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b. c.

ron, malgré l'oppofition que beaucoup de perfonnes y faifoient. Adri v.p.9. c. 'Mais Adrien ordonna qu'on n'appliqueroit [mefme] à la quef tion que ceux qui auroient efté affez proches du lieu de l'affaf finat pour l'entendre. 'Il fit encore une autre ordonnance fort importante pour les efclaves. Car il ofta aux maistres le droit abfolu de vie & de mort que les loix Romaines leur donnoient fur eux, & voulut que quand ils auroient merité la mort, les magiftrats feuls puffent les y condanner.

b. cln.S.p.49.

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'Les Romains avoient dans leurs terres ce qu'ils appelloient des manufactures ou des ouvroirs, c'eft à dire des lieux où ils ergastula. faifoient travailler beaucoup de perfonnes enfemble, particu lierement de leurs efclaves. C'eftoit des efpeces de prifons, & paroift que la plufpart de ceux qui y travailloient eftoient des efclaves que leurs maiftres y envoyoient pour les punir,& qu'ils y estoient mefme enchainez. Ceux qui vouloient fe cacher pour eviter d'eftre enrolez ou pour quelque autre fujet, s'y re tiroient quelquefois : mais quelquefois auffi les maistres des lieux les y retenoient par force. On accufoit ces maiftres de faire la mefme chofe à l'égard des paffans, efclaves & libres,& de les enlever pour les enfermer dans leurs ouvroirs, & les y faire travailler, fans qu'on en entendift jamais plus parler. Adrien abolit tous ces ouvroirs, c'eft à dire ceux qu'avoient les particuliers; [& on ne trouve point que depuis on en ait parlé d'autres que de ceux qui appartenoient aux Empereurs & au public:]car pour ceux-ci on ne croit pas qu'Adrien les ait ostez. 'Spartien remarque qu'Adrien"donna des appointemens aux fumtos tenn.S.p.ss.i.d.e. magiftrats, 'ou felon d'autres qu'il rétablit la loy Julienne faite pour moderer les depenfes de la table. 'Il défendit de faire entrer dans Rome des chariots trop chargez,d'aller à cheval dans les villes, & d'aller aux bains publics avant deux heures aprés midi, à moins qu'on ne fut malade.'Il fut le premier qui établit un avocat du fifc.'Spartien luy attribue d'avoir établi les "poftes imperiales, [ ce qui fait de grandes difficultez parmi les commentateurs.]'Quelques uns croient que les magiftrats des villes eftoient chargez d'entretenir les chevaux, les chariots, & toutes les autres chofes qui regardoient la poste; & qu'Adrien les dechargea de ce foin pour en charger le fifc & le threfor imperial, en commettant des officiers pour y veiller,& pour l'entretenir des revenus que les villes avoient accoutumé d'y employer. Nerva avoit déja accordé cette decharge à l'Italie; & on pretend qu'Adrien ne l'accorda auffi qu'à quel

Adri.v.p.11.a.

V. P. II.a.

P. 10. a.
P. 4. b.

Spanh.1.9.p. 805.807.

ques

nie.

curfum ffcalen

calem inftiuit.

publica.

quatuor Confulari

bus.

ques provinces particulieres, & non à toutes.

a Onu.r.Rom.

Noris. de Pif.

'Comme on trouve que ce prince a fait divers changemens Vict. epit. p. dans les offices du palais, de la milice, &"de la juftice, a Onu- $37. phre a cru fur cela qu'il fit auffi une nouvelle divifion des pro- 1.3.p.413. Nors 22. vinces de l'Empire.["Tout ce que nous en trouvons,] 'c'eft qu'il Adri.v.p.11.bl partagea l'Italie en quatre jurifdictions tenues" chacune par p. 32. un Senateur qui auroit efté Conful, b comme cela eftoit du Adri.v..S.p. temps de la Republique. Et Appien nous apprend mesme 56.2.b.ex Appi. cette ordonnance d'Adrien ne fubfifta guere aprés luy:'on pre- Nor.de Pis.p. tend qu'elle diminuoit beaucoup le pouvoir des villes, qui auparavant le gouvernoient elles mefmes par leurs magistrats, finon que les grands crimes eftoient jugez à Rome par le Senat.

que

32.

c.

