû de toute efpérance, donnoit le flambeau à un second, qui n'ayant pas été plus heureux, le donnoit à un troifiéme, & ainfi de fuite, jufqu'à ce qu'on eût épuifé le nombre de ceux qui fe préfentoient pour difputer le prix; & fi aucun des prétendans n'avoit réuffi, le prix étoit réfervé pour une autre

fois.

L'Archonte Roi préfidoit, foit que ce fpectacle tenant un peu à la Religion, exigeât fa préfence; ou qu'on crût par-là relever la dignité de ces jeux, & prévenir le defordre. L'Archonte étoit accompagné des Epimélétes, nom fort connu dans les ufages d'Athènes, & qui défignoit en général des Commiffaires chargés de l'exécution des ordres émanés de la volonté du Souverain, ou de celle des Particuliers, mais qui femble ici reftreint à une efpéce d'Infpecteurs commis pour le détail de tous les petits foins que demandoient l'appareil & la célébration de ces jeux. Je fuis tenté d'ajoûter, quoique je n'en trouve aucune trace, que l'Archonte & les Epimélétes connoiffoient des petits différends qui s'élevoient quelquefois entre les champions; qu'ils décidoient du degré de mérite de chacun d'eux en cette journée; qu'ils nonnoient & couronnoient le vainqueur, & qu'on ne pouvoit appeller de leurs jugemens ; & fi quelqu'un prétend outre cela que l'Archonte & les Epimélétes, ou même l'Archonte feul donnoit le fignal pour commencer la courfe, je n'en difputerai point avec quoique j'aie dit nettement le contraire; pourvû toutefois qu'il puiffe plier à fon fentiment les termes d'AriDans la Com. ftophane, l'unique fondement de mon opinion à cet égard.

des Grenouilles.

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Une plus ample explication deviendroit une differtation, s'écarteroit du deffein général de cet ouvrage, &, puifqu'il faut tout dire, feroit fort au-dessus de mes forces; ainfi je laifferai aux Littérateurs profonds le foin de rechercher

pourquoi l'ancien Commentateur de Perfe donne le nom de vainqueur à celui qui commençoit la courfe; une victoire précédente, le fort, ou quelqu'autre titre décidoit-il du rang dans lequel les prétendans devoient courir? Sur quoi fe fonde Pfellus lorfqu'il avance, contre le texte de Paufanias, que le flambeau tout allumé paffoit de main en main fucceffivement, & tout en courant? Je demanderai encore fi la coupe qui eft ici représentée étoit le prix ordinaire de ces jeux ; fi l'on y couronnoit plus d'un vainqueur, comme l'inscription femble l'infinuer, ou fi le nom de Lampadiftes fe donnoit indifféremment à tous ceux qui avoient difputé le prix, même fans fuccès; & enfin si Meurfius a bien rencontré, lorsqu'il a dit, contre le témoignage de quelques textes affez précis, qu'aux fêtes Panathéniennes ces jeux fe donnoient dans le Pirée, & non pas dans le fauxbourg d'Athènes, comme aux fêtes de Vulcain, & à celles de Prométhée.

On voit au-deffus de la coupe le nom de celui qui avoit fait dreffer le monument: mais il n'eft pas facile de déterminer qui étoit cet Atticus, ce nom ayant été donné à plusieurs en différens temps.

La couronne qui fert de cul-de-lampe pag. 156. a été trouvée fur un bas-relief dans le Monaftère de S. Jean fur le mont Hymette. Elle étoit avec huit autres très-parfaitement efpacées fur le marbre. Quelques-unes renfermoient des infcriptions; on fçait la coûtume des Athéniens. Lorsqu'un citoyen s'étoit diftingué par fes fervices ou par ses talens, le Sénat, quelquefois même le Peuple affemblé lui décernoit une couronne, qui lui étoit donnée folemnellement dans un jour de fête, en présence de tout le Peuple. Ces couronnes étoient quelquefois d'or: (a) mais ordinairement ce n'étoit que des branches de laurier,

(a) Voyez Difcours contradictoires d'Eschine & de Démosthènes fur les

Couronnes.

entrelacées par les extrémités, comme on les voit fur ce bas-relief. La couronne de laurier renferme une infcription qui, toute imparfaite qu'elle eft, fournit une nouvelle preuve de cet ufage. Je me borne à cette réflexion, qui fuffit à mon deffein; & je laisse à un plus habile homme le foin de fixer l'époque de ce monument par la reftitution du nom de l'Archonte annuel, qui n'eft pas diftinctement exprimé, & qu'il eft difficile de rapprocher de ceux que nous connoiffons. Ces Magiftrats connus font d'ailleurs en fi petit nombre, que de 943 Archontes (a) qui fe font fuccédés chaque année l'un à l'autre dans l'espace de 943 ans, c'est-à-dire, depuis Créon le premier de ces Magiftrats, jufqu'à l'Empereur Gallien, que les faftes comptent pour le dernier, (b) nous n'en connoiffons guère aujourd'hui que 270 ou environ. Ce qui augmente beaucoup la difficulté du problême que je me propofe, & ce qui m'a empêché d'en tenter la folution, c'eft que les noms des plus anciens Archontes étant auffi les mieux confervés l'écriture de cette infcription trop récente en comparaison, ne permet pas de remonter à ces premiers temps, & que dans les fiécles poftérieurs où le caractère de l'infcription étoit en ufage, la fuite des Archontes d'Athènes connus fe trouve interrompue à chaque pas par des vuides de 30, 40, 50, & même de cent ans & plus. Ajoûtez à cela qu'on ne convient pas toûjours du véritable nom des Archontes qu'on a compris dans une fuite auffi imparfaite. Ces deux derniers monumens, le tombeau & la couronne, ont été copiés en Gréce par M. l'Abbé Fourmont, dans

(a) Je mets au nombre des Archontes les Magiftrats connus fous le nom de οἱ ἱερεῖς τῶν σωτηρῶν, qui ont été établis la deuxième année de la cent dix-huitiéme Olympiade, & qui ont continué jufqu'à la première année de la cent vingt-troifiéane Olympiade, c'eft-à-dire, pendant:

l'espace de dix-neuf ans. Ces nou veaux Magifirats d'Athènes ne différoient guère des Archontes que par

le nom.

(b) Créon, premier Archonte an nuel, fut élû (83 ans avant J. C. & Gallien fut élû l'an de J. C. 260.

le voyage qu'il fit par ordre du Roi ; & l'on en conferve à la bibliothèque Royale des copies manufcrites, auxquelles j'ai eu recours.

On voit dans la vignette pag. 157. une partie des basreliefs qui font l'ornement d'une patère d'argent du cabinet des antiquités du Roi. Ces bas-reliefs rappellent l'idée du genre des ornemens que l'on voit fur le beau vase de fardoine confervé dans le trésor de S. Denys.

Le vafe pag. 310. eft encore tiré du Recueil de M. de Peiresc

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