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175, de M.

Aurde 14,

15.

Imp. VII.

gne. Ses troupes y remportoient divers avantages fur les barba

res, & il accordoit aux autres des conditions plus favorables, p.809.b.
pour en avoir du fecours:ce qu'il oublia neanmoins de mander
au Senat,comme il faifoit dans toutes les autres rencontres,
tant il eftoit occupé de l'affaire de Caffius.

c

81c.d.

bv.p 46.b so.c.

Nor.ep.cons.p.

119.

'Commode fon fils né le 31 aouft de l'an 161, approchant Com.v.p.45.e. alors du temps où il devoit prendre la robe virile, [qui eftoit a Diol.71.p. ordinairement la fin de la quatorzieme année,]il l'envoya querir à Rome pour la luy donner.'Commode partit pour aller en Com.v.p.so.c Allemagne le 19 may de cette année,b& y receut la robe à l'ex. n.S.p.119.2.3. tremité de l'Empire le 7 de juillet:cce qui n'empefcha pas que M.Aur.v.p. M.Aurele ne fit une largeffe au peuple Romain à l'occafion de 32.b. cette ceremonie : & quelques uns croient que c'eft la fettieme Trp.XXIX. liberalité de ce prince marquée dans une medaille " de cette année. 'Il paroift qu'il manda Commode fur la nouvelle de la revolte de Caffius: & de forte qu'il femble qu'on peut mettre cette revolte au[commencement du]mois d'avril. 'Elle caufa du trouble à Rome, parcequ'on craignoit que Caffius n'y vint durant que M. Aurele,qui y eftoit aimé de tout le monde, en estoit abfent. Le Senat ne laiffa pas de le declarer ennemi, & de confifquer fes biens au threfor public. Car M. Aurele ne voulut point les prendre pour luy. Il ne se ven. ejus affectus. gea point non plus de luy "fur ceux qui luy appartenoient, [& qui apparemment eftoient à Rome.

&c. δέκαρχος,

&c.

d

Dio, 1. 71.p.

810. C.

d Nor.ep.conf. P. 120.

M. Aur v.p.3. clCaffiv.p.42

C.

Ils fe preparoient donc tous deux à une guerre civile, que la puiffance de M. Aurele, & la valeur de Caffius auroient pu rendre tres fanglante,]'lorfque Caffius" fut tué par un Cen- Dio,1.71.p.8127 tenier nommé Antoine, & par "un autre officier encore moins confiderable. Dion qui raporte feul "quelques particularitez de cette mort,ne nous demefle point affez comment tout cela arriva.'Vulcatius avoit promis de nous apprendre comment il Caff.v.p.40.c. avoit efté tué, & où il avoit efté vaincu : [ce qui marque qu'il y eut quelque combat entre luy & les troupes de M. Aurele, Dio,l.71.p.812. commandées apparemment par Martius Verus,]'fur qui M.Aurele faifoit un grand fond pour cette guerre,& qu'il envoya avant luy en Syrie, luy en donnant le gouvernement au lieu de celui de la Cappadoce. Et l'on raporte que Martius ayant trouvé beaucoup de lettres adreffées à Caffius, il les brula toutes, en difant qu'il croyoit que M. Aurele en feroit bien aise; mais que s'il le trouvoit mauvais, il aimoit mieux perir seul, que d'en laiffer perir beaucoup d'autres. 'Il y en avoit neanmoins alval.p.718.

a.

e p. 813. b.

17

de M.

qui difoient que ces lettres,[ou d'autres trouvées en quelque Aurele 14 autre endroit,] ayant efté apportées à M. Aurele, il les avoit is. brulées luy mesme, fans vouloir feulement favoir de qui elles eftoient, depeur, difoit-il, de haïr quelqu'un, mefme contre fa Amm.1.21.p. volonté.'Ammien dit que c'eftoit un paquet de lettres que Caffius écrivoit à ceux de la faction, lequel ayant efté intercepté, fut apporté à M. Aurele en Illyrie, & brulé par fon ordre fans eftre decacheté.

