c.19. p.145. C. 19. $19. Bir. p.117. 1241 210 a. aTac.l.4.c.67. P.107. Plutamat. p. 1372. Dio, 1.66. p. 752.d. 78, deVefp. quoi Agricola ne voulut pas mefme en écrire [à l'Empereur.] 3, 10. Et en meprifant la reputation, il en acquit une plus grande. 'Comme il favoit par l'experience des autres, que les armes avancent peu quand on traite mal les peuples; pour empefcher les revoltes, il fongea à établir la difcipline, & commença par fa maison, ce qui n'eft pas moins difficile à quelques uns que de gouverner une province. Il prenoit pour foldats"ceux qu'il optimum voyoit les mieux reglez, s'affurant qu'ils feroient toujours les quemque. plus fideles, & ne donnoit rien en ce choix ni à la priere des particuliers, ni à la recommandation des Officiers. 'Il vouloit tout favoir, non tout"relever, rigoureux dans les exequi. grandes fautes, & indulgent dans les petites, fe contentant fouvent du repentir. Il aimoit mieux mettre dans les emplois ceux qu'il jugeoit n'y devoir point faire de fautes, que punir les fautes qu'on avoit commifes. munerum. * &c. 'Il adouciffoit auffi la rigueur des impofts"en les affeiant à aqualita e proportion de ce que chacun pouvoit porter, *& en retran chant les vexations que l'avarice a coutume d'y ajouter, & qui font plus infupportables que les impofts mefmes. Ainfi il fit aimer la paix, qu'on n'apprehendoit pas moins que la guerre par la negligence ou la tolerance de ceux qui avoient gouverné avant luy. V.la noteiz. L'AN DE JESUS CHRIST 79, DE VESPASIEN 10. 'Vefpafianus Auguftus IX,"& Titus Cafar VII, Confuls. a Julius Sabinus"qui avoit pris le titre de Cefar dans les Gau- V.§6. les au commencement de l'an 70,fut enfin decouvert au bout de neuf ans. Après avoir efté défait, comme nous avons vu, il s'eftoit retiré en un lieu creufé fous terre, 'ou pour y cacher les threfors (car il eftoit fort riche)bou pour y trouver un tombeau. Deux de fes affranchis, de la fidelité défquels il eftoit affuré, Plut. amat p. favoient feuls ce lieu. d Ón a écrit qu'il luy euft efté fort aifé de fe retirer parmi les barbares d'Allemagne, ou parmi les Gau. lois [de fa faction qui fubfiftoient encore:] mais qu'il ne le voulut jamais, ne pouvant fe refoudre à s'éloigner de fa femme. avec laquelle il eftoit extremement upi. 'On l'appelle Peponille, Epponine, fou Empone: & Plutarque dit que ce nom parmi les Gaulois fignifioit une heroïne. 1372. # 1 3 7 1. Dio, 1.66. p. 752. d. e Tac.l.4.c.67. P.107. fPlut. p.1371. 8P.1372. e Il luy fit dire qu'il eftoit mort, [moins] pour éprouver fon amitié, que parce qu'il eftoit important qu'on le cruft mort, afin qu'on ne le cherchaft pas. Auffi aprés avoir fouffert qu'elle 1.Officiis & adminiftrationibus (praficere)potiùs non peccaturos, quàm damnare cùm peccaffent donnaft 10. 79, develp. donnaft durant trois jours toutes les marques de la douleur la plus vive & la plus fincere, jufqu'à ne vouloir point manger dutout, il luy fit dire par Martial l'un de fes affranchis ce qu'il eftoit devenu, mais qu'il falloit qu'elle continuaft à le pleurer comme mort. Elle le venoit voir la nuit, & le jour elle retournoit chez elle, & quelquefois elle s'abfentoit plus longtemps [fous divers pretextes] pour venir paffer ce temps avec luy. Elle en eut mefme deux enfans, ayant eu l'adreffe de cacher fa groffeffe, fes couches, & fes enfans, 'qui naquirent & furent Dio, 1, 66.p. elevez dans ce lieu fous terre. a Elle mena mefme à Rome fon mari fi bien deguifé qu'on ne le reconnut pas. C'eftoit fur des efperances qu'on luy avoit données : [on ne dit point de quoy:] & comme ces efperances ne réuffirent pas, elle le ramena en fa retraite ordinaire. 'Elle avoit des amis qui prenoient part à ce rare exemple de fidelité & de conftance. 752. d. a Plut.p.1372. Tac. 1.4.c.67. P.107. Dio, 1.66. p. 752.d.e. 'Enfin neanmoins Sabinus fut decouvert & amené à Rome avec fa femme, qui fe jetta aux piez de Vefpafien avec fes enfans. Il en fut touché jufqu'à repandre des larmes, & cependant il la condanna elle mefme à la mort auffibien que fon mari. 