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On le voit encore dans une lettre de Theo- 1. ep. 19; dore à des religieufes ; qui lui avoient demandé quelque inftruction. Je vous exhorte, ditil, à ne pas regarder les exemples qui vous environnent , principalement la vie tiéde & relâchée de la plupart des religieufes, qui ne le font qu'en apparence. Regardez les anciens. originaux des faints, dont vous avez les vies entre les mains. Un peintre ne travaille pas fur de mauvais modeles, mais fur l'antiqué le plus beau.

X:

Ses autres

écrits.

Les autres ouvrages de faint Théodore, fuivant le dénombrement de Michel Studite; étoient la petite & la grande catechefe : un volume de panegiryques fur les principales fêtes de N. Seigneur, fur la Vierge & S. Jean= Baptifte, l'hiftoire des premiers hommes jufques à Noé, & fes enfans, en vers ïambiques: cinq livres de-lettres,un traité dogmatique coutre les Iconoclaftes : & des inftructious à fes moines, envers ïambiques. Nous avons la pe- " tite catechefe, qui eft un recueil de cent trentequatre conférences faites à fes moines, fur les ro 2. p. PP. Parif. fêtes de toute l'année, & fur divers autres fujets 1280. de piété. La grande catechese est une inftru

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ni.

2. 33.

Bibl

tion plus ample fur les devoirs de la vie mo- Elench. op.. naftique, qui n'eft encore ni traduite imprimée. Mais on a donné au public jusqu'à deux cens foixante & quinze de fes lettres, divisées en deux livres, & il paroît que le recueil entier étoit de mille ou environ. Nous avons auffi plufieurs ouvrages contre les Iconoclastes, & 124. épigrammes en vers ïambiques:; Les Grecs lui attribuent plusieurs de leurs chants ecclefiaftiques.

Il parle toujours avec grand respect du concile de Trulle, le comptant pour partie du fixiéme concile general; ce qui lui eft commun

Tome X.

L

ayco

Antirr..

%. 38.

1. cp 27.

1.7.38.

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avec tous les Grecs. Mais à l'egard du fecond concile de Nicée, il dit dans la lettre à Arfene: Rome ne l'a pas reçû comme cecumenique mais comme local & fervant de remede au mal particulier qui regnoit ici. Car il n'y avoit point de legats des autres patriarches; ceux de Rome étoient venus pour un autre fujet, que pour le concile: c'eft pourquoi l'on dit, qu'ils furent dépofez à leur retour; quoiqu'ils alleguaffent qu'on leur avoit fait violence. Les autres étoient bien venus d'orient, mais attirez par les nôtres, non pas envoyez par les patriar· ches, qui n'en ont rien fçû, ou ne l'ont fçû qu'après, & n'euffent ofé les envoyer de peur des Arabes. Les nôtres en ufoient ainfi, pour ramener plus facilement le peuple hérétique, en lui perfuadant que c'étoit un concile œcumenique. Si Theodore parloit ainfi à C. P. on ne doit pas s'étonner que l'on eût peine en France à reconnoître l'autorité du fecond concile de Nicée. Toutefois Theodore lui- méme le reconnut depuis pour cecumenique : il lui en donne le titre en plufieurs de fes lettres, & dit, qu'il a été reçu par les cinq patriarches. Enfin 13. ep. 162 racontant à Pierre évêque de Nicée fa reconciliation avec le Patriarche Nicephore, il dit: On avoit dit que je ne recevois pas Taraife, & que 11. ep. 117 je nommois local le faint concile second de Nicée mais j'ai prouvé que je comptois Taraile entre les faints peres, & que je reconnoiffois le concile pour cecumenique, par écrit & de vive voix quoique je puifle en avoir autrefois parlé autrement en quelque réponse : ce qu'il ne faut plus maintenant rechercher ni rappeller, non plus que ce qui s'eft alors pafé, qui ne peut caufer que du trouble, fans aucune utilité.

166 72.

Vita.n.120

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:

A Rome le pape Eugene tint un concile, dont

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XI. Concile de

. s. p 103

Sup. liv. XLI.n.33+

e decret eft datté du quinziéme Novembre, AN. '826. la treizième année de l'empereur Louis, la dixiéme de Lothaire, indiction quatrième : c'eft Rome à-dire l'an $26. Soixante & deux évêques y affifterent avec le pape, tous d'Italie & des provinces foumifes aux Françcis; le premier étoit Petronax de Ravenne; il y avoit dix-huit prê tres, fix diacres & plufieurs autres clercs. Le diacre Theodore lût au nom du pape un petit difcours pour fervir de préface aux canons : encore étoit il copié du concile'de Gregoire II. ce qui fait conjecturer qu'ils ne favoient plus ni parler fur le champ, ni rien composer d'original. On publia enfuite trente-huit canons, la plupart pour la réformation du clergé. Les 4. prêtres ignorans feront avertis par l'évêque & fufpendus, pour leur donner le tems de s'inftruï re; & s'ils n'en profitent, ils pourront être dépofez. Le métropolitain en ufera de même à proportion fur fes fuffragans. Il falloit que l'ignorance fut grande en Italie: auffi ce même c. 34. concile ordonne d'établir des écoles dans les évéchez, les paroiffes & les autres lieux, où elles font néceffaires. On établira des cloîtres près l'église cathedrale, où les clercs vivront en commun, fous la conduite de Superieurs capa bles & dépendans de l'évêque. C'eft l'exécution du concile d'Aix-la Chapelle touchant les chanoines. Les évèques ne mettront les curez que du confentement des habitans & n'ordonneront des prêtres que pour un certain titre:afin qu'ils ne foient point obligez de demeurer dans des maifons féculieres.

