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Aurele 18,

179, de M.

taille, où l'armée Romaine eftoit commandée par Paternus, [qui pouvoit eftre alors Prefet du Pretoire.] Cette victoire fit 19. donner le titre d'Imperator à M. Aurele pour la dixieme fois, Bir.p.227.243. & à Commode pour la quatrieme : ce qui fe fit en cette année 244|Pagi,117. avant le mois d'aouft1.

II.

Idat Cufp Onu.p.236 b. a Nor.ep.conf. p.114.115.

bp 114Com.n. C.p.94.2.bl

Dio, l. 72. P. 819.c..

Dio, 1.71.72.p. 814.817.cM. Aur.v.p.34.a..

L'AN DE JESUS CHRIST 180, DE M. AURELE 19, 20.
'Prafens II, & Sex. Quintilius Condianus, Confuls.
aLe premier eft apparemment Bruttius qu'on croit s'eftre aussi
appellé L. Fulvius, & qui eftoit beaupere de Commode.bLe fe-
cond n'eft nommé que Condien dans les fastes:mais on ne dou

pas que ce ne foit ce Sextus Condianus fils deQuintilius Ma-
ximus dont parle Dion. Caffiodore & la chronique d'Alexan-
drie mettent Gordien: on croit que c'eft une faute.

'M. Aurele avoit fait une guerre fi rude aux Marcomans & aux autres peuples leurs alliez, qu'il ne leur reftoit prefque plus d'hommes ni de vivres,de forte qu'on efperoit de les voir cette année entierement fubjuguez, & leur pays reduit en province. Chr.Al.p.614. 'La chronique d'Alexandrie dit qu'il avoit foumis la nation des Allemans. [Mais il ne plut pas à Dieu de luy donner le peu de mois qui fembloient fuffire pour achever ce grand ouvrage.] Dio,p.814. 'Ainfi ce prince au lieu de triompher de l'Allemagne conquise, fut obligé de ceder à la violence d'une maladie, qui l'emporta p.815.Thphl. 2 le 17e jour de mars,'aprés avoir regné 19 ans & dix ou onze jours depuis la mort d'Antonin, & avoir vécu 58 ans, 10 mois, Dio,p.814.815. & 22 jours. 'Dion pretend avoir fceu certainement que ce furent les medecins qu'il le firent mourir pour faire plaifir àCommode: ce que M. Aurele[n'ignora pas : & il le] diffimula neanmoins jufqu'à la fin, finon que la derniere fois que le Tribun luy vint demander le mot,il luy dit, Allez au foleil levant;pour « moy je me couche.

1.3.p.137.d.

M.Aur.v.p.34. b.cla.S.p.99.2.

h.

v.p.34.2.c..

Dio, 1. 71. p. 815. a..

Bir p 243.244.

.244.

'Il fut quelques jours malade, & il femble que ce fuft d'une maladie contagieuse qui regnoit alors dans l'armée : de forte que s'il en faut croire Capitolin, il eut peine à empefcher fon fils & fes amis de l'abandonner; ce qui le fit refoudre felon cet auteur à ne point prendre de nourriture; & il augmenta ainsi fon mal. 'On ajoute que deux jours avant que de mourir,il témoigna à fes amis qu'il ne fouhaitoit point de vivre, parceque les dereglemens de fon fils luy rendoient la vie ennuyeufe.'Il ne

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1. 's'il n'y a point de faute dans les medailles de Birague, qui portent Commodus Trib. Pot. IIII. Imp. IIII. 'Car il en donne une où il lit Trib. Pot. V, Imp. III, ce qui eft abfolument contraire aux

autres.

2. La chronique d Alexandrie dit le 25, p. 614

Aurele 19,

20.

&c.

laiffa pas de le recommander aux foldats: '& on peut voir le Her.1.1.p.466. difcours qu'Herodien luy fait faire, pour conjurer fes amis de 457. l'affifter de leurs avis, & " pour luy marquer à luy mesme com

ment il devoit regner. 'Il ne vécut qu'un jour & une nuit aprés p. 467. b. ce difcours.

