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gnes, il en eut compaffion, les garda chez lui, les traitant comme évêques; & leur donna les deux premiers fieges qui vacquerent. Tout le refte du parti le réunit enfuite. Pendant la guerre civile qui fuivit la mort du calife Aaron, Alexandrie fut prife & pillée: mais le patriarche Marc en étoit forti, & demeura cinq ans dehors. Les monafteres de la vallée d'Aabib furent pillez & brûlez, & demeurerent deferts pendant quarante ans.

Eutych.1.1.

p.411.428.

Sup liv.

XLIV.

27. Elma. c. p

A Antioche le pariarche Melquite pendant
le regne d'Aaron fut Theodoret fucceffeur de
Theodore, qui tint lefiege trente-un an. Le pa-
triarche Jacobite étoit Cyriaque, du tems du-
quel un nommé Abraham enfeigna une nouvel
le hérefie, & eut plufieurs fectateurs. Le fuc-
ceffeur de Cyriaque fut Denis, qui envoya fa
lettre fynodique à Marc patriarche d'Alexan-
drie, & en reçût réponse en figne de commu-
nion. A Jerufalem, après le patriarche Melqui-
te George, qui avoit tenu le fiege trente-fix ans,
fucce la Thomas ou Tameric, la troifiéme année
d'Alamin 81. de Jefus-Chrift. Il tint le fiege dix
ans, & fit réparer la voûte de l'églife de la ré- Eutych.
furrection qui menaçoit ruine. Il en fut accu-


par les Mufulmans & mis en prifon, comme
ayant augmenté l'églife; ce qui n'étoit pas
permis aux Chrétiens. Mais comme on ne put
trouver l'augmentation il fut délivré. C'étoit
l'état des églifes d'Orient fous la domination
des Mufulmans.

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I

Sup. n. zz.

40.

123

LVIT. Queft.des Bulgares: transfuges.

L'empereur Michel avoit de la pieté & de la douceur, mais peu de capacité pour la conduite des affaires; & il étoit gouverné abfolument par fes principaux officiers, principalement par Theoctiste maître des offices. La feconde année de fon regne le roi des Bulgares lui envoya faire des propofitions de paix, dont une étoit A.

Theop 424

la. Id. p. 422,

la reftitution des transfuges de part & d'autre. On fit fcrupule à l'empereur de rendre aux Bulgares payens ceux d'entr'eux qui s'étoient convertis: ainfi la paix n'ayant pas été acceptée, le roi des Bulgares affiegea Mefembrie, comme il en avoit menacé. Alors l'empereur embaraffé, affembla fon confeil le premier Novembre 812. où il appella le patriarche Nicephore, & les métropolitains de Nicée & de Cizique. Ces trois prélats confeilloient d'accepter la paix, que l'empereur défiroit auffi: mais Theodore Studire & plufieurs autres s'y oppoferent, fe fondant fur ce paffage de l'évangile: Je ne chaf ferai point dehors celui qui vient à moi. Les autres difoient, qu'il faloit préférer la liberté d'un grand nombre de Chrétiens que retenoient les Bulgares, à la confervation d'un petit nombre de Bulgares, qui étoient chez les chrétiens& que fuivant faint Paul, celui qui n'a pas foin 1.Tim vs. de la confervation des fiens, eft pire qu'un infidele joint que l'on avoit déja rendu des Bulgares, qui étoient à la cour: quoi qu'ils ne fuffent point transfuges, & qu'on eut pû les conferver par la paix. Toutefois l'avis contraire l'emporta on refufa la paix, & quatre jours après on reçût la nouvelle de la prife de Mefembrie.

Jean vi. 6.37.

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:

Cependant faint Platon âgé de foixante & dix-neuf ans n'étoit plus reclus, parce qu'il n'avoit plus la force de fatisfaire fans le fecours d'autrui, à aucun des befoins du corps: il étoit tantôt couché sur un lit, tantôt affis, récitant des pleaumes, priant mentalement, parlant aux freres, pour les inftruire, les exhorter, les con foler: ne pouvant plus ni fléchir les genoux, ni lire par lui-même; & ce qui l'affligeoit le plus c'étoit de ne pouvoir affifter aux offices: ni travailler de fes mains.. Il rendoit graces à Dieu

des

2 42.

des foulagemens que l'on donnoit à fon infirmi- AN. 813. té, foit la nourriture, foit le bain dont il ufoit par obéiffance: mais il étoit contrifté de relâcher l'aufterité de fa vie. Il tomba malade pendant le carême de l'année 81 3. & quoique ce fut un tems de retraite, plufieurs moines de dehors ne laifferent pas de le vifiter. Le patriarche Nicephore y vint lui-même avec tout fon clergé, lui demanda fes prieres, l'embraffa, & effaça tout le foupçon qui pouvoit refter de leur divifion precedente. Le faint malade pardonna à tous ceux qui l'avoient perfecuté, & pria pour eux. Comme l'abbé Theodore lui demanda s'il ne vouloit difpofer de rien, il fecoua fon habit de la main, & lui dit d'une voix très balle: Je n'ai plus rien, je vous ai tout remis. Ayant la poitrine oppreffée, il remuoit encore les levres, & chantoit un cantique de la refurrection quand il expira. C'étoit le jour où l'églife grec que fait memoire de Lazare refluscité, c'est-àdire, le famedy devant le dimanche des Rameaux, qui cette année 813. étoit le dix-neuviéme de Mars.

