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AN. 820. barquez avec leur mere, & envoyez à l'ifle Protée, où on les fit eunuques.

Eginh. an.

821.

Michel fortit de la prifon du papias, & ayant encore les fers aux pieds, il s'affit fur le trône & fut falué empereur par tous ceux qui fe trouverent dans le palais. Vers le midi, ayant à peine fait rompre fes fers à coups de marteau, fans s'être lavé, ni avoir fait aucun autre prépara tif, il vint à la grande églife fe faire couronner par le patriarche, & reconnoître par tout le peuple. Il étoit né à Amorium en Phrygie, & on le nomme Michel le Begue à cause de sa difficulté de parler.

Peu de tems aprés Fortunat patriarche de Grade fe refugia à C. P. étant accufé auprès de l'empereur Louis, de favorifer la revolte de Liudevit duc de Pannonie. On croit à Venife que le corps de faint Marc y fut apporté d'A p. Baron lexandrie vers ce tems-là fous Urfus évêque d'Olivolo & le duc Juftinien. Il s'en trouve 829. n. 29. une hiftoire affez circonftanciée, mais dont Bol. 25. Ap. 2.11 p. 553. l'antiquité eft fufpecte, & à Venife on ne fait Tillemont point le lieu précis où repofe cette relique:mais 2.2.p.554. il eft certain que la ville & la republique regarde S. Marc comme fon patron,

70 9 an

XLI.

de fainte Cecile.

Conc. t. 4 136. A. Anaft, in Pafche

A Rome on trouva le corps de fainte Cecile Invention martyre. Dès l'an 500. il y avoit une églife de fon nom, qui étoit un titre de prêtre. Etant tombée en ruine; le pape Pafchal commença à la rebâtir de nouveau: mais il étoit en peine de trouver le corps de la fainte, parce que l'on croyoit que les Lombards l'avoient enlevé, comme plufieurs autres, des cimetieres de Rome, lorfqu'ils l'affliegeoient fous le roi Aftolfe en 755. Un Dimanche le pape Pafchal assistant à matines à S. Pierre,fuivant fa coûtume, s'endormit, & vit en fonge fainte Cecile, qui lui dit, que les Lombards avoient inutilement cherché

Sup. liv.

XLIII.

2. 16.

fon

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AN. 8±1.

fon corps, & qu'il le trouveroit. Il le trouva en
effet dans le cimetiere de Pretextat en la voye
Appienne, revêtu d'une robe tiffue d'or, & à
fes pieds des linges pleins de fon fang. Avec
elle on trouva Valerien fon époux, & le pape
les fit transferer à Rome dans l'église de fainte
Cecile, auffi-bien que ceux de Tiburce & de
Maxime martyrs, & des papes Urbain & Lu-
cius. Il eft parlé de tous ces faints hormis du
dernier, dans les actes de fainte Cecile, qui pa- ap Sur. 22,
roiffent plus anciens que cette tranflation, mais Nov.
non pas affez pour y donner une entiere créan
ce. Ainfi on ne fait certainement ni le tems
ni le lieu du martyre de cette illuftre vierge.

En l'honneur de ces faints le pape Pafchal fonda Tillemont.
un monaftere prés de l'église de fainte Cecile, t. 3. p260■
afin que les moines y celebraffent l'office jour

རྩྭ

& nuit. Ilorna magnifiquement cette églife, & mit des vafes d'argent, dont le poids montoit à plus de neuf cens livres : entr'autres un ciboire ou tabernacle de 500.livres: & grand nombre de voiles ou paremens d'étofes précieuses, en l'un defquels étoit reprefenté l'ange couronnant fainte Cecile Valerien & Tiburce : ce qui marque que l'on croyoit l'histoire contenue dans

les actes.

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689.

XLI. Moit de S. Benoît

d'Aniane.

En France faint Benoît d'Aniane mourut la même année 821. Il avoit fi bien reglé fon monaftere d'Inde prés d'Aix-la-Chapelle, que les moines qui y venoient de divers païs, s'inftruifoient, fans qu'on leur dit mot, à voir feule- Pita n. 59. ment l'habit, la demarche & toute la conduite 53 1.5. act. de ceux de cette maifon tant on y obfervoit B.p. 2 1 i • exactement le reglement fait en l'affemblée des abbez l'an 817. Pour aider davantage les moines, Benoît fit un recueil de toutes les regles monaftiques, connu fous le nom de Code des regles,& divifé en trois tomes: dont le premier I 3

:

con

AN. 821. Contient les regles des moines d'Orient, le fecond celles des moins d'Occident, le troifiéme celles des religieufes. Il fit auffi la concorde des regles, où elles font toutes rapportées aux chapitres de la regle de faint Benoit, pour lui fervir de commentaire.

6.56.

