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à la priere de Terentius Prifcus. Il y parle de l'Empereur epi.4. Nerva,& de Trajan qui eftoit au moins Cefar.bDes le roc livre epi.6.8. 61.10.epi.34. il parle de Trajan comme Empereur, & luy donne le titre de Prince. 'Pline en l'honneur duquel il avoit fait une epigramme, 1.10.epi.19. 'luy donna une fomme d'argent lorfqu'il fe retira de Rome,] Plin.l.3.cp.zz. & pleura fa mort lorsqu'il en fceut la nouvelle. Il l'aimoit, & p.212. eftimoit fon genie.

[Mais il feroit à fouhaiter qu'il y euft autant de pudeur & de modestie dans ses vers, qu'il y a quelquefois d'efprit.]'L'eftime n.p.212|Lamp qu'en faifoit L. Verus adopté par Adrien, qui l'appelloit fon v.Ver.p.15.c. Virgile, ne luy est pas fort honorable. 'Scaliger juge qu'il n'a Bail.poet.c. jamais fi bien rencontré, que lorsqu'il a dit de fes propres vers, 1165-p.412.4132 qu'il y en avoit de bons, quelques uns de mediocres, & plus de méchans que d'autres. On trouve que la premiere partie eft la plus petite.'Car outre ce qu'il y a contre les mœurs,on remar- p.414. que mefme beaucoup de defauts dans fon genie, dans son style,

du

& dans fes pointes. 'Outre les 14 livres d'epigrammes, on en Voff.po.lat.c. attribue un à Martial fur les fpectacles. Voffius croit que c'est 3.P.46. un recueil des vers de Martial & de quelques autres poetes temps.[Il eft fait apparemment fur les fpectacles que Tite fit reprefenter en l'an 80. L'ordre des lettres de Pline peut porter à mettre la mort de Martial à la fin de l'an 100.]'On luy donne p.46 Alex.v.p quelquefois le furnom de Cocus ou Cuifinier, foit que fon pere Lou luy mefme en fa jeuneffe]n'eust pas eu de plus haut emploi, foit pour quelque raison inconnue.

126.eln.C.p.

:68.1.a

19.20.

'Martial ne parle jamais de Stace, quoiqu'ils vécuffent à Rome Voff.p.46. en mefme temps: & on croit que cela vient de jaloufie, parceque Stace plaifoit fort à Domitien par fon extreme facilité à faire des vers fur le champ.'Nous avons de luy deux poemes p.45. heroïques, la Thebaïde en 12 livres, & l'Achilleïde, qui n'a Bail.poet.c. que deux livres, parceque la mort l'a empefché de l'achever. 1166.p.425. [Il les a adressez l'un & l'autre à Domitien] 'aprés la guerre Stat.theb.l... des Daces. [Nous avons encore cinq livres de filves ou de plufieurs petits poemes fur divers fujets, dont beaucoup font pour Hater Domitien.J'Ses poefies furent fort estimées de fon temps à Juv.la .7.v.823 Rome par le peuple: elles ont fait auffi les delices&l'admiration Bail.c.1166.p. du moyen age: & mefme Jule Scaliger trouve qu'aucun poete n'approche fifort de Virgile. Mais il s'eft fait tort par ce jugement auffibien que par quelques autres, 'puifque les plus habi- p.4243 les d'aujourd'hui regardent Stace moins comme un bon que comme un méchant historien, ou tout au plus comme un

poete,

425: 423.

F.426.

45.

poete irregulier & monftrueux. 'Ses filves qu'il faifoit souyent
fur le champ & fans étude, font plus eftimées que le reste, à
caufe des chofes excellentes qui s'y rencontrent parmi plu-
fieurs affez communes.

