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AN. 797. Jofeph, qui avoit marie Theodote & qui fut chaffé & dépofé.

Vita Theod

6.27.

Saint Theodore quitta incontinent après C. P. & retourna à fon monaftere de Saccudion : où il raffembla fon troupeau difperfé, & l'augmenta d'un grand nombre de perfonnes que la réputation attiroit de tous côtez: mais quelque tems après il fut obligé de l'abandonner, pour éviter les infultes des Mufulmans, qui faifoient des courfes jufques aux portes de C. P. il fe refugia dedans avec toute la communauté; & y fut reçû avec joye par le patriarche & l'imperatrice, qui l'obligerent par leurs inftantes prieres à fe loger dans le monaftere de Stude. Il étoit ainfi nommé de Studius patrice & conful, qui Cang. C.P. étant venu de Rome s'établir à C. P. on ne fait lib.4.p.10. pas bien en quel tems, fonda une église en l'honneur de faint Jean Baptifte accompagnée d'un monaftere. Conftantin Copronime en avoit chaffé les moines: depuis ils s'y étoient ré. tablis, mais en petit nombre; & ils n'étoient pas plus d'une douzaine. Theodore y transfera fa communauté & de fon tems elle monta jufqu'à mille. Ce fut le plus fameux monaftere de C. P. & Theodore eft principalement connu fous le nom de Studite.

C. 29.

C. 31.

Vita S.

Saint Platon craignit alors d'être obligé à Plat. 1. 6. reprendre le gouvernement de la communauté : c'eft pourquoi il embrafla la vie de reclus, & fit profeffion d'obéiffance à l'abbé Theodore fon neveu, en préfence de témoins aflemblez exprès: & il obferva ce vœu fort ferieufement. Il étoit enfermé dans une cellule fort étroite & fort incommode, où il avoit le pied attaché à une chaîne de fer, qu'il cachoit avec grand foin; en forte que prefque perfonne ne le favoit. Là il s'occupoit à la méditation, au travail des mains & à donner des avis falutaires aux freres qui le confultoient.

En

VIII.

chafte.

Sebaft. Sal

matic.

P SI.

P.

p. 51. Ann. Egin.

Id Vitas

En Espagne, regnoit Alfonle furnommé le AN. 798: Chafte, parce qu'il garda la continence avec la reine Berthe ou Bertinalde fon époufe, qui é- Alfonfe le toit Françoife. Il remporta de grandes victoires fur les Mufulmans: une entr'autres la troifiéme année de fon regne 795. de Jefus-Chrift; & ayant conquis Lisbonne, il envoya au roi Charles des ambaffadeurs l'an 798. qui lui aporterent des prefens du butin qu'il avoit fait fur eux favoir, fept efclaves Mores, sept mu lets & fept cuiraffes. Ce roi fe tenoit tellement honoré de l'alliance de Charles, que dans fes lettres, il fe difoit être tout à lui. Îl fut le premier qui fixa fa réfidence à Oviedo, & y bâtit une églife magnifique felon fon pouvoir, pour y mettre l'arche ou châffe des reliques, que les Efpagnols regardoient comme le fauve garde de leurs états. Ces reliques étoient du fang de Sup. livi Jefus Chrift forti par miracle d'un crucifix per- XLI.2.40• cé par des Juifs: du bois de la vraye croix : une partie de la couronne d'épines, & du faint Suaire, le pallium donné à faint Idelfonse par la fainte Vierge, & plufieurs autres reliques femblables. L'églife où fut mife cette châffe étoit dediée au Sauveur, & accompagnée de plufieurs oratoires, de la fainte Vierge, de faint Michel, de faint Jean-Baptifte. On y gardoit les reliques de fainte Eulalie. Le roi Alfonfe pendant fon regne, qui fut de cinquante ans, bâtit encore d'autres églifes, une en l'honneur de faint Tyrfe près de fon palais, une de fainte Leocadie, une de faint Julien.

IX.

Felix

condamné

Comme Felix d'Urgel étoit retombé dans fon herefie, nonobftant l'abjuration qu'il en avoit d'Urgel faite à Rome devant le pape Adrien; & que fon écrit contre Alcuin avoit fcandalifé toute l'églife le roi Charles fit affembler à Rome un XL V. concile pour condamner cet écrit. Il s'y trou- 53.

va

à Rome.

Sup. liv.

1

AN. 799.

Elip conf

fid. tom. 7

Conc. p. 1858.

tom 7.

p.150.

X.

Violences contre le

.

pape Leon.
Anaft. tom.

7 con. p.
1079.

Ann. Egin.

va cinquante fept évêques avec le papé qui y prefidoit, & ils s'affemblerent dans l'églife de faint pierre l'an 799. trente-deuxième du regne de Charles. Il refte trois fragmens de trois ac tions de ce concile; dans la feconde defquelles le pape Leon dit en parlant de Felix: Auconcile de Ratisbonne tenu par ordre du roi Charles, il a confeffè qu'il avoit mal dit, que Jefus-Chrift étoit fils adoptif de Dieu felon la chair; & il a anathematife par écrit cette propofition.Depuis ayant été envoyé par le roi à notre predeceffeur Adrien il fit étant prifonnier cette confeffion de foi catholique, qu'il mit fur les divins my.. fteres, dans notre palais patriarchal, & enfuite fur le corps de faint Pierre, affirmant par fetment qu'il croyoit ainfi. Mais enfuite s'en étant fui chez les payens, il a fauffé fon ferment. C'eft-à-dire, qu'il étoit retourné en Espagne. chez les Mufulmans. Le pape continuë: Il n'a pas même craint le concile qui a été tenu en prefence du roi Charles; c'eft le concile de Francfort, & où il a été condamné. Dans la troifiéme action le pape prononce excommuni, cation contre Felix, s'il ne renonce à fon herefie.

