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2.4. 4.

pulere. De-là il tire trois conféquences: que AN. 831° Jefus Chrift eft immolé tous les jours veritablement; mais en myftere: que l'euchariftie eft vérité & figure tout enfemble: qu'elle n'eft point fujette aux fuites de la digeftion. Il éta blit par tout la doctrine de la présence réelle, jufques à dire quecelui qui ne le croit pas eft pire qu'un impie.

c. 20. p. 1606.

c. 12. p. 1989.

c. 2 & ibid

Sirm.

Il dit en un endroit que les facremens de Jefus-Chrift font le baptême, le chrême, & le corps & le fang du Seigneur : mais il ne prétend pas en cet endroit faire un dénombrement exact des facremens: il en rapporte feulement quelques uns pour fervir d'exemple, ce qui fuffifoit à fon deffein. Il dit que la chair de Jefus Chrift eft tous les jours créée dans ce facrement, pour dire qu'elle commence d'y être. Les peres qu'il cite, font faint Cyprien, faint Ambroise, faint c. 4. Hilaire, faint Auguftin, faint Jean Chryfofto. me, faint Jerôme, faint Gregoire, Hefichius & Bede.

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XXXVI.

Traitez

Mabill. in.

ord. R. c.1. Idc. 12. n.

La même année 831. Amalarius difciple d'Alcuin, clerc de l'églife de Mets, & depuis coré- d'Amalavéque de Lyon, fut envoyé à Rome par l'em- rius des of pereur Louis; à qui vers l'an 820. il avoit dé- fices ecciedié un grand traité des offices ecclefiaftiques, haftiques. divifé en quatre livres. Etant à Rome il interrogea les miniftres de l'église de S. Pierre & profita de leurs inftructions, pour corriger fon ouvrage, & en faire une feconde édition. Il refte toutefois des exemplaires de la premie- Prafale re qui en font voir la difference. En ce de ord anvoyage il demanda au pape Gregoire IV. des riphon c. 58. antiphoniers, de la part de l'empereur, & le Prelog anpape lui répondit qu'il n'en avoit point qu'il tiphon. put lui envoyer: parce que Vala en une de fes amballades les avoit emportez en France. Amalarius les trouva en effet dans le monaftere de

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N 2

Cor.

AN. 831.

Balto,

Ca it. p. 1354.

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Corbie ; & les ayant conferez avec ceux de France, il en prit occafion de composer un second ouvrage fur ce fujet. On a encore d'Amalarius un abregé de l'office de la meffe, fuivant l'ordre Romain. Il y eft nommé Amalhere & qualifié abbé, comme le nomment quelque fois les anciens.

Dans ces ouvrages il a principalement cherché à rendre raison des prieres & des cérémonies, qui compofent l'office divin; & il s'eft beaucoup étendu fur des raifons myftiques, dont plufieurs ne paroiffent pas fort folides. Mais fon travail ne laiffe pas d'être d'une grande utilité pour nous affurer du fait ; & nous montrer que les prieres de la mefle & des heures étoient les mêmes qui font marquées dans le facramentaire & l'antiphonier de faint Gregoire, & que nous difons encore : & les cérémonies telles, que les reprefente l'ancien of dre Romain: de forte que les écrits d'Amalarius font une preuve aufli authentique que feroit un manufcrit de l'an 830.

que

Il marque dans la préface que l'on difoit deux ou trois meffes differentes les dimanches, où il fe rencontroit quelque fête des faints: quoid'autres le contentaffent d'en faire memoi V. lib. 111. re par quelque oraifon. Ilmontre que toutes for res de prieres font comprifes dans l'ordinaire de la meffe. Il dit que la derniere oraifon, qui fe dit aux meffes de carême après la postcommunion, est une bénédiction pour ceux qui n'avoient pas communié: parce que tout le monde ne venoit pas pour lors à la meffe tous les jours. Il entre enfuite dans le détail de toutes les me fes, commençant à la feptuagefime; & marque tous les introites, les épîtres, les évangiles, tels que nous les difons encore. Dans le carême il s'arrête aux jours qui ont quelque obfervance

lib. 1. c. 7.

finguliere; fçavoir, le mercredi d'après la quinquagefime, où l'on commence à jeûner, & à dire la meffe à none, au lien qu'auparavant on la difoit à tierce. Il conjecture, ce qui étoit vrai, que les quatre premiers jours de jeûne avoient été ajoutez depuis le tems de S. Gregoire, pour Menard. in achever le nombre de quarante. Sacr.p.52.

La feconde fingularité du carême eft le mercredi de la quatrième femaine, où l'on ajoûte à la meffe une leçon & un répons. La raison, c. 8. dit Amalarius, eft que ce jour on fait le trois fiéme fcrutin, qui eft le plus grand des fept: les prêtres touchent de leurs doigts les oreilles & les narines des catéchumenes: ce jour on leur explique les auteurs & les commencemens des quatre évangiles: ce jour ils reçoivent l'orai fon dominicale & le fymbole, pour les pro noncer le famedi de pâque. J'ai parlé plus au Sur..xxx long de ces fcrutins ou examens des catéchume . 43. nes à l'occafion du facramentaire de S. Gelafe. C. 9. Le famedi avant le dimanche des rameaux le faeramentaire portoit, que le pape étoit occupé faire l'aumône, ce qu'Amalarius croir avoir été inftitué en memoire de la femme qui parfuma les pieds de Jefus-Chrift fix jours avant fa paflion.

