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c. 5.

c. 6.

quantité de bled & de vin, & des autres fourni- A. 3449 tures qui font fpecifiées: les prêtres ne feront obligez de les porter qu'à cinq milles de diftance, & les officiers des évêques n'en prendront point prétexte de vexation. Les évêques en faifant leurs vifites, choifiront pour loger un lieu. où les paroiffes voifines puiffent commodément s'affembler, le curé du lieu, & les quatre autres voisins fourniront la quantité de vivres qui eft ici marquée, pour la dépense de l'évèque, fans que les gens puiffent en exiger davantage, ni faire de débris chez l'hôte Les évêques ne vifiteront qu'une fois l'année : du moins ils ne recevront cette fourniture qu'une fois. Ils 7. ne la recevront, que quand ils vifiteront en perfonne. Ils ne multiplieront point les paroiffes, pour augmenter leurs revenus, mais feulement pour l'utilité du peuple, & en les divifant ils c. 9. diviferont auffi la dépenfe des curez. Ils ne les obligeront qu'à deux fynodes, & dans les tems reglez. Ce capitulaire eft important pour con noître combien quelques évêques abufoient de leur pouvoir.

Au mois d'Octobre de la même année 844. les trois freres, Lothaire, Louis & Charles, s'ailemblerent près de Thionville. en un lieu nommé alors Judicium, aujourd'hui Jeuft. Ils promirent de garder inviolablement entre eux une amitié fraternelle, & de rétablir l'état de l'églife troublée par leurs divifions.Les évêques s'affemblerent pour cet effet, ayant Drogon à leur tête, & drefferent fix articles, que l'on compte entre les decrets des conciles. Les princes y font exhortez à demeurer parfaitement unis: à faire remplir inceffamment les fieges épiscopaux de-s meurez vacans à caufe de leurs querelles, ou: y faire rentrer les évêques qui en étoient chafLez: à remettre des abbez ou des abbesses dans Tome X.

Q

les®

XIX

Concile de
Thionville

Conc. ro. 7.

p. 800. Capir 10.2

p. 7.

Go La

3.

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AN 844 les monafteres donnez à des laïques, ou du moins obliger les évêques à en prendre foin afin que les reparations foient faites, l'office celebré & les moines entretenus; D'empêcher en general l'ufurpation des biens ecclefiaftiques; à la charge toutefois qu'ils fourniroit à l'état les fubfides néceffaires. Enfin de rendre à l'églife fon ancienne autorité. Les rois s'étant fait relire ces articles, les approuverent, & promirent de les obferver.

XX

Verneuil.

to. 7. Pi

1905. cap.

13.

Ap Lup. 195.

Deux mois après, & en Decembre 844. le Concile de roi Charles fit tenir à Verneuil fur Oife un concile des évêques de fon royaume; où préfida Ebroin fon archichapelain évêque de Poitiers, Conc, 2. p. quoique Venilon archevêque de Sens y fut preLent. On y fit douze canons, dans la preface defquels on exhorte le roi à conferver paix avec fes freres. Enfuite on le prie de préferer à toutes chofes le fervice de Dieu & la juftice; & pour cet effet d'envoyer des commiffaires par les provinces, afin de reprimer ceux qui com. mettent des crimes, & qui méprifoient la difcipline de l'églife. Que dans tous les dioceses on vifite les monafteres, dont plufieurs etoient re lâchez par pauvreté ou autrement. Que les moines vagabons ou apoftats, & les clercs de ferteurs foient châtiez fuivant les canons. Que ceux qui époufent des religieufes foient excom muniez,s'ils ne font penitence publique: & les raviffeurs reprimez, même par la puiffance féculiere. Il y a des religieufes, dit le concile, qui fous un faux prétexte de pieté prennent un habit d'homme, & fe coupent les cheveux: mais parce qu'elles le font plûtôt par ignorance que par malice, on fe contentera de les admonefter."

2.

Quelques évêques s'excufent du fervice de guerre, par la foibleffe de leurs corps, & vous

en

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n. 26.

en difpenfez quelques-uns; ils parlent au roi: AN. 863•
mais il faut prendre garde que leur abfence ne
nuife au service. C'est pourquoi, fi vous le trou-
vez bon, ils donneront la conduite de leurs
hommes à quelqu'un de vos vaffaux, qui les ré-
tiennent dans le devoir.Ce canon fait voir que
l'on n'obfervoit plus les reglemens de Charle-
magne, qui avoit difpenfé les ecclefiaftiques de Sup. XLV.
faire en perfonne le fervice de guerre, qu'ils
devoient à caufe de leurs terres. Et nous ve-
nons de voir que l'évêque Ebroin qui préfidoit
à ce concile, & Loup abbé de Ferrieres, qui en
dreffa les canons, s'étoient trouvez la méme
année au combat donné près d'Angoulême. En-
faite les évêques prierent le roi de ne pas laiffer
paffer plus long-tems fans évêque l'églife de Lup. epift.
Reims; & d'approuver l'ordination d'Agius é- 41. Sup.ms
vêque d'Orleans, faite dès l'année précedente 17.
par l'archevéque Venilon, du confentement de
fes fuffragans, fur le témoignage & la demande
du clergé & du peuple.