Les prêtres ne feront ni ufuriers, ni chaffeurs, ni occupez au travail de la campagne; & ne paroîtront hors de leurs maifons qu'en habit facerdotal, pour être toujours prets aux fonctions ecclefiaftiques, & n'être pas exposez aux

2. to. liv.

C. 19. 20.

AN. 1827 infultes des féculiers. La bonne antiquité ne dé fendoit point aux prétres de travailler à la ter Sup.add.an re, comme on voit par faint Felix de Nole, tant loué par faint Paulin. Peut-être que la domina Vins. tion des barbares avoit deja avili ce travail dans l'opinion des hommes. Les éveques & les clercs auront des Avocats qui poursuivront en juftice leurs caufes, & celles de leurs églises; afin de n'être point détournez de leurs fonc tions. Mais pour le criminel, ils fe défendront en perfonne. Le prêtres ne feront point obligez d'être témoins en justice, s'ils ne font témoins neceffaires. Les évêques ne pourront tournera leur ulage particulier les biens des paroiffes & des autres lieux de pieté, ni les charger d'exac tions au de-là des anciennes coûtumes. Les pretres ne refuferont les offrandes de perfonne. Apparemment qu'ils le faifoient par animofité particuliere.

C. 13.

9.16.

6. 26.

C. 37.

C 214

6. 27.

c. 28.

.623.

XII. Mortd'Fugene. II. Valentin

Les fondateurs ont droit d'établir des prêtres dans les monafteres, ou les oratoires de leur fondation, mais du confentement de l'évêque, & ils demeureront en fa dépendance. Les ab; bez feront prêtres, pour avoir plus d'autorité Les évêques corrigeront les moines, qui n'eu ont que l'habit, & leur feront obferver leur regle; mais on ne tiendra point dans les monafteres ceux qui y ont été mis par force, fans l'avoir merité par leurs crimes. Quelques perfonnes, principalement les femmes, paffoient les jours de fetes à fe baigner, chanter des chanfons deshonnêtes & danfer, Qu recommande aux prêtres d'empêcher ces abus.

Le pape Eugene mourut l'année fuivante 827. le vingt-feptième d'Aout. Après quatre jours de vacance on élût pape Valentin, & on l'ordonna le dimanche premier de Septembre. Il étoit Con Aneft. Romain fils de Pierre, & ayant été élevé dans

pape.

Papehr.

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fé palais de Latran, il fut ordonné fodiacre AN. 827. par le pape Pafcal, qui le prit à fon fervice: enfuite il l'ordonna diacre, & le pape Eugene l'aima comme fon fils, & l'avoit toûjours auprès de lui. Il étoit archidiacre quand il fut élu pape; mais il mourut le dixiéme d'Ocdbre, n'ayant rempli que pendant fix femaines le faint hege, qui vaqua le reste de cette

année.

XIII.

Tranfla

Alta SS.

art 12:0.4.

P.535.

Il fe fit en ce rems-là plusieurs translations fameufes de reliques. Hilduin, abbé de faint tion de reDenis en France & archichapelain, étoit aufsi liques par abbé de S. Germain des prez & de faint Me- Hilduin & dard de Soiffons. Dans le voyage qu'il fit à Eginhard. Rome en 824. il gagna l'amitié du pape Euge- Sup liv. ne; ce qui donna occafion à Rodoin preveft XLVI.2.53. de faint Medard de Soiffons de l'exciter à faire Ben to.5 venir de Rome quelque relique infigne, pour 287. ce monaftere, H envoya Rodom lui-même Boll to.2.p. avec une recommandation de l'empereur Louis, 278. pour demander le corps de faint Sebastien. Till mont. Le e pape en fit d'abord difficulté; mais ne pouvant rien refufer à l'empercur il commit un évêque nommé Jean, pour ouvrir le tombeau du faint qui étoit hors de Rome. On en tira Sup.eod. corps, & on le transfera à faint Pierre 2. 53. d'où Rodoin l'emporta au monaftere de l'ab-15. bé Ingoalde, c'eft-à-dire, à Farfe, & de-là en France. Enfin il arriva à Soiffons, où les reliques furent folemnellement reçûës dans l'églife de faint Medard, le fecond dimanche de l'Avent, neuviéme de Decembre 826. On raconte un grand nombre de miracles qu'elles firent par le chemin, & encore plus depuis. L'histoire de cette tranflation porte, que Rodoïn enleva auffi fecretement le corps

le

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du pape
faint Gregoire, ayant corrompu par
argent ceux qui en avoient la garde. Toute

L3

fois

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