202. b.

Dio,l.71.p.813.

33.a Caff.v.p. 42.d.

d.

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a Dio,val.p. 717.721.

'L'armée tua auffi le Prefet du Pretoire de Caffius, & Metien alM.Aur.v.p. fon fils qui eftoit alors en Egypte.[Mais la punition n'alla pas plus loin à l'égard des Senateurs:] & ce peu mefme ne le fit qu'à M.Aur.v.p.33. l'infceu de M. Aurele, & contre fon gré: 'car il euft voulu qu'on n'euft repandu le fang d'aucun Senateur durant fon rea Caff.v.p.43. gne. 'Auffi lorfqu'il fceut que Caffius eftoit tué, & qu'on luy en apportoit la tefte, il ne fit paroiftre aucune marque de joie: au contraire il en témoigna de la douleur, & fe plaignit d'avoir perdu une occafion de mifericorde, parcequ'il euft voulu luy conferver la vie, & ne le punir qu'en luy reprochant son ingratitude. Il ne voulut point voir fa tefte,& ordonna qu'on la mift en terre. 'Le regne de Caffius, ou plutoft fon fonge, felon l'expreffion d'un payen,[conforme à celle de l'Ecriture, Jne fut que Nor.ep.conf. de trois mois & fix jours. 'Ainfi il peut avoir efté tué au mois de juillet.

Dio, 1. 71. P. 813. a.

P. 120.

Dio,val.p.717.

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Bonté de M. Aurele pour les Senateurs de la famille & du parti

'M

de Caffius.

ARC Aurele ne voulut ni faire mourir, ni mettre en prifon, ni juger par luy mefme aucun des Senateurs qui s'eftoient trouvé engagez dans la rebellion de Caffius:mais il les renvoyoit au Senat, leur affignant un jour pour comparoiftre, comme fi c'euft efté une affaire civile & ordinaire. [Tibere les auroit renvoyez au Senat, pour les faire condanner avec plus de rigueur qu'il ne les auroit ofé condanner luy mefme. Mais cette cruelle hypocrifie eftoit bien eloignée de Caff.v.p.44.d. l'efprit de M. Aurele ]'Car il écrivit au Senat pour le

prier & le conjurer d'ufer en cette occafion plutoft d'indulgence que de rigueur, de ne repandre le fang d'aucun Senateur & d'aucune perfonne de qualité, ou plutoft de qui que ce fuft; d'ac

175, de M.

Aurele 14,

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corder cette gloire à fon regne, que dans le malheur d'une rebellion perfonne n'y ait perdu la vie hors de * la premiere chaleur du tumulte : & je voudrois, ajouta-t-il, pouvoir mefme re» tirer du tombeau plufieurs de ceux qui font morts:car on n'approuve jamais qu'un prince venge fes propres injures : Quand » il ne feroit rien que de jufte, il paffe au moins pour trop fe» vere. Il demande enfuite qu'on pardonne à la femme, au gendre & aux enfans de Caffius, ou plutoft qu'on les traite comme innocens, puifqu'ils n'avoient rien fait qui puft les rendre coupables; & qu'on leur laiffe ce qu'il leur avoit donné,'c'est à di- d. el43. clM. re plus de la moitié du bien de leur pere & de leur mere, avec Aur.v.p.33.d. tous leurs biens meubles,& la liberté d'aller où ils voudroient, pour eftre partout des preuves vivantes de la douceur du Senat:[C'eftoit apparemment à l'exclufion de Rome & de l'Italie J'll demande mefme generalement que tous les Senateurs Caff.v.p.44.c. & les Chevaliers Romains"qui pouvoient eftre coupables de la revolte, fuffent exemtez de la mort, de la profcription, de l'infamie, en un mot de toute"peine pour le prefent & pour l'avenir,"& de la honte mefme de leur faute: '& il étend cette d. indulgence jufqu'à ceux qui avoient déja efté punis, voulant qu'on rappelle ceux qui avoient esté releguez, & qu'on rend le bien aux profcrits.

v.p.33.d.