Bien que les longues aufteritez de Benoît lui euffent attiré plufieurs maladies, il ne laiffoit pas de s'occuper continuellement à la priere ou à la lecture, & on lui trouvoit toujours le vifage baigné de larmes. Quatre jours avant fa mort il étoit encore au palais, où il donnoit à fon ordinaire des avis à l'empereur. La fièvre l'ayant pris, il fe retira au logis qu'il avoit dans la ville, & le lendemain il fut vifité par tous les grands. Il s'y trouva tant d'évêques, d'abbez & de moines, qu'à peine les fiens pouvoient en approcher pour le fervir. L'abbé Helifacar y vint le premier, & demeura auprés du malade jufques à fa mort. L'empereur Louis envoya le foir un de fes chambellans, avec ordre de le rapporter à fon monaftere. Quand il y fut arrivé, il fit retirer tout le monde, & demeura feul pendant trois heures, au bout desquelles Helifacar & le prevôt du monaftere entrerent, & lui demanderent comme il fe trouvoit. Je n'ay jamais été fi bien, répondit-il : J'étois entre les chœurs des faints en la préfence de Dieu. Le lendemain il appella les freres, leur donna des avis falutaires, & leur dit entre autres choses, que depuis quarante-huit ans qu'il étoit moine, il n'avoit jamais mangé, qu'après avoir répandu des larmes devant Dieu. Il envoya un petit avertiffement à l'empereur; il écrivit a divers monafteres, entre autres à celui d'Aniane, & à Nebridius archevêque de Narbonne, pour lui demander des prieres. Enfin il mourut âgé de foixante & dix ans, l'onzième de Fevrier 821

indiction quatorziéme. Sa vie été écrite par AN. 821. Ardon Smaragde fon difciple. L'année fuivan

bill.no S.

te, Tructefind ayant été elu abbé d'Aniane, to. 1. cap.1. l'empereur Louis confirma l'élection par fes P.621. Malettres, où il exhorte les moines à maintenir la regularité établie par Benoift, & leur promet fa protection.

Act B.p.

192.

XLIII.

Michel

En Orient le nouvel empereur Michel rappella les exilez. Car encore qu'il n'honorât pas rappelle les images, il laiffoit chacun dans fon opinion, les exilez. & ne vouloit irriter perfonne, S. Nicetas abbé Pita fanti de Medicion fortit alors de fa prifon, & vint Theo. Stud fe retirer auprés de C. P. où il mourut au bout 102, de trois ans, le dimanche troifiéme d'Avril 824. & fut rapporté à fon monaftere: l'églife honore fa memoire le jour de fa mort. On rapporta auffi le corps de S. Theophane à fon monaftere de Singriane. Alors faint Theo dore Studite fortit de prifon comme les au tres, aprés avoir été arrêté fept ans entiers, depuis l'an 815. jufqu'en 821. Il écrivit à l'empereur Michel une lettre d'actions de graces, où il le fuppofe catholique, & l'exhorte à travailler à la paix de l'églife. Il faut, dit-il, nous unir à Rome la premiere des églifes, & par elle aux tro's patriarches. Marchant vers C. P. il fut reçû par tout avec grand honneur, les fa.. milles & les communautez entieres venoient au devant. On s'eftimoit heureux de le loger, ou de lui rendre quelque fervice; & l'auteur de fa vie rapporte plufieurs miracles qu'il fit en ce

voyage.

Étant arrivé à Calcedoine, il alla voir le patriarche Nicephore dans fon monaftere, où il s'étoit rétiré car il ne pouvoit rentrer à C. P. tant que l'ufurpateur occupoit fon fiege. C'é toit encore Theodore Caffitere, mais il mourut cette même année 821. aprés avoir porté le

2.103,194

.116.

Sup..15

22. 117.

AN. 821. nom de patriarche pendant fix ans. Il eut pour fucceffeur Antoine metropolitan de Sylée, fameux Iconoclafte, qui tint le fiege feize ans. Entre ceux qui venoient au devant de faint Theodore, un anacorete nommé Pierre vint le confulter, fur ce que plufieurs blâmoient sa maniere de vie. L'abbe Theodore ayant reconnu en lui une vertu folide, lui dit: Relâchez un peu de cette vie trop finguliére: mangez du pain comme les autres, bûvez quelquefois dur vin, & ufez des autres viandes ordinaires: pour montrer que vous ne les rejettez pas, éviter la gloire de l'abftinence, & ne donner prife à perfonne, Ceffez d'aller nuds pieds cela n'eft point neceffaire: chauffez-vous pendant l'hyver. Après avoir donné ces confeils à Pierre, il parla aufi à ceux qui le blâmoient, & les exhorta à refpecter fa vertu, & à n'en pas juger temerairemont,

2. 118,

11. ep. 86,

S'étant affemblé avec le patriarche Nicephore, & quelques évêques choifis, ils refolurent d'aller trouver l'empereur; & le prier de leur rendre leurs églifes, & chaffer les ufurpateurs. L'empereur Michel leur dit de conferer avec ceux du parti contraire. Sur quoi ils lui firent une réponse par écrit au nom de tous les évêques & les abbez, dreflée, comme on croit, par Theodore, où ils difent: S'il s'agiffoit d'une affaire temporelle, & qui dépendit du patriarche, ou de nous, nous devrions tout ceder : mais puifqu'il s'agit de Dieu à qui tout eft foùmis, perfonne n'oferoit changer la moindre chofe, fut-il Pierre ou Paul, fut il un ange; autrement tout l'évangile feroit renverfé. Au refte il ne convient point d'entrer en difpute avec les hérétiques; mais fi vous avez quelque doute, le patriarche pourra vous le refou dre, Ordonnez que l'on reçoive la declaration

de

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