Voff.po.lat.. 'Il s'appelloit P.Statius Papinius; & il ne le faut pas confon-
dre avec Statius Surculus, ou plutoft Urfulus qui enfeignoit la
rhetorique dans les Gaules fous Neron. Celui-ci eftoit de Tou-
Juv.fat.7.v.83. loufe: & on marque que le poete eftoit de Naple. Juvenal nous-
apprend qu'il n'eftoit pas riche, & qu'aprés avoir acquis bien
de la reputation par fa Thebaïde, if eftoit obligé de faire des
pieces de theatre, & de les vendre à des comediens pour pou-
Voff.p.45-46. voir vivre.'On marque que ce poete a efté commenté par un
Placidus Lactantius qui a écrit auffi quelque chofe fur Ovide,
& qui paroiffoit au pluftoft dans le VI. fiecle, puifqu'il parle

de Boece.

J

ARTICLE XXIV.

De Juvenal, Silius,& quelques autres poetes.

UVENAL qui connoiffoit fi bien Stace, vivoit donc auffi à Rome fur la fin du regne de Domitien, & mefme fous Nerva ou fous Trajan, fi Martial ne s'eft retiré de Rome qu'en ce Mart.l.z.epi. temps là,]'puifque Martial luy écrit de fa retraite de Bilbilis, le fuppofant à Rome : & on voit par Juvenal mefme qu'il écrivoit aprés la mort de Domitien. Il parle de l'exil de Marius Prifcus["banni au commencement de l'an 100.] Luy&Martial V.Trajan eftoient fort unis ensemble.

18.p.445.

a Juv.lat.4.v. 38.13. bn.p.277.

€ Mart.l.7.epi. 23.901.12.epi.

18.

C.3.P.47.

374.2.

dOn donne à Juvenal les noms de Decimus Junius Juvenalis, Voff.po.lat. & on marque qu'il eftoit d'Aquin. Il s'eft rendu tres celebre Amm.1.28.p. par fes fatyres: '& elles fe lifoient par beaucoup de Romains qui ne lifoient point d'autres livres.[Ilferoit neanmoins à fouhaiter qu'en reprenant avec tant de feverité les mœurs des autres, il ne nous euft pas fait voir qu'il eftoit luy mefme fans puBail.poet.c. deur;]'& qu'il n'euft pas combatu les vices d'une maniere qui 1164.p.408. enfeigne plus à les commettre qu'elle n'en infpire l'averfion. Sid.car.9.v. [Son ancienne vie]'autorifée par S. Sidoine, dit qu'un come

274.

dien trop puiffant à la Cour, offenfé de quelques vers de sa set-
tieme fatyre, le fit bannir en Egypte, en l'envoyant comman-
der à l'age de quatre-vingts ans un regiment campé à l'extre-
mité de ce pays, où il mourut peu après accablé d'ennui & de

II.

V.Neron S

28.

*NOT BIS.

davum.

chagrin.'Trajan aimoit beaucoup un danseur nommé Pylade. Dio,val.p.709.
[On croit queQuintilien marque Juvenal, ]'lorfqu'il dit qu'il y Quint.l.ro.c.1.
avoit de fon temps des poetes fatyriques dignes d'eftime, & P.50.2.
qui feroient un jour fort celebres. 'Saumaife croit que l'ancien Spart.n.S.p.
fcoliafte de Juvenal peut avoir écrit vers le mefme temps que
Spartien,[c'est à dire fous Diocletien & Conftantin, au com-
mencement du IV. fiecle.]

162.1.d.

1164.P.40S

'Jule Scaliger &quelques autres critiques ont preferé la force Bail.poet.c. de Juvenal å la fimplicité d'Horace: mais leur autorité n'a pu empefcher que toutes les personnes habiles ne foient aujourd'hui dans un sentiment contraire, & ne jugent que le genie declamateur & mordant de Juvenal, eft beaucoup audeffous de cette naïveté fine, delicate, & naturelle d'Horace: de forte qu'on croit faire grace au premier de le mettre pour le premier fatyrique aprés l'autre, parcequ'entre les poetes latins il ne s'en eft point trouvé qui aient pris la place du milieu.

a Bail.poet.c.

1.c.29.p.157. cp.155.156.

1162.P.392.

