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mit dans le même oratoire le corps de S. Sebaftien & de S. Tiburce, tirez des cimetieres, chacun fous des autels feparez. Ce recit d'Anastase bibliothecaire, qui vivoit à Rome dans le même tems, fait voir ce que j'ai dit, que l'on ne pouvoit avoir emporté en France qu'une partie des corps de ces faints: fuppofé qu'on n'eût pas trompé les François.

Egin. lib..

iv. Tranf de S. Marté

Le pape Gregoire rétablit auffi l'églife de S. Anafti Marc, qui avoit été fon titre, & qui menaçoit ruine; & y offirit de grandes richesses, entre autres un ciboire ou tabernacle d'argent de mille livres pefant. Il y transfera le corps de S. Hermes & ce fut à cette occafion qu'Eginhard obtint un doigt de ce faint martyr, par l'adreffe du diacre Deufdona, Mais outre ces reparations d'églifes, le pape Gregoire entreprit un ouvrage bien plus important, qui fut de fortifier la ville d'Oftie, contre les courfes des Sarafins, qui pilloient toutes les ifles & les côtes voisines.

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En effet les Musulmans d'Espagne fe trouvant XVI. trop ferrez danr leur païs, dont une partie Musulmans n'eft pas fertile, chercherent à faire des colo- en Crete. mies, prenant avantage de la guerre civile entre Poft Theoph Michel & Thomas Ils aborderent en plufieurs lib. 11.2.2 8.' ifles, fans trouver aucun vaiffeau qui s'opposât P. 46. à leur defcente: parce qu'on les avoit tous raffemblez pour la défenfe de C. P. & ayant renonnu la bonté du terroir de l'ifle de Crete, ils y revinrent l'année fuivante; & fitôt qu'ils furent débarquez, leur chef fit brûler les vaifleaux, pour les obliger à s'y établir.Ils défirent Photin protofpataite,que l'empereur avoit envoyé contre eux, & bâtirent une ville en un lieu nom-mé Candax, qui leur fut indiqué par un moine? c'eft Candie, dont toute l'ifle a pris le nom. De-là ils la parcoururent, & s'en rendirent les

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maî

Martyr R. 9.7%.

Till m. to.

3. P 7. S XVII.

Mutulmans en Sicile

Chr. Caß. c. 11. Poft Theoph. n 27.6. 24

que

maîtres. Ils s'affujettirent trente villes, dont il n'en refta qu'une, qui conferva fes mœurs & la religion Chrétienne. Alors Cyrille, évêde Gortyne, fouffrit le martyre, pour n'avoir pas voulu renoncer à Jefus-Chrift, & on l'a confondu avec un ancien évêque martyrifé fous Decius, que d'autres mettent en Egypte.

D'un autre côté les Mufulmans d'Afrique entrerent en Sicile l'an 820, & prirent Palerme.. Quelque années après un turmarque ou capitaine de Sicile, nommé Euphemius, étant devenu amoureux d'une religieufe, la tira du monaftere, & l'époufa. Les freres de la fille en porterent leurs plaintes à l'empereur Michel,. qui avoit commis un pareil facrilege. Car après. la mort de fa femme Tecle, il époufa Euphrofine, fille de Conftantin, fils d'Irene, qui étoit religieufe dans l'ifle du prince, Toutefois ayant reçu ces plaintes contre Euphemius, il envoya ordre au ftratigos, ou gouverneur de Sicile, d'ufer contre lui de la feverité des loix, s'il étoit convaincu, & lui faite couper le nez. Euphemius l'ayant appris, s'affura des foldats & de quelques autres capitaines: repouffa le gouverneur quand il vint pour executer l'ordre de l'empereur, & s'enfuit vers l'émir d'Afrique, lui promettant de le rendre maître de la Sicile, & lui payer un grand tribut, s'il vouloit lui donner le titre d'empereur, avec quelques fecours L'émir lui donna beaucoup de troupes & Euphemius alla fe montrer à Syracafe avec les marques d'empereur mais il y fut tué peu de tems après, & les Mufulmans demeurez maîtres de la Sicile, firent enfuite de frequentes defcentes en Calabre & en Lombardie, c'est-à-dire, dans toute l'Italie, tant de Fempire Grec, que de l'empire François.

Ce

Ce fut donc pour s'oppofer à leurs incurfions, AN. 829% & pour affûrer l'embouchure du Tibre, que le pape Gregoire IV. entreprit de rebâtir la ville Anaft. in Greg. d'Oftie tombée en ruine. Il la fit toute nouvelle dès les fondemens, avec des murailles plus hautes&des foffez plus profonds qu'auparavant, de bonnes portes garnies de herfes, & fur les murs des pierriers ou machines à lancer des pierres, pour repouffer les ennemis. Le pape la nomma de fon nom Gregoriopolis ; & aucun de fes predeceffeurs n'avoit fait un fi grand ouvrage pour l'utilité publique..

XVIII

de l'abbé

de Farfe. Le Blanc. difp. hift p

161.

