Imágenes de páginas
PDF
EPUB

AN 802. d'Amiens, & le comte Helingaud pour conclu Theoph.an re le traité. Comme ils étoient à C. P. NiceNicephp phore patrice & logothete general ou grand:

402.

8.4.05.

treforier ayant gagné plufieurs autres patrices,. fe fit déclarer empereur, & renferma dans le grand palais Irene fa bienfaictrice. C'étoit le lundy trente-un d'Octobre 802. indiction onziéme; & le même jour Nicephore fut couron né dans la grande églife chargé des maledictions de tout le peuple, pour fon infigne perfi-die. Enfuite ayant tiré d'Irene la connoillance de tous les trefors de l'empire: il la relegua dans l'iffe du prince, en un monaftere qu'elleavoit bâti: d'où il l'envoya au mois de Novembre par un tems très-rude en l'ifle de Lef bos, & l'y fit garder étroitement, fans permettre à perfonne de la voir. Elle y mourut le neuviéme d'Août fuivant, pendant la même onziéme indiction, l'an 803, après avoir regné cinq ans feule..

La même année 803. le mercredy dix-neu-viéme de Juillet, le patrice Bardane, furnommé le Turc, gouverneur de Natolie, fut de claré empereur malgré lui, par les troupes da: païs.. Il s'avança jufques à Chryfopolis, & ayant efayé pendant huit jours d'entrer à € Pvoyant qu'on ne vouloit pas le recevoir, il fe retira. Alors touché de la crainte de Dieu, & ne voulant pas faire pour fon interét égorger les, Chrétiens il envoya à Nicephore, & en obtint des lettres portant, qu'il ne fouffriroit aus cun domage, ni lui, ni tous ceux de fon parti.. Cette fauve-garde fut fouferite non-feulement par Nicephore, mais par le patriarche Ta aife & tous les patrices. Bardane ayant ainfi fes feu retez, prit l'habit monaftique, & fe retira e Pifle Proté, où il avoit bâti un monaftere: mai. Nicephore le dépouilla de fon bien, & reduifin

en

en fervitude les principaux de fon parti. En- AN. 80 fuite il envoya des Lycaoniens avec ordre d'entrer de nuit dans l'ifle de Proté, & de crever les yeux à Bardane, comme à fon infçu, puis fe refugier dans l'églife. Le patriarche, le fénat, & tous les gens de bien en furent fenfiblement affligez. Mais Nicephore jura de faire mourir les magiftrats des Lycaoniens, feignant de vouloir vanger Bardane: car il étoit fouverainement hypocrite, & c'étoit fon plus grandi

talent.

un.

duc &

Venife étoit alors gouvernée par des tribuns annuels. Le duc nommé Jean, pour faire fa cour à l'empereur Nicephore, voulut faire un grec nommé Christòfic, Evêque d'Olivolo, une des ifles qui compofent Venife, & où eft encore l'églife principale. Les tribuns s'oppoferent à l'ordination de Chriftophle, & prierent Jean patriarche de Grade de ne le pas confacrer. Il fit plus, car même il l'excommania: de quoi le duc de Venife fut tellement irrité, qu'il mena une flotte contre Grade, &. & l'ayant prife d'emblée, il précipita le patriarche d'une tour très haute..

XXIV. Affaires de

Frioul Sigon de regn. Ital. lib. 4.

V.

Ann. 803. tom.7.Conc

p.1187..

Paulin patriarche d'Aquilée ayant appris cer- Coin te violence, affembla aufh-tôt un concile à Altino, ville autrefois épifcopale, mais alors dé pendante d'un autre fiege. De ce concile Paulin écrivit à l'empereur Charles une lettre fynodale, où il fe plaint que des prêtres ont été battus & laiffez demi morts, d'autres même tuez; l'exhortant à en faire juftice, comme l'unique protecteur de l'églife: afin que l'exemple d'une jufte severité arrête le cours de ces exces, qui n'étoient que trop frequens. On ne fait point le fuccès de cette affaire: finon qu'à la place de Jean, les tribuns de Venife firent élire Fortunat patriarche. de Grade, à qui le

pape

AN: 803.

XXV. Suppref

pape Leon envoya le pailium avec une lettre dattée du 21. de Mars indiction onzième, qui eft l'an 803. la troifiéme année de l'empercur Charles. Ainfi l'on voit que depuis fon cou. ronnement, le pape dattoit les années de fon regne, comme auparavant du regne des empe-reurs de C. P.

On croit que cette même année Paulin com me legat du pape Leon préfida à un grand con cile, que l'empereur Charles fit tenir à Aix-lafion des co- Ghapelle, & qui commença dès la fin de l'anrévêques. Balux not. née précedente 802. De ce concile il nous refte in capit. p. un capitulaire de fept articles: dont les plus 1058. importans font ceux qui regardent les corévêtom. p, ques. L'empereur y parle ainfi : Nous avons 379. c. 4. été fouvent fatiguez des plaintes qui nous ont VII. cap. été faites des corêvêques: non une, deux ou

zoo. al.

187.

trois fois, mais tres fouvent, & non feulement par le clergé, mais par les laïques. Les prêtres, les diacres & les foudiacres ordonnez par les évêques ne vouloient point reconnoître ceux que les corévêques prétendoient avoir ordonnez: les laïques ne vouloient point enten dre les offices de ces prêtres, ni que leurs en-fans fuffent confirmez par les corévêques.

