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175, de M. Aurele 15, 16.

a. b.

tendre declamer,& en ayant efté fort fatisfait,illuy fit de grands
presens,& luy donna des immunitez & d'autres privileges pour
luy & pour ceux de fa famille. 'Cet Adrien enfeigna depuis à p.586137.p.5$8.
Rome,où il mourut agé d'environ 80 ans fous Commode, dont a/Suid. p.83.
il receut en mourant la qualité de fecretaire.'Philoftrate le re- Philft.foph.35.
leve extremement, & pretend qu'il réuffiffoit fi bien,aque beau- P-582-587.
coup croyoient qu'il fe fervoit de magie. Cependant à la fin il
dit qu'il ne fuivoit point les regles de l'art, qu'il n'avoit point
d'ordre,& que fouvent il s'elevoit avec tant d'impetuofité qu'il
ne se pouvoit foutenir. 'Suidas luy attribue un affez grand nom- Suid.a.p.ss.b.
bre d'ouvrages, & entre autres fept livres de metamorphofes,

ap. 586.d.

'dont Voffius parle comme s'il les avoit vus : au moins il donne Voff.h g.1.4.c. quelque lieu de le croire.

[Son age de 80 ans fous Commode, c'est à dire au plustard

vers l'an 190, fait que nous avons peine à croire que ce foit cet

17.p.482.

Adrien, J'dont Galien dit que vers l'an 163 il paffoit bien déja Gal prog.t.3.p.
pour orateur, mais qu'il n'enfeignoit pas encore,ayant demeu- 455.d.
ré jufque là en la compagnie de Boethe,[qui eftoit un homme

de lettres & de qualité.

C'est peuteftre en partie à cause de cet établissement des profeffeurs à Athenes,] 'qu'Ariftide dit que M. Aurele avoit Arift.or.9.p. relevé par de nouveaux honneurs la Grece, & les fciences des 110.111. Grecs, qui eftoient auparavant tres meprifées & tres negligées, & qui avoient perdu les prerogatives & les privileges qu'on y avoit joints.

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togam.

fagati.

M. Aurele triomphe des Allemans avec Commode, qu'il fait
Augufte: Il remet les dettes ; rétablit Smyrne.

M

ARC Aurele revint d'Athenes en Italie,& effuya en paf. M.Aur.v.p.33. fant la mer une furieuse tempefte. Il aborda à Brinde,

C.

C.

où luy & tous fes foldats prirent"la robe, [qui eftoit l'habit or-
dinaire des Romains: ] car il ne vouloit point qu'ils paruffent
jamais en habit de guerre [dans l'Italie.]'Il revint ainfi à Rome Com.v.p.45.ba
avec Commode fon fils,à qui ayant enfuite obtenu difpenfe des
loix faites fur l'age neceffaire pour les charges, il le designa
Conful'pour l'année fuivante, quoiqu'il ne fuft que dans fa lei-
zieme année, & que perfonne n'eut encore efté Conful de fi
bonne heure.'Le 27 novembre de cette année il luy donna le

Ccc iij

Pagi,175. § 4.

Com.v.p.46.c 5o.c.d/M.Aur. v.p.29.c.d.

Ibid.

Aur, Vict.

*

177, de M.

Aurele 15,

*NOTE 20,

titre d'Imperator en le prenant luy mefme [ pour la 8e fois, fans doute à caufe de quelque victoire que Pertinax avoit rem. 16. portée fur les Allemans: car nous ne voyons point qu'il y euft alors d'autre guerre.]'Enfin le 23 de decembre il entra à Rome en triomphe; & Commode, quoiqu'il ne fuft que Cefar,triompha auffi avec luy, le Senat l'ayant ainfi ordonné. 'Ils triompherent des nations de l'Allemagne qui avoient efté vaincues. [Les Empereurs avoient accoutumé dans ces fortes d'occafions de faire des largeffes au peuple & aux foldats. 'On trouve dans les medailles quelques marques de celle que M. AuDio, 1. 71. p. rele fit alors au peuple, 'laquelle fut plus grande que celle de tous fes predeceffeurs. Dion semble dire qu'il donna huit pieces d'or à chacun"comme pour autant d'années qu'il avoit efté &c. abfent. [Nous n'en trouvons neanmoins qu'un peu plus de fix.]