C.

'Le fettieme jour de fa maladie, il fit encore venir fon fils M.Aur.v.p.34• feul, & le renvoya auffitoft depeur qu'il ne gagnaft fon mal; puis s'eftant couvert la tefte comme pour dormir, il expira durant la nuit.'Tertullien dit qu'il mourut à Sirmich: [les deux Tert.ap.c.as.pg Vendobone. Victors difent" à Vienne en Autriche. ] Tertullien fe du grand pontife de Cibele, qui prioit encore pour fa confervation le 24 de mars, fon demon ne luy ayant pas revelé qu'il eftoit mort des le 17.

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moque

Ilestoldats, & tous les autres, la mort
L n'eft point neceffaire de parler de la douleur qu'eurent
les foldats; & tous les autres, de la mort d'un prince fiuni.
verfellement aimé. Il paroift qu'on porta fon corps ou fes cen-
dres à Rome, pour les inhumer avec les folennitez ordinaires
'en une efpece de temple.[C'eftoit apparemment"dans le mau-
folée d'Adrien.] Quelques infcriptions nous donnent lieu de
croire qu'on luy donna aprés fa mort le furnom de Pius, [que
nous ne voyons point qu'il ait eu durant la vie.]On n'eut gar-
de de manquer à en faire un dieu,chacun voulut avoir fa ftatue
chez luy [& cette impieté eftoit"un peu moins infupportable à
fon égard qu'à l'égard deTibere,de Claude, d'Adrien,des deux
Fauftines, & de plufieurs autres dont on pretendoit orner le
ciel,aprés qu'ils avoient efté la honte de la terre.

27. b.

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Cependant ce prince quelque grand qu'il fuft, bien loin d'estre un dieu,n'eftoit pas mefme un homme fans reproche & fans defaut, quand on n'en jugeroit que felon les lumieres de la raifon, & felon les regles humaines de la morale. C'est une grande foibleffe à un homme comme luy,]'de n'avoir pu vivre P. 34. c. dans la continence à l'age de 55 ans. Ona dit que la philofophie P. 31. 32. l'avoit rendu trop grave & trop ferieux,'& on l'accufoit mefme p. 34. e. de fafte & d'arrogance, parcequ'il fe rendoit moins familier à fes amis, & ne les faifoit pas manger avec luy; [& il n'en usoit peuteftre ainfi qu'afin de menager plus de temps pour les affai

815.c.d.

res ou pour l'étude.]On vouloit qu'il ne fuft pas auffi ouvert, auffi franc, & auffi fincere qu'Antonin, quoiqu'il taschaft de le Dio, 1. 71. p. paroiftre,'& on difoit que les vertus & fa bonté mefme eftoient plutoft feintes & forcées que naturelles. Dion le défend fur ce dernier point par la fagefle qu'on avoit remarquée en luy des l'enfance, & par l'uniformité qui avoit paru dans toute la vie, M.Aur.v.p.3o. fans qu'il fe fuft dementi jamais,'quelque effort qu'on eust fait pour luy faire changer de conduite. [Mais quand il auroit corrigé par la raifon les defauts d'un mauvais naturel, on n'auroit pu que l'en louer, pourvu qu'il l'euft fair par l'amour de celui qui doit eftre l'unique objet de la vertu, puifque furmonter tous les vices par l'orgueil,c'eft furmonter les plus petits par le plus grand.