'Elle entra fur cela en furie, & parla avec toute la liberté Plut.p. 1373. d'une femme animée qui ne craint plus rien: ce qui ne fit neanmoins qu'irriter Vefpafien. Les enfans furent confervez: l'un d'eux mourut depuis en Egypte ; & Plutarque avoit vu l'autre nommé Sabin à Delphes peu de temps avant que de raporter cet evenement. [L'hiftoire n'exprime point pourquoi Vespafien n'ufa pas de fa bonté ordinaire dans une occafion qui fembloit fi fort le meriter. ] Plutarque dit que fon regne ne vit rien de plus odieux & de plus tragique : & il raporte à cela les malheurs qui arriverent depuis à luy & à sa maison. $7. Cecina & Marcellus confpirent contre Vefpafien,& font punis: Mort 'D ANS le temps que Sabinus fut executé, Alienus Cecina, & Marcellus confpirerent contre Vefpafien. Il les avoit toujours traitez comme les meilleurs amis, & les avoit com Dio, l. 66. p. 752.el Suet v. Tit.c.6.p.768, V. Vitellius blez d'honneurs, [quoique Cecina ne le meritast guere,& Marcellus encore moins. Car c'eft fans doute Eprius Marcellus dont Tacite parle affez fouvent. ] 'Il eftoit né à Capoue d'une Tac. orat. c.8, Tom. II. F P.157. an. 12. c. 4. P. 172. P.273. P.87.99. 1.2. c.95. p.58 Spanh.1.6.p. 563|Seg.p.102. 103. ¿Dio, 1.66. p. 752. c. 10. que cuncta. famille tres bafle & fans biens, mais fon eloquence le rendit 79. deVefp. l'un des plus riches & des plus puiffans de Rome, [ fans le pou. voir neanmoins faire paffer pour homme d'honneur.] 'Des l'an 48, il voulut bien accepter la Preture pour un feul jour à la 13.c.33.p.209. place de Silanus qu'Agrippine faifoit degrader. 'En l'an 57, eftant justement accufe de peculat par les Lyciens, il eut affez [de lafcheté & ] de credit pour faire mefme bannir fes accusa16.c.23.28.33. teurs, 'Il fe rendit extremement odieux en fervant de ministre à Neron en l'an 66 pour faire condannerThrafea, Helvide fon 1.4.c.6.10.43. gendre, & quelques autres. 'C'eft pourquoi Helvide l'entreprit plufieurs fois fous Galba, & fous Vefpafien. a Mais Marcellus qui avoit bien plus d'eloquence que luy, eluda & les raisons d'Helvide, & toute la haine du Senat: 'outre que Galba & Mucien ne vouloient pas qu'on pouffaft des perfonnes de cette importance. 'Vefpafien mefme l'aimoit & le confideroit à cauorat.c.s.p.158. fe de fon eloquence: & il luy donnoit affez de credit pour piller aguntferunt & dechirer tout. 'Il fut fous fon regne Proconful de Cypre. [Mais comme les mechans font mechans envers tout le monde, & envers ceux mefmes qui leur font le plus de bien, ] Mar. cellus ne laiffa pas de confpirer contre luy avec Cecina: beaucoup de foldats eftoient déja entrez dans leur faction; '& on avoit des preuves du crime de Cecina par des pieces écrites de fa main. 'Tite eftoit d'ailleurs piqué contre luy au fujet de quelque jaloufie. 'Il le pria à fouper, & au fortir il le fit tuer dans le palais mefme, craignant que fa conjuration n'eclatast des cette nuit là. Marcellus fut jugé par le Senat, & ayant esté condanné, il fe coupa la gorge avec un rafoir.. p.753.a.b|Suet. [ Peu aprés cette execution,] 'Vefpafien s'estant senti un peu incommodé, s'en alla dans fa maison paternelle où il avoit accoutumé d'aller paffer les étez, & où il y avoit"des eaux ex- aque Cutilia tremement froides. Il en but avec excés, ce qui, outre la fievre qu'il avoit déja, luy caufa un tres grand dereglement d'estomac. Il ne laiffoit pas cependant d'ecouter les deputez qu'on luy envoyoit, & de travailler à toutes les affaires, comme s'il eust esté en santé, difant qu'il falloit qu'un Empereur mourust debout. Et en effet il rendit mefme l'efprit eftant debout entre les mains de ceux qui le foutenoient. Ainfi il mourut conftamment,& mefme gayement,comme on le peut voir dans les hiftoriens, lorfqu'ils parlent d'une comete & de quelques autres accidens qui avoient precedé fa mort. [ Mais cette gayeté fait pitié à ceux qui voient un Prince fortir d'une felicité telle Suct v. Tit.c.6. P.768. Vict. epit. Dio, 1 66. p. Dio, p.752. 753 1.8.c.24.p.760. 79, develp. 10. 60 ftades. quelle, pour tomber entre les mains d'un Dieu qu'il avoit irrité Il mourut le 24 juin de cette année, agé de 69 ans, fept mois Suet p 760. aTac.1.2.c.79. 6. 