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Dio,p.797.a.bl Spart.p.12.al 16.c18.c.

T. Ant.v.p.18.

b.

Adri.v.p.13.

P. 17. C.

138, d'An

'Comme il n'avoit point alors de fils, Adrien ne l'adopta tonin 1. qu'à condition qu'il adopteroit luy mefme M. Annius Verust neveu de fa femme, appellé enfuite M. Aurele, avec L. Com- NoTIL modus fils de"L. Verus Cefar mort peu aprés avoir efté adopté V. Adieas par Adrien. Antonin les adopta avant la mort d'Adrien,[& ap. 14. paremment le melme jour qu'il fut luy mefme adopté. Ils n'eurent l'un & l'autre le titre de Cefar que quelque temps aprés, quoiqu'il femble que jufques alors on l'cust donné à tous ceux qui eftoient de la maifon imperiale ou par naiflance ou par adoption. Ainfi d'un nom de famille on en fit de plus en plus un titre & une dignité, qui fe donnoit à ceux que l'on destinoit pour fucceder à l'Empire.]

'Antonin aprés fon adoption fit de grandes largeffes aux foldats & au pleuple[non du threfor public, mais]de fon bien, & paya tout ce qu'Adrien avoit promis pour cette folennité. Les villes dans ces rencontres avoient accoutumé d'offrir aux princes" des fommes d'argent au lieu de couronnes. Il remit ces aurum core fommes toutes entieres à celles de l'Italie,& la moitié à toutes les autres. Il contribua mefme beaucoup aux ouvrages que faifoit faire Adrien, & il luy obeït tres exactement tant qu'il vécut,["hormis quand il se vouloit tuer luy melme, ou tuer les v. Adrien §

autres.

narium.

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'Adrien eftant mort [le 10 de juillet,]il n'eut que trop de foin de faire honorer fa memoire, ["comme nous l'avons marqué Ibid. T.Ant.v.p.18.e. autre part,]'& conferva dans les charges tous ceux qu'il y avoit mis. 'Cet amour & ce refpect pour une perfonne qui le meritoit affez peu, luy fit donner par le Senat le furnom de Pius, {que nous croyons devoir traduire par celui de Bon, parceque ce mot marque proprement la tendreffe & l'affection meflée de refpect qu'on voit dans les perfonnes de bon naturel pour ceux qui leur font unis, comme les peres, les parens, les enfans, & auffi pour leur patrie.]'Antonin s'eftoit toujours tres bien ac .d'Adri.v.p. quité de ce devoir envers tous fes proches : & auffi on écrit que le foin qu'il avoit eu de foulager fon beaupere dans la vieilleffe, & Adrien dans la maladie, contribua à luy faire donner ce furnom.

b.

12. 2.

P. 17. d.

[On en raporte plufieurs autres raifons,]'comme de ce qu'il avoit fouftrait beaucoup de perfonnes à la colere ou à la phre <Caff.v.p.44.c. nefie d'Adrien; 'fa douceur & la bonté naturelle; * fon respect pour la religion:& felon Dion ce fut parceque comme on faifoit beaucoup de plaintes contre ceux qui avoient manié les

Pauf.1.8.p.

275. d.

Dio, 1.70.p. 799.bival.p.

affaires

tonin 1.

138, d'An- affaires fous Adrieh, & qu'on accufoit nommément quelques perfonnes, il ne voulut point ecouter toutes ces plaintes, & dit qu'il ne devoit pas commencer fon gouvernement par des actions odieuses.[Il est furnommé le Bon dans les médailles mefmes de cette année, & enfuite dans toutes les autres,] '& Spanh.1.8.p. c'est particulierement par ce titre fi glorieux qu'il eft connu dans l'hiftoire. 'Paufanias dit qu'il ne meritoit pas feulement Pauf.1.8.p.275. ce titre, mais encore celui qu'on avoit donné autrefois à Cyrus, de Pere des hommes.'Des jeux qu'il institua à Pouzoles en Spanh.1.8.p. l'honneur d'Adrien, furent appellez" Pia.