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Son plus veritable defaut a peuteftre esté fa bonté mesme, Caff.v.p.45.b. laquelle foit par fon naturel,]'foit par le defir exceffif qu'il avoit d'eftre eftimé doux & bon,comme on le luy a reproché,degeneroit en une veritable molleffe: de forte qu'il fouffroit plus Dio, 1. 71. p. qu'il ne devoit ceux dont il condannoit les malverfations.'ll kis. b. croyoit qu'il luy fuffifoit de ne faire point de fautes;& s'il se faut arrefter à Dion, il n'en a point fait dutout: mais il croyoit devoir fouffrir celles des autres fans s'en informer, & fans les punir.Il difoit qu'eftant impoffible de faire les hommes tels qu'on veut qu'ils foient, il faut les prendre tels qu'ils font,& s'en fervir le mieux qu'on peur. C'est pourquoi il eftimoit, louoit, & Caff.v.p.45.b. employoit ceux qui faifoient bien : 'mais on pretend que pendant qu'il s'entretenoit en philofophe de la clemence, de la juf tice, & d'autres matieres fpeculatives, il laiffoit piller les provinces par ceux à qui il en avoit donné le gouvernement, depeur de paroiftre fevere. Caffius parle particulierement d'un Prefet du Pretoire,qui ayant efté elevé pauvre à cette charge, devint tout d'un coup extremement riche.

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[Sa foibleffe a paru furtout à l'égard de fes proches, qu'il aimoit affurément avec excés, fans fonger qu'un prince doit principalement fon affection à l'Etat & à fon peuple. Nous ne repetons point ce que nous avons dit de fa femme, & nous n'eDio,l.71.p.815. xaminons point] 'fi Dion a raifon de louer l'extreme tolerence qu'il a eue pour elle. D'autres historiens avouent qu'il avoit fort terni l'eftime qu'il meritoit d'ailleurs, en[ne pouvant, ou] ne fachant pas arrester les dereglemens fcandaleux de cette princeffe.[Il est toujours certain que la verité & la justice ne Luy permettoient pas de luy donner des eloges, fans parler de

b.

Aur..Vict..

d.

fa ridicule apotheofe ]'Mais on l'a raillé en plein theatre, & en M.Aur.v.p. 34. fa prefence mefme, de ce qu'il elevoit aux charges ceux qui avoient violé l'honneur de fa maison, aprés en avoir vu affez de preuves pour n'en pas douter.

[Il fit un grand tort à l'Etat en elevant à la puiffance fouveraine L.Verus tres indigne de cet honneur. Cependant il avoit l'exemple d'Antonin, qui n'avoit pas mesme voulu donner à ce prince le nom de Cefar:& comme il n'y avoit jamais eu jufques alors deux Auguftes en mefme temps, Lucius qui d'ailleurs ne paroift pas avoir eu beaucoup d'ambition, fe feroit fans doute tenu très content, quand il ne luy euft communiqué que le fecond degré de fa puiffance. Il auroit pu empefcher par ce moyen une partie au moins des dereglemens où ce prince fe porta, & il n'auroit pas expofé l'Empire aux maux que l'on eust assurément bientoft vu naiftre, fi l'ordre de Dieu ou le crime des hommes n'eust terminé promtement la vie de Lucius.

464. C.

Il a efté encore plus coupable à l'égard de fon fils Commode,l'dont les crimes & les cruautez ont fait dire que M. Aurele p.3c.a|Dio,!. eust esté tout à fait heureux s'il n'euft point laiffé de fils aprés 71.p.816.2. luy.'Il eut un grand foin de le bien elever & de le bien inftrui. Dio,p.816.a. re;'il luy apprenoit luy mefme les regles qu'il devoit fuivre ; & Com.v.p 45. il mit auprés de luy des maiftres tres habiles & tres fages, qu'il 46r.l.1.p. faifoit venir de divers endroits, & à qui il donnoit des appointemens tres honneftes.'Mais Commode ne pouvant fouffrir au- M.Aur.v.p.46. prés de luy ceux qui s'oppofoient à fes mauvaises inclinations, “ & redemandant avec opiniatreté, jufqu'à en devenir malade, ceux que fon pere luy avoit oftez, parcequ'ils le portoient au dereglement, M. Aurele eut la molleffe, comme l'hiftoire l'avoue, de les faire revenir : de forte que Commode fit depuis du palais de fon pere un lieu de toutes fortes de debauches.

