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I.

Amorion

pris par les Muful

mans.

Poft Theop 29. Elm. 1.

1. 3 n.

JI.C. 9.

Abulfar. p. 165.

Martyr.ap.

Bol 6.mar to 6. pag. 469.

Jon diacre de la même églife, qui fut ordonné évêque le dimanche feizième de Janvier 841.

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EMPEREUR Theophile faifant la guerre aux Musulmans, marcha bien avant dans la Syrie, ravageant & emmenant des captifs. Enfin il affiegea Sozopetra, où étoit né le calife Moutafem. Il écrivit à Theophile de l'épargner à fa confideration: mais il ne fut pas écouté.Theophile prit la ville & la ruina,tua une partie des habitans & emmena les autres. Le calife en fut tellement irrité, qu'il affembla une At. SS.4 armée plus grande qu'aucun de fes predecef feurs; & fit écrire fur les boucliers de fes foldats Amorion, pour marquer qu'il en vouloit à cette ville, qui étoit la patrie de Theophile. Plufieurs confeilloient à Theophile d'en fauver les habitans, en les faifant paffer ailleurs : mais il crut qu'il étoit de fon honneur de la défendre, &y mit le patrice Aëtius gouverneur d'Orient avec deux capitaines de réputation, Theodore, Cratere & Theophile babouzique. Ils défendirent fi bien la ville, que le calife y perdit foixante & dix mille hommes, quoique le fiége ne durât que treize jours: mais enfin averti par un nommé Boudize, il l'attaqua par un endroit foible, & la prit d'affaut l'an de l'hegire 223. de J. C. 836. il pala au fil de l'épée tous les habitans & les foldats, excepté les chefs & les officiers, qu'il envoya à Bagdad.

C. 34.

II.

Quand il fut revenu, il les fit mettre aux Captifs confeffeurs fers, avec les entraves aux pieds, dans une prifon fi obfcure qu'on n'y voyoit pas le moindre

jour

jour en plein midi, & qu'ils ne fe connoiffoient .351 qu'à la voix. Là ils n'avoient autre compagnie que leurs gardes, un peu de pain & d'eau pour nourriture, la terre pour lit, & pour habits des haillons pleins de vermine. Si quelquefois on leur permettoit de fortir, pour demander l'aumône, chacun d'eux étoit accompagné de dix foldats; & au retour on coupoit leur pain & on foüilloit dans leurs écuelles, de peur qu'ils n'y cachaffent quelque lettre.

Quand on vit leurs forces confumées & leurs corps attenuez, par la longueur de la prifon; on commença à les folliciter de changer de religion. Le calif leur envoya des docteurs. qui paffoient pour les plus habiles entre les Mufulmans. Ils feignoient de venir d'eux-mêmes par compaffion ; & ayant obtenu la permiffion de ceux qui commandoient les gardes, ils aportoient aux prifonniers de l'argent ou des habits, pour les gagner. Car le Calife difoit, qu'il ne comptoit pour rien la conquête d'une ville, en comparaifon des ames. Comme les Chrétiens rejettoient avec horreur les premieres propofitions de fe pervertir, les Mufulmans leur difoient : Il ne vous convient pas d'être fi fiers, écoutez-nous, & ensuite vous mépriferez nos confeils, s'ils ne vous font pas avantageux. N'aimez-vous pas vos parens, vos enfans, vos femmes, la compagnie de vos amis, les mœurs de vôtre païs? Vous n'avez qu'un feul moyen de recouvrer tous ces biens: qui eft de diffimuler un peu, vous laiffer circoncire & faire la priere avec le calife. Il vous comblera de biens; & la guerre vous ouvrira quelque occafion de retourner chez vous, & reprendre vô. tre religion. Les Chrétiens répondirent: En uferiez-vous ainfi fi vous étiez à nôtre place? Oui, dirent les Mufulmans, car il n'y a rien de Tome X.

P

plus

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plus cher que la liberté, & ils le confirmerent par ferment. Et nous dirent les Chrétiens, nous ne prenons point confeil fur la religion de ceux qui ne font pas fermes dans la leur, & ils les renvoyerent confus. Quelques jours après il en vint d'autres fous le même prétexte, de leur faire l'aumône, qui commencerent à les plaindre, même avec larmes. Quel malheur difoient-ils, de ne pas croire au grand prophête Mahomet ! Ces gens que nous voyons chargez de fers, ne font-ils pas parens de l'empereur, de braves guerries, pleins d'efprit & de courage? N'avoient-ils pas de grandes troupes? Qui a rendu inutiles tous ces avantages,finon de ne pas reconnoître le prophête, dont les ferviteurs les ont vaincus? Mais il ne faut pas s'étonner qu'ils ne connoiffent pas la verité, dont on ne les a pas inftruits; il faut pardonner à leur ignorance. Puis adreffant la parole aux prifonniers, ils leur difoient: Quittez cette voye étroite, où le fils de Marie vous a ordonné de marcher entrez dans la voye large, pour cette vie & pour l'autre, que le grand prophète nous a montrée. Qu'enfeigne-t'il d'incroyable quand il dit, que Dieu peut donner à ceux qui le fervent, toutes fortes de plaifirs en cette vie & le paradis en l'autre? Quittez vôtre ignorance, & ne rejettez pas les bienfaits. Car, comme il eft bon, voyant que les hommes étoient trop foibles pour accomplir la loi de Jefus, fi dure & fi difficile, il a envoyé fon prophète Mahomet, pour les décharger de ce poids, & les fauver par fa feule foi. Les Chrétiens fe regarderent les uns les autres en foûriant ; & leur dirent: Pouvez-vous croire véritable & agréable à Dieu une doctrine qui donne à la chair toute liberté, & foûmet la raifon aux passions? quelle difference y a-t'il entre les bêtes & les