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724.

d.

724.

'Commode & les autres Empereurs fuivans ont voulu avoir p. 720.725. le furnom de Pius, qui ne fervoit souvent qu'à faire mieux remarquer combien ils en eftoient indignes.

b

'Antonin receut auffi des cette année le titre d'Augufte que le Senat luy donna pour luy & pour Fauftine fa femme, & celui de grand pontife: il refufa abfolument divers honneurs que le Senat luy offrit,& differa d'accepter le titre de Pere de la patrie, qu'il prit neanmoins d l'année fuivante.

On pretend qu'il fit confulter par le Proconful d'Afrique, le preftre de Celeste la pretendue deeffe de Carthage, fur luy mefme & fur l'état de l'Empire. La réponse de ce preftre fut obfcure & ambiguë, [comme de tous les oracles des demons.] On en infera neanmoins qu'Antonin ne regneroit que huit ans; ce qui ne l'empefcha pas d'en regner pres de vingt-trois, C'est pourquoi on y chercha depuis d'autres explications, [qu'on a bien de la peine à ajuster à l'histoire.]

ARTICLE V.

Conduite d'Antonin dans le gouvernement de l'Empire.

Ous favons peu l'ordre & le particulier de ce qui se
paffa fous le règne d'Antonin. Capitolin qui a écrit sa

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Dio,l 70.p.799. b.T.Ant.v.p. 18. e.

e.

Goltz.p.71.a. T.Aut.v.p.18.

cặp. 19. b. Goltz.p.7. b.c/Euf. chr. Macr.v.p.93.

94.

vie ne s'eft pas mis en peine de nous l'apprendre; ] '& ce que Dio,l.70.p.798. Dion en avoit écrit s'eft trouvé perdu des le temps que Xi

philin travailloit à faire l'abregé de cet auteur. 'On remarque T.Ant.v.n.C.

qu'il y a bien Soo ans que cette partie de son histoire ne fe P.50. 1. c.
trouve plus.[Ainfi il ne nous refte prefque que l'idée generale
de fa conduite & de fon gouvernement:mais il eft vray que cet-

te idée eft grande & magnifique.]

Il vécut estant Empereur comme il avoit vécu eftant parti- T.Ant.v.p.19.
Qq

Tom. II.

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Dio 1.70.p. 800.a/Eutr.

a T.Ant.v.p. 19. b.

C.

d. bb.

P. 21.d.

M. Ant.l.1.c. 14.0.19.21.

T.Ant.v.p.21. 5.c.

138, d'An

tonin 1.

culier, ou plutoft il fut excellent eftant particulier, & plus ex-
cellent eftant prince, plus fage & plus moderé que jamais. a Il
releva la majesté imperiale en la rebaiflant "pour se rendre ad fummam
egal aux autres.'Il fe laiffoit voir familierement à les amis dans civilitatem
fon domestique. 'Il ne fe faifoit fervir que par fes efclaves. b Il
traitoit le Senat avec les mefmes égards qu'il avoit fouhaité
dans les Empereurs eftant Senateur. Il rendoit conte de tout
ce qu'il faifoit & dans le Senat, & [au peuple mefme] par des
"affiches.'Quand il demandoit le Confulat & d'autres charges edita
pour luy & pour les enfans, il le faifoit comme fimple par-
ticulier.

'Marc Aurele dit que c'eft luy qui aprés l'avoir adopté luy
avoit fait perdre toute fa vanité, & luy avoit fait concevoir
que dans la Cour mefme on peut vivre prefque comme un parti-
culier,& fe paffer de gardes, d'habits imperiaux,des feux qu'on
portoit alors devant les princes,]de ftatues, & de toutes les au-
tres choses semblables qui flatent la vanité,fans en avoir moins
de cœur,& moins d'application pour les affaires publiques qui
demandent un courage & une vigilance de Roy.

