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nafteres, & de toutes les églifes données en benefice par autorité du Prince; c'eft-à-dire, dont le revenu étoit attribué à d'autres qu'aux titulaires. Tout cela le voit dans une lettre de l'empereur tous les fujets.

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AN, 828,

Dans une autre lettre generale, il marquoit plus expreffement la caufe de fa crainte. Qui ne voit, difoit-il, que Dieu eft irrité de nos pechez, par tant de fleaux dont il frappe notre royaume depuis tant d'années? La famine con- p.159E. tinuelle, la mortalité des animaux, la pefte fur les hommes, la fterilité des fruits, diverfes maladies & l'indigence du peuple. D'ailleurs les revoltes des féditieux & les incurfions des ennemis du nom Chrétien: qui l'année derniere ont brûlê des églifes, emmené des Chrétiens en captivité, tué des ferviteurs de Dicu. Les re- Eginh. any belles dont il eft ici parlé, font Aizon & Ville- 827. mond fur la frontiere d'Efpagne ; & les infidéles, qui attaquerent le royaume, les Sarazins qui vinrent au fecours de ces rebelles, & les Bulgares qui entrerent en Pannonie.

La lettre continuë: Nous avons doncordonpé, , pour appaifer la colere de Dieu, qu'il fe tienne quatre conciles, favoir, à Mayence,à Paris, à Lyon & à Toulouse, où les métropolitains fe trouveront avec leurs fuffragans. Les refolutions de ces conciles feront tenues fecretes, jufques à ce qu'elles nous foient rapportées. La lettre nomme tous ces métropolitains: qui font Autgar archevêque de Mayence, Hadabald de Cologne, Hetti de Treves, & Bernouin de Be fançon. L'archevêché de Sens venoit de vaquer par la mort de Jeremie. Ebbon étoit archevêque de Reims, Ragnoard de Rouen, Landran de Tours. Agobard étoit archevêque de Lyon, Bernard de Vienne, André de Tarantaile, Benoist d'Aix, Ageric d'Embrun, Enfin

pour

Coint. an.

828. n. 9.

AN. 829. pour le concile de Touloufe, Nothon étoit atchevêque d'Arles, Barthelemi de Narbonne, Adelelme de Bourdeanx, Agiulfe de Bourges, ainfi ces quatre conciles renfermoient tout le royaume.

XXIII:

Sixićme concile de Paris.

conc.p. 15.98. A.

Ils furent tenus.tous quatre: mais nous n'avons les actes que de celui de Paris, du dimanche fixiéme de Juin 829. trois femaines après la pentecôte, qui cette année étoit le feizième de pref. to. 7. Mai. Il étoit compofé des quatre provinces die Reims, de Sens, de Tours & de Rouen, & on le compte pour le fixième concile de Paris. Il fut tenu dans l'églife de S. Eftienne le vieux, qui ne fubfifte plus. Elle étoit à l'entrée de la cathédrale à droite comme à gauche le bapti ftere, qui eft S. Jean le rond ; à S. Eftienne on Baluz not. donnoit la confirmation. A ce concile affifterent vingt cinq évêques, dont les plus connus font les quatre métropolitains, Ebbon de Reims, Aldric de Sens, Ragnoard de Rouen, Landran de Tours, enfuite Jonas d'Orleans, Jeffé d'Amiens, Rothade de Soiffons, Hilde mar de Beauvais, auparavant moine de Corbie, Freculfe de Lifieux, Halitgaire de Cambrai, Hubert de Meaux, Inchade de Paris.

ad cap.

Coint. ann.

829.8.105.

II 2.

Aldric venoit d'être ordonné archevêque de Mabill obf. Sens; & peut-être dans ce même concile, le to. 5: astop jour qu'il commença. Car c'eft ce même jout 566: fixiéme de Juin, que l'églife de Sens célébre fa fete. Il étoit né dans le Gâtinois, d'une famille noble, & dès fa jeuneffe il entra dans le monaftere de Ferrieres, où il fe forma à la vertu fous l'abbé Sigulfe. Jeremie archevêque de Sens l'appella auprès de lui, & ayant connu fon merite, il Pordonna diacre, & enfaite prêtre. L'empereur Louis l'ayant fait venir à la cour, fut tel lement fatisfait de la maniere dont il avoit ré

pondu à des inipies, qui attaquoient la reli

gion qu'il lui donna la commiffion d'enfeigner dans fon palais, & l'entrée dans fes confeils. Il fut auffi chancelier de Pepin roi d'Aquitaine. Mais ayant été élû abbé de Ferrieres, il y retourna: & en fut tiré malgré lui, pour remplir le fiége de Sens. Il le tint dix ans, & eft compté entré les faints.

Frecuife évêque de Lifieux avoit été moine de Fulde, & étoit célébre pour fa doctrine Nous avons de lui une chronique o abregé d'hiftoire univerfelle, divifées en deux parties: la premie- Bibli. PP. re divifée en fept livres depuis le commencement du mondejufques à J. C. dédiée à Heli-' facar abbé de Centule, qui avoit été fon maître, &qui l'avoit excité à compofer cet ouvrage. La feconde partie eft dédiée à l'imperatrice Judith,. pour l'inftruction du jeune prince Charles fon fils. Elle eft divifée en cinq livres, commençant à J. C. & finiffant à faint Gregoire, c'est-à-dire, vers l'an 600.