'On marque que les Romains estoient fi fous de danfes & de Suct. 1.8. c.19. comedies, qu'ils en faifoient mefme dans les funerailles des P-753-754. perfonnes de qualité, où ils reprefentoient leur genie & leurs actions: & que dans celles de Vefpafien, le comedien qui le reprefentoit ayant demandé à fes Intendans combien coutoit fa pompe funebre, & eux ayant répondu qu'elle coutoit tant, il s'écria auffitoft: Donnez moy cet argent, & jettez may dans le Tybre fi vous voulez.'Les hommes en firent une divinité, [pen- Eutrop. dant que le feul vray Dieu le condannoit avec les demons aux feux de l'enfer. Eufebe dans fa chronique marque comme la derniere action de Vefpafien, qu'il envoya des colonies en divers endroits. Il ne le fit pas feulement en cette extremité de fon regne. Car Jofeph parlant de ce qui arriva en l'an 72,] 'nous apprend que Jofbel.1.7 c. ce prince [par un effet de fon avarice ordinaire,] fe referva toute 27.p.983. la Judée, fans y fonder aucune ville, finon qu'il donna le lieu d'Emmaüs à"trois lieues de Jerufalem, pour fervir de logement à huit-cents foldats veterans, [& en fit ainfi une colonie. Cela revient à ce que dit Sozomene, ] 'que les Romains aprés avoir Soz.l.f.c.21.p. qu'ils avoient remportée fur les Juifs. 'Elle faifoit avec fon ter- Plin.l 5.c.14. #oparchies. ritoire un des dix"cantons qui compofoient en ce temps- ci la P.101.d. Judée entre l'Idumée & la Samarie. [ S'eftant bientoft ruinée, elle fut retablie vers l'an 221, à la follicitation du celebre Jule Africain."] V. fon titre note 3. 'Des devant l'an [76,] auquel Pline écrivoit, Vefpafien avoit c.13.p.101.dl Colonia pri- mis une colonie à Cefarée, qu'on appelloit pour ce fujet"la Spanli. 1.1. p. Flavienne, & la premiere, [fans doute parce que c'estoit la ma Flavia. 1. L'Edition de Suetone à Leyden en 1656, met le 23,VIIII. kal. Mais la date de fa vie montre qu'il faut dire VIII. kal. comme dans l'edition de Francford en 1588. S. Theophile, Saint Clement d'Alexandrie, Eufebe, & Caffiodore donnent 9 ans, 11 mois, & 22 jours, au regne de Vefpafien, ne le commençant qu'au 3 de juillet. 69. 1 Digef.so.ts. premiere en dignité de toute la Palestine, dont cette ville fut 1.8. 7.p.1924. toujours depuis ou la feule ou la premiere metropole.] 'll remit aux habitans le tribut que l'on faifoit payer par tefte: & Tite les exemta encore de la taille qui fe levoit fur les terres. Spanh, 1.7. p. 7581 Plin.l.4.c. 11.p.78. c. 'On croit qu'il faut mettre auffi entre les colonies de Vespafien[ou de fes enfans,] celle de Develte ou Deülte comme on l'a quelquefois appellée, parce qu'elle a porté le furnom de Flavienne. C'elt une ville celebre de la Thrace, où l'on avoit mis Spanh.p.7691 des veterans [ comme à Emmaüs. ] 'On donne le mefme furIlin.l.4.c.20.p. nom à Sinope dans le Pont, & au Port d'Aman ou Amand, nommé auffi Flaviobriga fur la cofte feptentrionale de l'Efpagne, 'qu'on croit eftre aujourd'hui Bilbao capitale de la Bifcaïe 'Mais pour Sinope on luy donne encore d'autres"furnoms, [qui Julia Aufont croire que c'eft une colonie plus ancienne, & qui avoit susta. feulement receu quelque faveur particuliere de Vespasien.] 89. d. Bud.p.292. Spanh 1.7.p. 769. P.769-771. 'Diverfes autres villes qu'on ne marque point avoir esté colonies, ont encore porté le furnom de Flavienne, comme Neapolis [ou Naplouze,] nommée autrefois Sichem dans la Samarie, comme Samofates capitale de la Comagene, Tripoli dans la Phenicie, Calcide & Philadelphie dans la Syrie, Cyrene dans la Lybie, Critie dans la Bithynie, Eumenée dans la PhryNoris. epo. p. gie. 'Nous verrons"dans la fuite que Calcide ne le prit qu'en v. Domifous Domitien. 273. f. l'an 92, tien § 15. P Sedition à Antioche: De quelques écrivains. HILOSTRATE marque qu'il y euft vers ce temps-ci une fedition à Antioche, caufée par le Gouverneur mefme de Syrie, qui en divifoit les habitans par des foupçons & des défiances. Mais un grand tremblement de terre eftant furvenu, le peril commun les réunit. [Entre les auteurs qui font morts ou qui ont fleuri du temps de Vefpafien, on peut mettre Suetonius Paulinus dont nous avons parlé fous Neron & fous Othon comme d'un grand hom. me de guerre. ] 'Mais il avoit aussi laiffé quelques écrits fur l'expedition qu'il avoit faite audelà du mont Atlas [en l'an 42. ] Il a furvécu Othon: a mais Pline en parle [en l'an 77,] comme d'un homme qui eftoit mort. b Ceux qui l'ont fait pere de Suetone l'hiftorien en le confondant avec Suetonius Lenis fimple |