Bir. p. 225.

814. a. b.

M. Aur.v.p.29. 'Il donna auffi des spectacles magnifiques.

cl33.e'Euf, chr.

Idat. &c.

M Aur.v.p.26. b.

a Bir. p. 242.

b Euf.chr Orof. 7.c.15. F.213.1.d.e.

L'AN DE JESUS CHRIST 177, DE M. AURELE 16, 17.
[Aurelius]'Commodus[Cafar,]& Quintillus, Confuls.

20.

'Il femble que M.Aurele ait fait rendre des honneurs ex- Noг121. traordinaires à Commode dans ce Confulat. Et neanmoins"il V. la note n'eftoit encore que Cefar & Prince de la jeunesle. Mais des cette année mesme, & apparemment avant le mois d'aoust, il fut elevé à la dignité d'Augufte & de Pere de la patrie. [Ainsi les liberalitez que M. Aurele fit aprés fon retour à Rome,appartiennent peutestre encore plus à cette année qu'à la precedenDio,1.71.p.814. te. Il y faut joindre ce que]'Dion dit enfuite,qu'il fit une remise de tout ce qui pouvoit eftre dû au domaine du Prince, & au threfor public durant les 46 ans qui avoient suivi une pareille remife faite par Adrien, [c'est à dire, comme nous croyons, juf qu'à la fin de l'an 163. ]Il fit bruler dans la grande place tous les V. Adrien papiers qui pouvoient regarder ces dettes,'& il en resta neanmoins encore affez pour rendre cette grace inutile, Commode ayant eu la dureté de faire payer ce que fon pere avoit remis. [Nous avons vu"que]'pour faire la guerre aux Marcomans, il V. §.12. avoit vendu tout ce qu'il y avoit de riche dans le palais. Cette guerre eftant achevée, il offrit à tous ceux qui en avoient acheté quelque chofe de leur en rendre leur argent. Plusieurs accepterent cette offre ; d'autres aimerent mieux garder ce qu'ils avoient acheté ; & jamais il ne fit de peine aux uns ni aux

Auf. conf. p.

405.

M.Aur.v.p.29. elVict. epit Eutr.

Dio, 1. 71. p. 814. b.

autres.

note 2,3.

'Il fit auffi diverses liberalitez à beaucoup de villes, particulierement à celle de Smyrne, qui avoit esté" renversée par un &c.

Aurele 16, 37.

P.579.dls8.cl

a Arift.or.20.p.

455.

177, de M. tremblement de terre'depuis qu'il y avoit paffé. Eufebe met Philft.foph.35. ce tremblement en 179,[ce qui paroift difficile à accorder avec Arift.or.41.t.2. Dion.] a Nous avons un difcours d'Ariftide fur ce funefte ac- p.289.290. cident. Ce fophifte fut le premier qui en ayant receu la noub velle la manda aux Empereurs M. Aurele & Commode, par une bor.22.p.473.af grande lettre que nous avons encore parmi fes œuvres. Com- .p.46.a.b. mode y eft appellé Augufte. Ariftide y conjure ces princes de cor.41.p.294.6 prendre foin de rétablir Smyrne, comme ils avoient pris foin des villes d'Italie,qu'ils avoient tirées du mauvais état où elles eftoient depuis longtemps.

41.p.289.

dp.sso c.d.

'M. Aurele trouva cette lettre fi touchante, qu'il ne put rete. Philft.foph. 35. nir les gemiffemens & fes larmes en la lifant. Il avoit affez de P79. bonté pour remedier de luy mefme à ce malheur. Mais les perfonnes les mieux difpofées font encore beaucoup davantage quand quelqu'un a foin de les animer. 'Ainfi M. Aurele Arift.or 21.p. [touché de la lettre d'Ariftide, ] n'attendit pas que ceux de 464. Smyrne luy deputaffent pour luy demander fecours. Il les prevint en leur écrivant pour les confoler, en leur envoyant de quoy reparer la perte qu'ils avoient foufferte, & en les encourageant par diverfes promeffes à rebaftir leurs maifons. Il leur donna mefme des ouvertures pour trouver de l'argent [ outre celui qu'il leur envoyoit.