XXIV.

mens.

C. 3.

Les actes du concile de Paris font divifez en Canons fur trois livres, dont le premier contient cinquan- les Sacrete-quatre articles, la plûpart appuyez fur l'autorité des anciens canons. Après avoir marqué que l'églife eft gouvernée par deux puiffan-" ces, la facerdotale & la royale, on commence à traiter des devoirs des évêques, c'est-à-dire, de toute la religion. Sur le baptême, le concile dit: Parce que la foi Chrétienne eft établie par tout, & que l'on baptife les enfans avant l'âge de raifon; il eft néceffaire de fuppléer aux inftructions dont ils ne font point capables; & l'on ne peut affez déplorer la négligence, qui a fait ceffer cet ufage, C'est-à-dire que l'on ne faifoit point de catechifmes aux enfans. Plu- 7. fieurs, foit par ignorance, fot par préfomption, négligent les tems marquez par les capons, pour l'administration du baptême: qui font

C. 6.

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font les fêtes de pâques & de la pentecôte. Nous
leur déclarons qu'ils ne feront pas impunis s'ils
ne fe corrigent. On ne doit point recevoir pour
parains ceux qui ne font pas inftruits: puil-
qu'ils font obligez à inftruire ceux dont ils ré-
pondent devant Dieu. On ne recevra point non
plus pour parains, foit au baptême, foit à la
confirmation, ceux qui font penitence publi-
que. On exclura des ordres ecclefiaftiques ceux
qui ont été baptifez en maladie, ou de quelque
autre maniere irreguliere: c'est-à-dire, hors les
temps reglez. On ne donnera la confirmation
que
dans les mêmes jours où on babtise, & les
Evêques feront àjeun quand ils la donnent: ex-
cepté les cas de néceffité.

pour

Défenfe aux prêtres, fous peine de dépofition, de quitter les églifes confacrées à Dieu, celebrer la meffe dans des mailons & des jardins, quoiqu'il y ait des oratoires bâtis & ornez pour cet effet: il vaut mieux ne pas (ntendre la meffe, que de l'entendre en un lieu où il n'eft pas permis. Or il n'eft permis de celebrer hors de l'églife, qu'en voyage, lorfque l'églife eft trop éloignée, parce qu'alors c'est une néceffité, afin que le peuple ne foit pas privé de la meffe & de la communion; encore doit-on fe fervir d'un autel confacré par l'évêque. La loine permet pas d'offrir le facrifice en tout lieu, mais feulement dans celui que le Seigneur a choifi. Il eft auffi défendu aux prêtres de ce. lebrer la meffe feuls ce qui montre que les meffes baffes & particulieres, commençoient à devenir frequentes.

Plufieurs prêtres, dit le concile, foit par negligence, foit par ignorance, impofent aux pe cheurs des penitences autres que les canons ne prefcrivent, fe fervant de certains petits livres qu'ils nomment, penitentiels, c'est pourquoi

nous

nous avons tous ordonné, que chaque évêque dans fon diocefe recherche foigneufement ces livres erronez, pour les mettre au feu: afin que les prêtres ignorans ne s'en fervent plus, pour tromper les hommes. Et ces prêtres feront exactement inftruits par leurs évéques, de la difcretion avec laquelle ils doivent interroger ceux qui fe confeffent; & de la mesure de penitence qu'ils doivent leur impofer. Car jufques c. 43. ici, par leur faute, plufieurs crimes font demeurez impunis, au grand peril des ames. On recommande en particulier de rejetter ces nouveaux penitentiels, qui trompoient les pecheurs par de vaines efperances, & de s'en tenir à la feverité des anciens canons, touchant les impuretez abominables, qui n'étoient alors que trop communes. Perfonne ne doit aller fe confeffer dans les monafteres : & les prêtres moines ne peuvent recevoir les confeffions des que moines de leur communauté. Chacun fe doît confeffer à celui qui lui peut impofer la peniten- c. 46. ce canonique, & le reconcilier, fi l'évêque l'ordonne. Nous voyons ici comment les penitences ont commencé à fe relâcher, par l'ignorance & la temerité des particuliers.

c. 46.

XXV.

Canons fur

le Clergé.

c. 26.

On fe plaint comme d'un des plus pernicieux abus: que les conciles ne fe tiennent plus deux fois par an fuivant les canons, & on ordonne, qu'ils fe tiendront au moins une fois. Les évêques doivent fuivre en tout les exemples des pe- c. 20, res; & nous avons appris avec indignation, difent ceux du concile, que quelques uns de nos confreres couchent en particulier, fans avoir des témoins de la pureté de leur conduite. Nous le défendons à l'avenir, pour le bon exemple, & 'pour retrancher toute occafion de médifance. C'eft-à-dire, l'on veut conferver l'ufage de que ces clercs infeparables des évêques que les Tome X,

M Grecs

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