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to 14. bibl. PP.Lugd. P.996.

Coint. an. 330.7.47•

812. L'empereur Louis l'envoya en ambassade à Flod. 1 i. C. P. en 828. & ce fut apparemment en ce voya hift.Rom.c. ge qu'il alla à Rome. Ebbon touché de la con- 19. fufion qui fe trouvoit dans les penitentiels ordinaires, dont les prêtres fe fervoient, pria Halitgar d'en compofer un tiré des peres & des canons, & il accepta la commiffion. Nous avons fon ouvrage intitulé des remedes des pechez & de l'ordre de la penitence, & divifé en fix livres. Le premier traite des vices capitaux & de leurs remedes, & cft tiré de faint Gregoire, de S. Auguftin & des livres de la vie contemplative attribuez à faint Profper. Le fecond ti ré aufli des peres, traite des vertus, tant theologales, que cardinales. Le troifiéme contient des regles de la penitente, & eft principale ment tiré du code des canons, que Charlemagne reçût du pape Adrien. Le quatrième con tient les penitences des laïques. Le cinquième celles des clercs, tirez du même code des decretales des papes fuivans, & de la collection de Martin de Brague. Le fixiéme livre eft un pe nitentiel qu'Halitgar dit avoir tiré des archives de l'églife Romaine, qui merite une attention particuliere.

ap.Men.

not. ad Sr. cram. p.38. ap Marten. to. 2.p. 43.

ord 2.

Il commence la maniere dont l'évêque ou par le pretre doit recevoir le penitent,& dit : Quand les Chrétiens viennent à la pénitence, nous leur ordonnons des jetines; & nous devons auffi jeûner avec eux, une semaine ou deux, ou ce que nous pouvons; afin qu'on ne nous dife pas com me aux prêtres des Juifs, que nous chargeons les autres de gros fardeaux, & n'y touchons pas du doigt. On ne peut relever'un autre fans Matth. fe pancher, & le medecin ne peut éviter la mau xx.11. vaife odeur des malades: ainfi nous ne pouvons guerir les pecheurs, fans beaucoup de feins, de prieres & de larmes. Quand vous donnez con

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seil à un pecheur, donnez-lui auffi-tôt fá pení→ tence, de peur que vous n'oubliez combien il doit jeûner, & que vous ne foșiez obligez de lui faire recommencer la confeffion. Aurefte, tous les clercs qui trouveront cet écrit, ne le doivent pas lire; mais feulement ceux à qui il est neceffaire, c'est-à-dire, les prêtres. En cas de neccffité & d'absence du prêtie, un diacre peut recevoir le penitent à la fainte communion c'eft-à dire, que s'il y avoit des marques d'une converfion fincere, il peut lui donner l'euchariftie, quoiqu'il n'ait pas reçû l'abfolution. Le prêtre doit donc s'humilier avec le penitent, & quand quelqu'un viendra pour fe confesser, ik lui dira d'attendre unpeu, jufques à ce qu'il entre dans fa chambre pour prier. Le penitent voyant le prêtre trifte & pleurant pour les pechez, en aura plus d'horreur. Quand il aura accompliles jeûnes prefcrits, il faut lui confeiller d'en faire encore quelques autres de furérogation. Celui qui ne peut jeûner, rachetera les jeûnes par les aumônes taxées felon fes facultez. Quand des efclaves viendront à vous, ne les chargez pas tant de jeûnes que les riches, imposez leur feulement la moitié de la penitence. Il n'eft pas vrai-femblable que ces faintes pratiques fuffent nouvelles, & nous avons vû que S. Ambroise pleuroit avec les pecheurs.

Enfuite les penitences font fpecifiées, mais plus douces que dans les anciens canons. Pour l'homicide volontaire, le laïque n'eft condamné qu'à fept ans de penitence, dont il doit jeûner trois ans au pain & à l'eau: le prêtre eft con· damné à dix ans. Pour l'adultere, trois ans : vol avec fraction, cinq ans : fimple larcin, trois quarantaines au pain & à l'eau: malefices, sept ans: divination, forts des faints & femblables fuper-. ftitions,trois ans : ufure, trois ans : playe à fang,

qua

c. 8.

Coint. an. $31. n. 25.

XXIX.

Traité d'Agobard

contre les

Juifs.

quarante jours: yvreffe, fept jours. La penitence des clercs eft toûjours plus forte, felon qu'ils font plus élevez dans les ordres. Pour les troifiémes nôces, on ordonne trois semaines de jeû ne; pour les quatriémes ou cinquiémes, vingt & une femaines, qui font plus de cinq mois. Halitgar mourut peu aprés le concile de Paris, vers lan 830. & eut Thierry pour fucceffeur. Agobard archevêque de Lyon s'étoit attiré la haine des Juifs qui étoient en grand nombre dans fa ville, à l'occafion du baptême de leurs efclaves. Quatre ou cinq ans avant le concile de Lyon, il en écrivit à trois feigneurs des plus confiderables du palais, Adalard, Vala fon frere & Helifachar. Je vous demande, dit-il, Vôtre confeil fur ce que je dois faire touchant les manc.30.3. efclaves payens achetez par les Juifs. Etant p. 98, nourris chez eux, ils apprennentnôtre langue: ils entendent parler de la foi, voyent la celebration des freres, font touchez, viennent à l'églife, & demandent le baptême, devons-nous les refufer? Les apôtres & leurs difciples n'ont jamais attendu le confentement des maîtres, pour baptifer leurs efclaves.