4.4 r.

On croit que la femaine fainte & celle de Pâv. Paber. ques firent remettre la folemnité de fes funerail prefat.n.& les jufqu'au quatrieme d'Avril, qui eft le jour Menelog. auquel l'églife celebre fa memoire. Le patriar Martyr. R. che fit cette ceremonie avec un grand luminaire VitaTheod & quantité de parfums: & ce fut apparemment Stud, 55. en cette occafion que S. Theodore Studite prononça l'oraifon funebre de S. Platon fon oncle & fon pere fpirituel, qui eft la feule vie que nous ayons de ce faint A peine pût-on mettre fon corps dans la fépulture, tant étoit grande la foule du peuple qui s'empreffoit à l'entour, & ne pouvoit le réfoudre à le perdre de vûë.

Le monaftere de Stude demeura donc entie- Vita Theo rement fous la conduite de Theodore, dans un 2. 57°. état

:

AN. 813. état très-floriffant. On y étudioit l'écriture fainte, on y celebroit les divins offices avec grande folemnité mais on n'y négligeoit pas le travail des mains. Au contraire les ouvrages les plus vils en apparence y étoient fort eftimez, comme très-propres à conferver l'humilité, & à fournir les chofes neceffaires à la vie, fans que les moines fuffent expofez par l'indigence à fortir fouvent,aux dépens de la vertu & de la stabilité d'efprit. On exerçoit donc au-dedans tous les métiers. Il y avoit des maçons, des charpentiers, des forgerons, des tifferans, des cordonniers, des cordiers; & en travaillant ils chantoient des hymnes & des pleaumes. En forte qu'à les voir feulement on étoit édifié de leur application & de leur modeftie. Leur réputation s'étendoit par tout, & plufieurs difperfez par la perfécution & par d'autres occafions, fonderent des monafteres de la même obferLIV. vance, qui prirent auffi le nom de Stude.

Michel dé

Au mois de Juin de la même année 813 tanpofe Leon dis que l'empereur Michel étoit à la guerre conArmenien. tre les Bulgares, le peuple de C. P. alla en proEmpereur: ceffion à l'églife des apôtres avec le patriarche Theoph. p. Nicephore. Cependant des Iconoclaftes & des

425.

Pauliciens, à la faveur de la foule, ouvrirent avec des leviers, fans qu'on y prit garde, la porte de la fepulture des empereurs qui étoient dans cette églife; & firent enforte qu'elle s'ouvrit avec un grand bruit, pour dire que c'étoit par miracle. Puis étant entrez promptement ils fe profternerent devant le tombeau de Conftantin Copronyme, & l'invoquerent en difant: Levez-vous, fecourez l'empire qui va perir. Ils répandirent le bruit qu'il étoit forti à cheval, & qu'il étoit allé combattre les Bulgares. Le prefet de C. P. les prit, & d'abord ils difoient, que le fépulcre s'étoit ouvert de lui

même: mais étant devant le tribunal, ils con- AN. 815. fefferent la fourberie, fans attendre les tourmens. Le prefet les fit battre à coups de leviers, & promener par la ville, criant contre le culte des images & la profeffion monaftique, au lieu

d'avouer leur crime.

Le vingt-deuxième du même mois de Juin, les Romains fe trouverent en prefence des Bul gares près d'Andrinople; & lâcherent le pied fi honteufement, que Crumne roi des Bulgares y foupçonnoit de l'artifice. L'empereur Michel fuyant comme les autres vers C. P. maudiffois les troupes & leurs chefs, & jura qu'il renon ceroit à l'empire. Il communiqua fon deffein au patrice Leon gouverneur de Natolie, qui. fut fon fucceffeur. D'abord il fe défendit d'accepter l'empire, mais en étant jugé le plus digne par l'armée & les officiers, il l'accepta, & écrivit au patriarche, pour l'affurer de fa foi orthodoxe, & obtenir fon confentement; après quoi il fut proclamé folemnellement empereur. Ce que Michel ayant appris il fe réfugia dans une Eglife avec Procopia la femme & fes enfons; & là ils couperent leurs cheveux, & prirent l'habit monaftique: Michel avoit regné un an & neuf mois. Le lendemain lundi onzième de Juillet indiction fixiéme, qui eft l'an 813. Leon fut couronné empereur par le patriarche Nicepho re fur l'ambon de la grande églife. Il étoit fils du patrice Bardas & Armenien d'origine ce qui lui en a fait donner le furnom. Il donna fi bon ordre à la garde de C. P. que le roi des Bulgares étant venu jufques aux portes, n'ofa l'affieger: mais Leon ayant voulu le faire tuer, fous prétexte d'une conference; il fe retira furieux, brûla les églifes; ravagea tout le pays jufques à Andrinople, l'afficgea & la prit.

:

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Il en emmena tous les habitans captifs en Boll. 28.

Bul

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