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Genom.

rom. 3. Analect.

A. 836. qu'à l'évêque élû, qui étoit prêtre de fon égli fe: ainfi il fut confacré folemnellement dans l'églife cathedrale du Mans, par Landran fon métropolitain, & les évêques de la province, le dimanche vingt-deuxième de Decembre Gefta ep. 832. étant âgé de trente-deux ans, & tint ce fiege pendant vingt-quatre ans. Le troifiéme jour après fon ordination, l'empereur arriva Mabill. p. au Mans, & y paffa la fête de Noël. Dès la premiere année de fon pontificat, Aldric fit conduire de l'eau dans la ville du Mans, où elle étoit fort chere, parce qu'il falloit l'appor ter de la riviere de Sarthe. La même année il commença à faire bâtir un cloître pour les chanoines, qui étant difperfez par la ville, Hift. o.s. ne pouvoient commodement affilter aux offi. B. liv. sc. ces divins. Il fonda ou retablit plufieurs monafteres; & jufques à fept hôpitaux.

27.6%

15.

LIV. Second Concile

d'Aix-la

1700.

Aftron. an.

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L'évêque Aldric affifta au parlement, que l'empereur Louis tint au mois de Fevrier 836. & qui eft compté pour le fecond concile d'Aixla-Chapelle. Les actes font divifez en deux parChapelle. ties: la premiere contient trois chapitres, dont 0. 7. p. deux fervent de réponse aux articles propofez par l'empereur; & montrent quelle doit être la vie & la doctrine des évêques & des ordres in ferieurs: favoir, des abbez, des chanoines & des moines, des corévêques, des archiprrêtres, des archidiacres, & enfin des prêtres. Ce font plûtôt des exhortations que des loix: & elles ne contiennent guere que des lieux communs, rez des anciens canons & des peres. Ce que j'y trouve de remarquable, c'eft qu'on fe plaint que les évêques negligeoient de faire le jeudi faint la benediction de l'huile des malades, & Cap.z. can. l'office du foir de la veille de pâque: c'est-à-dire, 9. tom. la benediction des fonts. On menace de dépoLition l'évêque ou autre ecclefiaftique, qui quit

22.

ti.

tera

Cap. 36

6.35.

. ' 16.

c. 17.

c. 230

tera l'obéiffance de l'empereur Louis, violant AN. 836% le ferment de fidelité qu'il lui a prêté; & le laïque eft menacé d'excommunication. Le troifiéme chapitre contient des avis pour l'empereur lui-même, fes enfans & fes miniftres; & ce ne font encore la plupart que des lieux communs. On y remarque toutefois comme la principale fource des defordres, que les princes fe font ingerez dans les affaires ecclefiaftiques, & les évêques dans les affaires feculieres. On prie l'empereur de rétablir la liberté des évêques, & & deleur permettre à eux& aux autres ecclefiafti ques de paffer en repos le tems de carême. On demande que les prêtres de divers diocefes, qui vont s'établir à la cour n'y foient point reçûs fans le confentement de leurs évêques: de peur que ce ne foient des prêtres criminels, ou des impofteurs, qui ne foient pas même prêtres Dans la conclufion de cette premiere partie les évêques infiftent fur la diftinction des deux puiflances avotant qu'ils ont beaucoup excedé, que la revolte des enfans de l'empereur a fait voir un crime inouï à tous les fecles. C'est pourquoi, ajoûtent-ils, nous eftimons que le feul moyen de rétablir les chofes, eft que laiffant jouir les évêques de toute la puiffance que Jefus-Christ leur a donnée, vous ufiez de toure celle que vous avez comme pere & comme empereur.

La feconde partie du conciled' Aix-la-Chapelle eft adreffée à Pepin roi d'Aquitaine, pour l'obliger à la reftitution des biens ecclefiaftiques, Aftronomeque lui & les feigneurs de fon royaume avoient ufurpez: fuivant l'ordre que l'empereur fon pere lui en avoit déja envoyé en 834. Aldric évêque du Mans & Erchanrad évêque de Paris lui avoient auffi porté, au nom de leurs confreres, unc exhortation que nous n'avons plus: mais

en

ANT 8:36.

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c. 32.

C. 34.

lib. 2:

Lib. 3. Aftron.

LV.

.

en ce concile ils y joignirent plufieurs autoriter de l'écriture fainte, comprifes en trois livres, où ils traitent à fond la matiere des biens ecclefiaftiques: & répondent à cette objection des féculiers: Quel mal y-a-t'il de nous fervir de ces biens dans nos befoins? Dieu ni les faints ne s'en fervent point: tout eft à lui,& c'est pour nôtre ufage qu'il a créé tout ce qui eft furla terre. Les évêques montrent donc par toute la fuite des faintes écritures, que dès le commencement du monde les faints ont fait à Dieu des facrifices & des offrandes, qui lui ont été agréa bles: qu'il a même ordonné par la loi de lui en faire, qu'il a approuvé les vœux par lefquels on lui confacroit des fonds de terre, & a donné aux prêtres tout ce qui lui étoit confacré. Qu'il a puni feverement ceux qui ont negligé fon fervice, ou profané & pillé les chofes faintes. Enfin que les mêmes regles fubfiftent dans la loi nouvelle. Le fuccés fut heureux : le roi Pepin fe rendit aux exhortations de fon pere & des évêques, & fit expedier des lettres, pour la re ftution de tous les biens ufurpez..