'Il vivoit avec ses amis comme s'il n'euft point efté Empereur, s'entretenoit, fe promenoit, fe rejouiffoit avec eux, les invitait à ses festins publics & particuliers, alloit luy mesme M.Ant.l.1.c.13. manger chez eux:'& quand quelque affaire les empefchoit de luy venir tenir compagnie à table, ou dans les voyages, il ne le trouvoit point mauvais, & ne leur en témoignoit pas moins d'amitié, voulant qu'ils euffent la liberté d'y venir & de s'en dispenser.

P. 13.

T. Ant.v.p.21.

b.

P. 19. b.

M.Ant.l.1.c.13.
P. 13.

cl.5.c.23.p.149.
35.1.

11.c.13.p.15.

'Il ne fouffroit point que ni fes amis, ni fes affranchis qu'il traitoit avec beaucoup de feverité,"abufaffent de leur credit. per fumum 'Et il ne leur en donnoit guere d'occafion, faifant tout imme- aliquid ven diatement par luy mefme, & à la vue de tout le monde.

'Il ecoutoit tous ceux qui luy venoient propofer quelque chofe d'utile au public: il fe rejouiffoit quand on luy donnoit quelque bon avis, trouvoit bon que l'on s'oppofast à son senti ment avec liberté, & fouffroit fans fe plaindre les plaintes injuftes que l'on faifoit de la conduite.

'Il honoroit beaucoup les veritables philofophes, & fouffroit ceux qui ne l'eftoient qu'en apparence,fans leur reprocher leur hypocrifie.

dere.

T.Ant.v.p.19. Il prit un fi grand foin de tous les peuples de l'Empire,qu'on voyoit bien qu'il les regardoit tous comme eftant veritable- quasi sun

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elent

'I 38, d'Antonin I.

modefit.

ment à luy, 'c'eft à dire comme compofans une feule famille Vict. cpit.
dont il eftoit pere. 'Nous apprenons d'une infcription, qu'il Spou,p.165.
avoit rendu justice & accordé quelque grace à des payfans de
Provence. 'Il favoit exactement l'état des provinces,& de tout T.Ant.v.p.19.c,
ce que l'on en tiroit. 'Il recommandoit aux Intendans de fe con- a.
duire " avec beaucoup de douceur dans la levée des imposts;
& s'ils y manquoient, il leur faifoit rendre un conte [rigou-
reux]de leur administration. Il ecoutoit favorablement ceux
qui luy en venoient faire des plaintes; ne pouvant trouver de
plaifir à s'enrichir [des larmes &] de l'oppreffion des peuples.
Auffi toutes les provinces furent riches & floriffantes fous fon c.

regne.

*T.Ant.v.p.

Il aimoit extremement la justice, & rien ne le pouvoit M.Aut.l.1.c.1. empescher de rendre à chacun ce qui luy appartenoit. a Il fit P beaucoup de reglemens pour la police,avec le confeil de plu- 21.din.C.p.54. fieurs jurifconfultes, Vinidius ou Vindius Verus, Salvius Va- 2.a.b. lens, Volufius Metianus ou Mæcianus, Ulpius Marcellus, & Jabolenus, prefque tous celebres par les fragmens que l'on a encore de leurs écrits. 'On luy attribue d'avoir défendu aux n.C.p.54.2.bė juges de fouffrir qu'un homme abfous d'un crime en fust accu

fé de nouveau.

'Il choififfoit pour gouverner les provinces ceux qu'il croyoit Dio, 1.79. p. avoir comme luy le plus d'amour pour la juftice: & quand ils 800.blEutr. s'acquitoient de leur devoir,il les recompenfoit par divers honneurs'& par fes liberalitez, b & les laiffoit plufieurs années T.Ant.v.p.28. fans les rappeller, [ou plutoft] il ne les revoquoit jamais, à moins qu'ils ne le demandaffent,comme on le dit d'Orfitus Prefeveriffimus, fet de Rome. Gavius Maximus qui eftoit un homme tres exact,

a.

p.18. c.

p.20. b.

