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70, deVefp. tois, diminua bientoft l'ardeur de cette revolte dans la plufpart

I, 2.

edixere.

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des peuples des Gaules, 'portez naturellement à la paix. Ceux c. 68.
de Reims furent les premiers qui penserent à la foumission: & c.67;
ils envoyerent partout"prier qu'on envoyaft des deputez pour
deliberer en commun s'il failoit choifir la paix ou la guerre.
'L'affemblée se tint à Reims, où Tullius Valentinus deputé de c. 68.69.
Treves foutint fortement pour la guerre. Chacun loua fon cou-
rage, mais on fuivit comme plus utile le sentiment de Julius
Aufpex qui parla au nom de ceux de Reims pour la paix & l'o-
beïffance. Car or voyoit déja que la jaloufie & les piques d'en-
tre les peuples & les principaux empescheroient la victoire ou
en ruineroient le fruit. Ainfi hors ceux de Treves, de Langres,
& peu d'autres villes, tout le refte refolut de demeurer dans
l'obeïffance des Romains. On écrivit au nom des Gaules à ceux
de Treves, pour s'offrir d'interceder en leur faveur s'ils vou-
loient deflors quitter les armes : mais le mesme Valentin meil-
leur harangueur que capitaine, les empefcha d'accepter ces
offres.

de

b

II. P.975.c.

Tac.l. 4. c. 68. 71. p. 108/1. .c.21.p.121.

c.

b. 1. 4. c. 70.

'Ce qui contribua beaucoup à refoudre les Gaulois à la paix, c. 68. fut le bruit de l'armée que l'on envoyoit contre eux, compofée quatre legions d'Italie, deux d'Espagne, & une d'Angleterre, avec deux grands capitaines, Annius Gallus, & Petilius Cerealis 'qui avoit déja commandé dans la Germanie. Jofeph Jof. bel 7.c. dit que Vefpafien en luy donnant le Confulat, [ peut eftre pour l'année fuivante, ] luy avoit auffi envoyé l'ordre d'aller gouverner l'Angleterre, mais qu'ayant appris en chemin l'etat des Gaules, il avoit tourné de ce cofté là: '& il le fit par ordre de Mucien, comme nous l'apprenons de Tacite. 'Il avoit beaucoup de cœur, de hardieffe, "mais quelquefois peu de vigilance. Sex. tilius Felix arrivé avant luy avec quelques troupes, avoit défait Tutor à Bingen [fur le Rhein] audeffus de Mayence, & ramené Tribocci, à l'obeïffance quelques troupes Romaines, avec"tout ce qui eft Vangiones, le long du Rhein depuis Mayence jufques à Bafle. Les legions qui avoient pris le parti des Gaulois, jurerent de nouveau obeïffance à Vefpafien, & de Treves où elles eftoient, elles s'en allerent à Mets qui obeïffoit aux Romains. 'Elles fe joigni- c.72. p. 109. rent enfuite à Cerealis, qui les croyant affez punies par la honte qu'elles avoient de leurs fautes, leur promit de ne s'en point fouvenir, & fit défense à tous les autres foldats de leur en parler jamais.

Nemetes.

Tac. 1. 4. c.7 1.

C. 72. P, 109.

C. 73.74.

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70, de Veíp. 1, 2.

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ARTICLE VII.

Cerealis General Romain défait Civilis & fes troupes,& reduit tout
à l'obeisance: Velleda fait la Propheteffe en Allemagne.

EREALIS défit d'abord les troupes de Treves, & prit

CE

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Valentin leur chef à "Rigol ou Reol fur la Mofelle, [deux Rigodulum. lieues audeffous de Treves.] 'Il entra le lendemain dans Treves, & empefcha les foldats de la piller, ne voulant pas donner d'abord une mauvaise impreffion de luy par une action fi honteufe. 'Il fe contenta de reprocher aux habitans par un fort beau difcours & de trés bonnes raifons, la legereté avec laquelle ils avoient pris les armes, & de les exhorter à aimer les Romains Front. ftrat. 1. à l'avenir. Il traita avec la mefme bonté ceux de Langres, 'qui pour reconnoiftre cette grace qu'ils n'attendoient pas, luy offrirent,dit un auteur de ce temps-là, foixante & dix mille hommes de guerre. 'Et ils avoient encore des troupes dans l'armée de Civilis. a Il envoya Valentin chef de ceux de Treves à Domitien, qui le fit mourir.

