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b.

a

que le louer de ce qu'au moins]'il modera ce qu'on donnoit M.Aur.v.p.27.
pour les gladiateurs & la comedie. a Mais il faifoit exactement Dio, l. 71. p.
toutes les depenfes ordinaires, & beaucoup d'extraordinaires 14.
lorfqu'il en voyoit quelque neceffité. Il affiftoit les gents d'hon-
neur & de merite dans leurs befoins : & il fecourut plufieurs
villes tombées dans quelque malheur, ou qui estoient en dan-
ger de fe ruiner.[Nous l'avons vu agir ainfi à l'égard de Smyr-
ne;]'& on le marque encore de Carthage, qui avoit beaucoup Aur. Vict.
fouffert d'un embrafement, de Nicomedie renverfée [comme
Smyrne]par un tremblement de terre, d'Ephefe,& de plufieurs
autres en general.'ll prit grand foin des vivres, de bien entre- M.Aur.v.p.27.
tenir les rues de Rome, & les grands chemins. Il prenoit garde 2.2. b.
mefme que le peuple de Rome ne manquaft pas de ces fpectacles
pour lefquels il eftoit paffionné, depeur qu'on ne dift qu'il les
leur vouloit ofter, & les reduire à la vie des philofophes.

a. b.

d.

'Il fit auffi plufieurs remifes d'impofts, lorfqu'il jugeoit qu'el- b. les eftoient neceffaires.'Nous avons vu que des l'age de 16 ans p. 23. c. il ceda tous fes biens paternels à sa fœur : & eftant encore Ce- p.25. a. far il refufa plufieurs fucceffions qu'on luy avoit laiffées.'Dans l'administration de la juftice il ne favorifa jamais les interests du fifc.'Il meprifa tous les avis qu'on luy donnoit pour enrichir a fon Epargne,'& fit punir par le Prefet deRome ou par d'autres, les receveurs des impofts qui prenoient la moindre chose audelà de ce qui eftoit ordonné. Eutrope dit qu'il eftoit toujours preft à faire des liberalitez.

C.

'Il craignoit furtout d'eftre accufé d'avarice,& il s'en défen- b. dit dans beaucoup de lettres. 'Il fe juftifioit de mefme ou par p. 32; a. écrit ou de vive voix toutes les fois qu'il favoit qu'on improu voit quelqu'une de fes actions. 'Car il eftoit fort curieux de fa p. 31. a. reputation, & il s'informoit avec grand foin de ce qu'on difoit de luy,'non pour en faire des crimes, comme[plufieurs de] ceux Arift. or.9.p. qui avoient regné avant luy, (car au contraire il vouloit que chacun euft une grande liberté de penfer & de dire ce qu'il vouloit,)'mais pour fe corriger dans les chofes où il voyoit que l'on avoit raifon de le reprendre.

'Comme les moindres chofes peuvent faire beaucoup de tort à la reputation d'un prince, il n'en faifoit aucune qu'avec beaucoup de precaution & de maturité. Il ne faifoit rien avec negligence & comme en paffant, mais pefoit tout ce qu'il disoit ou qu'il écrivoit, donnant quelquefois des journées entieres à des chofes qui paroiffoient peu dignes d'une fi grande applica

112.

M.Aur.v.p.3 1.

a.

1.

Dio, l. 71. p.. 894. b.

23.

P. 41.

Juli.caf.p.22. tion.'Auffi Julien nous le reprefente comme un homme extremement grave, dont le vifage & les yeux eftoient fort compofez,'& qui parloit peu, fachant egalement parler & fe taire M.Aur.v.p.34. quand il falloit. 'Il ne croyoit pas mefme legerement "le bien suffragatel qu'on luy difoit des perfonnes, quand c'eftoit pour les mettre dans les emplois, &il ne penfoit avoir trouvé la verité, que quand il l'avoit longtemps cherchée.

C.

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e.