226.c.

fut vingt ans fon Prefet du Pretoire. 'Onuphre croit que c'est Onu. in faft.p luy qui eft nommé dans une infcription C.Gavius Strabo Ma

V.la notes. ximus. Mais ce Strabo ayant esté Conful, ["ne peut avoir efté

800 c.

que le parent du Prefet.]'Pour ceux dont il n'eftoit pas fatisfait, Dio, l. 70. p.
il fe contentoit de les ofter des emplois, fans leur faire aucun
mauvais traitement.

Eutr Dio,l.70. p.800.c.

ARTICLE VI.

Antonin menager des biens du peuple, liberal des fiens: Ses
baftimens: Malheurs arrivez fous fon regne.

Ite

Lemployoit les grands revenus de fon patrimoine pour faire des liberalitez à fes amis & aux foldats:[mais il menageoit beaucoup l'argent du public:] Ainfi il diminua fon bien,& laifM.Ant.l.1.c.13. fa l'Epargne extremement riche. 'Il confervoit avec grand foin les vivres & les provifions pour empefcher qu'on ne les diffi past, & étendoit cette exactitude jufqu'aux moindres choses. T.Ant.v.p.19. On en faifoit des railleries; & il les fouffroit. 'Il ofta les pen

p.is/Dio,1.70. P.799.d.

C.

n.C.p.51.2.b

fions[qu'Adrien avoit données]à beaucoup de perfonnes inutiles,difant que c'eftoit une chofe indigne, ou plutoft une cruau té, de laiffer manger la Republique par ceux qui ne luy rendoient point de fervice, Il retrancha entre autres ce qu'on donnoit à un Mefomede poete lyrique,'aimé d'Adrien parcequ'il Suidp.136.d avoit fait des vers à la louange de fon Antinous, Antonin [Caracalla ] qui eftimoit les folies de ce poete, luy fit dreffer un monument. Nous apprenons d'Eusebe & de Suidas qu'il eftoit Spart.n.S.p.69. de Candie.'On a encore quelques vers de luy.

Euf.chr.an.

145.

70.

T. Ant.v.p.

19.e.

p. 20. a

P. 19. c.

P. 20. b.. p.2.1.b.

a Antonin vendit les meubles inutiles de la couronne,& mefmes les terres du domaine, fe contentant des fiennes quand il vouloit aller à la campagne. Il ne voulut mefme faire aucun voyage, jugeant que la prefence de la Cour est toujours à charge à une province,quelque foin qu'un prince puiffe avoir de retrancher les depenfes.'Cela luy donnoit encore la facilité de recevoir des nouvelles de toutes les provinces, [ dont le commerce le plus ordinaire eftoit à Rome. ]'ll alloit feulement dans la Campanie,& voir les terres qu'il avoit[autour de Rome..

138, d'An tonin I

Son menage ne donnoit pas fujet de l'accufer d'avarice, parcequ'il faifoit affez voir en toutes rencontres combien il eftoit peu attaché à l'argent.]'Il ne vouloit point accepter les fucceffions que luy laiffoient ceux qui avoient des enfans. 'Il rendoit aux enfans les biens confifquez fur leurs peres pour crimes de peculat, à l'exception de ce qu'il falloit reftituer aux provinces qu'ils avoient pillées. 'Les confifcations furent plusrares fous luy que fous aucun autre prince. Il ofta entierement "les delateurs. Il eftoit toujours difpofé à faire des remifes quadruple Paul.1.8.p.273. d'impofts[quand il y en avoit quelque befoin.]'Ceux qui ob

P. 19. c. d.

P. 21. b.

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tores.

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