Peu de tems après ce concile, le jour de faint Georges, vingt troifiéme d'Avril 799. dans l'églife de ce faint on denonça la grande litanie, eft-à-dire la proceffion folemnelle, qui fe devoit faire deux jours après le jour de faint Marc vingt-cinquiéme d'Avril, & fe terminer à l'églife de faint Laurent de Lucine, où fe devoit ceLofl. ann. lebrer la meffe. Le pape Leon étant forti à cheval du palais patriarchal, pour cette ceremonie, 799. n. 21 rencontra Pascal primicier; qui n'avoit point sa chafuble, quoiqu'il la dût porter en pareille ocTheoph. an cafion. Il dit qu'il fe portoit mal: le pape reçût l'excufe, & Pafcal continua de le fuivre, autfi

799.

799.

V. Coint an.

&c.

7.

Const. p.

399.

bien que Campule facellaire, tous deux l'entre- AN. 799: tenant amiablement. Ils étoient parens du pape Adrien & avoient formé une conjuration contre Leon. Quand ils vinrent devant le monaftere de faint Etienne & de faint Silveftre, que le pape Paul avoit fondé : on vit tout d'un coup paroître des gens armez, qui fortirent de leur embufcade, & fe jetterent fur le pape. Le peuple qui l'accompagnoit pour la proceffion fut épouvanté, & s'enfuit. Les affaffins prirent le pape & le mirent par terre. Pafcal étant à fa tête, Campule à fes pieds, ils le dépouillerent en déchirant fes habits, firent leurs efforts pour lui. arracher les yeux, & lui couper la langue, & le laifferent au milieu de la rue, .croyant l'avoir rendu aveugle & muet.

Mais Pafchal & Campule revinrent à la charge, &traînerent le pape dans l'église du monaftere devant l'autel, où ils s'efforcerent encore de lui arracher les yeux & la langue, lui donne, rent des coups de bâtons, le déchirerent & le laifferent étendu dans fon fang: puis ils l'enfermerent fous bonne garde dans le même monaftere. Toutefois craignant qu'il n'en fut tiré par des gens de bien, ils firent venir de nuit secrettement l'abbé de faint Erafme, & l'envoyerent au monaftere de faint Silveftre, avec une troupe de gens de leur parti: qui la même nuit en tirerent le pape, le menerent au monaftere de faint Erafme, & l'y enfermerent dans une étroite prifon. Mais nonobftant tout le mal qu'on lui avoit fait, il fe trouva qu'il n'avoit perdu l'ufage ni des yeux ni de la langue, ce qui fut regardé comme un miracle.

ΧΙ Leon va

trouver le

Cependant Albin camerier du pape & d'autres perfonnes fideles l'enleverent du monaftere; & le faifant defcendre par la muraille de la ville; ils l'emmenerent à faint Pierre, où étoit Virun- les.

de

roi Char

AN. 499. de abbé de Stavelo, envoyé du roi Charles. Les ennemis de Leon defefperez qu'il leur fut échapé, pillerent fa maifon & celle d'Albin. Mais Vinigife duc de Spolete fachant que le pape étoit à faint Pierre, y vint auffi tôt avec fon are mée, & le mena à Spolete. Là plufieurs amis des Romains vinrent à lui de diverfes villes; & le pape prit la réfolution d'aller trouver le roi Charles, il fut accompagné d'évêques, d'une partie du clergé de Rome & des principaux des villes; & le roi ayant appris fa venue, envoya au devant de lui Hildebald archevêque de Cologne, & archichapelain, avec le comte Anfchaîre: enfuite il envoya Pepin fon second fils roi d'Italie, avec d'autres comtes, pour accom-. pagner le pape jufques au lieu où le roi Charles vint lui-même au devant. C'étoit en Saxe, & le roi féjournoit alors à Paderborn. Il reçut le pa pe avec des hymnes & des cantiques fpirituels, & ils répandirent beaucoup de larmes en s'embraffant. Le pape commença Gloria in excelfis: tout le clergé répondit, puis le pape dit une oraifon fur le peuple. Le roi le retint quelque tems auprès de lui avec grand honneur. Ses ennemis l'ayant appris à Rome, brûlerent de dépit les terres de l'églife Romaine, & envoyeient au roi des députez chargez d'accufations contre le pape.

XII.

Pendant le féjour que le pape Leon fit à PaEglife de, derborn, il confacra dans l'églife, que l'on y Paderborn, avoit nouvellement bâti, un autel où il mit Tran. S. des reliques de faint Etienne qu'il avoit apporLiborii aptées de Rome. Cette églife avoit été d'abord déFul.p 344. pendante de celle de Virsbourg, mais depuis

Sur 23

quelques années elle en avoit été feparée à caufe de la diftance des lieux; & on lui avoit donné pour évêque Harmart on Hatumar. Il étoit né Saxon & ayant été dans son enfance donné

en

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