Imágenes de páginas
PDF
EPUB
[ocr errors]

qu'en écrivant la vie aprés qu'il fut mort. Il s'y declare fon en-
nemi, [& ainfi il peut bien y avoir ajouté quelques circonftan-
ces pour décrier d'avantage cet impofteur. Mais le fond de fon
hiftoire eftoit une chofe fi publique, qu'on ne peut prefumer
qu'il y ait alteré la verité.]

[ocr errors]

ARTICLE XXX I.

De Sextus floïcien, & de l'empyrique: De Numene platonicien,
d'Hermogene, d'Ariftide, & de quelques autres fophiftes.

USEBE met fur l'an 119, que les philofophes Plutarque, Euf. chr.

E Sextus, & Agathobule fcurifoient alors. Sice Sextuseft]

b.

b Dio, l. 71. p.

a.

C

epos de 'le"neveu de Plutarque,[il faut qu'il ait vécu longtemps.]a Car Suid..p.792.cl celui-ci eut pour difciples M. Aurele & L. Verus: b & Marc M.Aur.v.p.23. Aurele l'alloit ecouter chez luy eftant déja Empereur, & dans a M.Aur.v.p. un age avancé. Suidas femble dire que ce prince l'honoroit fi 23.3.clEutr. fort, qu'il le prenoit pour confeiller & pour affeffeur dans le 802.alPhilft. jugement des affaires. Il eftoit de Queronée dans la Beocie foph.27.p.556. [comme Plutarque,]& ftoïcien de fecte. f M. Aurele dit qu'il Suid..p.79. avoit appris de luy l'art de trouver & de ranger d'une maniere d claire & methodique les dogmes neceffaires à la conduite de la vie : & il marque plufieurs maximes importantes de la morale qu'il luy avoit enfeignées. 8 Apulée fe glorifie d'eftre defcendu de luy par fa mere Themiftius loue l'affection de M. Aurele pour Sextus: i Mr Spon nous donne une medaille où l'on voit le nom & la tefte d'un Sextus, avec le titre de Heros; & il croit que c'eft celui de Queronée.

dc.

eM.Aur.v.p.23.

b.

fM.Ant.l.1.c. 6.p.7.9.

& Apul.meta.l. p... 1.p.145.b. iSpon,p.140.

h Themi.or.

141.

Rual.v.Plut. c.5.p.11.2.

m Suid..p.729.

[ocr errors]

p.119.

1 Il y avoit encore vers ce temps-ci un autre Sextus philofophe, m mais originaire de Libye, & Pyrrhonien de fccte." On croit que c'eft celui que Galien & Diogene de Laerte furnomment l'Empyrique, & dont nous avons encore aujourd'hui Jonfl 2.c.1. quelques ouvrages qui reflentent les dogmes des Pyrrhoniens. Rual.v. Plut. P On croit qu'il eftoit un peu plus jeune que Galien, [& par cs.p.11.12 M. confequent pofterieur au neveu de Plutarque, qui eftoit plu- Aur.n.C.p.58. toft avant Galien qu'aprés ] Suidas confond les deux Sextus, Jon.l.3.c.12. en faifant le neveu de Plutarque Pyrrhonien, & en luy attri- P274 buant des écrits de morale, & dix livres Sceptiques, [qui eft und. des noms que l'on donnoit aux Pyrrhoniens:ces derniers livres appartiennent donc à celui qui eftoit de cette fecte,& les autres au stoïcien, puisqu'on fçait que les Stoïciens s'appliquoient

[blocks in formation]

2. a. b.

P
9 Suid.e.p.729.

819. e.

de Dio,l.72.p. beaucoup à écrire fur la morale.] 'Suidas confond encore le philofophe Sextus avec Sextus Condianus [que nous avons vu Conful en 180.]

Bib.P.t.s.p.565. 'Nous avons aujourd'hui 430 fentences d'un philofophe payen

Hier. ad Cte. nommé Sexte ou Xyfte,'que Rufin d'Aquilée"a traduites en V.S Jerome c.2.p.252.din latin fous le nom de S. Sixte Pape & Martyr, a ce qui a trompé $129. quelque temps S. Auguftin. [Mais S. Jerome dit plufieurs fois

Ez.18.p.439.b.

c. &c.

4 Aug.retr.l.2. qu'elles font d'un pythagoricien, dont je ne trouve point le

c.42.p.25.1.d.

Jonf.1.3.c.10 p. 263 Euf.præp.