'La dignité imperiale n'avoit point produit en luy de faste ni d'arrogance: il traitoit avec toutes fortes de perfonnes comme leur egal: '& il permit aux perfonnes de qualité de le faire fervir comme luy mefme, & d'avoir les mefmes officiers. a Il recevoit fort bien tous ceux qui s'adrefloient à luy, & ne fouffroit point que fes gardes empefchaffent perfonne de l'aborder. Car il mettoit fa grandeur non à fe communiquer à peu de perfonnes fous pretexte de s'attirer le refpect, mais à faire reffentit comme Dieu, à tout le monde les effets de fa bonté & de fes foins paternels. Ainfi il ne falloit point d'introducteur pour l'approcher: c'eftoit affez d'avoir [befoin de luy, ou] de croire avoir quelque bonne qualité qui pust luy eftre agreable.

ribus.

[Quoiqu'il euft une grande connoiffance de toutes chofes, & par l'étude, & par l'experience, ayant efté elevé de bonne M.Aur.v.p.31. heure par Antonin dans la conduite des affaires; ]'cependant il ne faifoit rien foit dans la guerre, foit dans le gouvernement de l'Etat, fans en communiquer aux perfonnes de qualité qui eftoient auprés de luy ; & il difoit fouvent: Il eft plus jufte que « je fuive le confeil de tant de perfonnes de merite qui m'aiment, « que non pas qu'ils foient tous obligez de fe foumettre à la vo- « M. Ant.l.1 c.1. lonté d'un feul homme.'Dans fes écrits il avoue avoir appris de « tout le monde, mefme de L. Verus, & jusqu'à son nourricier.

2.11.P.3.11.

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Aur. Vict.
Orofil.7.c 15.

P. 213. I. c.

68.69.

ARTICLE XXVIII.

Quelques loix de M. Aurele: De fes écrits.

Oobferiteque quoc, Prince a adouci par les nouvelles or- &

N remarque que ce prince a admirablement éclairci les

donnances ce qu'il y avoit de trop fevere dans les anciennes. M.Aur.n.C.p. 'On trouve encore dans les Pandectes & dans les autres livres du Droit, des marques ou des reftes de quantité d'ordonnances qu'il a faites, 'plutoft neanmoins pour rétablir l'ancienne jurifprudence, que pour en introduire une nouvelle. 'Il ordonna

v. p. 27. c. p. 26. c.

le

promifcuè.

le premier, felon Capitolin, que l'on feroit enregistrer les noms
de tous les enfans qui naiftroient de citoyens Romains, un
mois au plustard aprés leur naiffance, & cela luy donna occa-
fion d'établir des greffes publics dans les provinces.

P.1445.1446.

C.

'Il renouvella l'ordonnance faite premierement par Nerva, dDig.4o.t.15. qu'on ne pourroit faire aucune pourfuite contre les morts que dans les cinq ans d'aprés leur mort: & il ne voulut pas mefme qu'on puft jamais contefter la liberté d'un homme qui en avoit joui en mourant.'On remarque qu'il ordonna que tous les Setous les Se- M.Aur.v.p.27. nateurs auroient au moins le quart de leur bien en Italie. 'Aurele Victor dit qu'il donna à tous indifferemment le droit Aur. Vict. de citoyens Romains. Les jurifconfultes le fuivent, & de la ma- n.C.p.38.1.el niere dont en parle Cafaubon,il femble qu'on ait une conftitu- 89.1.b. tion de luy pour accorder ce droit à tous les fujets de l'Empire. V.Adrien S 'Mais cette conftitution qui eft feulement marquée par Ulpien Dig.1.ts-1.17. dans le Digeste, a eft d'Antonin Caracalla, comme on le tire P. 14. tant du style ordinaire d'Ulpien, que de l'autorité formelle de 745/n.p.108.109. Dion. 'Et nous apprenons de l'histoire des Martyrs de Lion, Euf.l.s.c.1.p. qu'en l'an 177,[deux ou trois ans feulement avant la mort de M. 162. b. Aurele, Jon diftinguoit encore les citoyens Romains des autres.

17.

a Dio, val p.