4.c.3.P.83.

Tac. c. 77. P. 110.

a c. 85. P.112.

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'Civilis, Tutor, & Clafficus, raffemblerent bientoft leurs trou-
pes, pour marcher contre Cerealis. L'ayant furpris, ils entre-
rent jufques dans fon camp,& y mirent tout en defordre. Cepen-
dant fon courage rétablit ce que fon peu de foin avoit perdu. Il
repouffa les ennemis & prit leur camp des le jour mefme. 'Cet-
.te bataille se donna à la porte de Treves fur la Mofelle: [& c'eft
apparemment celle où] 'Dion dit que le nombre des morts fut
fi grand de part & d'autre, que le cours de la riviere en fut ar-
refté. Tacite [qui fait affez fouvent profeffion d'impieté, ] re-
connoift neanmoins dans cet evenement une operation parti-
culiere de Dieu, qui changea tout d'un coup les efprits, & fit
par une terreur fubite ceux qui eftoient déja victorieux.
La ville de Cologne'qui avoit pris malgré elle le parti de Ci- &c,
vilis, l'abandonna des qu'elle crut le pouvoir faire avec fureté.

fuir

'D'autre part neanmoins les ennemis'eurent de l'avantage &c. en diverfes petites rencontres: '& Civilis ayant fait une nouvelle armée dans l'Allemagne, vint fe pofter au Vieuxcamp. Cerealis fortifié par de nouvelles troupes l'y vint attaquer. Mais la campagne marécageufe d'elle-mefme, & inondée exprés par Civilis, eftoir plus avantageufe aux Allemans, 'qui en effet y battirent les Romains dans une efcarmouche. 'Cepen

dant

70, develp. dant les deux chefs ayant voulu le lendemain donner une ba.

I, 2.

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taille generale, les Romains y remporterent la victoire, '& Ci- c. 19. p. 120. vilis fe renferma dans l'ifle des Hollandois.

23.

24.

'Claflicus, Tutor, & 113 Senateurs de Treves, pafferent le c.19-21. p.120. Rhein pour aller chercher de nouveaux fecours dans l'Allemagne: & ils en amenerent affez pour attaquer tout à la fois les troupes Romaines poftées [le long du Rhein] "à* Arnhem, Wageningen, Rhenen, & Duerftede, dans l'eiperance de réullir au moins en quelque endroit. Ils cauferent en effet partout beaucoup de trouble, & quelque dommage: '& peu de 22.p.11. jours aprés, Civilis entra durant la nuit dans le camp de Cerealis, placé fur le bord du Rhein, y tua beaucoup de monde, emmena l'amiral avec plufieurs autres vaiffeaux, & penfa enlever Cerealis mefme occupé à des plaifirs criminels, au lieu de fonger à garder la difcipline, & à la faire garder par fes foldats. 'Nonobftant ces petits avantages, Civilis fe vit enfin con. traint d'abandonner fon ifle mefme à la difcretion des Romains & à fe retirer audelà du Rhein. 'On pretend qu'il pouvoit inonder la Hollande déja toute couverte d'eaux par les pluies de l'autonne, & y fubmerger les Romains. Il fe fit un merite de ne l'avoir pas voulu: & il paroift au moins qu'il fe lafloit alors de la guerre, & que depeur que les fiens ne le livraffent aux Romains, il fe refolvoit à accepter les conditions que Cerealis luy offroit. 'Ils eurent une conference fur une riviere, [dont on c.26.p.122. ne fçait pas l'effet, parce que le refte de Tacite eft perdu.]'Mais c.24. p.121. il elt certain que luy & les Hollandois fe rendirent peu de jours apres, '8 que Cerealis termina enfin leur revolte a fur la fin de cette année. Les Hollandois demeurerent [comme ils eftoient auparavant,] exempts de tribut, & obligez feulement à fournir des troupes. La paix dura enfuite fort longtemps dans ces pays. dTacite donne une grande part dans cette guerre à Velleda, Buch.d.Belg. qu'il qualifie vierge de la nation des Bructeres, & qui regnoit 1.6.c.13.p.183. alors fur un grand pays dans l'Allemagne. Les Allemans qui po ont accoutumé de prendre la plufpart des femmes pour pro- p.121de Ger.c. phereffes, & fouvent pour deeffes, avoient une fort grande ve- 8. p.127. neration pour celle.ci. 'Pour attirer davantage le refpect, elle 1.4.c.65.p.106. ne fe faifoit point voir, & demeuroit dans une haute tour, où un de fes parens luy difoit ce qu'on defiroit favoir d'elle, & raportoit fes réponies comme les oracles d'une divinité. 'On c.61.p.105. pretendoit qu'elle avoit prédit les avantages que les Hollan