1.11 c.9.p.525.

b.

b Thdrt.gr.aff. 1.2 p.ƒco.a.

e.

d Suid...p.242.

temps.]

'On croit qu'il faut mettre vers le temps de M. Aurele, Numene celebre philofophe, dont Eufebe & Theodoret fe font beaucoup fervis contre les payens.bTheodoret dit en effet qu'il a vécu aprés J.C: [& ç'a efté avant la fin de ce fiecle,] puifque Cl.ftr.1.p.342. S. Clement d'Alexandrie cite de luy cette parole celebre, Que Platon n'eft autre chofe que Moyfe"parlant en grec, d Suidas met un Numene fous Adrien; mais il le diftingue du philofo. phe, en fait un orateur, & ne luy attribue que & ne luy attribue que des écrits qui regardent cette profeffion.'Il dit que le philofophe eftoit d'A pamée en Syrie,[on luy donne prefque toujours le titre de Pytha Euf.n.p.121.2. goricien,]'& on le met neanmoins quelquefois au nombre des Platoniciens, parcequ'il joignoit ensemble les dogmes de Pythagore & de Platon.

e.

d.

b. c.

Suid.v.p.242.

[ocr errors]
[ocr errors]

1.C.2.p.7.

'Ön pretend qu'il a montré que Platon a tiré de Moyfe ce Macr.fom.l. qu'il a dit de Dieu,& de la formation de l'univers. Les payens l'ont blafmé d'avoir expliqué plus clairement qu'ils n'euffent voulu les mysteres de Cerés & de Proferpine:mais toute la vengeance que leurs deeffes en purent tirer,fut"de luy apparoistre, &c. difent-ils,en fonge en habit de femmes proftituées & fans honneur,pour luy reprocher l'état où il les avoit mifes.[ Cela eftoit Jonf.1.3.c.10.p. digne d'elles. ] 'On trouve divers ouvrages de Numene citez 264 Euf.n.p. par Origene, Eufebe,Eunape, Theodoret,& Hefychius. [Mais Euf præp.1.8.c. nous n'en avons que ce que ces auteurs en ont confervé,]'par6.7.p.4119. ticulierement Eufebe. f Il y en avoit d'adressez à un Maxime; $36.543114.c.5-91 [peuteftre à Quintilius Maximus.]

121.2.a.b.

10.18.22.p.525.

15.c.17. g Origene &"Plotin lifoient avec foin les écrits de Numene, &
f Plot.v.p.io.f
gp.3.cl9.d/Euf. & de Crone philofophe platonicien hami de Numene, comme
1.6.c 19.p.220.c. on le tire de Porphyre. On cite de ce Crone un livre fur la ge-
b Jonf.l.3.c.10. neration, i ou la regeneration.

P. 253.

Eufn.p.121.

2. C.

Ariftocle natif de Pergame étudia quelque temps la philoPhilft. foph. fophie peripateticienne, & paroiffoit alors avoir un grand eloi29.p.5 65.566. gnement de tous les plaifirs. Mais ayant quitté la philofophie

[ocr errors]

des 15.

pour l'eloquence, qu'il apprit à Rome fous Herode Atticus, il
changea auffi entierement de vie. Il alla declamer en fon
pays:

mais on ne trouvoit pas que fes pieces euffent affez de force.

V.Commo- Phrynique fophifte ou grammairien de ce temps-ci a adreffé Phot.c.18.p. quelques ouvrages à un Ariftocle, mais qui fut fait Senateur 314. £. Romain par l'Empereur:[ce qui ne paroift pas convenir à celui dont nous parlons.

V.ss.

a p. 567. a.

Il ne nous refte rien aujourd'hui de fes declamations, non plus que de l'celles d'Antioque fophifte d'Eges en Cilicie, dont Philft.foph.35, Philoftrate fait beaucoup d'eftime. Cet Antioque eftoit difci- P.566-558. ple de Denys de Milet[dont nous avons parlé fur Adrien.]On bp.566.c.d. marque qu'il employoit fon bien pour la patrie,& particulierement à donner du blé à ceux qu'il voyoit en avoir besoin. Il a fait une histoire dont Philoftrate parle avec eloge: [Ainfi ille faut diftinguer par la capacité auffibien que par le nom, de cet Antioquien] 'que Lucien met" entre ceux qui avoient fi pi- Luci.hif.p.354. toyablement écrit la guerre de L. Verus contre les Parthes. [11 ne nous reste rien de l'un ni de l'autre.]

C.