[C'eftoit le ftyle ordinaire des Empereurs de faire prefque tout par l'autorité du Senat: & ce corps foit par baffeffe, foit pour fe conferver cette ombre de fon ancien pouvoir, ne manquoit jamais d'ordonner tout ce que les Empereurs vouloient faire. Ainfiil ne faut pas douter que ce que M. Aurele demanda, n'ait auffitoft efté accordé.]'L'hiftoire en marque pofiti- p.43.M.Aur, vement l'execution en la perfonne de Druncien ou Druentien gendre de Caffius. Elle ajoute que Marc Aurele donna mefme aux fils des fommes d'argent, & à leurs fœurs des perles & d'autres presens femblables pour les parer: 'de forte qu'ils vivoient Cafl.v.p.43. avec une entiere fureté non comme les enfans d'un tyran,mais comme des Senateurs Romains. Il y avoit défense de leur faire jamais aucun reproche fur le malheur de leur famille; & ceux qui leur en firent ne manquerent pas d'en eftre punis. 'M. Au- dM.Aur.v.p. rele les recommanda au mari de la tante paternelle [dont le 33.d. nom n'eft pas connu.]'Vulcatius dit mefme qu'ils furent admis Callv.p.45.a. aux dignitez [Cette bonté de M. Aurele eft d'autant plus confiderable, l'qu'on pretendoit que la femme, les enfans & le P.44.b. gendre de Caffius, avoient dit plufieurs chofes contre luy.'On P.43.c!M.Aus

Bbb iij

d.

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P. 33. a.

Cod. J.9.t.8.1. 7.p.821.

1. 8.

175, de M.

Aurele 14.

marque qu'Heliodore fils de Caffius fut relegué, & quelques
autres bannis[de l'Italie Javec liberté d'aller où ils voudroient, 15.
& avec la jouiffance d'une partie de leur bien: [& on ne dit pas
d'eux en particulier fi cette peine leur fut remife,]'mais feule-
ment en general, que les bannis furent rappellez.

'Depuis cela neanmoins, Druncien eftant mort, M. Aurele voulut, fi nous en croyons Paul le jurifconfulte, que fes biens fuflent confifquez: & il paroift que ce fut parcequ'on verifia alors qu'il avoit efté coupable de la rebellion de Caffius. 'Un autre jurifconfulte pretend mefme que c'eft enfuite d'une conftitution de ce prince qu'on a commencé à faire le procés aux morts pour les crimes de leze majefté.[Cependant cette con. Caflv.p.45.a. ftitution convient mieux à Commode, J'qui fit bruler vifs fous pretexte d'une pretendue conjuration les enfans de Caffius, que fon pere avoit confervez avec tant de foin & tant de gloire. Tout ce que nous voyons de M. Aurele nous perfuade qu'il eftoit incapable de le faire auteur d'une nouvelle dureté,en ordonnant le premier qu'on pourroit condanner aprés leur mort ceux qui n'avoient pas melme efté accufez durant leur vie.]

Dio,val.p.717.1

718.

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M. Aurele pardonne à presque tous les partisans de Caffius:
Fidelité des Chrétiens pour leurs Princes.