'Ĉaius Silius Italicus[dont nous avons parlé"en d'autres en- Mart.l.4.epi. droits, ]s'eft rendu*celebre par fon poeme de la feconde guerre 14-P-387. Punique loué par Martial, 'quoiqu'il ne fe foit appliqué à la 1.7.epi.62.p. poefie qu'après avoir longtemps plaidé, & avoir efté Conful 409. en l'an 68,'& quoiqu'il y réuffift plus par étude que par genie, Plin.l.3.ep.7. Les modernes l'eftiment tres peu en qualité de poete: mais P.169. on trouve qu'il furpaffe tous ceux de fon temps pour la pureté 162.p.388. de la langue. Il fuit avec affez d'exactitude la verité de l'hiftoi- & Voff.h.lat.l. re, & on en peut tirer des lumieres mesmes qui pour les temps ne font pas de fon principal deffein,'y ayant des faits qui ne fe Bail.poet.c. lifent point ailleurs. 'Pline le jeune nous apprend prefque tout ce que nous favons Plin.l.3.ep.7.p. de l'histoire de Silius. C'est dans la lettre où il parle de fa mort, qui arriva fous Trajan[en l'an 100, s'il y a quelque ordre dans les lettres de Pline.]Il mourut le dernier de tous ceux qui avoient esté Confuls fous Neron, comme il avoit auffi esté le dernier Conful de fon regne. Il fe laiffa mourir de faim ne pouvant plus fouffrir un"clou que les medecins ne pouvoient guerir,[fans fonger qu'il alloit tomber dans d'autres douleurs bien plus intolerables & plus violentes. J'Ce qu'il dit de Domitien Silius,l.3.p.51. dans fon poeme fait affez voir qu'il le compofoit fous ce prince, aprés la guerre des Sarmates,[fous laquelle il peut comprendre celle des Daces.] Il femble marquer fon edit pour arracher les vignes.

168.

P.170.171.

'Voffius croit que Terentien qui commandoit à Syene en Mart.l.1.epi.

87.p.371| Voff. po.lat.p.47.

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Egypte du temps de Martial, peut estre le Terentianus Mau rus, dont nous avons un poeme fur les mefures des piez & des Longi.c.1.p.1 vers[qui eft quelquefois cité parS. Auguftin.]'D'autres croient

n.p.238.

48.

P.49.

pas

que ce grammairien eft Poftumius Terentianus à qui Longin adreffe fon ouvrage Du genre fublime,[vers l'an 270,] & que ce qu'on tient communément qu'il eftoit de Carthage n'est veritable. Ce poeme eft fort eltimé par les plus habiles. Voff.po.lat.p. Le mefme Voffius ramaffe ce qu'on trouve particulierement dans Martial de plufieurs autres poetes de ce temps-ci, dont il ne nous refte point d'ouvrages, comme de Curtius Montanus, de Turnus & Scæva Memor qui eftoient freres, d'Aruntius Stella,'de Codrus ou Cordus, de Paccius, de Fauftus, de Ru brenus Lappa, de M. Unicus, de Ligurinus, de Theodore, de Canius, de Licinien,de Voconius Victor,'de Paffienus Paulus. Juv.fat.1.p.41 Il paroift furtout que Turnus s'eft rendu fort celebre par fes Mart.l.7.epi. fatyres. Quoiqu'il fuft d'une naiffance mediocre, il s'estoit ren Voff.p.48. du puiffant dans la Cour de Tite & de Domitien. Voffius marque que Scaliger a cru que la tragedie d'Octavia qu'on joint à celles deSeneque, pouvoit eftre de Scæva Memor: [mais il ne dit point furquoi cette opinion fe peut appuyer.]

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96.

Suid...956.b.

a

Suidas nous a confervé la memoire d'Epaphrodite auteur de plufieurs livres fur la grammaire, [que nous n'avons plus.} Il eftoit deQueronée[dans la Beocie,]& avoit efté esclave d'un Modefte Prefet d'Egypte. Il fut celebre à Rome des le temps de Neron, & vécut jufque fous Nerva. Il mourut agé de 75 ans..

Godeau,p.246:

APOLLONE DE TYANES,
CELEBRE PHILOSOPHE, ET MAGICIEN..