'Philoftrate parle fort amplement du fophifte Alexandre na- Philft. foph. 31. tif de Seleucie, comprise alors dans la Cilicie, [& depuis me- P.568. tropole de l'Ifaurie.j'On pretendoit que fa mere l'avoit eu par p. 568.c.d. adultere d'Apollone de Tyanes, dont on vante tant la chaste

té.'Il fut disciple de Favorin. M. Aurele qui eftoit alors dans p574.a.
la Pannonie, l'appella auprés de luy pour luy fervir de fecre- p. 569. c.
taire en la langue greque. On voit qu'il eftoit fort habile àfla- p.571.572.
ter les riches.

1.71.p.802.2.

'Hermogene qui eftoit de Tarfe, fe fit admirer entre les fo- 33.p.57 Dio, phiftes à l'age de 15 ans ; de forte que de forte que M. Aurele mefme voulut le venir entendre, & en fut furpris. Il luy fit de grands prefens. Mais ayant paru un homme parfait dans un age fi peu avancé, sadas. il ne parut qu'un enfant lorfqu'il fut venu" en la force de fon age. Son efprit s'abaisla, & tout fon grand genie se perdit, sans qu'on en puft voir de cause.Il vécut neanmoins jufqu'à une extreme vieilleffe, pour fe voir plus longtemps meprifé de ceux qui l'avoient admiré d'abord.

αἰκριβοι.

[Nous avons déja parlé plufieurs fois du sophiste Aristide, à l'occafion de la ville de Smyrne où il a demeuré quelque temps.]

'Il avoit auffi le nom d'Ælius. d Il eftoit d'Adrianes ou Adria- Arift.or.41 t.2. nothere dans la Myfie. Il ne parloit pas fur le champ, [com- dor.23p5001 me la plupart des autres fophiftes, voulant, difoit-il,"polir fes Philft.foph.35. difcours, & non les vomir:f ce qui venoit de ce qu'il ne difoit P

Fff ij

Philft.p.579. ais 8c.b.d. fp.582.a.

P.580. d.

Phot.c.158.p. 325.m.

p. 581.582.

40. b. c.

rien qu'avec reflexion & jugement. 'Il eut neanmoins efté bien
aife d'avoir la mefme facilite que les autres.

'Phrynique qui vivoit du mefme temps que luy, en parloit "avec une grande eftime dans fes ouvrages, & marquoit nean- *s moins que d'autres n'en faifoient pas le metme jugement, soit par l'envie qui attaqué d'ordinaire les grands hommes,]foit par Philft.foph.35. de meilleures raifons.]'Car on trouvoit des defauts dans quelques unés de fes pieces;ce qui n'empefche pas que generalement Philoftrate ne les eftime beaucoup."Il y remarque une grande &c. force,& plus d'art que dans tous les autres fophiftes de ce temps Syn. in Dio,p. là. Au contraire,Synefe parlant de fon 46° difcours,qui l'avoit, dit-il,rendu celebre parmi tous les Grecs, pretend qu'il n'y a aucun art, & qu'on ne le peut reduire aux regles de la rhetorique; mais qu'il y a dans les termes & dans les expreffions une beauté fecrette, & un agrément admirable, qui plaist & qui attire fans qu'on puiffe dire pourquoi.'Photius a fait de grands 248.p.1212-1313. extraits de cette piece & de quelques autres du mefme auteur. 'On marque que Longin loue la fecondité, la fubtilité, & la force qui paroift dans fes écrits. [ Mais plus on a eu d'eftime pour luy, plus les pieces que nous en avons encore en aflez grand nombre, nous apprennent à regreter peu celles de luy & des autres fophiftes que nous n'avons plus.]

Phot.c. 246

Arift, prol.

Philft.foph. 35.
P. 578.579.

de

'Il a toujours efté fort infirme, ce qui ne l'empefchoit pas travailler. On peut voir fi l'on veut dans fes journaux,[qu'il apSyn.n.Nic.p. pelle les difcours facrez,] quantité de chofes fur fes maladies,& 374.bl423.b. fur les remedes qu'il pretend que fon Efculape luy ordonnoit Suid.a.p.426.f. dans fes fonges.'Il vécut jufque fous Commode,a& mourut agé Philft.p.582. de 60 ou 70 ans.

a. b.

Spart.n.S.p.49.

2. c.

b Jonf.l.3.c 11.

P. 267.

[ocr errors]
[ocr errors]

S

ARTICLE XXXII.