La difficulté étoit que plufieurs loix défendoient aux Juifs d'avoir des efclaves Chrétiens: ainfi on les leur ôtoit en leur donnant le bap tême; & plufieurs pouvoient feindre de fe convertir, pour obtenir la liberté. Mais les canons y avoient pourvû, en permettant à l'évêque & å tout fidele de les racheter. C'eft pourquoi Agobard ajoûte: Nous ne prétendons pas que les Juifs perdent le prix qu'ils ont donnez pour ces efclaves; nous l'offrons fuivant les anciens reglemens mais ils ne veulent pas les recevoir,royant que la cour leur eft favorable. C'eft que les Juifs comptoient pour une perte, de ne pas gagner fur leurs efclaves & d'être forcez à les Ms

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de bapt.

Fud

Tom.i. ep: 302

vendre. Agobard fe plaint enfuite du maître des Juifs, c'est-à-dire, du magiftrat confervateur de leurs droits, nommé Everard, qui prenoit leurs interêts au préjudice de l'églife.

Ce fut lui apparemment qui obtint quelque tems après, un ordre de l'empereur, portant défense de baptifer malgré les Juifs leurs esclaves payens. Agobard en écrivit aux deux abbez, qui avoient alors le plus de credit à la cour, Hilduin & Vala. Il montre fort bien par l'écriture, que l'on ne doit refufer à perfonne la grace du baptême; & fe plaint encore du maître des Juifs, qui menaçoit de faire venir de la cour des commiffaires pour l'execution de cet ordre. Il offre de payer le prix des nouveaux convertis, & reconnoît qu'il n'eft pas permis d'ôter aux Juifs par force leurs enfans ou leurs efclaves; mais feulement de les recevoir quand ils viennent d'eux-mêmes.

Vers le même tems Agobard écrivit à Nebridius archevêque de Narbonne, l'un des plus anciens & des plus venerables évêques de France, le priant de fe joindre à lui, pour réfifter aux entreprises des Juifs. Cette année, dit-il, en vifitant mon diocefe, j'ai dénoncé à tout le monde de fe féparer du commerce des infideles, non des payens, car il n'y en a point parmi nous; mais des Juifs: ayant trouvé que quelques-uns obfervent le fabat avec eux, travaillent le dimanche & rompent des jeûnes commandez. Plusieurs femmes qui les fervent comme efclaves, ou comme mercenaires, fe laiffent corrompre le corps ou l'ame: car ils difent qu'ils font de la race des patriarches & des prophetes, & plufieurs du périt peuple fe laiffent abufer, jufques à dire que les Juifs font le feul peuple de Dieu, & qu'ils gardent la veritable religion: Je leur ai donc défendu de boire, man

gery

ger, ou loger avec les Juifs. Mais quelques commilaires de l'empereur, principalement Eve rard à préfent maître des Juifs, fe font opposez à ma défense, sous pretexte des édits de l'empereur. Je n'y ai pas eu d'égard, ne croyant pas qu'un prince fi religieux ait pû donner des ordres contraires à la loi de Dieu; & je vous prie, vous qui êtes maintenant regardé comme la colomne de l'églife, de demeurer ferme dans l'observance des canons ; & d'écrire aux évêques vos voifins qu'ils s'uniffent à nous, pour délivrer l'églife d'un fi grand mal.

Enfin Agobard écrivit fur ce fujet à l'empereur même; & comme il dit, que c'est aprés en avoir conferé avec fes confreres, on croit que ce fut dans le même tems du concile de Lyon tenu en Ɛ29. dont il ne nous refte rien. Dans cet écrit intitulé, de l'infolence des Juifs, Agobard dit: Les Juifs font yenus m'apporter une lettre de votre part, & en ont donné une autre au vicomte de Lyon, portant ordie de leur prêter fecours contre moi. Quoique ces lettres portaffent votre nom & votre fceau, je n'ai pas crû qu'elles vinffent de vous: toutefois les Juifs en étoient fort infolens, & menaçoient de nous faire maltraiter par les commiffaires,qu'ils avoient obtenu pour les venger des Chrétiens. Everard eft venu après eux repetant la même chofe, & difant, que vôtre majesté étoit fort irritée contre moi, a caufe des Juifs. Enfuite font arrivez Gerric & Frederic vos commiffaires, ayant en main leur commiffion & un prétendu capitulaire. Les Juifs fe font alors exceffivement réjouïs: plufieurs Chrétiens ont fui, ou fe font cachez, d'autres ont été arrêtez, tous étoient dans une grande confternation: car les commiffaires difoient, que vous n'avez point d'averfion des

M 6

Juifsy

Tom. 1. p.

9.

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