hom

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hommes qui vivent ainfi rien ne peut nous fé- AN. 841. parer de la charité de Jesus-Christ.

Quelque tems après il en vint d'autres du nombre des faquirs ou religieux Musulmans, qui donnerent auffi l'aumône aux captifs, les baiferent tous; & s'étant affis leur dirent: Voyez à qui Dieu donne à préfent fa puiflance: eft-ce aux Romains, ou Mufulmans ? A qui donne-t'il les terres fertiles & les armées victorieufes, n'eft-ce pas à nous ? Cependant il eft juste : donc fi nous n'obfervions ses commandemens, il ne nous donneroit pas tant de biens; & il ne vous foumettroit pas à nous fi Vous n'aviez refufé de croire fon prophête. Les Chrétiens dirent: Permettez que nous vous faffions une question. Quand deux hommes fe difputent la poffeffion d'un heritage, fil'un fe contente de crier qu'il eft à lui, fans produire de témoins ; & que l'autre,fans difputer, am.ene plufieurs témoins dignes de foi, à qui faut il adjuger l'heritage? A celui, dirent les Mufulmans, qui donnne de bons témoins. Les Chrétiens reprirent Jefus Chrift eft venu né d'une Vierge, comme vous le dites vous-mêmes, ayant pour lui tous les anciens prophêtes,qui ont prédit fa venuë: Vous dites que Mahomet eft venu apporter une troifiéme loi: ne devoit-il pas avoir au moins un ou deux prophêtes, pour garans de fa miffion? Quant à l'avantage que vous prétendez tirer de vos conquêtes, ne connoiflez-vous pas celle des Perfes, qui ont fubjugué prefque tout le monde, & des Grecs qui ont vaincu les Perfes, & des anciens Romains, dont l'empire étoit fi étendu: Suivoientils la vraye religion? N'adoroient-ils pas plufieurs divinitez par une idolatrie infenfée ? Dieu donne quelquefois la victoire à ceux qui le fervent, quelquefois il permet qu'ils foient vai

:

P 2

AN, 842. vaincus, quand ils l'offenfent, pour les châtier par les mains des méchans. Les Chrétiens demeurerent fept ans entiers dans cette affreuse prifon, rendant graces à Dieu, de ce qu'il leur donnoit ce moyen d'expier leurs pechez paffez, & priant pour la converfion des Mufulmans,

Elmac. lib.

II. c. 9.

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Cependant le calife Moutafem, autrement Abou Ifaac, mourut à Samara ou Sermenraï Bibl.orient. ville nouvelle, qu'il avoit fait bâtir fur le Tigre à dix ou douze lieues de Bagdad. Il mourut l'an 226. de l'hegire, le dix-huitième du troifiéme mois: c'est-à-dire, le fixiéme Janvier 842. après avoir vécu quarante - huit ans, & en avoir regné huit, huit mois & huit jours. Il étoit ignorant & ne favoit pas écrire. Son fucceffeur fut fon fils Aaron Alouatec Aboujafar.

III: Patriarches d'O.

rient.

c. 9. chr.

orient.p. 209.

Susp. l.

xlvii. 2. 41.

Jacob, patriarche Jacobite d'Alexandrie mourut la cinquième année de Moutasem 222, de l'hegire, 837. de Jefus-Chrift, & Simeon Elm.1. cod. lui fucceda, qui ne tint le fiege qu'un an. L'an 223.838. de Jefus. Chrift, Jofeph fut élu patriarche dans le monaftere de saint Macaire, & tint le fiege dix-fept ans. De fon tems le métropolitain d'Habeche ou Ethiopie, nommé Jacob, fut chaffé; mais le royaume ayant été affligé de fechereffe & de pefte, le roi envoya au patriat che Jofeph, lui demandant pardon & le priant de renvoyer le métropolitain, qui fut reçû avec grande joye. Ce qui fait voir que les Abyffins étoient Jacobites. Le patriarche Jofeph ordonna des évêques qu'il envoya dans la Pentapole & dans l'Afrique, vers le couchant. Le patriarche Melquite d'Alexandrie étoit Sophrone, ordonné après la mort de Chriftofle, la quatriéme année de Moutafem 836. de Jefus-Chrift. Il étoit favant & philofophe, & tint le fiege treize ans.

Eutich. to.

P. 440. Sup. L.

lvin.

41.

Job

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