'Ce prince ne put fouffrir que les mefmes bains fuffent com- M.Aur.v.p.32. muns aux hommes & aux femmes : & il fit encore d'autres re- ". C. glemens pour reformer le luxe des dames, & arrefter les desordres des jeunes gents de qualité.'Son exemple mefme[plus fort Arift or 9.p. que toutes les loix,] fervit beaucoup à retirer diverfes perfonnes de leur vie dereglée, de leur amour pour les plaifirs, & de leur paffion pour les richeffes.

113. c. d.

'Ce qui eft de plus admirable, c'eft qu'il fceut regler les fol- p.116 117. dats mefmes, accoutumez à recevoir beaucoup, & à demander encore davantage,& affez infolens pour se rendre redoutables à quiconque ne fatisfaifoit pas leur avarice. Il fixa neanmoins ce qu'ils devoient recevoir, audeffous ce femble de ce qu'on leur donnoit auparavant, & les accoutuma à n'en point efpe. rer davantage,[hors les occafions où c'eftoit l'ordre de leur fai

re quelque largeffe.]'Nous avons vu qu'ils luy avoient deman- Dio,l.71.p.803. dé inutilement de l'argent aprés une victoire.

a.

116.b.c.

'Il les reduifit mefme à la vie dure & laborieuse qui eft pro- Arift.or.9.p. pre aux foldats, & à s'occuper tellement aux exercices des armes, qu'ils n'avoient pas le loisir de fonger à autre chose. Cette feverité fut un grand foulagement pour l'Epargne & pour les peuples, & tres avantageufe aux foldats mefmes. ['Auffi quel M.Aur.v.p. 34.

Tom. II.

Eee

e.

que fermeté que M.Aurele euft à leur égard, ] ils ne laiffoient Caffiv.p.41.42. pas de l'aimer uniquement.'Ce fut particulierement pour corriger la molleffe des foldats de Syrie, qu'il en donna le com mandement à Caffius,eftant perfuadé comme il l'écrivit alors, qu'on ne pouvoit bien gouverner les foldats que par l'ancienne difcipline,& qu'il falloit rétablir les premieres mœurs des Romains pour en faire fubfifter l'Empire.

M.Aur.v.p.26.

27.

'On trouve encore dans Capitolin divers reglemens faits par M. Aurele, dont nous n'avons pas cru qu'il fuft neceflaire de Cod. Th.prol, parler ici.]'Un Papirius Juftus a fait autrefois un recueil des ordonnances faites par M. Aurele & par L.Verus [Il eft quelquefois cité dans le Digefte entre les anciens jurifconfultes.

p.183.1.

d.

14.p.226.

a

Si cette hiftoire n'eftoit déja trop longue,nous pourrions encore ajouter diverfes chofes fur le gouvernement & fur l'efprit de M. Aurele, tirées particulierement de l'ouvrage que nous Her.l.1.p.454. avons de luy.]'Car fes paroles & les écrits font paffez à la posteaSuid u.p.98.el rité. Et nous avons encore les douze livres que Suidas luy atVoll.h.g.l.2.c. tribue,[où s'entretenant avec luy mefme, il raporte les regles. & les maximes qu'il pretendoit obferver. C'est un abregé de tout ce que la philofophie & la raison humaine ont pu trouver de plus beau pour la morale, & pour la conduite de la vie.] M.Aur.n.S.p. On trouve quelques anciens vers grecs, qui difent que ce li vre eft admirable pour confoler les hommes dans leurs afflictions, parcequ'il fait voir combien eft vaine la joie & la trifteffe que nous peuvent donner toutes les chofes de ce monde, & que l'une & l'autre s'evanouit & fe diffipe auffi promtement que la

Uo. 2. f.

Nphr.

M.Ant.proll

fumée.