Il n'eftoit pas alors à Rome:]'mais il ne laiffa pas d'envoyer p. 466.a, demander au Senat pour ceux de Smyrne ce qu'eux mefmes n'auroient ofé demander. 'Car il ne vouloit rien prendre du Dio, 1. 71. p. threfor que par la permiffion du Senat. Il commit à un des 814. d. anciens Preteurs le foin de la faire rebastir.

e b.

fp. 468.469.

'Aristide dans un difcours qu'il adreffe à ceux de Smyrne Arift.or.21.p. pour fe rejouir de leur rétabliffement,ftémoigne que leur mal- 461.b.c heur avoit efté pleuré de tous ceux de la Grece & de l'Afie, comme leur estant commun à tous; que chacun s'eftoit preffé d'apporter des vivres à ceux qui eftoient reftez dans la ville, & de fournir des chariots, des maisons, & toutes fortes de commoditez à ceux qui eftoient obligez de l'abandonner, comme s'ils euffent tous efté leurs peres ou leurs enfans. On leur offroit partout de l'argent, ceux mefmes qui n'en avoient pas leur en promettoient pour l'avenir; & chacun croyoit en cela non pas faire une grace, mais la recevoir. [Voila le changement que la religion Chrétienne a apporté dans le monde. Čar on ne peut douter que les Chrétiens qui eftoient en grand nom bre dans ces provinces, n'aient eu la meilleure part à ces ac

C.

P 470. d.

Aurele 16,

177, de M.

tions de charité,qui font les propres effets de la foy & de la gra-
ce de J.C, & que leur ardeur n'ait enflammé les payens mef- 17.
mes]'pour faire mentir cet ancien proverbe,que tout le monde
oublie & neglige les malheureux : ce qui n'avoit efté que trop
vray jufques alors.

[La victoire qui avoit fait prendre à M.Aurele le titre d'Imperator pour la 8e fois le 27. novembre 176, avoit apparemBir.p.225.226. ment procuré quelque forte de paix à l'Empire; ] '& diverses medailles tant de cette année là que de celle-ci promettent une paix eternelle. [On ne marque pas en effet qu'il y ait eu aucune guerre en l'an 177, & neanmoins il y a bien de l'apparence felon la fuite de l'hiftoire, que celle d'Allemagne continuoit toujours, quoique peuteftre affez foiblement. Ainfi M. M.Aur.v.p.33. Aurele eftant demeuré à Rome ou aux environs, ]'s'appliqua à corriger diverfes chofes dans la police. Il modera les depenfes Dio,val.p.718. qu'on faifoit pour les gladiateurs: '& il ne les laiffoit combatre qu'avec des épées fort emouffées, comme des fleurets; en forte qu'on voyoit leur adreffe fans qu'ils fuffent en danger, de fe tuer. On remarqua encore combien il eftoit eloigné de repandre le fang, en ce qu'un efclave ayant appris à un lion à devorer les hommes[avec une fureur extraordinaire,]il ne voulut point voir ce fpectacle dont la cruauté des autres fe divertiffoit,& le peuple demandant avec inftance la liberté pour le maistre de ce lion, il fit dire par le heraut qu'il na l'avoit pas meritée.

Gal.progn.t.3.
F.460.b.c.

Idat Chr.Al.
&c. Nor.cp.
conf.p.112-114. a
a Nor.p.1131

'Ce fut apparemment dans le temps qu'il paffa à Rome à fon retour d'Orient, qu'il eut la petite maladie dont Galien parle.

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M. Aurele retourne contre les Marcomans, les défait, & meurt.
L'AN DE JESUS CHRIST 178, DE M. AURELE 17, 18.
'Orfitus,& Julianus Rufus, Confuls.

N trouve un Velius Rufus Consulaire tué fous Commo.