'M

ARC Aurele qui epargnoit fi fort le fang des Senateurs, fit auffi fentir fa bonté aux autres, & ne punit qu'un tres petit nombre de perfonnes, qui avoient ajouté des fautes particulieres au crime d'avoir contribué à la revolte de Caffius. Et on voit avec quelle douceur il les puniffoit par l'exemple de Flavius Calvifius Prefet d'Egypte, qu'il fe contenta de releguer dans une ifle, fans luy ofter la vie, ni mefme les biens. Et pour luy conferver encore l'honneur autant qu'il luy eftoit poffible, il brula les pieces de fon procés. Il pardonna auffi à tous fes M.Aur.n.C.p. complices.'Il relegua en l'ifle de Scyros [dans l'Archipelage,] un homme qui fe vantoit d'eftre infpiré des dieux,& qu'on difoit avoir predit la revolte de Caffius.'Entre les gents d'épée, il n'y eut que tres peu de Centeniers qui eurent la tefte tranchée: & il pardonna auffi à toutes les villes qui s'eftoient declarées pour Caffius, comme nous le verrons fur l'année suivante.] Themi.or.7.p. Themiftius propofe pour modele aux Princes la douceur avec laquelle il agit en cette rencontre, avec celle de Pompée, de Jule Cefar, & d'Augufte.

76.1.d.

V. p. 33.a.

96.b.

de

de M. Aurele 14,

acerbiffs

mum.

99

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'La revolte de Caffius fervit donc à relever extremement la Dio,val.p.718.douceur & la bonté de M. Aurele, & fit voir que rien n'eftoit 721. capable de la vaincre, ni la grandeur du crime de ceux qui avoient pris les armes pour luy ofter la vie à luy & à fon fils, ni la crainte que le pardon ne fift de nouveaux coupables. Il eftoit bien eloigné de feindre de fauffes confpirations pour avoir pretexte de punir des innocens, luy qui pardonnoit un crime inexcufable à tant de perfonnes de qualité, à tant de riches & à divers Princes étrangers, fans s'en venger ni par luy mesme, ni par le Senat, ni fous le pretexte de quelque autre faute,'& on 1.71. p. 813. d. ajoute mefme qu'il fit du bien à beaucoup de ceux qui avoient fouhaité fa mort.

'Ariftide[celebre fophifte de ce temps là,] n'a pas oublié de Arift.or.9 p.
remarquer cette bonté de M. Aurele pour les ennemis, & s'en 105.106.
fert
pour montrer que non feulement il eftoit exemt d'empor-
tement & de colere, mais que par une grandeur d'ame & une
generofité extraordinaire, il eftoit audeffus de l'envie qui ne
peut rien fouffrir de grand dans les autres, & de cette timidi-
té qui fait prendre des precautions exceffives contre les maux
qu'on apprehende.

[Ce qui fortifioit encore M. Aurele contre ces lafches frayeurs,
qui font faire de veritables maux pour en prevenir d'imagi
naires,c'eft]'qu'il eftoit perfuadé que tout eftant gouverné par Caff.v.p.43.a.
la justice & la fageffe divine, un prince ne fuccombe point b.
fous fes ennemis fans le meriter : ce qu'il montroit fans peine
dans tous les autres Empereurs. Et pour Galba mefme, qui
femble le plus innocent de tous ceux qui ont efté tuez, il eftoit
avare; & l'avarice, difoit-il, eft un vice'capital dans un fouve-
rain.[Or il ne faut pas s'étonner que dans le peu de connoif-
fance qu'il avoit de la veritable vertu,]il crust ne rien faire qui
meritast d'estre puni.

c. 2. p. 85. 861 ap.c.35 P.326.

c. d.

'Tertullien foutient qu'on n'avoit pu trouver aucun Chré- Tert. ad Sc.tien qui euft eu part à la revolte de Caffius,non plus qu'aux autres entreprises faites contre l'autorité des Princes. Car un Chrétien, dit il, n'est ennemi de perfonne, & moins encore de l'Empereur. Sachant que c'eft fon Dieu qui l'a établi, il fe croit obligé de l'aimer, de le reverer, de l'honorer, de fouhaiter fat confervation & celle de tout l'Etat. Ainfi il honore fon Prince. » en la maniere qui luy eft permife,& qui eft la plus utile au Prin» ce mefme, comme un homme qui eft audeffus de tous les au» tres hommes, parcequ'il eft audeffus de Dieu, qui a receu de

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