Drogon évêque de Mets & archichapellain de
l'empereur Lothaire fe vouloit faire reconnoître
pour vicaire apoftolique dans le royaume
Charles, fuivant les lettres qu'il avoit obtens
à Rome du pape Sergius. La chofe étr
exemple & d'une confequence dangere qu'un
évéque d'un royaume,cut autorité fi ceux d'un
autre, fans leur confentement;
quand faint
Gregoire donna å faint Virgile Arles le vica-
riat des Gaules, ce ne fut ément de ce roi &
pour le royaume
de Childebert, & du confet

des évêques. Toutefois es évêques du concile
de Verneuil ne rejettent pas ouvertement la
prétention deDrop-n, venerabic par fon meri-
te & fa naiffance car il étoit oncle des rois. Ils
dirent, qu'ils n'sfoient rien décider fur ce point;
& qu'il falloit attendre que l'on assemblât le plus
Q &

:

nomy

AN. 844. nombreux concile que l'on pourroit, de Gaule & de Germanie, pour connoître l'intention des metropolitains & des autres évêques, à laquelle, difent-ils, nous ne voulons, ni ne pouvons réfifter. Toutefois fi on peut donner à quelqu'un une telle commiffion, & fi elle n'a point d'autre caufe que celle que l'on avance: nous ne voyons perfonne à qui elle convienne mieux qu'à celui qui est notre confrere dans le facerdoce, & votre proche parent. Par ces paroles ils marquent leur confideration pour Drogon, & leur défiance de quelque entreprise du pape. Hincm. Drogon fouftrit très patiemment la réfiftance tafc. 44n. des évêques ; fans s'opiniâtrer à faire valoir fon vicariat pour ne pas caufer de fchifme dans l'églife.

31. p. 737

XXI. Faux mi

acles à Di

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ap! epift

La même année 844. Alberic évêque de Lan gres étant mort, Theobalde lui fucceda. Quelques tems après deux prétendus moines apporterent à l'églife de faint Benigne à Dijon des os 9.2.ob. qu'ils difoient être d'un faint; & les avoit ap portez de Rome, ou de quelque autre endroit 'Italie mais qu'ils avoient oublié le nom du . L'évêque ne jugea pas à propos de receFes reliques inconnues, ni de les méprifer ment; parce que ces moines prétendoient

entie.

en trou +

F

s'en alla des preuves autentiques. L'un d'eux l'autre, qui est demeuré à Dijon, mourut. Ceurles chercher, & ne revint plus, pendant ces prendues reliques ayant été dépo fées honorableme auprès du fepulchre de faint Benigne, on publiqu'il s'y faifoit des miracles; & que des femies tomboient tout d'un coup dans cette églife, y étoient tourmen tées, fans que l'on vit fur les aucune marque des coups, qu'elles difoienr avoir reçûs. Ce bruit attira une grande foule de peuple, pour ses prétendus miracles, & il s'y amalla jufques

Voir

5

:

à trois ou quatre cens perfonnes, qui ayant ain
été abatues dans cette églife, n'en vouloient
point fortir difant que fi elles retournoient
chez elles, elles feroient de nouveau frapées &
contraintes de retourner à la même églife. Il y
avoit entre elles non feulement des filles, mais
des femmes mariées, de tout âge & de toute
condition. Ces prétendus miracles n'arrivoient
pas feulement à S. Benigne, mais en d'autres
églifes de Dijon & du diocèfe, entre autres à
S. Andoche de Saulicu. L'évêque Theubalde crût
devoir confulter fur ce cas fon métropolitain
Amolon archevêque de Lyon, & lui envoya
pour cet effet fon corévêque, un an après que
les reliques eurent été apportées.

La réponse d'Amolon fut telle: Nous fom-
p.
mes d'avis que ces os, que l'on dit fans preuve
être de je ne fai quel faint, foient ôtés du fanc-
tuaire & mis hors de l'églife, dans le parvis,
fous une muraille; ou plutôt autour d'une au
tre églife en fecret & avec peu de témoins, en
un lieu pur & convenable: afin de leur rendre
quelque veneration, parce que l'on dir que ce
font des reliques; & parce que l'on n'en eft
pas affuré, ôter au peuple ignorant la matiere
de fuperftition. Il rapporte enfuite l'exemple
de faint Martin, & l'autorité du pape Gelafe: Vita per
puis il continue: Si l'on peut trouver qu'à cette Sever.c8.
occafion il fe foit fait deux ou trois guerifons Sup.l. xvt.
miraculeufes dans l'églife de faint Benigne, il n. 38.
faut en rendre graces à Dieu, fans approuver
pour cela le refte de ce qui fe fait dans cette é-
glife, ou dans les autres. Car ces prétendues re-
liques ayant été apportées pendant le carême,
où le peuple fuivant la coutume de plufieurs
heux frequente davantage les églifes; il peut ê-
tre arrivé qu'on les a montrées au peuple pour
Les honorer, & qu'à la folemnité de pâques, cet-
Q. 3

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