dois eurent d'abord dans cette guerre, ce qui augmenta beau

Tom. II.

C

Jof. bel. 1.7. c.
p. 975. f.
a Tac.l.5.c.23.
p.121.

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bdeGer.c.29.p.

134.

Tac.l.4.c.61.

C.65.

p.121.

1, 2.

coup fon credit. Auffi on la faifoit arbitre des affaires les plus 70, develp c.611.5. c.22. importantes, '& Civilis luy faifoit prefent de ce qu'il avoit pris de plus precieux fur les ennemis. Cerealis mefme pour faire la 121. deGer.c.8. paix, la follicita elle & fes proches d'y porter les peuples. 'Elle P.1271. fut emmenée captive à Rome fous Vefpafien. [On n'en dit point l'occafion.]

al.s. c 24. p.

ARTICLE VIII.

Tac. 1.4. c.68. P.107.

Suct.v. Dom.

p.107.

Domitien vient à Lion : Vefpafien fait quelque fejour à Alexandrie,

vient à Rome.

A nouvelle de la revolte des Gaules avoit caufé à Rome

beaucoup de terreur, & Domitien jaloux de la gloire que c.2.p.780.78 Tite fon frere avoit acquife dans les armes, entreprit fur cela Jofbel. 1.7. c. de venir luy mefme conduire cette guerre pour s'y fignaler, 11. p.975.f.g. malgré tout ce que les perfonnes les plus fages luy purent dire. Tac. 1.4.c.68. 'Mucien euft bien voulu ne pas quitter Rome, mais il craignoit encore davantage de quitter Domitien, capable par fes inclinations propres, & par les mauvais confeils des autres, de gafter tout. Ainfi ne pouvant le retenir, il aima mieux le fuivre, mais en differant autant que l'ardeur & l'impetuofité de Domitien le pouvoit permettre: 'de forte qu'ils n'eftoient pas encore au pié des Alpes lorfqu'ils apprirent la défaite de ceux de Treves [à Rigol. ] Sur cela Mucien qui jufque là n'avoit olé s'oppofer ouvertement à ce voyage, reprefenta à Domitien que la victoire eftant fi avancée, il n'auroit pas d'honneur à fe mefler d'une guerre qui n'en valoit plus la peine, & qu'il feroit mieux de s'arrefter à Lion pour fe montrer aux peuples, & eftre en état d'aller plus loin fi les affaires le demandoient. Domitien vit bien que c'eftoit un confeil auquel il falloit obeïr.

c.85. p.112.

c.85. p.113.

C.52.p.161.

'On croit qu'il écrivit fecrettement à Cerealis pour le tenter, s'il luy remettroit l'armée entre les mains, en cas qu'il allast jufque là: mais que Cerealis détourna la chofe adroitement, comme fi c'euft efté un trait de jeuneffe. On ne fçait s'il fongeoit feulement à eftre affez fort pour difputer l'Empire à fon frere, ou s'il vouloit fe revolter mefme contre Vefpafien. [Mais Tite en ufoit bien autrement. ] 'Car on dit qu'avant que de quitter fon pere pour aller affieger Jerufalem, il le conjura de ne fe point laiffer aller à ce qu'on luy mandoit de Domitien, mais de le traiter toujours en fils, & comme le fupport de fa

I, 2..