& on

cette

Ode, dove croit que ce peut eftre le Conful de CerreanCom.v.p.47.c. née,[quoique ce puiffe eftre auffi Rufus Conful en l'an 182.] Bir.p.227.243. 'Il paroift que M. Aurele prit le titre d'Imperator pour la ge fois, & Commode pour la 3e avant le mois d'aouft de cette Dio, l. 71. p. année.[C'eftoit fans doute pour la guerre d'Allemagne]'que les T.P.III. 1. Il l'avoit prife pour la feconde fois avant le mois d'aouft de l'an 177. Trib Pot.11.[apparemment lorfqu'il avoit elté fait Augufte, v. la note 20.

814.c.d.

B. p. 442.

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I.

*Commodo

178, de M. Aurele 17, 18.

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L

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deux Quintiles foutenoient avec beaucoup de valeur & d'ex-
perience. Cependant on jugea que la prefence de M. Aurele y
eftoit neceffaire. Ainfi il partit le s d'aouft pour y aller, & y diCom.v.p.so.
mena avec luy Commode, a aprés luy avoir fait epoufer Crifpi- a Dio,1.71.p.
ne fille de Bruttius Præfens. La guerre d'Allemagne l'obligea 814.cM.Aur.
de faire ce mariage pluftoft qu'il n'avoit refolu:il l'accompagna v.p.34.a.
d'une liberalité envers le peuple.

d.

'Avant que de partir il jura dans le Capitole,que depuis qu'il -M.Aur.v.p.34,
regnoit, aucun Senateur n'avoit efté tué par fon ordre,ni mef-
me de sa connoiffance, & qu'il auroit pardonné aux rebelles,
s'ils n'euffent efté tuez avant qu'il l'euft fceu. 'Il ne voulut Dio, 1.71.p.
point prendre dans le threfor public l'argent neceffaire pour la 814. d.c.
guerre, qu'aprés l'avoir demandé au Senat, difant qu'un Em-
pereur Romain n'avoit rien à luy; mais que tout appartenoit

au Senat & au peuple. 'On remarque que lorsqu'il alloit avec Caffv.p.41.a.
fon fils Commode à la guerre d'Allemagne, dont"on craignoit b[Aш.Vict.
qu'il ne revinst pas, les philofophes qui eftoient avec luy le
prierent de leur expliquer ce qu'il y avoit de plus difficile &
de plus obfcur dans les differentes fectes de philofophie, com-
me fi on euft eu peur que la connoiffance ne s'en perdift par fa
mort. Il fe rendit à leur defir, & les entretint fur cela durant
trois jours.

C.p.67.1.d.

'On fit cette année l'ordonnance celebre, appellée l'arreft Inftit.1.3.c.4.
d'Orfite,par laquelle les enfans de l'un & de l'autre fexe furent P-47M.Aur.a.
admis à la fucceffion de leurs meres mortes fans tefter, quand
mefme ils auroient efté adoptez en d'autres familles, au lieu
qu'ils en avoient efté exclus jufques alors. [ C'est apparem-
ment cette ordonnance]'dont la chronique d'Alexandrie par- Chr Al.p.614.
le fur l'année d'aprés, quoiqu'elle mette les peres au lieu des
meres. Elle y en joint une autre, Que les enfans ingrats auroient
neanmoins le tiers du bien de leur pere.

L'AN DE JESUS CHRIST 179, DE M. AURELE 18,19.
'Commodus Auguftus II,&T.Annius Aurelius Verus II, Confuls.
b Onuphre fondé fur un endroit qui apparemment eft cor-
rompu,met cette année le Confulat fubrogé de Pertinax. Au-
tant qu'on en peut juger par l'ordre de Dion & de Capitolin,
Pertinax avoit eu le Confulat des devant la revolte de Caffius.
d M. Aurele dans cette derniere guerre d'Allemagne,eut en-
core à combatre contre les Marcomans, les Hermondures,les
Sarmates, & les Quades: & il gagna contre eux une grande ba-

1. & neanmoins fous les Confuls Pollio & Aper, qui font ceux de l'an 176.
Tom. II.

Ddd

p.14.&c Prof{ Nor.ep.conf.

p.111.

Pert.v.p ss. an.C.p.104.1

e.flOnu.p.236.

a.

e

c Dio, 1.71. p. 810.c/Pert.v.p.

4. C. M.Aur.v.p.

34.a.

Dio,l.71.p. 814.c.

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