E defir que nous avons d'éclaircir tout ce qui peut regarder l'hiftoire de l'Eglife, nous oblige de dire quelque chofe du celebre Apollone de Tyanes,]'l'un des plus dangereux ennemis qu'elle ait eus dans fa naiffance, par l'innocence apparente de fa vie, & par fes miracles pretenApol.Ty.v.l. dus.'Le demon femble l'avoir mis au monde felon fes propres panegyriftes,[vers le mefme temps que J.C. y voulut paroiftre,

1.c.3.p.5.d.

Ou

Vila perf.

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ou pour balancer fon autorité dans l'efprit de ceux qui pren-
droient les illufions de ce magicien pour de vrais miracles;ou]

afin que ceux qui le reconnoiftroient pour un vray fourbe & Godeau,p.246.
pour un magicien, fuffent portez à douter auffi des merveilles
de J.C. & de fes difciples.

Hierocle[qui fe fignala"du temps de Diocletien entre les Euf.in Hier.p.. de Diocl.§. ennemis de l'Eglife,Ja ofé faire cette comparaifon d'Apollone 434.b.c{483. avec J.C,'en quoy il a eu quelques imitateurs.[Il fut auffitoft Aug.ep.B.136: refuté par Eufebe de Cefarée, dont nous avons encore l'ouvra- P.401.a138.§ 18.p.417.f.g. ge: & l'on y peut voir une partie de ce qui fe peut dire fur ce fujet, dans lequel noftre deffein qui ne regarde que ce qu'il ya d'hiftorique, ne nous permet pas d'entrer.}

'La vie d'Apollone a efté d'abord écrite par Damis origi- Apol.Ty.v.l.i naire de Ninos ou Ninive, le plus attaché à luy de tous les dif- 3.P.4.d ciples. Et cette vie qui n'eftoit proprement que des memoires p.5. affez mal écrits,eftant tombée entre les mains de l'Imperatrice Julie 'femme de Severe, elle les donna à Philoftrate, qui fur Voff.b.g.l.2.c. cela, & fur ce qu'il put tirer des ouvrages d'Apollone mesme, 15.p.235. & de quelques autres memoires, forma l'hiftoire que nous en 1.c.2.3.p.4.5. a Apol.Ty.v.l. avons. Il parle d'un Maxime d'Eges qui avoit compofé un livre c.3.p.s.buf. fur Apollone, & d'un Maragene, qui en avoit écrit quatre in Hier.p.435. livres. Mais il ne veut point qu'on s'arrefte à ce dernier, [dont & Apol.Ty.v.f.. le recit n'eftoit peuteftre pas fort favorable à fon heros. Nous .c.p.5.b. ferons donc un petit abregé de Philoftrate, pour en marquer Ja chronologie, & afin qu'on n'ignore pas tout à fait quel a efté eet inftrument celebre de la malice du demon,]'& ce finge de Godeau,p.2477· J.C, comme l'appelle un auteur celebre de noftre temps.

a.

b

Suid.a.p.377.

'S'il a vécu cent ans & plus, comme quelques uns le difoient, c.t.p.18.all.8. [il doit estre né vers le mefme temps que noftre Sauveur, trois C.12.p.428.b ou quatre ans avant l'ere commune, puifque nous verrons qu'il d eft mort à la fin de l'an 96 de cette ere, ou fort peu aprés. 'Il Apol.Ty.v.l.1. naquit à Tyanesen Cappadoce, (d'où il a pris le furnom par 6.3 p.5. lequel tous ceux qui en parlent le diftinguent des autres A pollones:]'& il eftoit luy mefme bien aife qu'on le luy donnast, 1.7.c.16.p.366. On nous depeint fa naiffance comme accompagnée de divers prodiges, dont Eufebe fe moque d'autant plus, qu'il cuft efté d'Euf in Hier. difficile de trouver des témoins qui en répondiffent.[Et-nean P-445.c.24 moins quand le demon aura dit à fa mere qu'elle devoit avoir un demon pour fils, l'effet le confirme affez. J'A quatorze ans Apol.Ty.v.l. il alla étudier à Tarfe[capitale de la Cilicie, & peu aprés à cs.p.7.d. Eges[qui eft dans la mefme province.]Ce fut là qu'il apprit la

Tom. II.

C.

1.1.c.3.4.p.5.6.

ep.3.b.c.

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