Pour terminer cette difpute, nous avons refolu de confulter le faint fiege fuivant les canons qui ordonnent d'y porter les causes majeures ; & nous avons envoyé l'archevêque Are non au pape Leon, pour lui propofer entr'au-tres cette question: afin que nos évêques puiffent la décider fuivant fon autorité. Il nous a rapporté de la part du pape, que cette question avoit déja été jugée plufieurs fois, par fes predeceffeurs & par des conciles; & que les corévêques n'ont le pouvoir, ni d'ordonner des prétres, des diacres & des foudiacres, ni de dé-dier des églifes, confacrer des vierges, donner

la

la confirmation, ou faire aucune fonction épilcopale ; & que tout ce qu'ils ont prétendu faire par attentat, doit être fait de nouveau par des évêques légitimes, fans craindre de reïterer ce qui eft nul. Enfin, que le pape ordonnoit de condamner tous les corévêques, & les envoyer en exil. Mais il a trouvé bon que nos évêques les traitaffent plus doucement, & ils les ont. mis au rang des prêtres : à la charge de n'entreprendre à l'avenir aucune fonction épisco pale, fous peine de dépofition. C'est ce qui a été ordonné au concile tenu à Ratisbonne par F'autorité du pape, & on y a declaré que les corévêques n'étoient point évêques, par ce qu'ils n'avoient été ordonnez ni pour un fiege épifcopal, ni par trois évêques..

AN, 8031

[ocr errors]

c. 6; VIS.

L'empereur continue: Nous avons ordonné de l'avis du pape Leon, de tous nos évêques & nos autres fujets, qu'aucun corévêque ne poure ra donner la confirmation, ordonner des prétres, des diacres ou des foudiacres, donner le voile à des vierges, faire le faint chrême, confacrer des églifes ou des autels, ou donner la benediction au peuple à la meffe publique : 'le tout fous peine de nullité, & dépofition de tout rang ecclefiaftique pour le corévêque: par- 424. ce que toutes ces fonctions font épifcopales, & que les corévêques ne font que prêtres. C'eft pourquoi les évêques confirmeront ou ordonneront de nouveau ceux à qui ils avoient impo. fé les mains, & ainfi du refte, fans crainte de réïterer les facremens. Cette difcipline eft conforme à celle des anciens conciles d'Ancyre & de Neocefarée, où les corévêques ne font mis qu'au rang des prêtres, & le canon d'Antioche V. Morin. bien entendu ne leur donne pas davantage.Mais ordin.Exer. Fordonnance du concile d'Aix-la-Chapelle v. c. 2. 6. micût pas £-tôt son effet, & l'usage des corévê

ques

Sup.. x6
16.17.
7. An
cyr. c. 16:

Neoc. c.14.
Ant. c. 10.
Sup. 12. n.

13

ANT 803.

Boll. te. 1.
Pi. 713.

to. 7 conc.

P. 1822.

ap Alcuin. p. 1873 De falist. doctr. t. 6: Aug. ap. p.

193.

Valafr. de

reb. eccl c..

25.

re.

XXVI.

803

Cap to. 1.

p. 405.

que

ques dura encore plus d'un fiecle: če ne fut
vers le milieu du deuxième qu'ils cefferent
en Orient &-en Occident. Il étoit difficile de
les contenir dans leurs bornes, & les évêques
ignorans ou negligens fe déchargeoient vo-
lontiers fur eux.
de tems

Le patriarche Paulin mourut peu
après, c'eft-à-dire l'an 804. l'onzième de Jan-
vier, auquel il eft honoré comme faint. Il
refte de lui plufieurs écrits dont les principaux
font le traité de la Trinité contre Felix & Eli-
pand nommé facrofillabus. Les trois livres con--
tre Felix. Le livre des inftructions falutaires
adreffé à un comte qui a paffé long tems fous
le nom de faint Auguftin. On dit Paulin
difoit fouvent des hymnes, principalement aux
meffes baffes & vers la confecration.

que

Sur la fin de l'an 803.l'empereur Charles tint un parlement à Vormes, où l'on rapporte une requête qui lui fut prefentée par tout le peuple. de fes états, contenant en fubftance: Nous. Evêques prions tous à genoux votre majefté que defordifpenfez mais les évêques ne foient pas contraints d'alde la guer- ler à l'armée, comme ils l'ont été jufques à Ana. Met. prefent. Mais quand nous marcherons avec vous contre l'ennemi, ils demeureront dans leurs diocefes, occupés de leur facré myftere;. & prieront pour vous & pour votre armée, chantant des ineffes, & faifant des proceffions & des aumônes. Car nous en avons veu de bleffez & de tuez dans les combats, Dieu fait avec quelle frayeur; & ces accidens font caufe que plufieurs fuyent devant l'ennemi. Ainfi vous aurez plus de combattans, s'ils demeurent dans leurs diocefes; car plufieurs perfonnes font occupées à les garder: ils nous aideront plus par leurs prieres, levant les mains au ciel comme Moïfe. Nous ne voulons donc point permet

Lib. VI. c.

27.0.

[blocks in formation]
« AnteriorContinuar »