'Il eut la penfée de feparer la Phenicie de la Syrie, [ & d'en Adri.v.p.7.b. Nor 23 faire un gouvernement particulier." Mais il ne le fit pas,] 'puif. Her.l.2.p.500. que la Phenicie eftoit encore foumife au Gouverneur de Syrie [en 193,]lorfque Niger fe fit declarer Empereur.'Le deffein d'A. Adri.v.p.7.b.

drien eftoit de rabaiffer la ville d'Antioche en diminuant le
nombre des pays dont elle eftoit metropole. Car il haïfloit le
peuple d'Antioche,'qui apparemment fe railloit de fon humeur .C.p.27.2.a.
grave & fevere, comme il fit depuis de Julien l'apoftat.

b.

IC3..

'Aulu Gelle raporte que du temps d'Adrien une femme Gell.l.3.c.16.p. d'honneur & d'une chafteté reconnue de tout le monde,accoucha onze mois après la mort de fon mari. La chofe eftoit fi extraordinaire, qu'on ne put s'empefcher de la porter devant les juges, Cependant Adrien aprés avoir fait de grandés informations, & avoir examiné ce qu'en avoient dit les anciens philofophes & les medecins, declara qu'un enfant pouvoit naiftre à onze mois; & Aulu-Gelle affure qu'il avoit lu luy mefme ce decret.

Act.h.43.p.416.

'S.Chryfoftome & d'autres attribuent à Adrien d'avoir ren- Adri.v.n.C.p. du le droit de citoyen Romain commun à tous les fujets de 38.1.Chry.in l'Empire. S. Auguftin a eftimé beaucoup cette ordonnance, d. dont il ne marque point l'auteur: mais il eft certain qu'elle n'eft Aug.civ.l.s.c. pas d'Adrien,puifqu'on diftinguoit mefme encore de fon temps Spart.n.C.p. le droit des Latins de celui de la bourgeoisie Romaine. Auffi 38.1.c. nous verrons fur l'hiftoire de Caracalla, que ce fut luy qui fit ce que l'on attribue à Adrien.

17.p.50.2.3.

e Dio,val.p.

745 n.p.108.

109.

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Dio, 1.69.p. 788. c.

Vol.h.g.1.2.

C. II. p. 214.

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I

ARTICLE XVIII.

Des écrits d'Adrien, & de Phlegon.

L faut mettre Adrien mesme à la tefte de ceux qui ont écrit en ce temps-ci,]'puifqu'il a laiffé divers ouvrages fur toutes fortes de fujets en vers & en profe,aentre autres un poeme grec intitulé l'Alexandreïde,dont on cite jufqu'au 7 livre. On parAdri.v.p.8.a. le de certains livres intitulez Catacriani,fort obfcurs[des le ti. tre,] dans lefquels il avoit pretendu imiter Antimaque [fon Gefn.epit.p.2. grand poete. J'On marque que Froben a imprimé eni551,un dia logue de luy & du philofophe Epictete,à qui il propofe diverfes queftions, & Epictete les refoud l'une aprés l'autre.

c.3.b.

Voff. h.g.l.2.c.

P.74llat.p.si.

IL. d.

276.

73. I. a.

P. 403.

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P. 18.

