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du feu, & en tirer quelques confequences pour la Medecine. M. Amontons a trouvé que pour avoir des battemens d'artere plus frequens, on n'en a pas le fang plus chaud.

Comme le Thermometre de M. Amontons, ni aucun autre ne paffe la chaleur de l'eau boüillante, qui est beaucoup au-delà de celle que l'air peut recevoir du Soleil, il faut un autre Thermometre pour les degrés de chaleur fuperieurs, tels que font ceux qui fondent les Métaux. M. Amontons s'eft fervi d'un barreau de fer rougi feulement par un bout dans une certaine étenduë, & par conféquent toûjours inégalement échauffé depuis là jufqu'à l'autre bout. Differentes matieres pofées fur ce barreau à differentes distances du bout rougi, ou se font mises en fufion, ou ont donné d'autres marques du degré de chaleur qu'elles recevoient, & comme il y avoit un endroit où le fuif fe fondoit, ce qui eft un point commun au barreau, & au nouveau Thermometre, M. Amontons s'en eft fervi pour réduire les differentes diftances trouvées fur le barreau à des degrés de fon Thermometre, qu'il n'a qu'à fuppofer prolongé, de forte que la même mesure regne par tout.

Il arrive quelquefois que l'Auteur Anglois & M. Amontons difconviennent fur les mêmes faits, & même confiderablement, & quoique M. Amontons ait fait fes experiences avec un extrême foin, & qu'il en puiffe garantir l'exactitude, il vaut mieux fufpendre fon jugement, jufqu'à ce que l'on fçache plus précisément qu'on ne le fçait encore, de quelle maniere ont été faites celles de l'Auteur Anglois, & quelle a été la cause des erreurs, s'il Y en a. Ce n'est pas affés de fçavoir qu'on ne s'eft pas égaré, il faut encore pour une plus grande affûrance, fçavoir ce qui à égaré ceux qui ne font pas arrivés au même but.

SUR L'USAGE DU BAROMETRE

pour mesurer la hauteur des Montagnes & celle de l'Atmosphere.

L

gnes

*

page 132. à la fin.

'Hiftoire de 1700. a déja annoncé que M. Caffini V. les M. & ceux qui travailloient fous lui à la prolongation P. 229. de la Meridienne, oblervoient fur les hautes Monta où ils fe trouvoient, la hauteur du Barometre, pour la comparer à celle qu'il auroit euë en même temps à Paris, & en tirer un moyen de mesurer la hauteur des Montagnes au deffus du niveau de la Mer. M. Maraldi qui a eu part à ce grand travail de la Meridienne, a donné le detail des Obfervations du Barometre, & des con féquences qu'il en a tirées.

La hauteur ordinaire & moyenne du Barometre placé au bord de la Mer, eft fuppofée de 28 pouces, qui égalent. le poids de tout l'air fuperieur. Si on porte le Barometre plus haut, il baiffe, parce que le Mercure eft foûtenu par une moindre hauteur d'air. Il baiffe d'une ligne quand on le le porte à 60 pieds ou environ au deffus du niveau

de la Mer.

Comme le Barometre varie, felon les differens changemens de l'air, de l'air, & principalement par rapport au temps. ferain, & au vent ou à la pluye, il eft vifible que les obfervations par lesquelles on veut trouver la quantité dont il descend pour une certaine hauteur, doivent être faites dans le même temps, afin que les changemens de l'air n'entrent pour rien dans fon élevation ou dans fa def

cente.

Si la hauteur de 60 pieds ou environ, répondoit toû jours à une ligne dont le Mercure defcendroit, il feroit. bien aifé de trouver la hauteur d'une Montagne au def fus du niveau de la Mer, quand on fçauroit à quelle hauteur étoit le Barometre au bord de la Mer, & de com

bien il defcendoit dans le même temps étant transporté au haut de la Montagne. Mais parce que l'air eft toujours moins condente à meture qu'il s'eloigne davantage de la furface de la Terre, la colonne d'air, qui prise depuis le niveau de la Mer peut foutenir une ligne de Mercure, eft plus condenfee, & par conféquent moins haute que la colonne fuperieure qui peut foutenir une autre ligne, & ainfi de fuite, felon une certaine progreffion que l'on ne connoît point

Pour la découvrir Mrs Caffini & Maraldi prirent geométriquement la hauteur des Montagnes qui fe trouverent fur le chemin de la Meridienne, & quand ils purent fe tranfporter jufqu'au haut, ils obferverent quelle etoit la defcente du Barometre. Ils avoient fait le même jour, lorfqu'il avoit été poffible, une obfervation du Barometre au bord de la Mer, ou dans un lieu dont ils connoif foient l'élevation fur le niveau de la Mer, ou en tout cas, ils ne pouvoient manquer de trouver à leur retour les obfervations perpetuelles du Barometre qu'on a fait à l'Obfervatoire, que l'on fçait être plus haut que la Mer Oceane de 46 Toifes.