Du tems de ce pape, Ingoalde abbé de Farfe porta fes plaintes devant les commiffaires de Jugement Pempereur, qui rendirent un jugement en fa faveur, dont voici la fubftance. Jofeph évê que & Leon comte envoyez du duché de Spolette par ordre de l'empereur Louis, pour ouït & juger les caufes, étant arrivez à Rome, affis en jugement dans le palais de Latran, en prefence du pape Gregoire, affifté de Leon évêque & bibliothecaire de la fainte église Romaine, de Theodore évêque, Pierre duc de Ravene & plufieurs autres, qui y font nom. mez: Ingoalde abbé du monaftere de fainte Marie d'Acutien dans la Sabine, c'eft Farfe, accompagné d'Adulfe fon avocat, expofa que lespapes Adrien & Leon avoient envahi par forceles biens de ce monaftere, favoir des terres qui font fpecifiées au nombre de cinq. Nous les avons toûjours reclamées, ajoûta l'abbé, du tems d'Eftienne, de Pafcal, & Eugene; fans en avoir obtenu juftice: rendez-nous la maintenant, fuivant l'ordre que vous en avez de l'empe

reur.

Les commiffaires ayant démandé à Gregoire avocat du Pape, ce qu'il avoit à répondre, il dit: Il eft vrai que nous poffedons ces terres L7 pour

AN. 829. pour l'églife Romaine, mais c'eft légitimement & elles n'ont jamais appartenu au monaftere de fainte Marie. Les commiffaires demanderent à Ingoalde les preuves de fa prétention; & il montra des donations confirmées par le roi Didier & par l'empereur Charles. La cause ayant été remife au lendemain, il produifit plufieurs témoins fans reproche, qui dirent se souvenir, que du tems des Lombards, & depuis du tems de l'empereur Charles, le monaftere de fainte Marie poffedoit les terres en queftion. Sur quoi les commiffaires jugerent que l'avocat du pas pe devoit rendre ces terres à l'avocat du monaftere: mais il refufa de le faire: & le pape luimême dit, qu'il ne s'en tenoit pas à leur jugement, jufques à ce qu'il vint avec eux en la prefence de l'empereur. Après fa déclaration les› commiffaires firent expedier l'acte qui fe trouve encore dans le cartulaire de Farfe`, pour la confervation des droits du monaftete. La date eft de Rome, la feizième année du regne de Louis, indiction feptiéme ; au mois de Janvier, qui eft l'an 829.

XIX.

Mort de S.

de C. P.

Boll. 13.

p. 293.

En Orient le patriarche Nicephore mourut dans fon exil, la quatorziéme année depuis qu'il Nicephore eut été chaffé de fon fiege de C. P. c'est-à-dire, l'an 828. le fecond jour de Juin, âgé d'environ foixante-dix ans. Nous avons de lui plufieurs Mart.10.7 écrits: favoir, une hiftoire abregée d'environ Labe fcript deux cens ans, depuis la mort de l'empereur top102 Maurice jufques à Irene & Conftantin. Une chronologie contenant les catalogues des patriarches, des rois & des princes Hebreux, Grecs & Romains: puis les patriarches de cinq grands fieges de l'églife. On trouve quelques ouvrages de Nicephore contre les Iconoclaftes ; & on lui attribue dix-fept canons, en l'un defquels il défend d'ordonner celui qui a vêcu dans

Bibl. PP:
Parif.to.6%

P. 1350

la

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La débauche jufques à l'âge de vingt ans, quoi.

qu'il paroiffe converti. Nicephore eft honoré Mart.R.136
comme faint le treiziéme de Mars, jour auquel Martü.
fes reliques furent rapportées à C. P. dix-huit-

ans après la mort.

XX.

Les faintes images furent aufli attaquées en France par Glaude évêque de Turin. Il étoit Efpagnol, difciple de Felix d'Urgel, & avoit Turin IcoClaude de fervi quelque tems en qualité de prêtre dans le noclafte. palais de l'empereur Louis, avec réputation d'u- Mabil praf ne grande connoiffance des faintes écritures. in Sec. 4.n. Dès l'an-814 il fit trois livres de commentaires 23. &to. 1. fur la Genefe: quatre fur l'Exode en 821. & Anaft p 45 Coint. ann, ' d'autres fur le Lévitique en 823. le tour à la priere de l'abbé Theodemir fon ami, quigou- 54. vernoit une communauté de cent quarante moines fous la regle de S. Benoift. Claude fit auffi un commentaire fur S. Matthieu, qu'il dédia en 815. à Jufte abbé de Charroux. Il expliqua toutes les épitres de S. Paul, & dédia à Dructeran abbé de Solignac l'expofition de l'épître aux Galates & à; l'empereur Louis celle de l'épître aux Ephefiens.

Ce prince voyant qu'en Italie une grande partie du peuple étoit mal inftruit des veritez de l'évangile, fit ordonner Glaude évêque de Tu-rin ; & en effet il commença à prêcher & in-ftruire avec grande application. Entre les au tres abus qu'il trouva dans le païs, étoit le cul-te exceffif des images, qui, par une anciennes coûtume, alloir jufques à la fuperftition. Pour le retrancher, il donna dans l'excès oppofé; & par un zele indifcret, il effaça, brifa & ôta toutes les images & toutes les croix des églifes de fon diocele. L'abbé Theodemir l'ayant appris,› lui en fit des reproches charitables, par une lettre où il foûtenoit qu'il falloit conferver les ima-ges: n'ofant pas toutefois dire qu'il fallut les adorer. Claude répondit à cet avis de fon ami

828 n. 53.

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