'It femble que Commode fuft alors Augufte, [ce qui peut c donner lieu de dire que M. Aurele n'avoit pas fur luy toute l'au torité neceffaire pour le corriger. Mais c'a efté là fa plus grande faute, de s'eftre trop hafté de l'elever,& de luy avoir donné des l'age de quinze ou feize ans la puiffance du Tribunat, le Confulat, & mefme le titre d'Augufte. Antonin n'en avoit jamais tant fait pour M. Aurele meíme, ni Vefpafien pour Tite, quelque maturité d'age & quelques bonnes qualitez qu'euffent l'un & l'autre. S'il ne connoiffoit pas l'efprit de Commode, qui eft la feule excufe que Julien l'apoftat ait pu apporter en la faveur,ç'a efté une grande faute de charger de tant d'honneurs D dd iij

c.

K

un jeune homme capable au moins par fon age de fe laiffer aller à toutes fortes de vices: & s'il l'a connu pour ce qu'il eftoit, fa faute eft entierement fans excufe. C'estoit en cette occafion Call.v.p.40.c. qu'il devoit fe fouvenir]'de ce qu'il avoit dit luy mefme, Que « mes enfans periffent, fi d'autres meritent mieux d'eftre aimez, «< & fi leur vie n'eft pas utile à la Republique. [Il ne devoit pas «< affurément faire mourir fon fils, ]'comme l'Empereur Severe le pretendoit, luy qui tomboit dans la mefme faute: a mais il avoit un gendre, dit Julien, tres capable de bien gouverner l'Etat, & qui euft eu plus de foin de fon fils, que fon fils n'en avoit luy mefme.

Dio, 1.71.p.

868.c.

a Juli.cæf.p.13.

14.

M Aur.v.p.30. d. e.

815. a.

b M.Aur.v.p. 30. e.

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Juli.caf.p.13. 14.22 23.41.49.

C

ARTICLE XXVII.

Diverfes chofes louées dans M. Aurele.

EPENDANT les grandes qualitez que M. Aurele avoit d'ailleurs, ont tellement prevalu dans l'efprit de tout le monde, que[ni fes propres defauts,ni]les crimes de fa femme, [de fon frere,]&de fons fils, n'ont pu empefcher qu'il n'ait eu une Dio, 1. 71. p. reputation extraordinaire, & qu'il n'ait efté regardé des payens comme le meilleur de tous les Princes.Diocletien luy rendoit des honneurs tout particuliers. Julien luy donne de grands eloges, le fait refpecter par fon' Silene, & le fait placer par fes dieux audeffus de Trajan, d'Augufte, de Cefar, & d'Alexandre.'Il luy donne pour maxime, que le principal devoir d'un homme & d'un prince eft d'imiter la divinité, en fe mettant en état d'avoir befoin de tres peu de chofes pour lui, & en faisant aux autres tout le bien qu'il peut. [ C'est ce qu'il paroift avoir toujours pratiqué,]'menant d'une part une vie fimple & fruDio, 1. 71. p. gale,'& ne s'occupant de l'autre à rien tant qu'à faire plaifir. Il avoit mefme elevé un autel à la 2 Bonté comme une nouvelle deeffe: [en quoy il ne fe fuft pas trompé, s'il euft fceu que la bonté effentielle n'eft autre chofe que Dieu mefme.]

d p. 52. 53. P. 49.

P. 23.

815. a. b.

p.314.cM.Aur. v.p.32.b.

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'On s'eft plaint qu'il n'eftoit pas" magnifique : & veritable. . ment il menageoit extremement l'argent du public," retran chant autant qu'il pouvoit toutes les depenfes non necessaires, parcequ'il ne vouloit point charger les peuples: [ & on ne peut

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1. C'est le perfonnage qui cenfure tous les autres dans les Cefars, c'est à dire dans la fatyre que Julien fait des Empereurs.

2. Dion dit à la Liberalité, 15 évigyesly, fous un nom qui eftoit tout à fait nouveau.

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