Veg.l.1.c.8. Spart.n.Sp. 21. 11Pcarf. ep. Voll.p.14.

h

'On a encore aujourd'hui quelques uns de fes vers grecs & 11.p.214. latins, outre ceux que Spartien a mis dans fa vie. Spartien en Adri.v.p.8.b parle avec affez de mepris: ce qui ne fert qu'à faire voir qu'il n'eftoit pas meilleur poete qu'hiftorien. Car les plus habiles de dn.C.p.41.1.2 Vofl.po.lat.p. ce temps font eftime des vers d'Adrien. Photius en avoit lu silg.p.74. "des declamations, qui n'eftoient pas defagreables, & dont le xira. e Phot.c 100.p. style eftoit affez bon. f On cite de luy un premier livre de"Dif. fermonum. f Spart.n.S.p. cours; & ce qu'on en cite regarde quelques remarques fur la Gell.l.16.c.13. grammaire latine. 8 On a parlé ci-deflus de la harangue qu'il. fit dans le Senat pour ceux d'Italica, 1 & des ordonnances qu'il dreffa pour les foldats. Quelques uns luy attribuent encore un ouvrage" fur la maniere de ranger les armées en bataille, qui rexlixāve eftant demeuré longtemps inconnu, fut trouvé fous l'Empereur Anaftafe,& publié par Maurice ou Urbice ancien Conful, qui y ajouta quelque chofe. Mr Rigault en a donné un fragment.[On a imprimé depuis en Suede un ouvrage grec fur les Maur.p.383. regles de l'art militaire, & la conduite des armées,] 'qu'on pretend eftre d'un Maurice, & qu'on attribue neanmoins auffi à Urbice, parcequ'il l'a fuivi, dit-on,'& qu'il en infere mesme un long paffage. Cet ouvrage parle des François, des Abares, des Antes, des Efclavons, des Turcs: [& ainfi il ne peut pas estre bien ancien. Le grec en paroift auffi bien moderne & bien corrompu.]

384.

p. 364. P. 253.

Glof.p.293.305.

'Dans un gloffaire donné par Henri Eftienne en 1573, il y a diverfes demandes faites à Adrien avec les réponses. Autant que je les puis entendre, (car elles font affez obfcures,) il n'y a rien de confiderable..

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.

a.

'Spartien & Dion citent l'hiftoire qu'Adrien avoit écrite de Dio.l.69.p. fa vie en plufieurs livres, afin de fatisfaire la vanité. Mais 793 a Adri.v.p.5.a. [ayant honte de faire luy mefme fon eloge, Jil ordonna à quelques uns de les affranchis habiles dans les lettres, de publier ces livres fous leur nom,'Et on croyoit que les livres de fon hiftoi alSat.v.p.245.a. re qui portoient le nom de Phlegon,eftoient de luy mefme. 'Phlegon eftoit donc un de ces affranchis d'Adrien, elevez Ibid. · dans les lettres & les fciences: [& il a laiffé à la pofterité beau, coup de marques de fon erudition] 'Il eftoit de Tralles [ en Afie.] Il a fait un ouvrage fur ceux qui ont vécu longtemps, & un autre fur les chofes extraordinaires. On a encore quel. ques parties de ces ouvrages:& on tire d'un endroit du premier qu'il ne l'avoit pas encore achevé en l'an 156. [Mais c'est un endroit fort corrompu ; & je ne voy pas bien furquoi Meurfius fe fonde] 'pour le corriger comme il fait.

Sui Phot.c. Suid. 4. p. 1971.d. c.1. p. 218.

97.p 255.

c Vofl.h.g.l.2.

C. II.

Ph'eg.n.p. 160.

d. c.

'Suidas attribue encore à Phlegon une defcription de la Si- Suid. .p.1071, cile, trois livres des feftes des Romains, un écrit des lieux[ce

lebres] de Rome,& de leurs noms,'feize livres des Olympiades

d.