D'Apulée philofophe & magicien.

b

C

pa

AUMAISE croit qu'Apulée a paru du temps d'Antonin & de M. Aurele. Et on ne le peut mettre pluftoft,puifqu'on voit qu'il écrivoit aprés la mort d'Antonin, & qu'il le glorifie Apul.meta.l. d'eftre defcendu de Plutarque & de Sextus fon neveu. Il d dapol.p.333.c. roift qu'il y eut de fon temps un Lollianus Avitus Proconful Pert.v.p.54.a. d'Afrique:'& il y avoit un Confulaire de ce nom fous Antonin. All.v.p 84.1. Severe reproche à Albin de s'amufer à lire"les metamorphofes Milefias de fon Apulée.[Ainfi ce livre eftoit écrit & celebre avant l'an Punicas,

197:]'& il y a mefme tout lieu de croire que l'auteur eftoit Jonf.l.3.c.11.p. mort alors.

267.

[ocr errors]

bp.11.24.&c.

112 d.

'Il avoit le prenom de Lucius:& il femble qu'il ait auffi porté p.262.&cApul. le nom de Saturantius. Il eftoit de Madaure, colonie Romai- meta.l.2.p.115. ne fur les confins de la Numidie & de la Getulie, fils d'un des a Apul. prol p. principaux bourgeois de cette ville,dnommé Thefée, & de Sal- 29. via originaire de la Theffalie, & defcendue de Plutarque. Il capol. p. 289. paffa les premieres années de fon enfance dans la Grèce, & & dmeta.1 1.p. les fuivantes à Carthage, où il apprit le latin fans maistre, & avec beaucoup de peine. Il commença auffi à y étudier la philo. fophie. Il alla enfuite à Athenes,hoù il apprit la poefie, la geo-gefflor.p.358.df metrie, la dialectique, la mufique, & s'inftruifit plus à fond de toutes les fectes de philofophie. Il fit une profeffion particuliere de celle de Platon, & en devint l'un des plus illuftres défen. feurs.

pour

ep.1c3 all.2.p.

.c.

fl..p.1c2.c.

39.d. e.
6259..
Aug civ.1 8.c.

h flor.p.363.a.
ib

12.p.91 2 b.

v.rcl.c.4.B.p.

alibi.

136.

81.p.119.d Lact

'Mais au lieu que plufieurs autres Platoniciens voyant les Chrétiens prefcher hautement,& défendre aux depens mefme 750.f de leur vie les grandes veritez que Platon n'avoit ofe dire que d'une maniere fort obfcure,embraffoient avec joie le Chriftianisme,'il fut de ceux qui [n'ayant pas affez d'humilité pour se flep.138.B § foumettre à J. C, s'engagerent par une malheureufe curiofité 19 p.418.d.& dans l'étude de la magie: m & les payens pretendoient qu'il meg. 1. p. avoit fait divers miracles par les fecrets de cet art: c'est 401. a.Hier pf. quoi ils ofoient bien le comparer & mefme le preferer en cela Edelis autor. à J. C. On ne trouvoit cependant aucune" preuve affurée de ces miracles: P & Apulée mefine au lieu de s'en glorifier, ayant efté accufé de magie devant Claude Maxime Proconful d'Afrique, il s'en défendit comme d'un crime, par un tres beau dif. cours que nous avons encore aujourd'hui : ce qui prouve non qu'il n'eftoit pas magicien,comme les payens mefmes ont continué de le croire, mais qu'il eftoit contraint d'avouer malgré fes principes, que la magie eftoit criminelle, & qu'il n'avoit rien fait de miraculeux.

0

15.c.3.p.465. Aug. cp.B. ep.102.q.6.p. 285. b. Pep.137.c.4.p. 4 p.418.c.fciv.

136.p.401.a.

407.c.d1138 c.

1.8 c.19.p.94.1. a.b]Apul. apol. p.274. &c.

'On croit que ce fut pour s'inftruire de cet art diabolique Apul.v.p. qu'il fut paffer quelque temps en Theffalie, où la magie eftoit meta.l.i.p.102. commune. Saint Auguftin femble douter fi ce qu'il dit dans fes Aug.civ.l.18.c. metamorphofes,] qu'il avoit efté luy mefme changé en afne 18.p.225.1.a. par une potion magique, avoit quelque verité,ou fi ce n'eftoit qu'une pure fiction. 'Mais on demeure aujourd'hui d'accord a.p.413.1.2.b, que c'eft une fable qu'il nous a voulu debiter, imitée ou de Lucien, ou d'un Lucius de Patres dont Lucien & luy peuvent l'a. Voffhg.l.4,

Fff iij

P. 517. $18.

« AnteriorContinuar »