[Le style en eft fimple & negligé:& cependant les perfonnes les plus delicates & les plus judicieuses admirent cette beauté naturelle & fans fard, & comparent cet ouvrage à tout ce qu'il ya de plus excellent dans l'antiquité payenne. On en trouve beaucoup d'endroits citez dans Suidas.]'Nicephore en parle auffi avec eloge, pretend qu'il le compofa pour fon fils M. [Aurele Commode, ce qui ne paroift pas par l'ouvrage.] Vol.h.g.l.2.c. Quelques uns ont douté fi ce que nous en avons eft l'ouvrage entier, ou fi ce n'en font point de fimples extraits, parceque les chofes y font prefque toujours detachées les unes des autres, fans qu'il y paroiffe aucun ordre : & la conftruction n'y est quelquefois pas entiere. Mais les plus habiles croient que M. Aurele mefme l'a laiffé en cet état,parceque ce n'eftoient que des memoires qu'il faifoit pour luy mefme, fans dessein de les publier.

14.p.226.

guer

'Il travailloit peuteftre au premier livre[au milieu de la
re,] & dans le pays des Quades,campé fur la riviere de Gran,
fi l'endroit où il le femble dire n'eft point une apostille ajoutée

M. Ant.l.1.c.

14.P.23/n.p.34

V.la note pour marquer quelque autre chose. Il acheva le fecond à Car. 1.2.c.15.p.43. 1 nonte, où Eutrope pretend qu'il tint trois ans fa Cour dans sa

£4.

premiere guerre contre les Marcomans. 'Et il paroift en effet 1.1.c.14.p.23|m;
qu'il a fait cet ouvrage avant la mort de Fauftine, qu'il y fup- P34.
pofe vivante,'& prefte d'accoucher,[c'est à dire avant la fin de 1.9.c.3.p.239.
l'an 175.1

'Il ne faut pas confondre ces douze livres de M. Aurele avec prol/Voffhg.
un écrit intitulé l'Horloge des Princes, publié fous fon nom, & P. 226,
tres celebre dans le dernier fiecle, qu'on dit estre d'Antoine
Guevara Evefque Espagnol.

FOTO FOTO:§: FOFOFOFOFOFO:FE
ARTICLE XXIX.

Des philofophes Crefcent,Celfe, Lucien, & Demonax : Des Rois du

CO

Bophore.

a.

p.815.0|Gal.

e.

a Tati.p.157.d.

M.Aur.v.p.23.

OMME M. Aurele faifoit une profeffion publique d'ai- Her.l.1.p.465. mer & de favorifer les sciences, & que c'eft l'ordinaire des fujets de fuivre les inclinations de leurs Princes, on vit paroiftre de fon temps quantité d'hommes de lettres, '& furtout M.Aur.n.S.p. beaucoup de philofophes, ou qui feignoient de l'eftre pour s'en- 95.1Dio,l.71. richir de ses liberalitez. Tatien difciple de S. Juftin dit que les prog.t.3.p.460. philofophes payens eftoient fi eloignez de s'exercer, comme ils c xas. s'en vantoient, à l'amour" de la pauvreté, que quelques uns χρυσός. d'eux tiroient de l'Empereur des penfions de 600" écus d'or, fans rendre aucun fervice à l'Etat, afin de le faire mefme au moins payer de leur longue barbe.'Ces penfions, & les diverles exemptions qu'on leur donnoit, alloient fi loin, qu'on fe plaignoit qu'ils eftoient à charge à la Republique,& Marc Aurele quod purga fut"obligé de fe juftifier fur ce point. On fe plaignoit encore vexarent qu'ils maltraitoient les particuliers: ce qu'on raporte principalement aux infolences ordinaires des cyniques,qui n'avoient ni honte, ni refpect, & qui eftoient alors en grand nombre. [L'Eglife fouffrit"beaucoup de l'un d'eux nommé Crefcent, $20. comme nous le pourrons voir en un autre endroit. Nous referV.Origene vons'auffi pour l'hiftoire d'Origene à parler de Celfe philofophe epicurien, qui entreprit de combatre l'Eglife par les écrits.]Il vivoit encore du temps de Commode, auffibien que Luci.pfeud.p.

vit.

V.S.Justin.

$ 34.

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Eee ij

cn.C.p.76.1

.....

493.1173.C.

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