265.268.

jufqu'à1la 229,[commencée en l'an 137 de J.C, J'où il raportoit diPhot.c.97.p. fur chaque Olympiade, & fur chacune de leurs années, ce qui s'eftoit fait de plus remarquable dans toute la terre. On voit par la 177° Olympiade que Photius nous en a conservée, de quelle maniere cet ouvrage eftoit compofé, [& qu'il éclairciroit extremement l'hiftoire, s'il eftoit venu jusques à nous.] 'Photius en blafme neanmoins juftement l'auteur, de ce qu'il Phot.p.268. s'amuloit à marquer tous ceux qui avoient remporté quelque prix aux jeux olympiques, & à ramaffer toutes fortes d'ora, cles. Il remarqué encore que le ftyle n'en eftoit pas entiere. ment pur & attique, mais que neanmoins il avoit quelque ele vation. Il n'en avoit vu que les cinq premiers livres, qui finif foient avec la 177° Olympiade: 'mais il dir que l'ouvrage de p voit aller jufqu'à Adrien. Il eftoit adreffé à un Alcibiade garde V.N.S.J.C. du corps d'Adrien.'C'est dans le 13e livre de cet ouvrage qu'on Hier. chr. p. croit qu'il a marqué les tenebres arrivées à la mort de J. C. dil 158 parle de la ruine de Jerufalem. On en a encore un allez long h.29.p.138.130. fragment tiré du 14 livre. f Eftienne le geographe en cite di Phot.p.267.fl

note 33.

1.2

vers endroits.

8 Suidas dit que Phlegon avoit mis en huit livres les mefmes chofes qui eftoient dans fes feize livres des Olympiades:& il ne

Le P.Pagi foutient aprés Meurfius contre le P. Petau, qu'il alloit jusqu'à la fin de cette Olympiad. [Je ne voy point de preuve de part ni d'autre. ]

Phleg.mir.p.

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s'explique pas davantage. 'Il avoit fait en deux autres lieux un abregé [ de l'hiftoire]" de ceux qui avoient vaincu aux jeux d olympiques. Suidas ajoute que cet auteur avoit encore fait **, d'autres ouvrages qu'il ne marque pas.

'Dans fon livre des evenemens extraordinaires,il fait la def cription d'un hippocentaure pris fur une montagne de l'Arabie. Le Roy de ce pays l'envoya en Egypte pour eftre mené à l'Empereur : & il femble que ce fuft à Adrien lorfqu'il estoit en Egypte. Cet animal mourut bientoft : & neanmoins le Gouverneur d'Egypte l'ayant fait embaumer, le fit porter à Rome, 'où on le mit dans le palais de l'Empereur : & Phlegon dit que tous ceux qui douteroient de fon recit, pouvoient y aller s'en affurer pareux mesmes.

Il raporte une autre hiftoire bien plus furprenante, d'une fille qui environ fix mois aprés fa mort, 'avoit paru, marché, mangé,& fait toutes chofes comme une perfonne vivante. 'Son pere & fa mere en ayant eu la nouvelle, accoururent pour la voir, & la virent effectivement. Mais elle leur dit que leur cu riofité luy eftoit funefte, parcequ'elle terminoit le temps qui luy avoit esté donné pour vivre, & elle tomba morte à leurs piez. Le bruit qui s'eleva fur cela y fit venir un grand nombre de perfonnes, qui virent le corps étendu mort fur un lit, & Phlegonmefme fut de ce nombre.'Ne fe contentant pas de cela, il fit ouvrir la cave où ceux de cette famille eftoient enterrez. On les trouva, dit-il, chacun fur leur lit; mais celui où la fille avoit esté mise six mois auparavant, eftoit vide. Il circonftancie toutes ces chofes autant qu'il eft poffible, & marque tous les noms des perfonnes: [& nous en faurions affurément le lieu & l'année, file commencement de la narration n'estoit perdu.

Il n'a pas efté difficile au demon de transporter un corps hors de fon tombeau, & aprés cela de faire paroiftre ce qu'il luy plaifoit aux fens de ceux qui meritoient d'estre abandonnez à • fes illufions. On voit en effet que toute cette pretendue refurrection n'avoit pour fin que des crimes:]'& tout ce qui en arriva fut que le demon fe fit offrir bien des facrifices,& qu'un nommé Macate, au fujet duquel cela eftoit arrivé, s'ofta luy mefme la vie de confufion & de douleur.

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