Au mois de Mai de la même année 836. l'em Parlement pereur Louis tint un parlement à Thionville, de Thion- où vinrent les députez de Lothaire : entre au ville & de tres l'abbé Vala, avec qui l'empereur Louis fe

Cremieu.

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reconcilia, & lui pardonna de bon cœur tout le paffè. Le traité avec Lothaire fut conclu & l'empereur fon pere lui manda par fes députez qu'il renvoyoit, de venir au plutôt le trouver: mais une maladie populaire, qui furvint l'en empêcha: & elle emporta plufieurs perfonnes con fiderables de fon parti: favoir, l'abbé Vala, qui mourut le dernier jour d'Août cette année 836. Jeffé évêque d'Amiens, Elie de Troyes & quel ques feigneurs. L'empereur Louis, loin de fe réjouir de la mort de ceux qui lui avoient été

do

oppofez, frappa fa poitrine, & fondant en lar- AN. 8360 mes pria Dieu de leur faire mifericorde. Cette Aftron. maladie empêcha Lothaire de fe trouver au parlement tenu pendant l'efté de la même année 836. à Stramiac auprès de Lyon, aujourd'hui Cremieu; mais fes freres Pepin & Louis y affifterent. L'empereur leur pere y fit examiner la caufe des églifes de Lyon & de Vienne, va- Afiron cantes par la dépofition d'Agobard & de Bermard: mais leur abfence fut caufe qu'on ne put up. n.46 rien conclure fur cette affaire: c'est-à-dire, que comme ils n'avoient point été ouïs, on ne crut pas pouvoir ordonner d'autres évêques à leur place.

LVII.

Après que Lothaire fut gueri de fa maladie, l'empereur fon pere apprit, qu'au préjudice de Louis proLes fermens fes tege l'égli traitoient cruellement gens > f:Romaine ceux de l'églife de faint Pierre de Rome. Malgré fa douceur naturelle il en fut tellement itrité, qu'il envoya des députez extraordinaires, fans leur donner prefque le tems de faire le Aftrone voyage, avec ordre de dire à Lothaire : Souvenez-vous que quand je vous ai donné le royaume d'Italie, je vous ai recommandé d'avoir foin de la fainte église Romaine : & vous la devez défendre de fes ennemis, loin de la laiffer piller par vos gens. Faites-moi auffi prepares des vivres & des logemens fur tout le chemin de Rome: car je veux aller vifiter les tombeaux des apôtres.

le

Une irruption des Normans dans la Frife em pêcha l'empereur Louis d'accomplir ce voyage; & c'eft à cette incurfion l'on rapporte que martyre de faint Libert difciple de faintRumol, Melan:iw honoré à Malines le quatorziéme de Juillet. fuard. 1 4 L'empereur renvoya donc en Italie Foulques Ful. abbé de Fontenelle, avec un comte nommé AftronRichard, pour rapporter la réponse de Lothai

re

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AN, 837. re, & Adrevalde abbé de Flaix pour confultes le pape fur quelques affaires. On devoit auffi Ann. Bert. folliciter Lothaire fur la reftitution des biens fituez en Italie, & appartenans aux églifes de France que les gens avoient ufurpez. Il accorda une partie de ce qu'on lui demandoit, & s'excufa du refte, fur l'impoffibilité de l'execution. Adrevalde étant arrivé à Rome trouva le pape malade mais il fut tellement confolé de l'amitié que lui témoignoit l'empereur, qu'il ne fentoit prefque plus fon mal. Il traita magnifiquement Adrevalde, & le renvoya chargé de riches préfens, & avec lui Pierre évêque de Centumcelles & George évêque regionaire de Rome : c'est-à-dire, fuffragant du pape. Mais Lothaire ayant appris que ces deux évêques alloient trouver l'empereur fon pere, envoya à Bologne Leon qui avoit grand credit auprés de lai; & qui les intimida tellement, qu'il les empêcha de paffer outre. Adrevalde fauva la lettre du pape à l'empereur, & l'envoya par un des fiens déguisé en mendiant.

LVII.

Louis touché d'une comete.

Aftroni

Pâques fut le premier d'Avril en 837. & au milieu de la femaine il parut dans le figne de la Vierge une comere, qui au bout de vingt-cinq jours difparut dans la tête du Taureau. L'empereur Louis, trés curieux de ces phénomenes, appella avant que de fe coucher l'astronome, qui a écrit fa vie, & lai demanda ce qui lui fembloit de cette comere. L'aftronome promit de lui en rendre compte le lendemain ; & l'empereur jugea, comme il étoit vrai, qu'il vouloit gagner du tems, pour ne lui pas faire une réponte facheufe. Je fai, lui dit-il, que je ne vis pas hier au foir cette étoile, & que c'est une comete, dont nous avons parlé ces jours paflez. Dites moi ce que vous croyez qu'elle fignific. L'astronome ayant dit une partie de ce qu'il

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