Par les comparaisons des différentes hauteurs des Montagnes, avec les différentes defcentes du Mercure fur ces Montagnes, Mrs Caffini, & M. Maraldi jugerent que la progreffion, fuivant laquelle les colonnes d'air qui répondent à une ligne de Mercure vont en augmentant de hauteur, pouvoit être telle que la premiere colonne ayant 61 pieds, la feconde en eût 62, la troisieme 63, & ainfi toûjours de fuite, du moins jusqu'à la hauteur d'une demi-lieuë; car ils n'avoient pas obfervé fur des Montagnes plus élevées. En fuppofant cette progreffion, ils retrouvoient toûjours à quelques toifes près par la defcente du Mercure fur une Montagne, la même hauteur de cette Montagne qu'ils avoient euë immediatement par l'operation geometrique,

On peut donc, en admettant cette progreffion, mefurer par un Barometre qu'on portera fur une Montagne,

אדיד

DES SCIENCES.

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combien elle fera élevée fur le niveau de la Mer, pourvu que l'on puiffe fçavoir à quelle hauteur étoit à peu près en même temps le Barometre fur le bord de la Mer, ou dans un lieu, dont l'élevation au dessus de la Mer foit connue. Et cette methode reüffira le plus fouvent, quand même la Montagne feroit fort éloignée de la Mer, quoiqu'on pût craindre que dans ces deux lieux éloignés, les différentes hauteurs du Mercure, n'euffent rapport aux differentes conftitutions de l'air, auffi bien qu'à fes differentes hauteurs ; car on a remarqué par la comparaifon des obfervations du Barometre faites en France, en Italie, en Angleterre, & en Espagne, que les variations du Barometre, principalement lorfqu'elles font promptes & foudaines, y arrivent ordinairement les mêmes jours. 11 faut toûjours fe fouvenir que la hauteur de la Montagne qu'on veut mefurer, ne doit point paffer une demi-lieuë, parce que la jufteffe de la progreffion fuppofee n'a été éprouvée que jufques-là.

Que fi cette progreffion regnoit dans toute l'Atmof phere, il feroit bien facile d'en trouver la hauteur ; car les 28 pouces de Mercure qui égalent le poids de toute l'Atmosphere etant la même chofe que 336 lignes, on auroit une progreffion arithmetique qui auroit 336 termes, dont la différence feroit un, & le premier terme 61, ce qui donne aussi tôt la fomme, qui feroit de 6 lieuës pour la hauteur de toute l'Atmosphere, & l'air de la 336° colonne feroit plus de fix fois moins condensé que celui de la premiere. Mais l'incertitude du principe fe répand fur toutes ces conclufions, & il ne faut encore rien déterminer de précis fur la hauteur de l'Atmosphere, & fur fes différens degrés de densité. C'est asses d'avoir trouvé une maniere commode de mefurer par deux obfervations corref pondantes du Barometre, l'elevation de la plupart des Montagnes au deffus du niveau de la Mer, ce qui feroit une operation prefque impraticable, par d'autres Methodes; dès que la Mer eft un peu éloignée.

SUR LE SENS DONT PLUSIEURS Corps fe tournent.

E n'eft pas feulement l'intelligence qui nous manChun' Pad que pour découvrir les caufes naturelles, il femble que les yeux nous manquent auffi pour voir les effets, & mille chofes fe presentent inceffamment, qui ne font point obfervées.

Combien y a-t-il de gens qui s'apperçoivent que les Coquilles des Limaçons, qui font des helices tournées autour d'une forte de cône, font toutes tournées d'un mê me fens dans une même efpece, & ce qui est encore plus. confiderable, d'un même fens dans prefque toutes les efpeces ce fens eft de gauche à droite, à les regarder la pointe en haut. M. Parent, aprés plufieurs recherches de tous les Limaçons de terre, de riviere, de mer, & même. des pierres, n'a pû trouver que trois efpeces dont les coquilles fuflent tournées de droite à gauche.

Il a étendu cette obfervation fur les Plantes. Il y en a un grand nombre, qui ont ou leurs tiges, ou leurs feurs, ou leurs goufles tournées d'un certain fens ; d'autres dont les fleurs ou les graines s'attachent en helice autour de la tige, & par confequent s'y attachent en un fens détermi né, ce lens eft toûjours le même dans la même efpece ; & de plus, M. Parent ayant fait des dénombremens les plus amples qu'il a pû des différentes efpeces par rapport à ces fortes de proprietés, il a toûjours trouvé qu'un certain fens dominoit, c'est à-dire, par exemple, que fur 33 espe ces de Plantes qui avoient leurs tiges tournées à droite, il n'y en avoit que 4 qui les euffent tournées à gauche, que dans 15 efpeces, les gouffes étoient tournées à gauche, & dans 2 feulement à droite.

M Parent a remarqué de même que les fibres du cœur de l'Homme font toûjours tournées en même sens, les exterieures de droite à gauche en descendant, & les in

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