Le jeudi faint il y a plufieurs fingularitez. On ne chante plus Gloria Patri, & on ne fonne plus les cloches, ce qui dure les deux jours fuivans: on confacre les faintes huiles de trois fortes; le faint crême, l'huile des catéchumenes, celle des malades. On referve le corps de Nôtre Seigneur au lendemain: On fait un repas commun en memoire de la cene: on lave les pieds des freres & le pavé de l'églife, & on dépouille les autels: enfin les penitens reçoivent l'abfolution. c: 13: 147 L'office du vendredi faint étoit tel qu'il eft encore; & l'adoration de la croix y eft bien mar

N 31

quée

c. 15.
V. Mabill.

R.

.6.12.22.2.

e. 16.

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6.17:

Lib. IV. C.

23.

AN. 833. quée & défendue contre ceux qui l'attaquoient, comme Claude de Turin. Ici Amalarius dit avoir appris de l'archidiacre de Rome, que dans comm. ord. l'églife où le pape adoroit la croix, perfonne ne communioit, & cet ufage eft devenu univer. fel. Le famedi faint on ne difoit point de meffe, in Matth. parce qu'elle étoit refervée à la nuit fuivante & faint Jerôme rapporte comme une tradition apoftolique, que la veille de pâque il n'étoit pas permis de congedier le peuple avant minuit. Ce jour-là même l'archidiacre de Rome faifoit les Agnus Dei de cire & d'huile, que le pape beniffoit, & que l'on diftribuoit au peuple à l'octave de pâque, après la communion, pour les brûler & en parfumer les maifons. La veille de pâques on baptifoit la nuit: mais la veille de la pentecôte on baptifoit à none: c'eft-àdire à trois heures après midi. Cet échantillon fuffira, pour montrer l'utilité qu'un lecteur pieux & attentif peut tirer des écrits d'Amala: rius, & des autres femblables: pour connoître la fainteté & l'antiquité des ceremonie de is glife. Quand elles n'auroient que neuf cens ans; elles feroient bien venerables: mais on les re gardoit deflors comme très anciennes. Il trai te dans le premier livre des meffes de toute l'année; dans le fecond des ordinations & du cler gé dans le troifiéme, il explique l'ordinaire de la meffe: & dans le quatrième, du jour & de la nuit.

XXXVII.

gobard

pour thaire.

Lo

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ས་.

les offices:

Cependant les affaires fe brouilloient de plus Ecrits d'A- en plus entre l'empereur Louis & fes enfans. Il étoit toûjours gouverné par Judith, & panchoit tantôt vers l'un, tantôt vers l'autre, fuivant qu'il étoit pouffé. Il avoit changé leurs partages, &ôté à Lothaire le titre d'empereur, pire étoit ébranlé par les armées, qui choient de part & d'autre. Alors Agobard

epift. Fleb. tom. 2. p.

42.

tout l'em

mar

ar

che

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a

ce

chevêque de Lyon écrivit à l'empereur Louis AN. 833. en ces termes: Comment un fujet peut-il s'aquitter de la fidelité qu'il vous doit, fi vous voyant en peril, il ne s'empreffe à vous le faire connoître? Je prens à témoin Dieu qui fonde les cœurs, que je n'ai aucun autre motif de vous écrire, que la douleur, plus grando que je ne puis exprimer, des dangers qui vous menacent, principalement votre ame. Il lui Supl.xlv. reprefente enfuite la maniere dont il avoit af- n.27. focié à l'empire Lothaire fon fils aîné: après avoir employé le jeûne & la priere, pour connoître la volonté de Dieu. Depuis ce tems, joûte-t-il, les lettres imperiales ont toujours porté le nom de l'un & de l'autre, jufques que vous ayez changé de volonté, fans que Dieu vous ait dit, ni par lui-même, ni par un 1. Reg. v. ange, ni par un prophete, qu'il fe repentoit d'avoir établi ce prince, comme il dit à Sa. muel, parlant de Saül. Croyez-vous avoir trou- c. 6. vé par vous même un meilleur confeil, que celui que Dieu vous a infpiré, après l'en avoir tant prié? Nous déplorons les maux qui font e 7. arrivez cette année à cette occafion, & nous Theg. 42 craignons fort, que Dieu ne foit irrité contre Afro.en. yous. Car nous ne pouvons vous diffimuler, que Fon murmure extrêmement de ces fermens 1. divers & contraires, & que l'on vous en blâme ouvertement. On croit que l'année dont parle Agobard, & où il écrivit cette lettre, eft l'année 833. où les armées étoient en campagne de part & d'autre.

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833

N.

ar. lib.

Lothaire venoit d'Italie, & pour rendre fa Aftron: caufe plus favorable, il menoit avec lui le pape Gregoire, qui efperoit mettre la paix entre le pere & les enfans. C'eft le fujet d'une autre De compar. lettre d'Agobard à l'empereur Louis qui com- utriufque mence ainsi: Vous commandez que les deux to 2.p.84

N 4

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