V. § 4.

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70, develp. maifon. Vefpafien fut ravi de voir le bon naturel de fon aifné mais ne demeura point perfuadé de l'innocence de fon cadet. [Domitien eftoit fans doute parti de Rome avant le 21 de juin puifque ce ne fut pas luy, mais j'un autre Preteur'qui mit la pre- cs3. p. 102. miere pierre au Capitole. 'Jofeph femble dire qu'il demeura Jof.bel.l.7.c.11. dans les Gaules jufques aprés la fin de la guerre, [ ce qui iroit p.975. g. aux derniers mois de cette année: mais nous le verrons en Italie avant ce temps-là, pour aller audevant de fon pere. ] 'Vefpafien receut bientoft à Alexandrie la nouvelle de la mort de Vitellius, l'hiver n'ayant pu empefcher que beaucoup de perfonnes ne se haftaflent de la luy porter. 'Toutes les villes luy deputerent auffitoft, & Alexandrie la plus grande ville de l'Empire aprés Rome, eftoit trop petite pour le monde qui y accouroit. 'Les ambaffadeurs de Vologele Roy des Parthes y arriverent auffi dans ce temps là.

Tac. 1.4. c.5 1.

P.101.
Jofbel. 1. 4. c.
42.p.903. a. b.

Tac. 1.4. c.5 1.

p.101.

c. 52.

Falc.

'Le premier foin de Vefpafien fut [non plus d'affamer Rome, mais] d'y envoyer promptement plufieurs vaiffeaux chargez de blé: & lorfque ces vaiffeaux arriverent, il n'y avoit plus de blé dans les greniers que pour dix jours. 'Il envoya auffi à Rome Dio, val.p.702. un edit pour caffer tout ce que Neron & fes trois fuccefseurs avoient fait fous le titre du crime de leze majefté, & pour en bannir les astrologues, pendant qu'il confultoit luy mefme ceux qu'il croyoit les plus habiles, 'n'eftant pas moins foible Tac.l.2.c.78.p. fur cela, ni moins fuperftitieux que les autres. Il fe fervoit fur- 53. tout d'un Seleuque, & d'un Barbille, en faveur duquel il per. Dio, val.702, mit aux Ephefiens feuls d'inftituer de nouveaux jeux, qui por. n. p.99. terent le nom de ce Barbille. 'Il en eft parlé dans quelques inf. criptions. 'Durant que Vefpafien attendoit à Alexandrie le temps propre pour s'embarquer, on prétend qu'un aveugle connu dans cette ville-là, & un autre"qui avoit la main paralytique ou re2, xatirée, vinrent le prier de la part de Serapis le grand dieu des Alexandrins, l'un de luy mettre de fa falive fur les yeux, l'autre de luy marcher fur la main; & que l'ayant fait à la vue de tout le peuple, ils furent tous deux gueris. On ajoute qu'ayant1enfuite efté au temple de Serapis, il y vit auprés de luy un nommé Bafilide, qui eftoit alors à trente lieues de là. Les hiftoriens donnent ces faits pour conftans. 'Et puifque l'Ecriture mefme Aug.civ.l.ro.c.

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1.

2.

.

1. Suetone dit debili crure.

2. Suetone le met avant le refte, & avant que Vefpafien euft fceu la bataille de Cremone. Mais il la favoit, felon Tacite l. 3. c. 48. p. 74, avant que d'arriver à Alexandrie.

Dio, 1. 66. p. 748.d Tac. 1. p.111 Suet. 1. 8.c.7. p.741.

4. c.81. 32. p.

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16.p.114.1.b.c 1.21.c.6.p.279. 2. d Chry. t. 1. or.36.p398.b.c.

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