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Idée du Conte de Jaunillane, ou l'Infante Jaune, imprimé à Badinopolis, en 1741.

L'auteur eft représenté à la tête du livre en robe de chambre, écrivant dans fon cabinet entouré de magots, de génies badins, de rats, de papillons & de fumée. Le héros du conte eft le prince Percebourfe. On le voit dans la première eftampe, habillé à la françoife, fuivant la mode & le coftume de 1740, fe promenant en rêvant dans l'allée des Idées. Dans la feconde on le voit encore raifonnant avec la fée aux Echarpes qui eft fortie d'une grofeille que le prince avoit cueilli. Dans la troisième on voit deux petites naines trouvées dans un autre grofeillier, & qui vouloient donner des croquignoles au prince qui en eft fort embarraffé. Dans la quatrième, le prince affis toujours dans la même allée, voulant manger un abricot, en fait fortir une tête charmante, un peu trifte & penchée.

Dans la cinquième, Percebourfe ayant, non fans peine, trouvé le corps de fa princesse, lui rend & y rajufte la tête & les mains qui lui appartenoient. Dans la fixième, la

fée Vicieufe marie Percebourfe avec la prin ceffe Penfive.

Dans la feptième on voit la princeffe Penfive déjà mariée, arrêtée par le géant Borgne. La huitième repréfente la fée Lutine prenant foin d'un jeune prince encore enfant, que l'on appelle le Prince des Coudes, & qui paroît destiné à être l'amant de Jau nillane, ou l'infante Jaune, fille de Penfive & de Percebourfe. Dans la neuvième & dernière, attendu que le titre fait la dixième, on voit que Penfive renverse un verre magique, ce qui lui attire des malédictions de la part de l'enchanteur Großourcils & de la fée Robinet. On ne fait plus ce que tout cela devient, le conte finit brufquement, parce que l'auteur retourna en Suède.

Duclos mourut le 26 Mars 1772.

Il eft Auteur de

Les Confeffions du Comte de ***
Confidérations fur les Maurs;

Hiftoire de Louis IX;

Remarques fur la Grammaire du Port Royal; Differtations dans les Mémoires de l'Académie des Belles-Lettres.

Il parut en 1759 un roman in-12, ayant

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imitation du roman d'Acajou ; & il faut convenir que c'eft une ingénieuse bagatelle.

Il a eu beaucoup de part à l'édition de 1761, du Dictionnaire de l'Académie Françoife.

Il avoit commencé une fuite à l'hiftoire de cette compagnie, que M. d'Alembert a continuée en publiant les éloges des académiciens morts. D'Alembert étoit l'écrivain qui pouvoit remplacer entièrement Duclos. L'un & l'autre aimoient la vérité, & avoient Le courage de la préfenter, & de la rendre tout à la fois inftructive & piquante, fans jamais la faire dégénérer en fatire & en farcafme. Que les auteurs qui auront à prononcer fur les réputations, prennent Duclos & d'Alembert pour modèles.

DUCLOS (le chevalier DE) qui vit peut-être encore, eft auteur d'un ouvrage intitulé: les cinq Cent Matinées & une demie, contes fyriens, 2 vol. in-12 1756.

C'est une imitation des mille & une Fadaifes, & des mille & une Faveurs.

DEROIS. Il eft auteur.

Du Loup Galeur & de la Jeune Vieille, in-12, 1744.

Ces deux romans furent attribués à madame de Villeneuve, qui s'en défendit & n'eut pas tort; mais nous devons déclarer qu'il ne nous a point été poffible de conftater l'existence de ce monfieur de Rois dont il n'eft fait mention qu'à la tête de fon livre. On croit que le comte de Caylus s'eft caché fous ce nom.

DOW (Alexandre), eft Anglois; il a paffé plufieurs années dans les Indes. Pendant qu'il apprenoit la langue perfane, on lui procura les contes d'Inatula de Dehli ; il les traduifit d'abord pour fon ufage & pour se familiariser avec le perfan; enfuite il rendit publique fa traduction. On peut lui reprocher de s'être trop attaché à rendre le tour métaphorique des perfans. Le traducteur françois des Contes perfans a confervé les mêmes défauts. Ces contes paroif fent une imitation des Mille & une Nuits.

M. Dow eft auteur de l'Hiftoire de l'Indoftan, 2 vol. in-4°., qui a été traduite en françois en 1768. C'est un Ouvrage eftimable à tous égards. Nous croyons que l'Au

F

FAGNAN (Madame), elle eft encore vivante, mais elle vit dans la retraite, & n'a confervé aucun rapport avec les Littérateurs & la littérature: elle garde le filence depuis une trentaine d'années ; fes Ouvrages font:

Kanor, Contes des Fées, in-12, 1750;
Minet-Bleu & Louvette, in-12, 1768;

Les Miroirs des Princeffes orientales, in-12, 1755.

Ce roman fut dédié à la marquife de Pompadour, qui protégeoit l'Auteur avec une forte d'attachement. On ne peut pas dire que les ouvrages de madame Fagnan font des chefs-d'œuvres, mais ils font à une grande diftance de la médiocrité ; en les lifant, on n'eft point tenté de demander qu'ils foient meilleurs. Il paroît que l'Auteur réuniffoit de l'enjouement à la vivacité, & qu'elle favoit vernir fes écrits; un coloris doux & frais y domine; &, fans être frappé ni arrêté par des faillies d'ef

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